Ai non Stop! Vol.4 : Critiques

Une nouvelle fois, l’auteur décide de relancer l’intérêt de son manga en introduisant un nouveau personnage. Mais là où l’apparition de Tweanie et de Satie résultaient d’un évènement accidentel, ici le jeune Hitoshi décide de créer de lui-même un nouveau personnage dans cette famille… comme s’il n’avait pas assez de soucis comme cela avec les deux premières ! Ainsi, l’auteur produit un effet d’annonce sur quelques chapitres, le lecteur espérant un résultat à la hauteur…

Au final, la nouvelle venue, Fortie, se retrouve avec un corps de fillette mais est munie de deux personnalités, passant de l’une à l’autre en prononçant le mot « fille » ou « garçon ». Néanmoins, le personnage se révèle aussi insupportable dans un cas comme dans l’autre ! En version masculine, c’est un garçon très droit mais également autoritaire et maniaque du ménage. En version féminine, c’est une fille délurée qui n’en fait qu’à sa tête ! De plus, cette nouvelle création est dotée de pouvoirs démesurés, notamment un module de matérialisation qui peut créer tout et n’importe quoi, et ainsi l’auteur se permet des délires de plus en plus incompréhensibles. De plus, ses situations « surprenantes » ne sont là que pour masquer la platitude de la narration, car chaque chapitre à une fin similaire : une fois que l’une des deux personnalités a suffisamment mis le bazar, l’autre apparaît à la dernière page pour tout régler en quelques secondes.

La lassitude nous gagne ainsi à la lecture de ce tome 4, tant les situations dépeintes semblent déjà vu ailleurs. Si le principe du changement de sexe évoque immédiatement « Ranma ½ », on retrouve à présent dans les trois héroïnes des caractères totalement identiques au trio de déesses de « Ah ! My Goddess », série fondatrice dans le genre shonen sentimental. Bien évidemment, les scènes de fan-service sont toujours aussi présentes, mais de plus en plus grossières et malvenues, sans compter un caractère malsain et qui ne fait plus du tout dans la finesse : notons par exemple la scène ou Fortie pénètre dans un jeu vidéo érotique d’un otaku qui dégaine alors un distributeur de mouchoirs… subtil…

Plus qu’un essai raté, la série n’en finit pas de décevoir, avec des personnages clichés et des situations soit d’une fadeur incomparable, soit surfant sur des délires incompréhensibles, au point même que l’adaptation française n’arrive plus à suivre, laissant des jeux de mots tels quels… La seule amélioration visible est dans le trait de l’auteur qui s’affine de volumes en volumes, mais est-ce bien suffisant ? L’ancienneté de la série n’excuse pas tout, même pour les fans inconditionnels de Ken Akamatsu !

Tianjun