Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 03 Juin 2011
Ce serait presque un miracle que les premières pages de Gravitation soient dédiées à la musique, et en l’occurrence à l’inquiétude de Shuichi quant à la tâche insurmontable d’écrire 5 textes de chansons en quelques jours à peine. Et étonnamment, cet état de fait perdure durant le tome, malgré les dérapages constants et inévitables de l’auteur et de ses protagonistes principaux. Il ne faut pas non plus trop en demander aux miracles. La solution ? Yuki va écrire les paroles du groupe, bien sûr ! Quoi de plus naturel pour deux amoureux que de se soutenir pendant les coups durs ? Mais en dépit de tout ce qu’il a fait pour récupérer Shuichi, Eiri ne semble pas particulièrement disposé à répondre à la supplique de son amant. Il faut le comprendre, être trop associé à ce groupe désespérant a quelque chose d’effrayant qu’on aimerait éviter à tout prix ...
Et donc, un début de tome presque normal, avec même une déclaration de Yuki presque émouvant ... Non, en fait. Rien n’arrive à être touchant dans cette série, pas même la soudaine gentillesse de Mr cœur de pierre. Sauf que, évidemment, l’auteur ne pouvait pas tenir bien longtemps dans cette position de simplicité, et ses petits délires isolés ne parvenaient pas à remplir son insatiable besoin de n’importe quoi. Aussi, on assiste impuissant et dépité au retour du panda géant, à Rage déguisée en souris, à l’affrontement meurtrier entre ... tout le monde, en fait, et les actions héroïques de tel ou tel personnage. A la fin, on ne s’en soucie même plus et c’est dans un grand soupir de désespoir que l’on referme cet avant dernier tome, presque rassurant dans ses débuts. Dommage ... Mais il n'y aura définitivement rien à sauver dans la série de Maki Murakami, et dans ses idées narratives.