Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 12 Novembre 2010
Quand on est célèbre, tout le monde se retourne dans la rue, les fans viennent jusque dans les studios d’enregistrement … C’est un peu ce qui arrive à Shuichi Shindo, petit chanteur en vogue qui décolle en ce moment, s’attirant son lot de fans … mais pas seulement. Depuis que Bad Luck monte dans la popularité de la maison qui les produit, leurs rivaux perdent patience. Le groupe ASK ne souhaitant pas perdre la face contre un chanteur aussi ridicule (et on le comprend, quelque part …), leur leader va tenter de remettre les pendules à l’heure ne faisant chanter Shuichi au moyen de photos compromettantes alors qu’il entreprend de le laisser se faire violer par des connaissances à lui. Notre petit héros ne cède que lorsque Taki Aizawa, son bourreau, le menace d’entacher le nom de Yuki. Mais ce dernier ne l’entend pas de cette oreille, et dès qu’il apprend cette anecdote par le meilleur ami de celui qu’il est supposé connaitre mieux que tout le monde, Yuki pète un câble. Il se venge en bonne et due forme, avant d’annoncer à Shuichi que plus rien ne lui arrivera par sa faute, puisqu’il compte bien disparaitre de sa vie …
Coup dur pour notre musicien, qui tente étonnamment de s’en remettre, illusion qu’il tient plutôt bien jusqu’à ce que le défi pour le cœur de Yuki ne recommence … encore et encore. Alors certes, ce volume quatre de Gravitation est beaucoup plus sérieux et moins délirant ou léger que les autres -sans que l’on perde la décadence de Shuchi et de ses réactions, sinon Gravitation ne serait plus Gravitation …- mais il n’est pas pour autant réussi. Les révélations de Yuki ne font que renforcer le stéréotype du personnage sombre et torturé qui ne peut plus aimer-mais-c’est-pas-de-sa-faute et qui va finalement dévoiler un cœur tendre. Le pire sera sans doute la déclaration de notre héros national qui banalise son viol, piétinant ainsi toute once de psychologie et de pertinence. Ce si classique procédé aurait pu être une pièce maitresse du récit, au lieu de quoi cela reste un détail dans le scénario, comme si un viol n’était pas grave ni important … Mais quelle horreur, quelle honte et surtout quelle maladresse dans ces déclarations ! Un tome qui aurait pu surpasser quelque peu les autres s’enfonce au contraire tant la noirceur imposée fait mal au cœur, dans le mauvais sens du terme.