Les débuts d'une immense saga
C'est tout bonnement impressionnant. Après avoir joué aux trois premiers Cold Steel, je voulais reprendre les jeux par le début, histoire de ne pas être dépaysé quand tous les personnages de l'arc Crossbell et Liberl feraient leur apparition. Je ne sais pas si j'aurais la patience d'attendre la sortie de l'arc Crossbell entier en 2023, mais j'ai décidé de m'atteler à l'arc Liberl. Et bon sang, je n'en reviens toujours pas. Je n'en reviens pas à quel point tout était presque prévu depuis ce moment-là. Comment bon nombre d’événements, de personnages étaient écrit pour coller à la suite. C'est tout bonnement impressionnant. Bon, je vous préviens, ça va spoiler.
Parlons dans un premier temps de nos héros. Joshua et Estelle sont un duo très complémentaires, et l'histoire entre eux sera plus ou moins le déclenchement de ce qui va nous arriver. Bien qu'ils soient « frères et soeurs », tout le long du premier jeu, on verra Estelle découvrir une nouvelle facette de son compagnon et tomber progressivement amoureuse de lui. Il sauveront le royaume de Liberl d'une tentative de putsch militaire, et puis, alors qu'elle souhaite révéler ses sentiments à Joshua, celui-ci s''enfuira. Son passé de membre de l'Ouroboros l'a rattrapé, il se sent coupable d'avoir vendu des informations sur ses compagnons et ne peut pas supporter ce fait. Le deuxième jeu nous lancera à la poursuite de Joshua, et ce sera le moment de retracer son passé. Ce qui l'a amené à Ouroboros, notamment la tragédie d'Hamel qui reviendra nous hanter dans le troisième opus de Cold Steel, et sa rencontre avec Cassius Bright, et comment celui-ci le sauvera des ténèbres dans lesquelles il se trouve. Son histoire sera le point central du SC, et nous permettra de rencontrer un panel assez large de membres d'Ouroboros, une organisation toujours plus mystérieuse.

Parlons ensuite des différents personnages de Liberl. Tita est la petite fille du célèbre professeur Russel, figure mythique des Cold Steel, souvent cité à droite et à gauche pour ces différentes inventions. Tita viendra d'ailleurs nous rendre visite dans cette série de jeu. Agate deviendra un peu son ange gardien d'ailleurs, après les avoir protégés avec son grand-père. Il aura lui aussi perdu des êtres chers lors de la guerre de Liberl et d'Erebonia, mais grâce à Tita, il arrivera enfin à aller de l'avant. Kloe a longtemps refusé de prendre ses responsabilités, en ayant peur, mais elle décidera malgré tout de se battre pour délivrer sa grand-mère. Elle demandera à celle-ci un délai, mais finira par se décider sur son destin lorsque Ouroboros menacera sérieusement son pays. Et enfin, Scherazard. Le mentor de nos deux héros, enfin surtout d'Estelle au final. Elle sera également son soutien émotionnelle, et elle sera presque comme une grande sœur pour elle. Enfin, petit apparté sur Zin qui est sans doute le personnage le moins développé de notre groupe. C'est un bracer d'élite venant de la République de Calvard, le pays où se déroulera les derniers jeux jeux Trails sorti au Japon. C'est un champion d'arts martiaux, forts mais assez peu développé au final, sauf son antagonisme envers Walter, un membre d'Ouroboros. Un passé commun et différents choix les ont séparés, et si Kilika, la fille de leur ancien maître à tous les deux, fait encore office de lien, on sent que de nombreuses choses laissées sous silence empêcheront à jamais toute réconciliation.
Bon, et maintenant nous allons parler d'Olivier. Et bon dieu, quel personnage ! Olivier est clairement un de mes personnages préférés de la série, soyons honnête. Bien qu'on le voit très peu dans Cold Steel, ça aura suffit à me séduire. Que voulez-vous, j'adore Sanji dans One Piece, et on a un peu le même genre d'énergumène ! Alors qu'elle n'a pas été mon plaisir de découvrir Olivier comme simple troubadour à Liberl ? Le voir comme personnage récurrent, surtout dans le deuxième jeu, nous faire ses petits numéros de séducteurs, s'écrouler face à Aina dans un concours de boisson, nous faire gagner une partie de poker avec des techniques peu orthodoxes... Mais surtout, comprendre qu'Olivier avait déjà identifié son « ennemi » à cet époque, le chancelier Osborne. Qu'il avait compris avant tout le monde que Joshua était un orphelin d'Hamel. Qu'il montra tout un plan avec Cassius Bright pour éviter la guerre entre Liberl et Erebonia. Bref qu'Olivier, malgré ses apparences très insouciantes est bien le prince Olivert de l'empire d'Erebonia. Olivier, c'est l'incarnation de ce promet la saga pour la suite. Il est l'incarnation de tout ce qui a été prévu pour les dizaines de jeux à venir. Alors, je me doute que tout n'était pas écrit à l'avance, en revanche, qu'il ait prévu à ce point les grandes lignes du scénario, qu'il ait pensé leur univers aussi loin... C'est tout bonnement incroyable pour du jeu vidéo. Parce que des grandes sagas de jeu vidéo, connu internationalement, avec une telle continuité... Personnellement je n'en connais pas. Zelda, malgré ce qu'on dit, n'a pas vraiment de continuité, les Tales of, comme les Final Fantasy, se déroulent à chaque fois dans des univers différents... Reprenez moi si je me trompe mais même la saga de Ys, de la même compagnie, n'a pas cette même ambition de raconter une telle saga de tout un continent, mêlant des conflits politiques internes et externes à chaque pays, ainsi que des problèmes de monde en plein extinction. Quoi dire de plus qu'au niveau de la narration, c'est la meilleure série de jeu vidéo auquel j'ai joué ?
De Voq [735 Pts], le 27 Mars 2022 à 19h11
Après avoir découvert et adoré les Trails Of Cold Steel, j'ai désespéré de pouvoir jouer aux précédents opus de la saga The Legend Of Heroes, plus particulièrement les précédents Trails. Et pourtant, ô miracle ! quelques mois après la sortie de ToCS IV, voilà qu'est annoncée sur PS4 une localisation occidentale de Trails From Zero et Trails To Azure (soit l'arc de Crossbell), et encore un peu plus récemment, on m'explique qu'en fait je peux déjà jouer aux Trails In The Sky malgré mon ordinateur qui était déjà amplement dépassé il y a dix ans. (D'accord, quand on se rappelle qu'à l'origine le FC est sorti en 2004 au Japon et le SC en 2005, c'est tout de suite moins étonnant.)
Ça va clairement à l'encontre de mes habitudes zéro démat', et le confort de jeu est moindre que sur console, mais il y a des titres qui valent la peine qu'on sorte un peu de ses habitudes. Et puis bon, pour la collection, j'ai réussi à trouver des versions PS3 japonaises... Quand j'y pense, ça fait que j'ai payé deux fois chacun de ces deux jeux alors que je n'ai toujours pas Ys IX, ni Scarlet Nexus, ni un paquet d'autres, et que j'y ai joué immédiatement alors que j'ai tout un tas d'autres jeux en attente, mais il faut croire que certains sont doublement prioritaires !
Reste le troisième et dernier volet, qui risque de ne pas tourner sur mon PC (le descriptif n'indique pas de compatibilité avec Windows Vista), mais j'ai bon espoir d'avoir une solution temporaire cet été, à temps pour en avoir fini avec l'arc de Liberl avant l'arrivée de Trails From Zero à l'automne. Et après ça, j'ai déjà hâte de rejouer aux Cold Steel entre Trails To Azure et Trails Into Reverie l'année prochaine, histoire d'en profiter en ayant bien tout fait dans l'ordre et donc en ayant toutes les références...
...Mais j'attendrai d'avoir tout ça dans les mains avant de trop m'emballer.
Bien que chaque arc des Trails dispose de ses propres protagonistes et de sa propre intrigue, et donc puisse s'apprécier indépendamment, le tout s'inscrit dans une fresque beaucoup plus vaste, et en ce sens Trails In The Sky propose effectivement une meilleure porte d'entrée pour la saga que Cold Steel. Ici, on découvre peu à peu l'univers au fil du scénario, alors que dans ToCS toutes ces informations nous sont données en bloc au début du jeu, en même temps qu'on rencontre toute une tripotée de personnages : quand on connaît déjà, c'est un simple rappel qu'on survole sans problème, mais sinon, ça peut paraître assez indigeste. Personnellement, j'ai beau avoir adoré les Cold Steel dès le premier, il m'a tout de même fallu plus d'une dizaine d'heures avant de commencer à vraiment accrocher ; à l'inverse, il est assez facile de se plonger dans Trails In The Sky.
Et outre l'univers, on a aussi toute cette galerie de personnages qui va revenir.
Olivier/Olivert est un cas particulier, puisque dans un premier temps je l'ai vu simplement comme un personnage secondaire assez génial des Cold Steel, sans même savoir qu'il n'avait pas été créé pour l'occasion. Alors forcément, l'avoir parmi les protagonistes est un vrai plaisir. Dans un jeu comme dans l'autre, il est absolument hilarant, tout en se révélant bien plus réfléchi qu'on ne pourrait le croire de prime abord. Soit dit en passant, avoir l'occasion de l'entendre jouer Amber Amour accroîtra encore l'impact d'un certain bonding event dans ToCS IV.
Tita aussi est bien intégrée, puisqu'elle fait partie des étudiants qu'on côtoiera tout au long de ToCS III et IV : on sait qu'elle a déjà vécu des aventures auparavant, et c'est mieux de connaître lesdites aventures, mais ça ne nuit pas vraiment si ce n'est pas le cas.
Si on en revient à Estelle et Joshua, qui sont au centre des Trails In The Sky, c'est déjà plus frustrant de les rencontrer dans les ToCS en sachant grosso modo d'où ils sortent mais sans plus. Leurs interventions auront infiniment plus d'impact sur les joueurs qui les connaissent et apprécient au préalable.
De même pour Renne, elle a beau nous accompagner pendant une petite partie de ToCS IV, sans la connaître, l'intérêt est tout de suite plus limité.
Il sera aussi nettement plus plaisant de retrouver la princesse Klaudia ou Cassius Bright que de les rencontrer dans une situation où ils se résument à leur fonction.
Mais quelque part, je pense que le plus problématique est de ne pas connaître Scherazard : sans cela, certaines scènes de ToCS IV qui auraient dû être chargées d'émotion paraissent un peu à côté de la plaque (et m'étant pour l'heure arrêté au SC, je suis curieux de voir sa situation évoluer dans Trails In The Sky The 3rd, tout particulièrement son lien avec Olivier).
Cela étant dit, ma préférence reste pour les Trails Of Cold Steel. Si l'on excepte le gameplay plus riche de l'arc le plus récent, les structures étant très similaires, c'est davantage au niveau des personnages et de leurs interactions que ça se joue... et je dois dire que je me suis beaucoup plus attaché à l'équipe de Rean Schwarzer qu'à celle d'Estelle Bright, je m'y suis trouvé beaucoup plus émotionnellement investi.
Bon, déjà, la présence d'un doublage dans Cold Steel (absent dans In The Sky) n'y est certainement pas étrangère. L'aspect graphique plus moderne - enfin, disons moins dépassé - joue peut-être un petit rôle également. Mais ce n'est clairement pas tout.
Dans Trails In The Sky, on débute avec seulement Estelle et Joshua, puis on va rencontrer les autres personnages au fil des chapitres, pour les délaisser aussi vite quand le chapitre est fini. Il faut attendre la fin du premier jeu pour commencer à les côtoyer de façon plus régulière.
Dans Trails Of Cold Steel, on rencontre toute l'équipe d'entrée de jeu, sous forme d'une classe dans une école militaire. Alors certes, ils ne sont pas tous jouables tout de suite, et ils seront séparés en deux groupes à chaque chapitre pour avoir l'occasion de tous les côtoyer et les apprivoiser... mais à chacun de ces chapitres, on aura aussi une phase de jeu à l'école, où ils seront tous présents, et où en prime on aura un système de « bonding events » afin d'approfondir leurs liens. À mon avis, tout ça procure des fondations beaucoup plus solides à l'équipe dans son ensemble.
Si l'on y ajoute la vie du campus et de ses étudiants, en parallèle de toute l'intrigue RPGesque, on a un côté tranche de vie qui prend BEAUCOUP de temps si on s'y intéresse sérieusement, qui n'emballera clairement pas tous les joueurs, mais qui, en ce qui me concerne, enrichit grandement l'expérience de jeu. Il faut dire que dans n'importe quel RPG, je suis du genre à parler à tous les PNJ que je croise parce que... ben parce qu'ils sont là et que les développeurs ont jugé bon de leur fournir quelques lignes de dialogue, c'est qu'ils ont quelque chose à dire, non ?
Le plus souvent dans les RPG, non, pas vraiment, mais dans Trails Of Cold Steel, si.
Il y a un travail d'écriture colossal, non seulement sur l'intrigue et l'univers, mais aussi sur ses habitants. J'ai pris beaucoup de plaisir à discuter régulièrement avec les autres étudiants (certains énergumènes en particulier), mais aussi avec toutes les personnes qu'on peut rencontrer au fil de nos aventures. Un gros avantage en cela, c'est que partout où l'on va, on trouvera de la famille ou des connaissances d'un membre de notre équipe ou de l'école. Je veux dire, on va plus facilement s'intéresser à ce que raconte cette femme loufoque si c'est la mère de Mint que si c'est juste une femme qui est là parce qu'il faut bien peupler la ville. D'une manière générale, les PNJ ne sont pas juste définis par le poste qu'ils occupent ou le lieu où ils vivent, chacun a sa petite histoire, et toutes ces interconnections nous aident à nous y plonger plutôt que de nous occuper uniquement de ceux qui interviennent directement dans l'intrigue.
Et c'est d'autant plus important que si l'on ne veut rien rater (quêtes annexes cachées, livres à collectionner, profils de personnages, ou même le contexte entourant les quêtes annexes qui s'intègrent à toute cette vie sociale), il faut retourner parler à tous les PNJ accessibles chaque fois que l'histoire a avancé.
Le principe est aussi valable dans Trails In The Sky, mais ça ne fonctionne pas aussi bien. Il y a pourtant bien des petites situations amusantes à côté desquelles on pourrait complètement passer, comme cette dame de Rolent qui propose à toutes les jeunes filles du secteur d'épouser son fils avant d'aller jusqu'à la capitale dans le même objectif. Sans oublier Anton, que l'on retrouvera aussi dans ToCS, le vrai héros de toute la saga.
De même, il est plus agréable d'avoir les élèves du lycée de Kloe définis avec chacun sa propre personnalité que de n'avoir que ses deux amis Hans et Jill plus une troupe d'anonymes... mais on les côtoie finalement très peu (pendant un seul chapitre de FC et un ou deux chapitres de SC selon si l'on fait la quête annexe correspondante ou non dans le chapitre 8). Du coup, avoir une quête pour retrouver celle-ci qui a fugué pour échapper à un mariage arrangé, d'accord, mais à côté de ça je ne peux pas dire que ça m'intéresse vraiment de savoir que celui-là donne un coup de main au fils de ses voisins qui va passer le concours d'entrée.
En bref, je m'y suis senti globalement moins impliqué et j'ai fini par trouver un peu lourd de passer du temps à discuter avec tout le monde à chaque petite avancée de l'histoire, alors que ce n'était pas le cas dans ToCS.
Même du côté des personnages secondaires qui restent importants dans l'intrigue, j'ai trouvé ceux de Cold Steel plus marquants, notamment grâce à leurs liens avec l'équipe : Craig The Red m'aura clairement fait plus forte impression que le général Morgan, Gwyn Reinford est bien plus drôle que le professeur Russell (qui fait un peu savant fou quand on le rencontre, mais qui ensuite est cantonné au rôle de génie pas si loufoque que ça), etc.
Mais bon, je compare parce que je m'y suis lancé avec certaines attentes issues de mon expérience avec ToCS, et le constat est que ma préférence va à ce dernier. Il n'empêche que j'ai passé un excellent moment sur Trails In The Sky et que, effectivement, c'est le début d'une saga monumentale, sous-tendue par une intrigue de fond d'une ampleur titanesque. Alors je ne vais certainement pas me plaindre de trouver qu'en prime, la saga s'est améliorée entre l'arc de Liberl et celui d'Erebonia ^^
D'ailleurs, parlant de l'ampleur de l'intrigue globale, certains éléments concernant le passé du continent me rendent curieux. Je pense par exemple à l'histoire du pilier de sel en North Ambria qui est évoqué ici dans le SC et de nouveau dans les ToCS, ou plus spécifiquement à ces derniers, le dragon de la capitale ou l'histoire de Roselia : on dirait des éléments tout droit venus d'anciens jeux, et j'ai d'abord cru qu'il s'agissait de clins d'œil aux anciens The Legend Of Heroes (qui auraient pu se passer dans le même monde, à des époques différentes), mais une brève recherche m'a détrompé : les I et II se déroulaient dans un univers, les III, IV et V dans un autre, et les Trails (donc à partir du VI, si on avait conservé la numérotation d'origine) encore dans un autre. Du coup je ne peux pas m'empêcher de me demander si je suis passé à côté de quelque chose, ou si certains points d'histoire ont vraiment été écrits de manière aussi spécifique afin de mieux ancrer les 1200 ans d'histoire du continent...