Ciné-Asie Sortie au cinéma et chronique du film JSA
S'étant fait connaître grâce à sa trilogie de la vengeance, notamment avec l'exceptionnel Old Boy (il faut impérativement avoir vu ce film), Park Chan Wook avait déjà auparavant réalisé une petite pépite filmique en 2000 avec JSA, soit uniquement deux ans avant « Sympathy for mister vengeance », le premier volet de cette grandiose trilogie !
A l'époque le film fut un grand succès en Corée mais il faut attendre 2018 pour qu'il nous parvienne enfin au cinéma! Et cette arrivée dans nos vertes contrées, nous la devons à La Rabbia / The Bookmakers qui d'emblée nous offrent la possibilité de le découvrir en version restaurée 4K!
Avant d'aller plus avant sur les qualités du film, il faut restituer le contexte : il ne s'agit que du troisième film de Park Chan Wook, et ces deux premiers n'ont pas particulièrement bien fonctionné, il n'avait donc plus droit à l'erreur avec sa troisième tentative sous peine de sérieusement mettre sa carrière en danger...
Le pari était d'autant plus osé qu'il s'agissait non seulement d'un film de commande et d'autre part d'un sujet plus que sensible : depuis plus de 50 ans la Corée est scindée en deux, le Nord et le Sud, deux pays, deux peuples, deux cultures.
Traiter de ce sujet est délicat, il s'agit de ne pas jeter de l'huile sur le feu alors que le rapprochement, bien que complexe semble être en marche ! Et pourtant les choses n'ont pas bougé tant qu'on aurait pu le souhaiter puisque même 18 ans après la sortie du film le sujet est toujours autant (plus que jamais?) d'actualité !
Se déroulant au sein d'une zone quasi unique au monde, la DMZ, pour zone démilitarisée (rarement un nom fut aussi mal attribué), le métrage s'intéresse notamment à la JSA (Joint Security Area) qui marque la frontière entre les deux Corée, une frontière uniquement symbolisée par une simple ligne tracée à même le sol, interdisant aux soldats de chaque camp de la franchir sous peine de déclencher un incident diplomatique au sens littéral du terme !
Le film de Park Chan Wook, adapté d'un roman, se situe donc au sein de cette petite zone qui cristallise toutes les tensions ; et qui résume à elle seule le conflit, une zone où faire une dizaine de mètres vous place en territoire ennemi...
Deux soldats nord-coréens ont été assassinés de plusieurs balles à l'intérieur même de leur poste-frontière. Un troisième a été blessé par balle et se trouve être le seul témoin nord-coréen. Le responsable est un soldat sud-coréen, lui aussi blessé, qui s'est échappé de cette fusillade... Cet incident a entraîné un conflit armé entre les deux camps et la tension est plus que jamais palpable... Afin de calmer la situation, une enquêtrice neutre (Suisse) est diligentée pour écouter les deux soldats survivants, rassembler les témoignages et faire la part des choses. Mais deux versions s'opposent et chacun des soldats rejette la faute sur l'autre camp... Est-ce que le sergent Lee a fait irruption dans le poste-frontière Nord et a tiré sous le coup de la colère ou d'une pulsion ou a-t-il été enlevé et contraint de se battre pour s'enfuir ?
Si le « coupable » est connu, les raisons de la fusillade demeurent un mystère et aucun des deux camps ne semble vouloir que les réponses soient apportées, personne mis à par la jeune enquêtrice ne semble vouloir que la lumière soit faite sur cette sombre affaire ! Le pitch de départ s'annonce déjà prometteur, car si la question due "qui" est résolue dès les premières minutes du film, tout l’intérêt réside dans le "comment" et le "pourquoi"! On sait d'emblée que le sergent Lee est responsable de la mort des soldats nord-coréens, mais toute l'intrigue du film repose sur les raisons qui ont conduit à cet événement si sensible entraînant une crise diplomatique. Et pour cela nous allons donc suivre l'enquête menée par la Major Sophie Jean, soldat suisse d'origine coréenne, neutre donc, mais à la fois concerné.
La première demie heure du film nous présentera les deux versions diamétralement opposées que tiennent le sergent Lee et le sergent Oh, survivant nord-coréen. Ainsi un peu à la manière de "Hero" de Zhang Yimou, vont nous être présentées deux versions d'un même événement, deux versions à charge qui s'avèrent au final assez éloignées de la réalité...
Et une fois cette première partie passée, la major va réussir à s'approcher de la vérité et faire parler les soldats afin de comprendre les raisons de ce massacre... Au fur et à mesure que les masques vont tomber, que les langues vont se délier, les points de vue vont évoluer, y compris ceux des spectateurs... Au début du film, et on pourrait presque trouver cela logique, les choses nous sont présentées de façon assez manichéenne, opposant la capitaliste et moderne Corée du Sud à la fermée et répressive Corée du Nord communiste...mais avant d'être d'être une histoire politique (même si cela reste le cas), JSA se veut avant tout être une histoire humaine...
Le film est presque un huis clos, se déroulant au sein d'une petite zone, impliquant très peu de personnages, la force de ce dernier réside dans les interactions entre quatre individus que tout semble séparer, mais qui au final ne sont pas si différents, ont les mêmes aspirations, le même humour, les mêmes centres d’intérêt...quatre individus qui devraient se détester, ce sont leurs pays qui le veulent, mais pourtant, il ne suffit pas de grand-chose pour que naisse une profonde amitié, plus forte qu'un patriotisme exacerbé au final assez malvenu, ce que Park Chan Wook tente en tout cas de démontrer!
Ce film était une réelle prise de risque de la part d'un réalisateur qui ne possédait pas encore l'aura qui est la sienne aujourd'hui, cela ne l'empêche pas d'être particulièrement engagé, notamment, on l'a vu, en sortant du manichéisme binaire qui concerne souvent les deux Corées, au contraire, les soldats nord-coréens se montrent plus amicaux, possèdent plus d'humour et de second degré que les soldats sud-coréens, beaucoup trop sur la défensive, d'ailleurs ce n'est pas neutre que celui qui ait fait couler le sang est bel et bien un Sud coréen!
Tout comme ce n'est pas neutres que les retrouvailles entre les soldats ont lieu au Nord, dans le poste frontière témoin de cette guerre fratricide puis de cette forte amitié.
Le réalisateur joue avec et s'en sert avec un brio, qui on le sait maintenant le caractérise! Il souligne l'importance de cette ligne à ne pas franchir, y compris par le biais de l'ombre d'un soldat qui se voit contraint de reculer afin que cette dernière reste bien de son côté de la frontière. L'importance de cette ligne nous est également signalée au détour d'une scène en apparence anodine, scène au cours de laquelle une touriste américaine va faire tomber sa casquette du côté nord de la ligne...elle ne peut aller la chercher, et les soldats coréens, du Nord ou du Sud, ne peuvent seulement passer un bras pour la récupérer ou la rendre sous peine de commettre un acte de trahison... Il faut l'intervention d'un soldat américain, qui lui peut se permettre de couper la ligne avec le bras, pour faire l'échange de la pauvre casquette... Un événement tout à la fois anodin, mais lourd de sens et qui démontre toute la tristesse et la bêtise de cette séparation!
Cette scène qui apparaît au milieu du film, avant que l'on apprenne la réalité sur les événements au centre de l'enquête, vient non seulement couper le film, couper cette succession de séquences nocturnes; vient apporter des éléments de compréhension pour le spectateur, expliquant la portée des actes des soldats au sein du poste-frontière, mais va aussi revêtir une grande importance pour la toute dernière note du film, bien avant que le spectateur n'en ait conscience...Une scène donc en apparence anodine, mais pourtant lourde de sens à différents niveaux: politique, humain et dramatique!
Si on ne peut nier le talent du réalisateur (qui l'a depuis lors prouvé à maintes reprises), il faut évoquer le talent des acteurs dont il s'est entouré! Clairement le film repose sur cinq acteurs, mais trois sortent véritablement du lot, de par l'importance de leurs rôles, mais aussi par leurs interprétations sans failles! Soyons galants, commençons par Lee Yeong-Ae interprétant le major Suisse Sophie Jean! Son rôle est bien évidemment déterminant puisqu'elle est celle qui fera la lumière sur l'affaire malgré les pressions politiques du Nord comme du Sud, mais aussi parce qu'elle est au centre de cette histoire tout en étant la seule extérieure aux événements! Il faut savoir que dans le roman, l’enquêteur est un homme et que Park Chan Wook a choisi d'intégrer une femme à l'histoire afin de sortir de ce milieu entièrement masculin. Choix judicieux d'autant plus que la jeune actrice joue parfaitement son rôle. Commençant logiquement en toute neutralité, le personnage va finir par s'investir de plus en plus, l'actrice se montrant alors de plus en plus intense. Park Chan Wook la retrouvera plus tard puisqu'elle est la "Lady Vengeance" du film homonyme!
Ensuite on découvre un jeune Lee Byung-Hun, dont c'est ici l'un des premiers rôles au cinéma (le sixième pour être précis), bien avant qu'il aille se perdre dans les sous-blockbusters US, et cinq ans avant d'exploser avec l'exceptionnel "A bittersweet life"! L'acteur porte en grande partie le film sur ses épaules puisqu'il y interprète le sergent Lee, responsable des meurtres des soldats nord-coréens! Il est peut être le plus présent à l'écran et son jeu s'avère d'une grande intensité, il parvient à nous faire partager toutes ses émotions et à nous toucher! Avec du recul c'est d'autant plus intéressant d'observer son jeu puisqu'on assiste là aux presque premiers pas d'un acteur de grand talent!
Enfin, "last but not least", le génial Song Kang-Ho, sans aucun doute un des meilleurs acteurs coréens, voire du monde (sans exagérer, je le pense sincèrement) qui interprète le sergent nord-coréen. Ceux qui connaissent l'acteur retrouveront ses mimiques et son intensité, son regard à la fois puissant et poignant, son jeu qui peut être tout aussi excessif qu'incroyablement subtil, il est la clé de voûte du film et de son intrigue, car au départ il représente le "mauvais" pour se montrer au final le plus humain et le plus attachant!
En s'entourant de tels acteurs, avec notamment Lee Byung Hun et Song Kang Ho qui représentent à mon sens deux des membres de la sainte trinité du cinéma coréen (avec Choi Min Sik), impossible de ne pas faire mouche, mais il aura fallu également tout le talent de mise en scène et la force du cadrage empli de sous-entendu et lourd de sens d'un réalisateur au début d'une grande carrière; ce même cadrage qui sera parfaitement résumé par le dernier plan fixe du film, une simple photo ou tout est dit, une photo tout simplement poignante, qui symbolisera toute la porté du message du film...le talent de Park Chan Wook est entièrement résumé sur cette seule image!
JSA est un film fort, non seulement pour son message de tolérance, sur la bêtise humaine, mais c'est avant tout un film fort sur les rapports humains, un film prenant, surprenant et passionnant!
Avant d'aller plus avant sur les qualités du film, il faut restituer le contexte : il ne s'agit que du troisième film de Park Chan Wook, et ces deux premiers n'ont pas particulièrement bien fonctionné, il n'avait donc plus droit à l'erreur avec sa troisième tentative sous peine de sérieusement mettre sa carrière en danger...
Le pari était d'autant plus osé qu'il s'agissait non seulement d'un film de commande et d'autre part d'un sujet plus que sensible : depuis plus de 50 ans la Corée est scindée en deux, le Nord et le Sud, deux pays, deux peuples, deux cultures.
Traiter de ce sujet est délicat, il s'agit de ne pas jeter de l'huile sur le feu alors que le rapprochement, bien que complexe semble être en marche ! Et pourtant les choses n'ont pas bougé tant qu'on aurait pu le souhaiter puisque même 18 ans après la sortie du film le sujet est toujours autant (plus que jamais?) d'actualité !
Se déroulant au sein d'une zone quasi unique au monde, la DMZ, pour zone démilitarisée (rarement un nom fut aussi mal attribué), le métrage s'intéresse notamment à la JSA (Joint Security Area) qui marque la frontière entre les deux Corée, une frontière uniquement symbolisée par une simple ligne tracée à même le sol, interdisant aux soldats de chaque camp de la franchir sous peine de déclencher un incident diplomatique au sens littéral du terme !
Le film de Park Chan Wook, adapté d'un roman, se situe donc au sein de cette petite zone qui cristallise toutes les tensions ; et qui résume à elle seule le conflit, une zone où faire une dizaine de mètres vous place en territoire ennemi...
Deux soldats nord-coréens ont été assassinés de plusieurs balles à l'intérieur même de leur poste-frontière. Un troisième a été blessé par balle et se trouve être le seul témoin nord-coréen. Le responsable est un soldat sud-coréen, lui aussi blessé, qui s'est échappé de cette fusillade... Cet incident a entraîné un conflit armé entre les deux camps et la tension est plus que jamais palpable... Afin de calmer la situation, une enquêtrice neutre (Suisse) est diligentée pour écouter les deux soldats survivants, rassembler les témoignages et faire la part des choses. Mais deux versions s'opposent et chacun des soldats rejette la faute sur l'autre camp... Est-ce que le sergent Lee a fait irruption dans le poste-frontière Nord et a tiré sous le coup de la colère ou d'une pulsion ou a-t-il été enlevé et contraint de se battre pour s'enfuir ?
Si le « coupable » est connu, les raisons de la fusillade demeurent un mystère et aucun des deux camps ne semble vouloir que les réponses soient apportées, personne mis à par la jeune enquêtrice ne semble vouloir que la lumière soit faite sur cette sombre affaire ! Le pitch de départ s'annonce déjà prometteur, car si la question due "qui" est résolue dès les premières minutes du film, tout l’intérêt réside dans le "comment" et le "pourquoi"! On sait d'emblée que le sergent Lee est responsable de la mort des soldats nord-coréens, mais toute l'intrigue du film repose sur les raisons qui ont conduit à cet événement si sensible entraînant une crise diplomatique. Et pour cela nous allons donc suivre l'enquête menée par la Major Sophie Jean, soldat suisse d'origine coréenne, neutre donc, mais à la fois concerné.
La première demie heure du film nous présentera les deux versions diamétralement opposées que tiennent le sergent Lee et le sergent Oh, survivant nord-coréen. Ainsi un peu à la manière de "Hero" de Zhang Yimou, vont nous être présentées deux versions d'un même événement, deux versions à charge qui s'avèrent au final assez éloignées de la réalité...
Et une fois cette première partie passée, la major va réussir à s'approcher de la vérité et faire parler les soldats afin de comprendre les raisons de ce massacre... Au fur et à mesure que les masques vont tomber, que les langues vont se délier, les points de vue vont évoluer, y compris ceux des spectateurs... Au début du film, et on pourrait presque trouver cela logique, les choses nous sont présentées de façon assez manichéenne, opposant la capitaliste et moderne Corée du Sud à la fermée et répressive Corée du Nord communiste...mais avant d'être d'être une histoire politique (même si cela reste le cas), JSA se veut avant tout être une histoire humaine...
Le film est presque un huis clos, se déroulant au sein d'une petite zone, impliquant très peu de personnages, la force de ce dernier réside dans les interactions entre quatre individus que tout semble séparer, mais qui au final ne sont pas si différents, ont les mêmes aspirations, le même humour, les mêmes centres d’intérêt...quatre individus qui devraient se détester, ce sont leurs pays qui le veulent, mais pourtant, il ne suffit pas de grand-chose pour que naisse une profonde amitié, plus forte qu'un patriotisme exacerbé au final assez malvenu, ce que Park Chan Wook tente en tout cas de démontrer!
Ce film était une réelle prise de risque de la part d'un réalisateur qui ne possédait pas encore l'aura qui est la sienne aujourd'hui, cela ne l'empêche pas d'être particulièrement engagé, notamment, on l'a vu, en sortant du manichéisme binaire qui concerne souvent les deux Corées, au contraire, les soldats nord-coréens se montrent plus amicaux, possèdent plus d'humour et de second degré que les soldats sud-coréens, beaucoup trop sur la défensive, d'ailleurs ce n'est pas neutre que celui qui ait fait couler le sang est bel et bien un Sud coréen!
Tout comme ce n'est pas neutres que les retrouvailles entre les soldats ont lieu au Nord, dans le poste frontière témoin de cette guerre fratricide puis de cette forte amitié.
Le réalisateur joue avec et s'en sert avec un brio, qui on le sait maintenant le caractérise! Il souligne l'importance de cette ligne à ne pas franchir, y compris par le biais de l'ombre d'un soldat qui se voit contraint de reculer afin que cette dernière reste bien de son côté de la frontière. L'importance de cette ligne nous est également signalée au détour d'une scène en apparence anodine, scène au cours de laquelle une touriste américaine va faire tomber sa casquette du côté nord de la ligne...elle ne peut aller la chercher, et les soldats coréens, du Nord ou du Sud, ne peuvent seulement passer un bras pour la récupérer ou la rendre sous peine de commettre un acte de trahison... Il faut l'intervention d'un soldat américain, qui lui peut se permettre de couper la ligne avec le bras, pour faire l'échange de la pauvre casquette... Un événement tout à la fois anodin, mais lourd de sens et qui démontre toute la tristesse et la bêtise de cette séparation!
Cette scène qui apparaît au milieu du film, avant que l'on apprenne la réalité sur les événements au centre de l'enquête, vient non seulement couper le film, couper cette succession de séquences nocturnes; vient apporter des éléments de compréhension pour le spectateur, expliquant la portée des actes des soldats au sein du poste-frontière, mais va aussi revêtir une grande importance pour la toute dernière note du film, bien avant que le spectateur n'en ait conscience...Une scène donc en apparence anodine, mais pourtant lourde de sens à différents niveaux: politique, humain et dramatique!
Si on ne peut nier le talent du réalisateur (qui l'a depuis lors prouvé à maintes reprises), il faut évoquer le talent des acteurs dont il s'est entouré! Clairement le film repose sur cinq acteurs, mais trois sortent véritablement du lot, de par l'importance de leurs rôles, mais aussi par leurs interprétations sans failles! Soyons galants, commençons par Lee Yeong-Ae interprétant le major Suisse Sophie Jean! Son rôle est bien évidemment déterminant puisqu'elle est celle qui fera la lumière sur l'affaire malgré les pressions politiques du Nord comme du Sud, mais aussi parce qu'elle est au centre de cette histoire tout en étant la seule extérieure aux événements! Il faut savoir que dans le roman, l’enquêteur est un homme et que Park Chan Wook a choisi d'intégrer une femme à l'histoire afin de sortir de ce milieu entièrement masculin. Choix judicieux d'autant plus que la jeune actrice joue parfaitement son rôle. Commençant logiquement en toute neutralité, le personnage va finir par s'investir de plus en plus, l'actrice se montrant alors de plus en plus intense. Park Chan Wook la retrouvera plus tard puisqu'elle est la "Lady Vengeance" du film homonyme!
Ensuite on découvre un jeune Lee Byung-Hun, dont c'est ici l'un des premiers rôles au cinéma (le sixième pour être précis), bien avant qu'il aille se perdre dans les sous-blockbusters US, et cinq ans avant d'exploser avec l'exceptionnel "A bittersweet life"! L'acteur porte en grande partie le film sur ses épaules puisqu'il y interprète le sergent Lee, responsable des meurtres des soldats nord-coréens! Il est peut être le plus présent à l'écran et son jeu s'avère d'une grande intensité, il parvient à nous faire partager toutes ses émotions et à nous toucher! Avec du recul c'est d'autant plus intéressant d'observer son jeu puisqu'on assiste là aux presque premiers pas d'un acteur de grand talent!
Enfin, "last but not least", le génial Song Kang-Ho, sans aucun doute un des meilleurs acteurs coréens, voire du monde (sans exagérer, je le pense sincèrement) qui interprète le sergent nord-coréen. Ceux qui connaissent l'acteur retrouveront ses mimiques et son intensité, son regard à la fois puissant et poignant, son jeu qui peut être tout aussi excessif qu'incroyablement subtil, il est la clé de voûte du film et de son intrigue, car au départ il représente le "mauvais" pour se montrer au final le plus humain et le plus attachant!
En s'entourant de tels acteurs, avec notamment Lee Byung Hun et Song Kang Ho qui représentent à mon sens deux des membres de la sainte trinité du cinéma coréen (avec Choi Min Sik), impossible de ne pas faire mouche, mais il aura fallu également tout le talent de mise en scène et la force du cadrage empli de sous-entendu et lourd de sens d'un réalisateur au début d'une grande carrière; ce même cadrage qui sera parfaitement résumé par le dernier plan fixe du film, une simple photo ou tout est dit, une photo tout simplement poignante, qui symbolisera toute la porté du message du film...le talent de Park Chan Wook est entièrement résumé sur cette seule image!
JSA est un film fort, non seulement pour son message de tolérance, sur la bêtise humaine, mais c'est avant tout un film fort sur les rapports humains, un film prenant, surprenant et passionnant!
JSA sort le mercredi 27 Juin 2018 au cinéma, il est enfin accessible grâce à La Rabbia / The Bookmakers, qui plus est en version restaurée 4K...vous n'aurez plus aucune excuse si vous passez à coté!
De Manga-News [3746 Pts], le 28 Juin 2018 à 09h05
oui tout à fait mais ici on parle de version cinéma. On avait déjà chroniqué les 3 versions dvd ;-)
De Urieldono, le 27 Juin 2018 à 21h54
Il n'a pas fallu attendre tant que ça vu qu'il était sorti chez nous en 2008 chez TF1 Video quand ils essayaient d'introduire le cinéma coréen chez nous.