Gravitation - Actualité manga

Gravitation : Critiques

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 26 Février 2016

Gravitation, c’est un mythe en matière de Boy’s Love. Qu’on aime ou pas, c’est plus ou moins indispensable à lire pour toute fan de yaoi. Faisant partie de beaucoup de conversations pas toujours positives, ce manga a su faire sa place dans un monde un peu abandonné par le genre, en associant à l’idée de l’homosexualité un comique incroyable qui aura plus ou moins charmé le lectorat. L’histoire est celle de Shuichi Shindo, un lycéen membre d’un groupe de musique avec Hiro, son meilleur ami. Les cours, les histoires de cœur … Secondaire. Seule compte la musique pour ces deux amis qui espèrent bien percer un jour, en commençant par le concours de musique de leur lycée. Mais voilà, Shuichi est un passionné dans l’âme mais flemmard dans la vie, et les paroles qu’il doit chanter ne sont toujours pas écrites. Quand enfin il les commence, notre jeune musicien en herbe croise, en rentrant chez lui un soir, un inconnu qui en quelques instants critique sa chanson de manière rédhibitoire. Pour lui, le gamin qui lui fait fasse n’est même pas digne d’écrire. Suite à cela, Shuichi s’énerve, l’injure, crie et ronchonne … pour être obsédé par cet inconnu au point de tout faire pour retrouver cet homme aux cheveux blonds.

La romance entre Yuki et Shuichi s’instaure finalement assez rapidement dans le manga, ainsi que le dynamisme de l’univers musical, pour l’instant élément principal du manga. Mais rien ne dure plus de quelques tomes … Rapidement, le cauchemar s’installe. On ne suit plus que difficilement le cours du récit, et il sera bien ardu de retrouver un semblant de logique dans un environnement qui dégénère de plus en plus au fil des pages. On assiste à un humour à en revendre et devenir milliardaire, mais surtout des passages extrêmement lourds et répétitifs. Le pire sera sans doute la déclaration de notre héros national qui banalise son viol, piétinant ainsi toute once de psychologie et de pertinence. Ce si classique procédé aurait pu être une pièce maitresse du récit, au lieu de quoi cela reste un détail dans le scénario, comme si un viol n’était pas grave ni important … Mais quelle horreur, quelle honte et surtout quelle maladresse dans ces déclarations ! Un tome qui aurait pu surpasser quelque peu les autres s’enfonce au contraire tant la noirceur imposée fait mal au cœur, dans le mauvais sens du terme. Lire un tome de Gravitation n’est pas de tout repos, d’autant que rapidement, le rapport avec la musique devient lointain, très lointain, et que les personnages secondaires initiaux disparaissent quelque peu. Le principal problème de la série, c’est de ne pas savoir s’assumer. Entre délire complet et héros destiné au ridicule et à l’exagération et l’espoir d’être crédible dans des sentiments vrais et plausibles, l’auteur se perd complètement. Et nous aussi ! Plus rien n’a aucun sens vraiment réaliste et posé, et on sent que l’auteur lance toutes ses idées simplement pour tenter d’attirer ses fans dans son univers ... qu’il ne vaut mieux pas tenter d’appréhender en étant totalement sobre. Et encore. C’est Gravitation, et tout s’arrange même le plus gros délire jamais inventé. Bienvenue dans le monde de Maki Murakami !

Visuellement parlant … on a mal aux yeux. Le dessin est plus que brouillons, les personnages très peu identifiables, les décors inexistants ou remplis de trames fleuries inutiles, les SD très grotesques et sans réelle ligne de conduite. On s’interroge souvent sur les proportions des personnages, ainsi que sur la mystérieuse existence de leurs nez dans certaines cases. Enfin, même le découpage reflète tout le branle bas de combat qu’est le manga. C’est pas terrible, plutôt moche et surtout très mal maitrisé. On en attendait peut être plus, ce qui est sûr c’est que le résultat est décevant. De même que la couverture, pas très attrayante. On sent pourtant un énorme potentiel charme chez Yuki et une grosse capacité à faire rire chez Shuichi. Reste à les mobiliser. L’édition de Taïfu est correcte, avec une bonne traduction, peut être un peu trop d’onomatopées de partout (le manga étant assez surchargé comme ça) et des pages un peu fines. On remercie pourtant cette sortie, qui marque le début d’une grande épopée et surtout de la naissance d’un grand nom du Boy’s Love, bien que les avis soient souvent mitigés.

NiDNiM

Note de la rédaction
Note des lecteurs
17.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,13.00,12.00,11.00,11.00,9.00,8.00,10.00,10.00,9.00,10.00,8.00

Les critiques des volumes de la série