Ai non Stop! Vol.1 - Actualité manga

Ai non Stop! Vol.1 : Critiques

AI ga tomaranai

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Août 2009

Alors fort du succès de sa série phare, Love Hina, Ken Akamatsu a vu sa première œuvre, Ai Ga Tomaranai, connaître l’honneur d’une réédition au Japon. Outre des couvertures refaites pour l’occasion, cette version comporte de nombreux bonus, comme un double artwork couleur dépliable, des commentaires de l’auteur, ainsi que quelques croquis des couvertures originales. En France, l’éditeur Pika a décidé de nous gratifier directement de cette nouvelle édition, sous le titre de "Ai non Stop !". Ainsi, le lecteur français se retrouve dans la même situation que son homologue japonais redécouvrant l’œuvre. Cependant, faut-il voir dans cette parution un cadeau pour les fans de l’univers de Ken Akamatsu, ou un aspect commercial simplement basé sur un nom vendeur ?

L’auteur ayant connu une passion pour l’informatique, il nous propose ici un shonen sentimental basé sur l’intelligence artificielle, une thématique forte qui a nourri bon nombre d’histoires en tous genres, et très à la mode dans cette moitié des années 90. Tout d’abord, le héros, Hitoshi Kobe, est peut-être l’ancêtre de ce que nous pouvons appeler aujourd’hui un geek : lycéen réservé, il cumule les échecs, que ce soit en classe, en sport, ou dans sa vie sentimentale. En fait, il n’y a que devant un ordinateur qu’il se révèle ! Véritable génie de l’informatique, sa passion est de perfectionner des intelligences artificielles, programmes pouvant penser par eux-même et qui ont pour but d’exprimer des sentiments humains. Son trentième prototype, Satie, est l’image qu’il se fait de la petite amie idéale. Mais son destin va être chamboulé lorsque, suite à un orage, Satie sort de l’écran de son ordinateur pour échouer dans sa vie, la vraie !

La base de la série n’est pas sans rappeler le non moins célèbre Video Girl Ai, mais on est toutefois loin d’égaler le charme de la série de Masakazu Katsura ! Il n’y a pas vraiment de grandes surprises à la lecture du tome. La très dévouée Satie va ainsi épauler Hitoshi et améliorer son image, même s’il lui arrive de commettre d’énormes bourdes, la faute à divers éléments manquants dans sa base de données (notamment en cuisine). On se retrouve alors avec une héroïne gentille et serviable, mais également très cruche, un caractère qui s’il fera rire une fois ou deux, finira inévitablement par agacer. Il est également difficile de s’intéresser à une quelconque histoire sentimentale, tant la jeune femme est dévouée à son créateur. L’opposition entre Keitaro et Naru dans Love Hina par exemple, apporte d’avantage de piment. On a alors un récit assez creux, avec quelques scènes d’humour basé sur les gaffes de Satie et l’attitude de loser de Hitoshi, sans oublier la dose inévitable de fan service si chère à l’auteur !

La série possède néanmoins quelques aspects sympathiques, notamment par sa vision fantasmée du monde de l’informatique. Ainsi, outre les IA personnifiées, on retrouvera une métaphore de l’internet comme une vraie mer d’information, ainsi qu’un terrible virus prenant l’apparence d’un clown psychopathe… L’auteur utilise parfois un jargon informatique assez poussé, mais la lecture reste toutefois accessible. Ces quelques passages font preuve d’une originalité intéressante et permettent de sortir de la mièvrerie du quotidien du jeune couple. Toutefois, le monde des ordinateurs étant en perpétuelle évolution, la série souffre d’un sérieux coup de vieux avec des références éculées… Le dessin a également assez mal vieilli : il ne faut pas se fier à la couverture refaite, Ai Non Stop est la première série de l’auteur et son trait restait encore mal défini à l’époque ! Ainsi le graphisme reste très classique, les cadrages sont statiques et les personnages manquent d’une véritable identité.

Au final, Ai Non-Stop pêche par un véritable manque d’originalité : si les références à l’univers de l’informatique restent intéressantes, il y a un air de déjà-vu qui plane tout au long de la lecture. Le manque de charisme des personnages et la platitude des scènes (même les plus osées) rendent l’histoire à peine sympathique. On réservera alors cette série aux fans inconditionnels de l’auteur, qui sauront lui pardonner toutes ces erreurs de jeunesse.
  
Tianjun

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs