Luck Stealer - Actualité manga

Luck Stealer : Critiques

Luck Stealer

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 03 Juillet 2015

Malgré quelques valeurs sûres, Kaze est un éditeur qui prend des risques et les assume. Rien ne disait qu’un titre comme Luck Stealer, série d’un auteur inconnu en France, allait fonctionner et trouver son public. Ca n'a malheureusement pas été le cas, pour autant l’éditeur a tenté le coup et grâce à cela, les lecteurs ont pu profiter d’un titre fort intéressant, d’une grande richesse !
  

Yûsei est un jeune homme pas comme les autres : premièrement parce qu’il exerce la profession de tueur, mais surtout parce qu’il possède une capacité bien étrange : il peut voler la chance des gens (d’où le titre) avec un simple contact de sa main. Il se sert de son pouvoir (ou sa malédiction, la question pourra se poser à la lecture du titre) pour ôter toute la chance de ses victimes, ce qui a pour effet de provoquer un accident mortel les condamnant. Suivant la quantité de chance qu’il vole l’effet sera plus ou moins radical. En accaparant la chance des autres, il se retrouve de son coté à l’abri de tout danger, les armes de ses ennemis s’enrayent, ils le ratent sans raison…

Mais si Yûsei exerce ce métier, c’est avant tout pour se procurer un surplus de chance qu’il transmet régulièrement à sa fille, une enfant enjouée mais née sans la moindre chance, subissant ainsi de nombreux accidents de plus en plus dangereux au fil des années.

Yûsei finira par apprendre l’origine de ce pouvoir et devra alors se confronter à une organisation, une secte séculaire, souhaitant récupérer son pouvoir.


On découvre ainsi un personnage atypique qui bien qu’étant un tueur, possède des motivations très personnelles, faisant cela par nécessité. Car après tout, quitte à voler la chance des gens autant le faire à des criminels, car bien sur Yûsei ne s’en prend pas à des gens innocents. Il tue donc pour sauver sa fille. On n’est pas très loin du mythe du vampire tuant pour survivre.

Cela donne un personnage complexe possédant plusieurs visages : le papa gâteau béat d’admiration devant sa fille s’efface pour devenir froid et calculateur face à ses victimes. Tout comme il est distant avec les gens qu’il croise, Yûsei percevant son pouvoir comme une malédiction qui l’empêche de se lier aux gens, seule sa fille supportant son contact physique.

Bien que Yûsei puisse porter le titre à bout de bras, il n’est pas le seul personnage intéressant qu’on croise dans ce titre. Il y a bien entendu Karin, sa fille, pour commencer, un ange rayonnant qui a bien plus d’importance qu’on pourrait le croire, mais également d’autres personnages comme Nakato, la barman délivrant les contrats à notre héros, ou plus tard un jeune assassin qu’il prendra sous son aile et d’autres encore qui arriveront plus tard.


Bien qu’il soit court, le titre se divise en trois parties bien distinctes : dans un premier temps, outre l’introduction plutôt maladroite (une jeune fille présente lors d’un accident mortel provoqué par notre héros, le retrouve le lendemain et déduit qu’il est responsable uniquement parce qu’il n’a pas paniqué comme tout le monde - il faut rappeler que le monde entier croit qu’il s’agit d’un accident, alors pourquoi chercher un meurtrier ? - … Et lui, que fait-il ? Il raconte tout à une inconnue qui vient de le soupçonner ! Alors certes, en même temps le lecteur profite des explications mais là ça va trop vite et c’est vraiment très mal amené), la première partie nous fait suivre Yûsei au cours de ses contrats et nous présente peu à peu l’univers et les personnages. Sympathique, cette première phase est loin d’être originale et passionnante malgré l’idée de voir la chance comme quelque chose de concret, de mesurable, mais à coté de ça cela reste les aventures d’un tueur qui remplit des contrats et il n’y a rien de vraiment passionnant.

La seconde partie, peut-être la plus surprenante et également la plus touchante, se consacre au passé de notre héros de sa jeunesse jusqu’à la naissance de sa fille et du drame qui surviendra, le changeant totalement. On ne le voit pas venir mais ce flash-back va s’étendre sur trois tomes et s’avérer magistral, c’est clairement la partie qui relance le titre.

Enfin la dernière partie nous entraine dans une toute nouvelle direction où on apprend les origines du pouvoir de Yûsei et où ce dernier doit lutter contre une organisation religieuse avec l’aide d’une autre organisation…le titre prend alors un autre niveau, on change totalement de registre et pourtant cela reste cohérent avec l’ensemble. Ce sont justement tous ces changements qui font de Luck Stealer un titre passionnant.


Le dessin est plutôt réussi sans être vraiment accrocheur, le trait pourrait presque faire penser à un shôjo, les visages féminins se ressemblent beaucoup, mais cela reste plaisant. Cependant ce qui caractérise le trait de l’auteur se sont les arrières-plans vides avec souvent des décors inexistants… Ajouté au trait ultra fin de l’auteur, on a parfois l’impression d’avoir des pages transparentes.

Bien qu’à première vue le titre ne paye pas de mine, Luck Stealer est une belle réussite qui mérite amplement sa place dans votre mangathèque !
  

Chroniqueur: Erkael

Note de la rédaction
Note des lecteurs
18/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

12.00,17.00,17.00,17.00,16.00,17.00,17.00,17.00,16.00,17.00

Les critiques des volumes de la série