Silver Diamond - Actualité manga

Silver Diamond : Critiques

Silver Diamond

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 17 Mai 2018

Sawa Rakan est un lycéen plutôt ordinaire, si ce n'est le fait qu'il vit seul dans la maison que lui a léguée son grand-père, et qu'étrangement le jardin soit toujours luxuriant. Au point qu'il apporte chaque jour des fleurs à son école.

Mais son destin bascule le jour où un homme apparaît dans son jardin, évanoui.


Lorsqu'il reprend conscience, ce dernier l'attaque avant de se raviser et de se débarrasser d'une étrange créature nommée ayame. Il se présente sous le nom de Senrô Chigusa, puis lui révèle qu'il vient d'un monde sur le point de mourir à cause d'un être appelé Prince qui, comme les ayames, possède le pouvoir de dessécher la végétation. Cependant, si Rakan acceptait, il se pourrait bien que cette fin n'aie pas lieu grâce au don inverse que lui possède, celui de faire pousser les plantes, celui de ceux qu'on nomme Sanome.



Débute pour les deux hommes, et leurs futurs compagnons, une longue quête qui les mènera à affronter le Prince et ses sbires, ainsi que le terrible secret des origines de ce monde.



Série en 27 tomes, Silver Diamond est un shounen-ai (si, si) de Sugiura Shiho édité de 2003 à 2012. Pour rappel, le shounen-ai est la version soft du BL, c'est-à-dire qu'à part des mots et des embrassades, il ne se passera rien de plus entre les personnages masculins qui sont amoureux. Ou alors le plus érotique sera un bisou. Et un bisou, pas un baiser.



Donc, ce manga contient une foule de beaux éphèbes qui auront pour Rakan beaucoup d'affection, mais pas autant que Chigusa qui ne cesse de faire des allusions aux sentiments qu'il ressent pour lui. Bien qu'au départ on soit dans une sorte d'admiration. Et le comportement ambigu de Rakan n'arrange rien, forçant leurs amis Narushige et Tôji à souvent intervenir pour les séparer.



L'univers où ils évoluent, malgré la sécheresse, est très riche et intéressant. Alors que dans notre monde il existe une multitude de paysages, allant du plus aride au plus verdoyant, la population vivant dans cet autre monde ne connaît que le sable, la pierre et l'os. Tout ce qui contient de la chlorophylle est un produit rare, voire inexistant.
Et qui dit pas d'arbres dit pas de bois ou de papier. Cette civilisation est donc plutôt limitée en termes d'histoire, la plupart des récits étant oraux et transmis sans variations. C'est notamment grâce à cela que les familles les plus influentes conservent leur forte emprise sur le peuple. Du coup, lorsque les héros mettent en doute leur probité, très peu de gens les croient. Et au fil de l'histoire, on se rend compte que le Prince et son serviteur Kinrei ne sont pas forcément les plus dangereux.



La psychologie de chaque personnage est assez poussée pour les rendre tous quasi indispensables au récit, devenant soit un allié en aidant le groupe de héros à progresser, soit un redoutable ennemi qui n'arrêtera jamais de leur mettre des bâtons dans les roues. Ceux qui sont considérés comme les méchants ont leur propre raison, comme d'autres personnages qui, d'abord antagonistes, deviennent des amis. Sans en révéler l'intrigue, il y a une raison à leur présence, la source même de l'histoire.
En gros, la mangaka a fait en sorte que tout le monde trouve sa place, méchants comme gentils.



L'humour est un autre élément du récit qui donne tout son intérêt à la série. Outre le fanservice, ce qui permet au lecteur de s'amuser, ce sont les différences culturelles entre les deux mondes. En effet, Rakan a toujours vécu sur Terre, ce qui fait qu'il connaît évidemment peu les mœurs de ce monde qu'il ne cesse de découvrir. Inversement pour Chigusa, Narushige et Touji. Mais c'est dans le sens de ces derniers, et de tous les personnages originaires de cet autre monde, qu'émerge le ressort comique. Celui qui est le plus bel exemple de ce choc des cultures est le serpent Koh, un animal capable de se métamorphoser en sabre et appartenant à Narushige. Il est un des pivots centraux de l'humour du manga, ne manquant jamais de ramener sa science auprès des habitants de l'autre monde, incrédules face à ses explications sur comment se dit ou passe telle chose sur Terre.



Côté dessin, le style de Sugiura Shihoh est plutôt épuré. Les traits ne sont pas cassés lorsqu'elle veut signifier que la tension monte, ou pendant un combat. Elle va plutôt faire appel aux trames pour changer une atmosphère. D'ailleurs, elle s'est même fendue d'un bonus exclusivement dessiné pour partager avec le lecteur sa passion des trames, n'utilisant que ses préférées, annotant chaque case et choix. Même dans les free talks, elle en parle.


Pour ce qui est des personnages en eux-mêmes, on peut, au vu du nombre de protagonistes récurrents, admirer sa capacité à en créer tant qui ne se ressemblent pas. Par exemple, elle parvient parfaitement à nous faire distinguer parmi la foule d'enfants à chiffre (un groupe qui deviendra l'armée de Rakan) chacun de ses individus. La coiffure, les yeux la taille, rien ne varie et on sait qui est qui. Bon, même si parfois, lorsqu'ils prennent leur bain et ont les cheveux détachés ou mouillés, on peine pour certains…N'empêche que ça reste fantastique.



On pourrait juste soulever une certaine étrangeté : son style ne change pas d'un pouce en 27 volumes. D'habitude, sur une longueur pareille, il y a toujours une évolution, les personnages changeant un peu ou beaucoup. Peut-être est-ce dû au fait que l'auteure éditait en moyenne cinq volumes par an. Après, entre son autre série longue (Koori no Mamono No Monogatari) et celle-ci, il y a bien une différence.

Concernant l'édition, on ne peut pas dire que Asuka a été très constant. On se retrouve avec des dialogues coincés dans la tranche, des noms dont l'écriture change d'un tome à l'autre (Rika devient Rikka, puis redevient Rika…). Et d'un autre côté, on a droit à de belles jaquettes et illustrations d'imprimées, restant fidèles aux couleurs originales. C'est assez déroutant et dommage que ce titre ait été sacrifié, semble-t-il, par rapport à d'autres qui sont impeccables et ne souffre pas des mêmes problèmes à la même époque.



Silver Diamond est une très bonne série. Les retournements de situation sont parfaitement orchestrés, les personnages profonds, le récit très réfléchi. On rit, on pleure, on crise avec eux. A la fin on a une véritable conclusion, bien qu'un peu ouverte, car il faut considérer que rien n'est resté en suspens. Et pour les fans de BL/shounen-ai, le couple Chigusa X Rakan est trop mignon.



Malheureusement, si vous vous décidez à entamer la collection, sachez qu'elle n'est plus rééditée, donc il risque de vous manquer certains tomes. Et c'est d'autant plus décevant qu'on ne verra donc jamais sortir chez nous le spin-off, Silver Diamond-Gaiden, racontant ce qu'ont vécu Kazuhi et les autres enfants à chiffre et ce qui se passe après la série principale.

Chroniqueur: Persmegas

Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,12.00,13.00,11.00,12.00,13.00,11.00,11.00,12.00,13.00,14.00,13.00,11.00,13.00,13.00,12.00,14.00,18.00,16.00,16.00,16.00,16.00,15.00,15.00,16.00,16.00,17.00

Les critiques des volumes de la série