Manga Interview de Mehdi Benrabah des éditions Kazé Manga
Kazé fait partie des pionniers de l’animation japonaise. Fondé en 1994 par Cédric Littardi, le groupe s’est diversifié en éditant du manga à partir de 2009, reprenant les titres qui ont fait la joie du catalogue Asuka, et faisant de ce dernier sa collection Boy's Love. Pour célébrer cet anniversaire, Japan Expo 15ème Impact fut l’occasion de nous entretenir avec Mehdi Benrabah, directeur éditorial de Kazé Manga depuis environ un an, pour dresser un bilan de ces cinq premières années d’édition papier.
Bonjour Mehdi. Ça ne fait pas très longtemps que tu travailles chez Kazé, mais peux-tu nous parler de l’évolution du label manga ?
Mehdi Benrabah : En effet, je ne suis pas là depuis 1994 mais j’ai l’ancienneté de Kazé Manga, c’est-à-dire 5 ans. L’évolution du label est impressionnante, car il n’a cessé d’accueillir de nouvelles licences toujours plus prestigieuses, ce qui donne une belle couleur au catalogue. Mais à côté des grosses têtes d’affiche, on a aussi essayé de proposer des auteurs, principalement issus du Jump Square, qui n’avaient jamais été publiés en France. Ça a été une réussite, par exemple avec des mangaka comme Kazue Kato avec Blue Exorcist, un titre qui fonctionne très bien malgré son faible rythme de parution. Plus récemment, il y aussi le duo d’auteurs Ken-Ichi Tachibana et Yû Sasuga avec Terra Formars qui fonctionne plutôt bien chez nous, et on espère que l’invasion de cafards humanoïdes ne fera que s’étendre prochainement avec l’anime ! C’est aussi le cas de Ryûhei Tamura qu’on a publié dans notre collection Shônen et qui a été notre invité phare lors de Japan Expo, pour les 20 ans de Kazé.
Le bilan que je peux faire, c’est que nous sommes toujours dans la course, avec de beaux titres. On a toujours plus de difficultés à les imposer, mais cela reste des titres de qualité.
Est-ce un avantage ou un inconvénient d’être géré par une société d’édition japonaise ?
Nous ne sommes pas gérés par eux au sens propre du terme, mais nous leur rendons des comptes, ce qui fait qu’ils sont plus exigeants avec nous qu’avec nos confrères. C’est un avantage car nous avons un certain droit de regard, mais ça ne nous autorise pas à publier tout et n’importe quoi. Il faut particulièrement bien convaincre en interne avant de convaincre les lecteurs.
Vous restez quand même en compétition avec les autres éditeurs, pour l’achat d’une licence ?
Oui, car je suis dans l’état d’esprit suivant : je n’agis pas comme l’enfant gâté qui réclame sa licence, je veux surtout convaincre que ma démarche est la bonne. Au même titre que quand une licence a tout d’un hit, j’essaie d’être assez lucide pour m’assurer si oui ou non elle est en adéquation avec le catalogue Kazé Manga. Il ne s’agit d’éditer tout et n’importe quoi sans se poser de question, sous prétexte que c’est estampillé Shueisha. Le travail d’éditeur serait alors bien ennuyeux !
Justement, comment définis-tu le catalogue Kazé Manga ?
Comme je l’ai dit plus tôt, il y a une certaine couleur dans les auteurs que nous proposons, ainsi qu’un style marqué d’une certaine action. C’est un découpage et un style graphique. la maîtrise de Tatsuya Endo, dans Tista ou The Moon Sword, n’a rien à envier à celle de Kazue Kato dans Blue Exorcist. Je crois pouvoir affirmer qu’on ne donne pas dans le shônen « bas de gamme », on est en constante recherche d’œuvres réellement qualitatives, avec un scénario et des personnages attachants, assortis à cette maîtrise graphique et narrative. Pour la collection Kazé Shônen, où c’et peut-être un cran en dessous graphiquement, on veille à proposer des œuvres qui feront “rêver” notre lectorat, en les invitant à suivre les héros du mythique Shônen Jump dans leurs aventures. On veut imposer les héritiers de Songoku, qu’il s’agisse de guerrier goinfre, de basketteur, de loubard ou de bébé à poil !
Notre ligne shôjo met un point d’honneur à proposer des titres qui essayent de sortir du cadre basique dit “shôjo de lycée” avec des titres orientés notamment vers la fantasy, comme L’Arcane de l’Aube. Pour ce qui est du seinen, il s’agit d’œuvres au style graphique finalement assez réaliste et aux codes un peu éloignés du manga de base, comme Ikigami ou Dr DMAT, où l’objectif est d’essayé d’aller chercher le lecteur de BD en général. Le scénario doit aussi accompagner cette intention en renvoyant à des genres appréciés du grand public, comme la science-fiction ou le thriller.
Vous avez beaucoup mis en avant des œuvres jeunesse comme Beyblade. C’est un peu la grande nouveauté manga de ces trois dernières années, et c’est en partie grâce à vous. Qu’est ce qui a motivé ce choix de licence ?
Je n’étais pas à l’initiative de Beyblade qui est la licence la plus représentative de Kazé Kids. Je pense que c’était une question d’opportunité à saisir vite : tout a reposé sur un schéma propice à imposer une licence présente à la télévision, dans les rayons de jouets ou dans les librairies au même moment. Ces séries se doivent d’être publiées dans un bon timing car ils surfent sur un effet de mode pour la plupart éphémère. Ce fut le cas pour Beyblade et la folie des toupies qui a fini par laisser la place à une autre mode. Il fallait publier la série au bon moment, lorsqu’elle entrait en résonance avec une gamme de produits et de jouets. Notre collection Kazé Kids tâchera surtout d’enrichir un univers déjà fort, comme nous l’avons fait avec Chopperman et Rock Lee.
Justement, comment en es-tu venu à faire l’acquisition de ces deux licences ?
Nous savions que le public qu’on essayait de viser n’était pas aussi massif que le public qui souhaitait les « grands frères », à savoir One Piece et Naruto. Je pense que c’est le même constat au Japon, le succès de ces spin-off est sans commune mesure avec celui des séries sources. Le public visé n’est pas le même. Néanmoins, l’univers empli de couleurs du Saikyô Jump, magazine dont ces spin-off sont issus, est en adéquation avec la ligne éditoriale de Kazé Kids. Il faut simplement être particulièrement sélectifs sur le choix des titres à étudier au cas par cas, et sentir au mieux si un engouement se dessine. Le marché existe, il y a une demande et des succès comme Chi, une vie de chat ne le démente pas.
Tu ne fais donc pas tes choix simplement pour alimenter la collection Kazé Manga, mais plutôt en définissant si le marché est porteur, et s’il y a la possibilité de faire du cross média ?
C’est le deuxième critère, et il doit conforter le premier qui est : ça me plaît, il y a une cohérence vis-à-vis du catalogue, et c’est efficace. On ne fait pas juste la licence pour faire la licence. Derrière, il y a aussi une démarche de validation collégiale dans mon équipe. On ne va pas publier une licence par dépit sans y croire ! Par contre, je trouve que nous, éditeurs français, avons tendance à manifester notre intérêt sur des hits potentiels trop tôt, souvent avant même que la série ne compte plusieurs tomes et que son potentiel soit avéré. A mon sens, cela s’explique par un cruel manque à la source, au Japon, de nouveaux titres importants, de sang neuf héritier des hits passés. Un manque de renouveau trop important pour le nombre important d’éditeurs que nous sommes en France, ce qui complexifie le marché.
Peux-tu nous parler du label Asuka qui existe encore ? Quelle est sa position par rapport à Kazé Manga ?
Asuka a maintenant 10 ans. A savoir, les shônen et seinen jadis estampillés Asuka ont basculé dans le catalogue de Kazé, dans les collections correspondantes. Asuka est devenu le label référence pour le Boy's Love. On essaie d’être encore plus sélectifs dans nos titres pour privilégier l’édition de séries de qualité. On a une politique d’auteur, par exemple avec Shungiku Nakamura qui est l’auteur de Junjo Romantica, sachant qu’on a récemment acquis Sekai Ichi Hatsukoi ainsi qu’une autre surprise à l’été 2015... Fans de yaoi, réjouissez-vous !
Etait-ce une volonté de Kazé de faire d’Asuka un catalogue bien spécifique, ou plutôt une demande des japonais ?
Ça s’est fait naturellement. Certains titres Shônen Asuka avaient leur place dans le catalogue Kazé Shônen. Je pense qu’Asuka notament avec l'initiative du magazine Be x Boy a véritablement donné une aura Boy's Love au catalogue d'Asuka avant même d’accueillir des shônen ou des seinen. Pour ces derniers, il était plus logique de les basculer chez Kazé pour qu’ils deviennent le fer de lance de Kazé Seinen. N’oublions pas non plus le Be x Boy qui appuyait le catalogue d’Asuka.
Concernant le Be x Boy, nous étions contents de retrouver en France, grâce à lui, un magazine de pré-publication sachant que d’autres ont été un échec. Pourquoi l’avoir arrêté si ses ventes étaient correctes ?
Le quinzième tome de Be x Boy était en effet le dernier, mais on repoussait sans arrêt l’ultime numéro. Il est vrai que les ventes n’étaient pas mauvaises mais proportionnellement aux efforts fournis en interne – car le magazine comprenait beaucoup de bonus dont des pages éditoriales à concevoir de A à Z - le magazine occupait beaucoup de temps dans notre planning déjà chargé avec le nombre conséquent de sorties. On s’est souvent posé la question quant à l’arrêt des magazines, raison pour laquelle la fin de Be x Boy était à chaque fois repoussée, mais on s’est finalement décidé tout en sachant qu’on avait mené le Boy's Love en France là où on le voulait.
C’était aussi un outil expérimental puisqu’il a marqué les premiers chapitres de Sweet Desire, le premier Boy's Love made in Asuka qui est donc une création française. Be x Boy était donc un bon tremplin pour évoluer.
Pour Sweet Desire, quel fut l’accueil du public ?
Le succès d’estime et l’intérêt pour cette création était bel et bien là (les dédicaces du Japan Expo précédent en sont une preuve), mais le succès commercial mitigé. Sweet Desire était présent dans le top des ventes mais n’y est pas resté longtemps. Ça reste un projet de création, difficile à mettre en place, et c’est le seul chez Asuka puisque Les Mystérieuses Cités d’Or est publié sous le label Kazé Manga. Dans tous les cas, nous sommes vraiment satisfait du résultat et nous sommes très heureux d'avoir travaillé avec une artiste comme Eternal-S.
Beaucoup de manga sortent chaque mois, vous faites d’ailleurs partie des éditeurs à en publier le plus. Vous n’êtes encore jamais entrés dans un rythme pareil, est-ce une volonté ?
Il y a eu une petite accalmie du temps de mon prédécesseur. Lors de mon arrivée, j’ai établi un constat par rapport à certains titres qui sont dans le catalogue Kazé mais qui n’ont pas eu les résultats escomptés, des titres soit en cours de publication, soit terminés au Japon. Pour ces séries, il a fallu interrompre la publication pour redéfinir les clauses des contrats avec les japonais. Comme la plupart de ces manga sont déjà terminés au Pays du Soleil Levant, on a choisi de les remettre au planning afin de contenter les fans. Même s’ils sont peu, ce sont ceux qui se font le plus entendre sur internet et qui sont les plus exigeants en terme de qualité. L’idée était de trouver un compromis, mais il fallait forcément renégocier les droits, ce qui a pris un peu de temps. La démarche a donc gonflé le planning, mais ce n’est que temporaire, jusqu’à ce qu’on aille au bout de certaines de ces séries. Je ne cacherai pas non plus que c’est pour compléter ma propre collection et mes propres étagères. (rires)
Vous sortez Hokuto no Ken dans sa version deluxe, mais la parution des premiers tomes fut un peu chaotique. Le rythme s’est-il stabilisé ?
Même réponse que pour les séries difficiles à gérer. La deluxe de Hokuto no Ken est une série d’ouvrages complexes au niveau de la fabrication. Il a fallu passer par différents prestataires pour assurer le meilleur rapport qualité/prix.
On a sorti cette version deluxe pour la venue de Tetsuo Hara l’an dernier à Japan Expo, à l’occasion des 30 ans de la série. Il fallait ainsi marquer l’évènement, et cette édition s’imposait. Mais là aussi, la complexité de la fabrication pour les imprimeurs conjuguée à la volonté de sortir le livre dans les temps ne nous a pas rendu la tâche facile.
C’est le même combat pour Blackjack, aller au bout est un vrai casse-tête. Il faut être très vigilent par rapport au choix des prestataires.
Peux-tu maintenant nous parler des nouveautés ?
De belles choses arrivent, on a mis le paquet. Il y a d’abord All You Need is Kill qui est sous les projecteurs pour ce Japan Expo. Il est tout simplement Efficace avec un grand « E », particulièrement grâce au génie de Takeshi Obata. A la base, le roman était publié précédemment aux Etats-Unis par notre société sœur, Viz US. Nous avons donc décidé de saisir l’opportunité de publier ce roman à notre tour et de faire coïncider sa sortie avec celle du film avec Tom Cruise. Après quoi, le projet du manga est né, s’inscrivant parfaitement dans notre stratégie initiale du roman. Bien sûr, tout le monde a sauté de joie lorsque le nom du mangaka aux commandes est tombée, et l’opération SF+action+Obata n’a pas déçu du tout, du tout. C’est une boucherie en 2 tomes. Le fait que le titre soit un diptyque ne nous déçoit pas car c’est un concentré de qualité, et c’est le plus important. Sans compter que le roman étant assez court lui aussi, le développement se devait de rester limité. Ca rassure aussi les lecteurs de ne pas s’engager dans une série fleuve, et de savourer encore et encore une histoire rapide et efficace.
Pour All You Need is Kill, Kazé a mis les bouchées doubles, notamment par la réalisation d’une bande-annonce pour seulement deux tomes. On en déduit que vous croyiez vraiment en ce titre.
Au-delà du fait qu’il s’agisse de Takeshi Obata, c’est la recette qui nous a menés à y croire. C’est de l’action menée tambour battant : en deux tomes, deux cartouches. C’était un titre très attendu et, même s’il ne dure que deux tomes, il a les atouts pour devenir un classique.
Justement, à propos des séries courtes, penses-tu que les lecteurs attendent que la série soit terminée ou qu’ils sachent qu’un titre arrive à sa conclusion ?
Je pense qu’il y a les deux cas de figure. J’ai parlé avec différents lecteurs et c’est un facteur difficile à cerner. Quand une série commence, il ne faut pas que trop de tomes soient sortis au Japon, car ça va les refroidir. Et inversement, quand une série est courte, ils pensent qu’elle se termine en queue de poisson.
Cela influence mes choix car des shônen de très grande qualité, sortis dans les magazines de pré-publication comme le Shônen Jump, auraient leur place aux côtés des titres qu’on a déjà édités. Mais ils ont été arrêtés prématurément. Ainsi, il y a moins d’attente pour ces titres du côté du public, car une fin précipitée inquiète toujours.
A l’opposé, des séries fleuves marchent au Japon mais n’ont jamais percé en France. Par exemple, Yowamushi Pedal compte presque quarante tomes au Japon, mais on ne prend pas le risque de l’éditer, même si il y aurait un coup à jouer avec l’anime qui existe et son thème en France. Celui qui s’engage à le sortir va « pédaler » comme pas possible (rires). Après, pour ce genre de mangas fleuves, le découpage en saisons reste une forme de solution.
J’ai en tête bon nombre de séries qui auraient un intérêt à être publié en France, mais leur nombre de tomes trop avancé me freine… à juste titre.
Fin 2014 et début 2015, quelle sera la tendance ?
On est très fiers des auteurs qu’on a réussi à imposer grâce à Kazé Manga, que ce soit dans le shônen ou le Shôjo. On privilégie ainsi une politique d’auteurs, mais on ne s’interdit pas d’imposer la nouvelle génération, ces auteurs « young blood » qui méritent de connaître le succès en France et de prendre le relais de nos best-sellers traditionnels.
Un titre que tu as choisi et qui n’a pas eu son succès en France, que tu aimerais défendre ?
Il y en a un en particulier, c’est DR. Dmat. C’est une série haletante en toute objectivité, et si j’en crois les retours de ceux qui la lisent autour de moi. Elle a beaucoup d’ingrédients proches des séries TV pour toucher un large public. Mais comme souvent, les seinen de qualité ont du mal à s’imposer.
On peut voir, notamment avec All You Need is Kill, qu’il est de plus en plus courant que la sortie d’une série dans le monde talonne sa parution japonaise. Est-ce une tendance qui est vouée à se développer à l’avenir ?
Pour All You Need is Kill, je pense que c’était la volonté du Japon d’avoir une sortie simultanée dans tous les pays motivés. Je suis d’ailleurs très fier car nous sommes les seuls en Europe à avoir proposé le second tome aussi rapidement. A la base, on prévoyait une sortie des deux opus en même temps, mais nous n’avons pas pu pour des raisons matérielles.
Je ne sais pas si ce genre de parution est une question de tendances ou d’opportunités. Les Clamp ont tendance à organiser des sorties mondiales, mais l’attente pour ces auteures est tellement forte qu’on est obligés de se tenir au plus proche de la parution nippone. Je pense que c’est surtout des coups opportunistes tentés par les auteurs japonais, je ne sais pas si c’est voué à devenir une tendance.
Ne penses-tu pas qu’il s’agisse d’une réponse au scantrad de la part des Japonais ?
Oui, c’est aussi le moyen de couper l’herbe sous le pied des pirates. L’offre est de plus en plus proche d’une demande toujours plus exigeante. Ce qu’on fait avec ADN pour l’animation japonaise, on essaie de le faire au format papier. On se donne du mal pour répondre à cette exigence. Il y a un coup à jouer pour nous, éditeurs français. On est sur du gagnant-gagnant pour les fans et les éditeurs.
On attend toujours un Shônen Jump à la française, comme les Etats-Unis ont pu l’avoir. Est-ce un projet qui est dans les tiroirs ?
On ne peut pas faire table rase de ce genre d’expériences mitigées passées chez certains éditeurs, on garde toujours ces souvenirs en tête. Mais il y a quelque chose à jouer sur le format numérique, même si on n’a pas basculé dedans autant que les Etats-Unis. Ça pourrait néanmoins être une solution.
Vous avez été dans les premiers à rendre disponible votre catalogue au format numérique. Comment vois-tu cette innovation ?
On tâche de proposer l’offre la plus complète en attendant que la demande en face se développe. On se tient prêts. Pour les nouveautés, c’est systématique car dès que le fichier du livre est envoyé à l’imprimeur, on l’obtient en format digital. Même dans notre communication, que ce soit dans un magazine ou non, il y a toujours un écho marketing à cette offre dématérialisée qu’on veut la plus complète possible. C’est bien la preuve qu’on cherche à informer les utilisateurs de tablettes et autres supports. En tout cas, support physique et numérique pourront toujours coexister. A mon sens, ils doivent même se compléter.
Merci Mehdi pour toutes ces réponses !
Merci à vous, Manga-News !
Bonjour Mehdi. Ça ne fait pas très longtemps que tu travailles chez Kazé, mais peux-tu nous parler de l’évolution du label manga ?
Mehdi Benrabah : En effet, je ne suis pas là depuis 1994 mais j’ai l’ancienneté de Kazé Manga, c’est-à-dire 5 ans. L’évolution du label est impressionnante, car il n’a cessé d’accueillir de nouvelles licences toujours plus prestigieuses, ce qui donne une belle couleur au catalogue. Mais à côté des grosses têtes d’affiche, on a aussi essayé de proposer des auteurs, principalement issus du Jump Square, qui n’avaient jamais été publiés en France. Ça a été une réussite, par exemple avec des mangaka comme Kazue Kato avec Blue Exorcist, un titre qui fonctionne très bien malgré son faible rythme de parution. Plus récemment, il y aussi le duo d’auteurs Ken-Ichi Tachibana et Yû Sasuga avec Terra Formars qui fonctionne plutôt bien chez nous, et on espère que l’invasion de cafards humanoïdes ne fera que s’étendre prochainement avec l’anime ! C’est aussi le cas de Ryûhei Tamura qu’on a publié dans notre collection Shônen et qui a été notre invité phare lors de Japan Expo, pour les 20 ans de Kazé.
Le bilan que je peux faire, c’est que nous sommes toujours dans la course, avec de beaux titres. On a toujours plus de difficultés à les imposer, mais cela reste des titres de qualité.
Est-ce un avantage ou un inconvénient d’être géré par une société d’édition japonaise ?
Nous ne sommes pas gérés par eux au sens propre du terme, mais nous leur rendons des comptes, ce qui fait qu’ils sont plus exigeants avec nous qu’avec nos confrères. C’est un avantage car nous avons un certain droit de regard, mais ça ne nous autorise pas à publier tout et n’importe quoi. Il faut particulièrement bien convaincre en interne avant de convaincre les lecteurs.
Vous restez quand même en compétition avec les autres éditeurs, pour l’achat d’une licence ?
Oui, car je suis dans l’état d’esprit suivant : je n’agis pas comme l’enfant gâté qui réclame sa licence, je veux surtout convaincre que ma démarche est la bonne. Au même titre que quand une licence a tout d’un hit, j’essaie d’être assez lucide pour m’assurer si oui ou non elle est en adéquation avec le catalogue Kazé Manga. Il ne s’agit d’éditer tout et n’importe quoi sans se poser de question, sous prétexte que c’est estampillé Shueisha. Le travail d’éditeur serait alors bien ennuyeux !
Justement, comment définis-tu le catalogue Kazé Manga ?
Comme je l’ai dit plus tôt, il y a une certaine couleur dans les auteurs que nous proposons, ainsi qu’un style marqué d’une certaine action. C’est un découpage et un style graphique. la maîtrise de Tatsuya Endo, dans Tista ou The Moon Sword, n’a rien à envier à celle de Kazue Kato dans Blue Exorcist. Je crois pouvoir affirmer qu’on ne donne pas dans le shônen « bas de gamme », on est en constante recherche d’œuvres réellement qualitatives, avec un scénario et des personnages attachants, assortis à cette maîtrise graphique et narrative. Pour la collection Kazé Shônen, où c’et peut-être un cran en dessous graphiquement, on veille à proposer des œuvres qui feront “rêver” notre lectorat, en les invitant à suivre les héros du mythique Shônen Jump dans leurs aventures. On veut imposer les héritiers de Songoku, qu’il s’agisse de guerrier goinfre, de basketteur, de loubard ou de bébé à poil !
Notre ligne shôjo met un point d’honneur à proposer des titres qui essayent de sortir du cadre basique dit “shôjo de lycée” avec des titres orientés notamment vers la fantasy, comme L’Arcane de l’Aube. Pour ce qui est du seinen, il s’agit d’œuvres au style graphique finalement assez réaliste et aux codes un peu éloignés du manga de base, comme Ikigami ou Dr DMAT, où l’objectif est d’essayé d’aller chercher le lecteur de BD en général. Le scénario doit aussi accompagner cette intention en renvoyant à des genres appréciés du grand public, comme la science-fiction ou le thriller.
Vous avez beaucoup mis en avant des œuvres jeunesse comme Beyblade. C’est un peu la grande nouveauté manga de ces trois dernières années, et c’est en partie grâce à vous. Qu’est ce qui a motivé ce choix de licence ?
Je n’étais pas à l’initiative de Beyblade qui est la licence la plus représentative de Kazé Kids. Je pense que c’était une question d’opportunité à saisir vite : tout a reposé sur un schéma propice à imposer une licence présente à la télévision, dans les rayons de jouets ou dans les librairies au même moment. Ces séries se doivent d’être publiées dans un bon timing car ils surfent sur un effet de mode pour la plupart éphémère. Ce fut le cas pour Beyblade et la folie des toupies qui a fini par laisser la place à une autre mode. Il fallait publier la série au bon moment, lorsqu’elle entrait en résonance avec une gamme de produits et de jouets. Notre collection Kazé Kids tâchera surtout d’enrichir un univers déjà fort, comme nous l’avons fait avec Chopperman et Rock Lee.
Justement, comment en es-tu venu à faire l’acquisition de ces deux licences ?
Nous savions que le public qu’on essayait de viser n’était pas aussi massif que le public qui souhaitait les « grands frères », à savoir One Piece et Naruto. Je pense que c’est le même constat au Japon, le succès de ces spin-off est sans commune mesure avec celui des séries sources. Le public visé n’est pas le même. Néanmoins, l’univers empli de couleurs du Saikyô Jump, magazine dont ces spin-off sont issus, est en adéquation avec la ligne éditoriale de Kazé Kids. Il faut simplement être particulièrement sélectifs sur le choix des titres à étudier au cas par cas, et sentir au mieux si un engouement se dessine. Le marché existe, il y a une demande et des succès comme Chi, une vie de chat ne le démente pas.
Tu ne fais donc pas tes choix simplement pour alimenter la collection Kazé Manga, mais plutôt en définissant si le marché est porteur, et s’il y a la possibilité de faire du cross média ?
C’est le deuxième critère, et il doit conforter le premier qui est : ça me plaît, il y a une cohérence vis-à-vis du catalogue, et c’est efficace. On ne fait pas juste la licence pour faire la licence. Derrière, il y a aussi une démarche de validation collégiale dans mon équipe. On ne va pas publier une licence par dépit sans y croire ! Par contre, je trouve que nous, éditeurs français, avons tendance à manifester notre intérêt sur des hits potentiels trop tôt, souvent avant même que la série ne compte plusieurs tomes et que son potentiel soit avéré. A mon sens, cela s’explique par un cruel manque à la source, au Japon, de nouveaux titres importants, de sang neuf héritier des hits passés. Un manque de renouveau trop important pour le nombre important d’éditeurs que nous sommes en France, ce qui complexifie le marché.
Peux-tu nous parler du label Asuka qui existe encore ? Quelle est sa position par rapport à Kazé Manga ?
Asuka a maintenant 10 ans. A savoir, les shônen et seinen jadis estampillés Asuka ont basculé dans le catalogue de Kazé, dans les collections correspondantes. Asuka est devenu le label référence pour le Boy's Love. On essaie d’être encore plus sélectifs dans nos titres pour privilégier l’édition de séries de qualité. On a une politique d’auteur, par exemple avec Shungiku Nakamura qui est l’auteur de Junjo Romantica, sachant qu’on a récemment acquis Sekai Ichi Hatsukoi ainsi qu’une autre surprise à l’été 2015... Fans de yaoi, réjouissez-vous !
Etait-ce une volonté de Kazé de faire d’Asuka un catalogue bien spécifique, ou plutôt une demande des japonais ?
Ça s’est fait naturellement. Certains titres Shônen Asuka avaient leur place dans le catalogue Kazé Shônen. Je pense qu’Asuka notament avec l'initiative du magazine Be x Boy a véritablement donné une aura Boy's Love au catalogue d'Asuka avant même d’accueillir des shônen ou des seinen. Pour ces derniers, il était plus logique de les basculer chez Kazé pour qu’ils deviennent le fer de lance de Kazé Seinen. N’oublions pas non plus le Be x Boy qui appuyait le catalogue d’Asuka.
Concernant le Be x Boy, nous étions contents de retrouver en France, grâce à lui, un magazine de pré-publication sachant que d’autres ont été un échec. Pourquoi l’avoir arrêté si ses ventes étaient correctes ?
Le quinzième tome de Be x Boy était en effet le dernier, mais on repoussait sans arrêt l’ultime numéro. Il est vrai que les ventes n’étaient pas mauvaises mais proportionnellement aux efforts fournis en interne – car le magazine comprenait beaucoup de bonus dont des pages éditoriales à concevoir de A à Z - le magazine occupait beaucoup de temps dans notre planning déjà chargé avec le nombre conséquent de sorties. On s’est souvent posé la question quant à l’arrêt des magazines, raison pour laquelle la fin de Be x Boy était à chaque fois repoussée, mais on s’est finalement décidé tout en sachant qu’on avait mené le Boy's Love en France là où on le voulait.
C’était aussi un outil expérimental puisqu’il a marqué les premiers chapitres de Sweet Desire, le premier Boy's Love made in Asuka qui est donc une création française. Be x Boy était donc un bon tremplin pour évoluer.
Pour Sweet Desire, quel fut l’accueil du public ?
Le succès d’estime et l’intérêt pour cette création était bel et bien là (les dédicaces du Japan Expo précédent en sont une preuve), mais le succès commercial mitigé. Sweet Desire était présent dans le top des ventes mais n’y est pas resté longtemps. Ça reste un projet de création, difficile à mettre en place, et c’est le seul chez Asuka puisque Les Mystérieuses Cités d’Or est publié sous le label Kazé Manga. Dans tous les cas, nous sommes vraiment satisfait du résultat et nous sommes très heureux d'avoir travaillé avec une artiste comme Eternal-S.
Beaucoup de manga sortent chaque mois, vous faites d’ailleurs partie des éditeurs à en publier le plus. Vous n’êtes encore jamais entrés dans un rythme pareil, est-ce une volonté ?
Il y a eu une petite accalmie du temps de mon prédécesseur. Lors de mon arrivée, j’ai établi un constat par rapport à certains titres qui sont dans le catalogue Kazé mais qui n’ont pas eu les résultats escomptés, des titres soit en cours de publication, soit terminés au Japon. Pour ces séries, il a fallu interrompre la publication pour redéfinir les clauses des contrats avec les japonais. Comme la plupart de ces manga sont déjà terminés au Pays du Soleil Levant, on a choisi de les remettre au planning afin de contenter les fans. Même s’ils sont peu, ce sont ceux qui se font le plus entendre sur internet et qui sont les plus exigeants en terme de qualité. L’idée était de trouver un compromis, mais il fallait forcément renégocier les droits, ce qui a pris un peu de temps. La démarche a donc gonflé le planning, mais ce n’est que temporaire, jusqu’à ce qu’on aille au bout de certaines de ces séries. Je ne cacherai pas non plus que c’est pour compléter ma propre collection et mes propres étagères. (rires)
Vous sortez Hokuto no Ken dans sa version deluxe, mais la parution des premiers tomes fut un peu chaotique. Le rythme s’est-il stabilisé ?
Même réponse que pour les séries difficiles à gérer. La deluxe de Hokuto no Ken est une série d’ouvrages complexes au niveau de la fabrication. Il a fallu passer par différents prestataires pour assurer le meilleur rapport qualité/prix.
On a sorti cette version deluxe pour la venue de Tetsuo Hara l’an dernier à Japan Expo, à l’occasion des 30 ans de la série. Il fallait ainsi marquer l’évènement, et cette édition s’imposait. Mais là aussi, la complexité de la fabrication pour les imprimeurs conjuguée à la volonté de sortir le livre dans les temps ne nous a pas rendu la tâche facile.
C’est le même combat pour Blackjack, aller au bout est un vrai casse-tête. Il faut être très vigilent par rapport au choix des prestataires.
Peux-tu maintenant nous parler des nouveautés ?
De belles choses arrivent, on a mis le paquet. Il y a d’abord All You Need is Kill qui est sous les projecteurs pour ce Japan Expo. Il est tout simplement Efficace avec un grand « E », particulièrement grâce au génie de Takeshi Obata. A la base, le roman était publié précédemment aux Etats-Unis par notre société sœur, Viz US. Nous avons donc décidé de saisir l’opportunité de publier ce roman à notre tour et de faire coïncider sa sortie avec celle du film avec Tom Cruise. Après quoi, le projet du manga est né, s’inscrivant parfaitement dans notre stratégie initiale du roman. Bien sûr, tout le monde a sauté de joie lorsque le nom du mangaka aux commandes est tombée, et l’opération SF+action+Obata n’a pas déçu du tout, du tout. C’est une boucherie en 2 tomes. Le fait que le titre soit un diptyque ne nous déçoit pas car c’est un concentré de qualité, et c’est le plus important. Sans compter que le roman étant assez court lui aussi, le développement se devait de rester limité. Ca rassure aussi les lecteurs de ne pas s’engager dans une série fleuve, et de savourer encore et encore une histoire rapide et efficace.
Pour All You Need is Kill, Kazé a mis les bouchées doubles, notamment par la réalisation d’une bande-annonce pour seulement deux tomes. On en déduit que vous croyiez vraiment en ce titre.
Au-delà du fait qu’il s’agisse de Takeshi Obata, c’est la recette qui nous a menés à y croire. C’est de l’action menée tambour battant : en deux tomes, deux cartouches. C’était un titre très attendu et, même s’il ne dure que deux tomes, il a les atouts pour devenir un classique.
Justement, à propos des séries courtes, penses-tu que les lecteurs attendent que la série soit terminée ou qu’ils sachent qu’un titre arrive à sa conclusion ?
Je pense qu’il y a les deux cas de figure. J’ai parlé avec différents lecteurs et c’est un facteur difficile à cerner. Quand une série commence, il ne faut pas que trop de tomes soient sortis au Japon, car ça va les refroidir. Et inversement, quand une série est courte, ils pensent qu’elle se termine en queue de poisson.
Cela influence mes choix car des shônen de très grande qualité, sortis dans les magazines de pré-publication comme le Shônen Jump, auraient leur place aux côtés des titres qu’on a déjà édités. Mais ils ont été arrêtés prématurément. Ainsi, il y a moins d’attente pour ces titres du côté du public, car une fin précipitée inquiète toujours.
A l’opposé, des séries fleuves marchent au Japon mais n’ont jamais percé en France. Par exemple, Yowamushi Pedal compte presque quarante tomes au Japon, mais on ne prend pas le risque de l’éditer, même si il y aurait un coup à jouer avec l’anime qui existe et son thème en France. Celui qui s’engage à le sortir va « pédaler » comme pas possible (rires). Après, pour ce genre de mangas fleuves, le découpage en saisons reste une forme de solution.
J’ai en tête bon nombre de séries qui auraient un intérêt à être publié en France, mais leur nombre de tomes trop avancé me freine… à juste titre.
Fin 2014 et début 2015, quelle sera la tendance ?
On est très fiers des auteurs qu’on a réussi à imposer grâce à Kazé Manga, que ce soit dans le shônen ou le Shôjo. On privilégie ainsi une politique d’auteurs, mais on ne s’interdit pas d’imposer la nouvelle génération, ces auteurs « young blood » qui méritent de connaître le succès en France et de prendre le relais de nos best-sellers traditionnels.
Un titre que tu as choisi et qui n’a pas eu son succès en France, que tu aimerais défendre ?
Il y en a un en particulier, c’est DR. Dmat. C’est une série haletante en toute objectivité, et si j’en crois les retours de ceux qui la lisent autour de moi. Elle a beaucoup d’ingrédients proches des séries TV pour toucher un large public. Mais comme souvent, les seinen de qualité ont du mal à s’imposer.
On peut voir, notamment avec All You Need is Kill, qu’il est de plus en plus courant que la sortie d’une série dans le monde talonne sa parution japonaise. Est-ce une tendance qui est vouée à se développer à l’avenir ?
Pour All You Need is Kill, je pense que c’était la volonté du Japon d’avoir une sortie simultanée dans tous les pays motivés. Je suis d’ailleurs très fier car nous sommes les seuls en Europe à avoir proposé le second tome aussi rapidement. A la base, on prévoyait une sortie des deux opus en même temps, mais nous n’avons pas pu pour des raisons matérielles.
Je ne sais pas si ce genre de parution est une question de tendances ou d’opportunités. Les Clamp ont tendance à organiser des sorties mondiales, mais l’attente pour ces auteures est tellement forte qu’on est obligés de se tenir au plus proche de la parution nippone. Je pense que c’est surtout des coups opportunistes tentés par les auteurs japonais, je ne sais pas si c’est voué à devenir une tendance.
Ne penses-tu pas qu’il s’agisse d’une réponse au scantrad de la part des Japonais ?
Oui, c’est aussi le moyen de couper l’herbe sous le pied des pirates. L’offre est de plus en plus proche d’une demande toujours plus exigeante. Ce qu’on fait avec ADN pour l’animation japonaise, on essaie de le faire au format papier. On se donne du mal pour répondre à cette exigence. Il y a un coup à jouer pour nous, éditeurs français. On est sur du gagnant-gagnant pour les fans et les éditeurs.
On attend toujours un Shônen Jump à la française, comme les Etats-Unis ont pu l’avoir. Est-ce un projet qui est dans les tiroirs ?
On ne peut pas faire table rase de ce genre d’expériences mitigées passées chez certains éditeurs, on garde toujours ces souvenirs en tête. Mais il y a quelque chose à jouer sur le format numérique, même si on n’a pas basculé dedans autant que les Etats-Unis. Ça pourrait néanmoins être une solution.
Vous avez été dans les premiers à rendre disponible votre catalogue au format numérique. Comment vois-tu cette innovation ?
On tâche de proposer l’offre la plus complète en attendant que la demande en face se développe. On se tient prêts. Pour les nouveautés, c’est systématique car dès que le fichier du livre est envoyé à l’imprimeur, on l’obtient en format digital. Même dans notre communication, que ce soit dans un magazine ou non, il y a toujours un écho marketing à cette offre dématérialisée qu’on veut la plus complète possible. C’est bien la preuve qu’on cherche à informer les utilisateurs de tablettes et autres supports. En tout cas, support physique et numérique pourront toujours coexister. A mon sens, ils doivent même se compléter.
Merci Mehdi pour toutes ces réponses !
Merci à vous, Manga-News !
De TORTANKMASTER [693 Pts], le 14 Octobre 2014 à 14h21
Merci de l'interview même si très classique ^^
De AngelMercury [1747 Pts], le 13 Octobre 2014 à 10h33
Ce genre d'interview est toujours intéressante, on apprend des choses !
De ume [712 Pts], le 07 Octobre 2014 à 21h07
Je me demande le nom de cette licence Boy's Love prévu pour l'été 2015.
Mais j'aimerai surtout savoir si la suite de Yebisu Celebrities est prévu
https://www.manga-news.com/index.php/serie-vo/Yebisu-celebrities-kuge-x-Masunaga-ver-vo
ainsi que Finder no Rakuin tome consacré à Fei-Long
https://www.manga-news.com/index.php/manga-vo/Finder-Roman-Finder-no-Rakuin-jp
De BakaNyu [481 Pts], le 07 Octobre 2014 à 17h38
Merci pour cette interview! (Même si j'avoue avoir décroché et être partie dans mon monde à l'anonce de la surprise BL 2015...)
De akiko [5480 Pts], le 07 Octobre 2014 à 17h33
Super! Merci.
De Marron [705 Pts], le 07 Octobre 2014 à 09h53
C'était intéressant comme interview, surtout que parfois on fait pas attention aux détails comme la continuité du catalogue ou autre... (enfin perso j'y avais jamais fait attention xD)
De Bobmorlet [5629 Pts], le 06 Octobre 2014 à 23h35
Intéressant!
De lilianne Terre, le 06 Octobre 2014 à 22h39
Peut-être les éditeurs font des efforts, mais pour moi, pas assez ; même en communication
Ils devraient faire plus d'efforts pour promouvoir certains titres, qui sortent du lot : tels les seinen - ou les seijo - car ça peine vraiment de ce côté là!
D'ailleurs, je me suis toujours demandée pourquoi l'arcane de l'aube s'est arrêté si abruptement...
D'autant, qu'il y a toujours encore trop de titres qui sortent, dont certains sans grand intérêt, pour ne pas dire médiocres (en qualité, même s'ils se vendent!)!
De ichirukia [429 Pts], le 06 Octobre 2014 à 20h26
Très bel interview qui nous apprend beaucoup de choses ! ^^ Merci à vous M.N
De Dim12 [4930 Pts], le 06 Octobre 2014 à 20h16
Merci pour l'interview, franchement instructif !
De Azu, le 06 Octobre 2014 à 20h09
Oh, j'ai hâte d'être à l'été 2015, merci pour cet interview :)
De sakura35 [2724 Pts], le 06 Octobre 2014 à 19h54
Merci pour l'interview et merci pour les révélations <3
De sakura35 [2724 Pts], le 06 Octobre 2014 à 19h54
Une surprise pour l'été 2015 *o* (été = JE = invitée yaoi ?)
Vivement vivement vivement !!!!
De Akuro [3096 Pts], le 06 Octobre 2014 à 19h43
Merci pour l'interview et merci à M. Benrabah ! (Yowamushi Pedal en France, ça serait le top!)
De Nekketsu [1533 Pts], le 06 Octobre 2014 à 19h43
Cette interview était très enrichissante sur la ligne éditoriale de Kazé, merci beaucoup de nous l'avoir fait partager :)