Le Requiem du Roi des Roses

A qui peut-on faire confiance, à la cour du roi ?

Bon, on ne peut pas revenir sur Le requiem du roi des roses sans parler de toutes les petites intrigues de couloir qui ont ponctué la série. Que ce soit en faveur ou en défaveur de Richard et de sa famille, on fera inlassablement face aux luttes intestines pour le pouvoir, pour la vengeance. la plupart des personnages seront pris en étau dans ces complots, bien malgré eux. Que ce soit Edouard, le frère aîné de Richard qui sera la victime de la vengeance de sa femme. Que ce soit la mère de Richard qui fera payé à son enfant son viol toute sa vie car elle n'accepte pas son statut de victime. Que ce soit Warwick, le père d'Anne, qui se retournera contre Edouard quand celui-ci ne l'écoutera plus autant qu'il l'aurai souhaité. Que ce soit le roi Édouard quand il se laissera aveugler par sa femme puis ses plaisirs de chair… bref. Tout le long du manga, le trône nous est présenté comme LA chose que tout le monde souhaite. Chacun choisit son étalon, le « successeur » légitime, qui changera en fonction de la puissance politique de chaque. Et quand on pense qu’un personnage y est enfin bien installé, pouf ! Une trahison, une vengeance vient tout remettre en question. Richard est d’ailleurs celui qui arrivera le mieux à suivre le courant, notamment avec l’aide de son ami Buckingham et la loyauté exemplaire de son serviteur Catesby. Ce dernier est d’ailleurs un personnage un peu à part. Il restera quasiment toujours en dehors de toutes les histoires qui se trameront à la cour. Sa seule et unique priorité est de protéger Richard, coûte que coûte. L’aimait-il ? A la fin de la série, on ressent plus que c’est de la simple et affection, plus celle d’un grand frère protecteur. Mais cette affection est sans faille et Catesby est le seul qui aura démontré une loyauté sans faille à Richard. Même les propres membres de sa famille auront fini par le trahir.

Après, toutes ces intrigues pourraient faire parties du défaut de ce manga. Car ça ne cesse jamais. Et du coup, ça peut enlever de la crédibilité au récit, à cause de ça. Car certains personnages, face à tous ces changements, perdent un peu de leur crédibilité, qu’on se dit que certains retournements de situations sont trop faciles. Et si l’ambiance nous permet de rester dans le récit, il n’empêche qu’on en sort, de temps en temps un peu déçu. On aurait aimé une écriture un peu moins en dent de scie pour avoir, au final, une série plus homogène. Après, il aurait peut être suffit de rallonger certains passages, d’appuyer plus sur le cheminement de tel ou tel personnage pour que le tout soit plus cohérent. Mais la, était-ce une volonté de l’autrice d’aller aussi vite, ou bien était-ce une pression des éditeurs par moment, ou bien un peu des deux ? Je ne saurais le dire…