Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 29 Novembre 2010
Après un précédent tome complètement décevant dans le pathos, c’est le n’importe quoi qui reprend ici le dessus. Shuichi manque de mourir au moins quelques fois, et cela commence dès les premières pages avec sa rencontre avec K., le manager américain un peu farfelu de Ryuichi Sakuma en personne, l’idole de toujours de notre héros. Il apprend d’ailleurs qu’il lui faut remplacer un jeune homme qu’il considère comme un dieu vivant de la musique. Pas évident pour les nerfs de notre petit Shuichi. Ne serait-ce que pour combattre le stress qui l’assaille alors -à moins que cela ne soit son véritable caractère-, Shuichi déconnecte ses neurones et se met à faire le clown sur scène. Alors qu’on ne le pensait voir exceller que dans ce domaine, le jeune homme se ressaisit et trouve une once de sérieux pour faire ce pour quoi on l’a amené ici : remplacer Ryuichi. Chanter de mémoire une de ses chansons n’est d’ailleurs pas un problème tant il les écoute, mais le chanteur prodige déguisé en lapin pour l’occasion ne l’entend pas de cette oreille … D’autant plus quand l’imitateur commence à faire plus de bruit que l’original …
Au vu de la réaction de Sakuma, Shuichi est persuadé de s’être mis à dos le chanteur qu’il respecte le plus au monde et c’est presque de la flagellation dans sa culpabilité … Mais encore une fois, c’est sans compter sur l’attachement de la mangaka au côté pitoyablement sentimentaliste d’une série qui ne devrait exister que pour son humour. Pas toujours apprécié mais qui serait alors au moins assumé pleinement, au lieu d’être contrecarré par de ridicules tentatives de sérieux dans les émotions de nos personnages. On pense bien sûr à Yuki et l’intervention risible de Taki Aizawa, et de tout ce qui en découle. Gravitation a les fesses entre deux chaises, et encore une fois ni l’une ni l’autre ne sont suffisamment stables pour soutenir la série … qui s’étale de long en large par terre, emportant avec elle ses larmes et ses délires. Et quand on intègre de nouveaux personnages ou que l’on joue avec les retournements de situations, c’est la même chose exactement.