Ai non stop! - Actualité manga

Ai non stop! : Critiques

AI ga tomaranai

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 03 Avril 2012

Après le grand succès de Love Hina, l'éditeur Pika a décidé de publier en France Ai non-stop, la première série de Ken Akamatsu. Cette œuvre de jeunesse a déjà connu une réédition japonaise, comprenant des pages couleurs, des bonus et quelques entretiens avec l'auteur, et c'est sous cette forme qu'elle parvint également chez nous. Les lecteurs français ont ainsi pu la découvrir sans être déstabilisés, mais très vite, on se rend compte du sérieux coup de vieux qu'a pu prendre cette histoire...

Hitoshi Kobe est un lycéen a qui rien ne semble réussir, étant mauvais à l'école comme au sport, et accumulant de nombreux échecs sentimentaux. Néanmoins, le jeune adolescent est avant tout un passionné d'informatique, notamment du mythe de l'intelligence artificielle. C'est ainsi que depuis plusieurs années, il a créé de nombreux prototypes de consciences virtuelles, jusqu'à arriver à Satie, son trentième prototype, qui agit comme une petite amie idéale. Mais un soir, le rêve d'Hitsohi devient réalité : à cause d'un éclair tombant sur le toit de sa maison, Satie se retrouve propulsée hors de l'écran de l'ordinateur, pour atterrir dans le monde réel ! C'est ainsi que débuteront de nombreuses aventures, souvent très loufoques du fait du caractère de la belle ingénue qui a tout à apprendre. Si Hitoshi peut se féliciter d'avoir une petite amie si charmante, son quotidien ne sera plus de tout repos !

Ai Non-Stop suit une trame des plus classiques pour un shonen sentimental, et pose déjà les bases de ce qui sera le "style" de Ken Akamatsu. Sous couvert de situations humoristiques, les péripéties dérivent souvent sur le déshabillage de ses héroïnes, et le pauvre Hitoshi de se prendre des coups pour y avoir malencontreusement jeté un œil. Très rapidement, Satie sera rejointe par deux autres créatures : Tweanie, la grande sœur vénale et dominatrice, et Fortie, la petite dernière atteinte de schyzophrénie sexuelle. D'autres personnages féminins, humaines cette fois-ci, complèteront le harem : lycéennes, famille, rivales sérieuses,... et dire qu'Hitoshi était censé être un loser sentimental ! Cela étant, le principe des petites amies virtuelles n'est pas sans rappeler le principe des eroge (jeux vidéos érotiques), le mangaka revenant d'ailleurs très souvent sur ce point. Sous couvert d'une grande naïveté, il s'autorise même parfois à aller vers des situations très scabreuses, de manière assez sournoise.

Néanmoins, quand il s'agit de faire autre chose que de montrer un bout de peau, l'auteur semble rapidement à court d'inspiration. Il faut dire que la série part déjà sur des bases éculées. Le concept de base n'est pas sans rappeler Vidéo Girl Aï, et les personnalités de trois héroïnes semble calquées sur celles d'Ah! My Goddess. Les situations ont énormément de mal à se renouveler, revenant souvent à la plage, à la montagne... avec des concours de beauté dégénérant à chaque fois. Mais quand le mangaka sort de ces scénarios convenus, c'est pour aller vers des délires grotesques, en exagérant le pouvoir des IA, pour couvrir une trame narrative des plus creuses. Il y a néanmoins quelques bonnes idées, comme la vulgarisation du monde de l'informatique, avec internet vu comme un océan d'information. La série relève aussi un peu la tête vers la fin en développant enfin la psychologie de ces personnages, mais bien trop tardivement. Les très rares qualité du titre sont noyées sous beaucoup de médiocrité.

Le style graphique de Ken Akamatsu est à l'image du scénario : assez fade, et n'atteignant pas ce qui est fait sur Love Hina. Les scènes les plus osées peinent même à remplir leur office, tant le charme des héroïnes est maladroit. Si le postulat de base pouvait être intéressant, les nombreuses ficelles trop classiques et l'ambiance parfois scabreuse font plonger le titre dans l'anecdotique. La série est donc à réserver aux fans de l'auteur avant tout, et aux lecteurs les moins exigeants. Pour les autres, avoir ce manga dans sa collection pourra être considéré comme un bug !


Tianjun


Note de la rédaction
Note des lecteurs
15/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

12.00,8.00,11.00,8.00,7.00,12.00,14.00,12.00

Les critiques des volumes de la série