Manga Chronique Série Manga - Jojo's bizarre adventure - Phantom Blood
Jojo’s Bizarre Adventure est un shônen important dans la culture manga tant il a renouvelé le titre d’action et imposé de nouveaux codes après que des titres emblématiques comme Dragon Ball, Saint Seiya ou encore Hokuto no Ken ait marqué le public.
Mais contrairement à ces œuvres, le titre phare de Hirohiko Araki a reçu un accueil quelque peu mitigé dans l’hexagone.
Ainsi, lorsque le manga apparaît en France en janvier 2002, le succès n’est pas celui escompté et l’éditeur met la clef sous la porte.
Fort heureusement, Tonkam a su donner à la saga une seconde vie, si bien que l’éditeur poursuit la réédition des premiers arcs tout en continuant à publier les nouveaux.
Phantom Blood, première partie de l’histoire composée des tomes 1 à 5, paraît ainsi sur un rythme mensuel, de juillet à novembre 2014. L’histoire de Phantom Blood démarre dans une Angleterre Victorienne, au XIXe siècle par conséquent. La noble famille Joestar accueille parmi les siens Dio Brando, désormais orphelin, suite à une promesse que le Lord a fait dans le passé au père du jeune prodige. Mais Dio est opposé en tous points à Jonathan, fils légitime de George Joestar.
Le héros de l’histoire est droit bien que maladroit, et il aspire à devenir un parfait gentleman tandis que l’orphelin est surdoué, avide de pouvoir et nourrit le projet de s’emparer de la fortune familiale. Les années passent et la rivalité entre les deux jeunes hommes prend un tout autre tournant après la découverte d’un étrange masque de pierre conservé par le patriarche. L’artefact, au contact du sang, transforme un homme qui le porterait en une créature assoiffée de sang dont les capacités transcenderaient les facultés humaines. Dio, pour vaincre son frère et ennemi juré, vend ainsi son âme au diable, et un combat qui s’étendra à travers les générations débute…
Le premier chapitre de la saga Jojo est aussi le plus court. Cinq tomes, cela représente une lecture passant très vite, d’autant plus que la ribambelle d’évènements et de combats ne laisse jamais le temps de souffler.
Pourtant, le rythme n’est pas si effréné sur le premier tome, car Phantom Blood démarre par une intrigue posée, dans un cadre victorien dépaysant, s’ancrant presque sur de la tranche de vie teintée de rivalité entre deux frères. Puis le deuxième tome lance définitivement les hostilités, et la grande lutte entre Jonathan Joestar, dit Jojo, et Dio commence. Chaque partie de la fresque Jojo est marquée d’un thème, d’une ambiance, et exploite un concept. Ici, c’est sans aucun doute le mythe du zombie avec un soupçon de vampirisme, mais aussi le snuff movie et la fiction de série B horrifique.
Au fil de l’histoire, l’arc se dote d’un bestiaire incroyable de créatures aussi repoussantes que terrifiantes, on ressent alors l’influence des films des années 80 comme le diptyque « Démons » de Lamberto Bava. Le bestiaire donne alors une âme à l’aventure, car dans la forme, nous avons un récit d’action classique dans lequel une brochette de héros affronte un antagoniste et ses sbires. Les affrontements sont épiques et renvoient bien souvent à des séries comme Hokuto no Ken, ne serait-ce pour le concept de l’Onde qui dote Jojo de son propre système d’énergie vitale, du moins pour les deux premières parties uniquement. Classique ? Nous pouvons dire ça, sauf que Phantom Blood justifie le titre global du manga par sa bizarrerie.
Presque tout apparaît étrange ici, que ce soit les personnages aux proportions démentes, le concept spécial du masque de pierre, et bien entendu les joutes à la fois épiques, héroïques et d’un kitch à toute épreuve. A ce titre, Speedwagon sera toujours présent pour narrer de longs discours sur l’honneur du guerrier, la valeur de la vie, ou toute autre tirade qu’on n’aurait pas idée de proférer dans un combat standard. On peut ainsi dire que sur ces 5 premiers tomes, Hirohiko Araki prenait ses marques et plantaient ci et là les mécaniques de sa saga, chose qui fut un succès tant les postfaces de différents artistes appréciant la pâte bizarre du mangaka nous rappellent que ce premier arc, même s’il n’est pas le plus apprécié, a grandement séduit les lecteurs japonais lors de sa première parution. Pour parler de l’histoire de Phantom Blood, elle tient sur deux lignes, mais met un certain temps à se mettre en place. Un tome entier sur cinq est alors consacré à la jeunesse de Jonathan et Dio, la manière dont ils vont se haïr et comment l’un vendra son âme pour un grand pouvoir.
Mais d’autres éléments scénaristiques donnent à cette partie quelques surprises, notamment le personnage de Zeppeli qui se montrera solidement lié au masque de pierre et implante un concept qui ne quittera jamais totalement la série, bien qu’il disparaîtra un long moment entre les arcs 2 et 7. Le concept phare de l’histoire, c’est pour le moment l’Onde qui serait une énergie vitale que l’on régulerait grâce à notre respiration. L’idée permet des joutes à la fois dantesques façon Hokuto no Ken, mais aussi plus tactique grâce à l’opposition permanente entre l’Onde et le pouvoir du masque de pierre. Hirohiko Araki parvient ainsi à reprendre un concept déjà maintes fois utilisé tout en le personnalisant tant que possible.
Néanmoins, il s’agit d’une mécanique que nous trouverons principalement que dans les deux premières parties, puis légèrement dans la troisième, avant de laisser sa place à un tout autre pouvoir du nom de « Stand ». Les personnages de Phantom Blood marquent les premiers pas d’une large galerie d’individus tous plus étranges les uns que les autres. D’un côté se placent ceux qui sont tellement pourvus d’idées qu’ils donnent au titre tout son côté nanar. Citons par exemple Jonathan et Speedwagon qui clameront sans cesse leur droiture ou encore Dio et ses ambitions maléfiques, mais qui reconnaîtra sa noble rivalité avec son frère. Puis, de l’autre côté, se situent tous ces êtes simplement… farfelus. Pour l’instant, Zeppeli est l’un des seuls représentants de sa catégorie, excentrique grâce à son style vestimentaire, ses postures ou encore sa manière d’enseigner l’Onde à Jojo. D’une manière générale, les personnages de Phantom Blood sont assez uniques tant ils sont hauts en couleur, chose qui les rend extrêmement attachants, y compris pour les ennemis. L’une des grandes particularités de Jojo, qui aura d’ailleurs pu rebuter nombre de potentiels lecteurs, c’est le dessin de Hirohiko Araki. Celui-ci évoluera grandement au fil de la saga, mais pour le moment, le tout n’a rien de particulièrement beau, au contraire.
S’inspirant de manière assumée du style de Tetsuo Hara et ses masses de muscles faisant office de personnages, Araki a néanmoins du mal avec les proportions. Les colosses sont ainsi difformes et les postures improbables. Seulement, l’auteur connaît ses défauts et les utilise pour mettre en avant l’étrangeté de son récit pour aboutir à un style particulier, mais cohérent avec le ton du manga. Les progrès du mangaka sont toutefois rapides et le contraste entre le premier et le cinquième tome de Phantom Blood est flagrant, sans pour autant trahir le style de l’auteur. Pour cette réédition, Tonkam a fourni des efforts conséquents. La politique reste la même que pour Stardust Crusaders, on retrouve ainsi la tranche violette, une mise en avant du sous-titre de la série plutôt que celui de la saga.
Quant à la numérotation, difficile d’en établir une double sachant que les cinq tomes de Phantom Blood sont aussi les cinq premiers opus de Jojo.
La traduction et l’adaptation de l’éditeur n’épargnent jamais quelques légères coquilles, mais rien de grave. L’intégrale étant sortie en un temps record de cinq mois, on peut applaudir le travail effectué. En 2014, on se rapproche toujours un peu plus du jour où la totalité du manga sera disponible dans l’hexagone. Point de départ du plus long shônen d’action à l’heure actuelle, Phantom Blood a ce quelque chose de symbolique.
En cinq tomes seulement, le ton du titre et les choix de l’auteur sont d’ores et déjà présentés, proposant une aventure à la fois épique et kitsch teintée de retournements de situation, jusqu’à aboutir à une conclusion d’arc surprenante et réussie. Passés ces cinq volets, l’histoire se poursuit par le biais de l’aventure de Joseph Joestar dans la partie 2, Battle Tendency !
Mais contrairement à ces œuvres, le titre phare de Hirohiko Araki a reçu un accueil quelque peu mitigé dans l’hexagone.
Ainsi, lorsque le manga apparaît en France en janvier 2002, le succès n’est pas celui escompté et l’éditeur met la clef sous la porte.
Fort heureusement, Tonkam a su donner à la saga une seconde vie, si bien que l’éditeur poursuit la réédition des premiers arcs tout en continuant à publier les nouveaux.
Phantom Blood, première partie de l’histoire composée des tomes 1 à 5, paraît ainsi sur un rythme mensuel, de juillet à novembre 2014. L’histoire de Phantom Blood démarre dans une Angleterre Victorienne, au XIXe siècle par conséquent. La noble famille Joestar accueille parmi les siens Dio Brando, désormais orphelin, suite à une promesse que le Lord a fait dans le passé au père du jeune prodige. Mais Dio est opposé en tous points à Jonathan, fils légitime de George Joestar.
Le héros de l’histoire est droit bien que maladroit, et il aspire à devenir un parfait gentleman tandis que l’orphelin est surdoué, avide de pouvoir et nourrit le projet de s’emparer de la fortune familiale. Les années passent et la rivalité entre les deux jeunes hommes prend un tout autre tournant après la découverte d’un étrange masque de pierre conservé par le patriarche. L’artefact, au contact du sang, transforme un homme qui le porterait en une créature assoiffée de sang dont les capacités transcenderaient les facultés humaines. Dio, pour vaincre son frère et ennemi juré, vend ainsi son âme au diable, et un combat qui s’étendra à travers les générations débute…
Le premier chapitre de la saga Jojo est aussi le plus court. Cinq tomes, cela représente une lecture passant très vite, d’autant plus que la ribambelle d’évènements et de combats ne laisse jamais le temps de souffler.
Pourtant, le rythme n’est pas si effréné sur le premier tome, car Phantom Blood démarre par une intrigue posée, dans un cadre victorien dépaysant, s’ancrant presque sur de la tranche de vie teintée de rivalité entre deux frères. Puis le deuxième tome lance définitivement les hostilités, et la grande lutte entre Jonathan Joestar, dit Jojo, et Dio commence. Chaque partie de la fresque Jojo est marquée d’un thème, d’une ambiance, et exploite un concept. Ici, c’est sans aucun doute le mythe du zombie avec un soupçon de vampirisme, mais aussi le snuff movie et la fiction de série B horrifique.
Au fil de l’histoire, l’arc se dote d’un bestiaire incroyable de créatures aussi repoussantes que terrifiantes, on ressent alors l’influence des films des années 80 comme le diptyque « Démons » de Lamberto Bava. Le bestiaire donne alors une âme à l’aventure, car dans la forme, nous avons un récit d’action classique dans lequel une brochette de héros affronte un antagoniste et ses sbires. Les affrontements sont épiques et renvoient bien souvent à des séries comme Hokuto no Ken, ne serait-ce pour le concept de l’Onde qui dote Jojo de son propre système d’énergie vitale, du moins pour les deux premières parties uniquement. Classique ? Nous pouvons dire ça, sauf que Phantom Blood justifie le titre global du manga par sa bizarrerie.
Presque tout apparaît étrange ici, que ce soit les personnages aux proportions démentes, le concept spécial du masque de pierre, et bien entendu les joutes à la fois épiques, héroïques et d’un kitch à toute épreuve. A ce titre, Speedwagon sera toujours présent pour narrer de longs discours sur l’honneur du guerrier, la valeur de la vie, ou toute autre tirade qu’on n’aurait pas idée de proférer dans un combat standard. On peut ainsi dire que sur ces 5 premiers tomes, Hirohiko Araki prenait ses marques et plantaient ci et là les mécaniques de sa saga, chose qui fut un succès tant les postfaces de différents artistes appréciant la pâte bizarre du mangaka nous rappellent que ce premier arc, même s’il n’est pas le plus apprécié, a grandement séduit les lecteurs japonais lors de sa première parution. Pour parler de l’histoire de Phantom Blood, elle tient sur deux lignes, mais met un certain temps à se mettre en place. Un tome entier sur cinq est alors consacré à la jeunesse de Jonathan et Dio, la manière dont ils vont se haïr et comment l’un vendra son âme pour un grand pouvoir.
Mais d’autres éléments scénaristiques donnent à cette partie quelques surprises, notamment le personnage de Zeppeli qui se montrera solidement lié au masque de pierre et implante un concept qui ne quittera jamais totalement la série, bien qu’il disparaîtra un long moment entre les arcs 2 et 7. Le concept phare de l’histoire, c’est pour le moment l’Onde qui serait une énergie vitale que l’on régulerait grâce à notre respiration. L’idée permet des joutes à la fois dantesques façon Hokuto no Ken, mais aussi plus tactique grâce à l’opposition permanente entre l’Onde et le pouvoir du masque de pierre. Hirohiko Araki parvient ainsi à reprendre un concept déjà maintes fois utilisé tout en le personnalisant tant que possible.
Néanmoins, il s’agit d’une mécanique que nous trouverons principalement que dans les deux premières parties, puis légèrement dans la troisième, avant de laisser sa place à un tout autre pouvoir du nom de « Stand ». Les personnages de Phantom Blood marquent les premiers pas d’une large galerie d’individus tous plus étranges les uns que les autres. D’un côté se placent ceux qui sont tellement pourvus d’idées qu’ils donnent au titre tout son côté nanar. Citons par exemple Jonathan et Speedwagon qui clameront sans cesse leur droiture ou encore Dio et ses ambitions maléfiques, mais qui reconnaîtra sa noble rivalité avec son frère. Puis, de l’autre côté, se situent tous ces êtes simplement… farfelus. Pour l’instant, Zeppeli est l’un des seuls représentants de sa catégorie, excentrique grâce à son style vestimentaire, ses postures ou encore sa manière d’enseigner l’Onde à Jojo. D’une manière générale, les personnages de Phantom Blood sont assez uniques tant ils sont hauts en couleur, chose qui les rend extrêmement attachants, y compris pour les ennemis. L’une des grandes particularités de Jojo, qui aura d’ailleurs pu rebuter nombre de potentiels lecteurs, c’est le dessin de Hirohiko Araki. Celui-ci évoluera grandement au fil de la saga, mais pour le moment, le tout n’a rien de particulièrement beau, au contraire.
S’inspirant de manière assumée du style de Tetsuo Hara et ses masses de muscles faisant office de personnages, Araki a néanmoins du mal avec les proportions. Les colosses sont ainsi difformes et les postures improbables. Seulement, l’auteur connaît ses défauts et les utilise pour mettre en avant l’étrangeté de son récit pour aboutir à un style particulier, mais cohérent avec le ton du manga. Les progrès du mangaka sont toutefois rapides et le contraste entre le premier et le cinquième tome de Phantom Blood est flagrant, sans pour autant trahir le style de l’auteur. Pour cette réédition, Tonkam a fourni des efforts conséquents. La politique reste la même que pour Stardust Crusaders, on retrouve ainsi la tranche violette, une mise en avant du sous-titre de la série plutôt que celui de la saga.
Quant à la numérotation, difficile d’en établir une double sachant que les cinq tomes de Phantom Blood sont aussi les cinq premiers opus de Jojo.
La traduction et l’adaptation de l’éditeur n’épargnent jamais quelques légères coquilles, mais rien de grave. L’intégrale étant sortie en un temps record de cinq mois, on peut applaudir le travail effectué. En 2014, on se rapproche toujours un peu plus du jour où la totalité du manga sera disponible dans l’hexagone. Point de départ du plus long shônen d’action à l’heure actuelle, Phantom Blood a ce quelque chose de symbolique.
En cinq tomes seulement, le ton du titre et les choix de l’auteur sont d’ores et déjà présentés, proposant une aventure à la fois épique et kitsch teintée de retournements de situation, jusqu’à aboutir à une conclusion d’arc surprenante et réussie. Passés ces cinq volets, l’histoire se poursuit par le biais de l’aventure de Joseph Joestar dans la partie 2, Battle Tendency !
De saqura [4377 Pts], le 10 Décembre 2014 à 22h24
pas mon genre mais tres joili dessin
De Txeng [2137 Pts], le 07 Décembre 2014 à 23h46
Très bonne chronique :) Et très bon manga :D