Satan 666 : Critiques

Réalisé par la main de Seishi Kishimoto, le frère jumeau de Masashi Kishimoto, auteur du célèbre Naruto, Satan 666 est une série qui a fait parler d’elle pour de mauvaises raisons, notamment à cause de la filiation des deux auteurs, mais ce titre dispose de qualités propres et il mérite d’être abordé pour lui même.

Le plus gros problème de ce titre est que tout le long de ses 19 volumes de nombreux éléments renvoient constamment à d’autres titres, faisant de celui-ci un shonen de plus qui a du mal à se démarquer des ténors de la catégorie.
Les premiers volumes très axés aventure font penser à Dragon Ball, on suit un enfant sauvage possédant un démon en lui, les personnages s’affrontent via des objets possédant des pouvoirs divers et variés, mais seuls quelques élus peuvent les manipuler, de fait on pense à Jojo notamment et aux Stands.
Peu à peu le scénario se construit et se développe, mais alors que l’on est pris dedans et que le tout semble très prometteur, l’auteur nous pond un tournoi sorti de nulle part, tel un passage obligé du genre alors qu’il n’apporte rien au titre si ce n’est l’alourdir. S’ensuit une ellipse de plusieurs années où l’on retrouve les personnages plus âgés, une « next gen » renvoyant directement à Naruto.

Tout ceci est véritablement dommage car le potentiel est là, l’auteur se lance dans un scénario complexe (que l’on peut résumer simplement cependant, mais la mise en place des différents éléments reste bien construite et étoffée) s’inspirant des récits bibliques opposants Anges et Démons. Il sait ménager son suspens, même si de nombreuses choses sont convenues, l’action est bien menée…mais malgré tout Satan 666 reste un shonen comme un autre, notamment à cause de ce coté mielleux sur la puissance de l’amitié, trop souvent vu et ici traité maladroitement.
Cependant cette relecture biblique arrive à nous passionner, de nombreuses idées sont réellement intéressantes, et si certaines ne sont pas exploitées comme elles auraient pu, ce n’est pas le cas de toutes.

A l’arrivée, quand on regarde l’ensemble de la série, on a une évolution en dent de scie : on a eu droit à de très bons moments, on en a eu des beaucoup moins bons, avec notamment un gros creux au milieu, mais malgré tout la série reste sympathique.

Le dessin de l’auteur est très accrocheur, et on note une évolution constante, au départ le trait rond rappel un peu celui de Dragon Ball, puis prenant de l’assurance, Kishimoto améliore son trait qui reste cependant assez classique. On ne peut s’empêcher de trouver des similitudes avec le trait de son jumeau.

On suit donc cette aventure avec un certain intérêt, malgré les moments décevants, pour arriver à une fin bien amenée et bien trouvée, plus que satisfaisante bien qu’un poil précipitée.
Malgré ses hauts et ses bas, on restera sur une note positive en fermant le dernier tome de cette série, et c’est ce qui compte !

erkael