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Dvd Chronique animation - Mazinger Z Infinity

Jeudi, 30 Novembre 2017 à 16h00 - Source :Critiques animation

Parmi les monstres sacrés du manga, difficile d'ignorer le nom de Gô Nagai, qui fête ses 50 ans de carrière cette année. Auteur de nombre d'oeuvres devenues cultes comme Devilman, Cutie Honey et plusieurs séries de robots géants qui ont révolutionné le genre à leur époque, oeuvres qui se sont déclinées autant en manga qu'en anime voire en films live, ce grand nom est avant tout connu en France pour avoir bercé toute une génération avec l'arrivée, dans les années 1970, de Grendizer, plus connu chez nous sous le nom de Goldorak, dessin animé qui a largement contribué à la percée de l'animation japonaise en France. Mais n'oublions pas qu'à l'origine, Goldorak est le troisième volet d'une trilogie de mechas dont il est d'ailleurs le volet le moins populaire au Japon. Cette trilogie, nommée trilogie Mazinger, se compose également de Mazinger Z et de Great Mazinger.

Conçu en 1972, Mazinger Z est sûrement le manga de mecha le plus célèbre de Gô Nagai à l'international, notamment parce qu'il a amené de nouvelles pierres fondatrices au genre. Entre autres, il s'agit du tout premier manga à avoir conçu des robots géants pilotés directement de l'intérieur, par le biais d'une petite machine volante s'intégrant dans la tête du robot géant pour en permettre le pilotage. Après bien des dérivés en manga et en animation, la saga Mazinger, qui fête cette année ses 45 ans d'existence, s'offre donc cette année une percée dans nos salles de cinéma avec le film d'animation Mazinger Z Infinity, un long-métrage qui a des allures d'ultime round pour les personnages de la saga.
Le film est toujours produit par Toei Animation, et est réalisé par Junji Shimizu (qui a notamment réalisé les films 1, 2, 3 et 9 de One Piece, le film Yu-Gi-Oh! de 1999...). Sous la supervision de Gô Nagai lui-même, on trouve une équipe assez expérimentée sur ce film, et parmi les noms qui interpellent le plus dans les crédits, on retrouve, à l'écriture, celui de Takahiro Ozawa, le scénariste du duo Ume auquel on doit les mangas Giga Tokyo Toybox et Le nouveau Tom Sawyer.



Mazinger étant un nom tout de même assez mal connu en France (en tout cas, beaucoup moins connu que celui de Grendizer/Goldorak), il peut paraître étonnant de voir ce long-métrage avoir droit à une sortie dans nos salles de cinéma. Mais son distributeur Eurozoom a cru au projet, et on peut dire qu'il n'a pas fait les choses à moitié en nous l'amenant en avant-première mondiale, deux mois avant le Japon ! Il y a d'abord eu la présentation du film au festival d'Annecy en juin dernier en présence de Gô Nagai, puis l'avant-première parisienne fin octobre toujours en présence du créateur de la saga, d'autres avant-premières les jours suivants dans plusieurs villes, et enfin la sortie officielle au cinéma le 22 novembre dernier. Avant cette sortie dans toute la France, seule l'Italie avait déjà pu découvrir le film, avec une avant-première le 28 octobre au festival du cinéma de Rome, puis une sortie dans tout le pays le 31 octobre. Au Japon, son pays d'origine, le long-métrage n'arrivera dans les salles obscures que le 13 janvier 2018. Le découvrir au cinéma dans notre pays est donc une vraie chance bien orchestrée par Eurozoom avec de nombreux efforts. Mais s'il vous intéresse, mieux vaut ne pas traîner, car on ne peut pas dire qu'il sorte à la meilleure période possible, alors qu'arrivent tous les gros blockbusters de fin d'année.



Un petit topo rapide sur la continuité de la saga Mazinger : si vous souhaitez voir ce film qui se déroule dix ans après la fin de la trilogie-mère, il n'est pas forcément primordial de connaître la saga au préalable, car il reste facile de s'y repérer. Cela dit, pour apprécier le film au mieux,il est vraiment conseillé d'avoir ne serait-ce que les bases de la saga, sans quoi vous passerez à côté de pas mal de références et de clins d'oeil, et vous n'aurez pas forcément le même intérêt et degré d'attachement pour les personnages. Si vous souhaitez vous faire votre petite culture sur la trilogie avant de voir le film, à l'heure actuelle, la solution la plus simple et accessible est sûrement de se pencher sur les mangas originaux parus en France aux éditions Black Box (surtout Mazinger Z et Great Mazinger, et éventuellement Goldorak).



Mazinger Z se déroule donc dix ans après le combat qui a vu Kôji Kabuto (Alcor dans Goldorak) terrasser enfin le machiavélique Dr Hell aux commandes du robot géant Mazinger Z. Une fois les plans de conquête du monde de l'infâme méchant réduits à néant, la paix est revenue sur Terre. Kôji a cessé tout combat et se consacre désormais à la science, au grand dam de son amie Sayaka, devenue directrice, et qui regrette de voir celui qu'elle aime la délaisser autant... si bien qu'elle envisage de rompre. Quant à Tetsuya, pilote de Great Mazinger, il a épousé Jun, attend un enfant d'elle, mais continue encore ses combats à bord de son robot géant afin de protéger la Terre.
C'est précisément lors de l'une de ses recherches que Kôji extrait des entrailles du Mont Fuji Guragon, une gigantesque et mystérieuse relique dont, au bout de ses recherches, il extrait L.I.S.A. (ou Lisa), entité à forme humaine. Mais dans l'ombre, parallèlement à ces événements, le Dr Hell renaît mystérieusement d'entre les morts, prêt à remettre en place ses nouveaux plans pour conquérir la Terre... Quelque part au Texas, une puissante attaque a lieu, provoquant la disparition de Great Mazinger et de son pilote Tetsuya... Est-il mort ? Pour retrouver la trace de son ami, mais aussi pour sauver une nouvelle fois la Terre, Kôji devra se résoudre à reprendre les commandes de Mazinger Z. Et pour contrer les plans plus étonnants que prévu du Dr Hell, l'aide de ses compagnons de toujours, mais aussi et surtout de Lisa, ne sera sans doute pas de trop.



Autant le dire clairement, il ne faut pas attendre grand chose des grandes lignes du scénario du film, et ce n'est pas ce qui compte le plus. Tout d'abord, les premières minutes, après une scène d'introduction qui en met réellement plein la vue avec son action et ses explosions, peuvent paraître un peu lourdes et brouillonnes dans la présentation de certains éléments comme Guragon et Lisa. Quant à la suite, elle se contente surtout d'exploiter la bonne vieille recette des dimensions parallèles afin de justifier le retour du Dr Hell et ses sbires les plus emblématiques. Parmi les réelles nouveautés vraiment sur le devant, on retient essentiellement le nouveau personnage qu'est la mignonne Lisa, dont la nature et même le physique rappelleront par certains égards Rei Ayanami d'Evangelion. Son rôle essentiel, sa condition et son rapport symbolique à Kôji constituent l'un des points les plus intéressants du scénario, même si certains éléments auraient clairement pu être plus appuyés/approfondis (surtout sur sa nature, pas totalement humaine, mais pas machine non plus).



Cela dit, le fait de placer l'intrigue dix ans plus tard permet d'apporter au récit d'autres qualités, notamment en justifiant une certaine modernisation des robots, mais aussi en permettant de réinscrire la saga dans quelque chose de plus moderne, de plus proche de nous, ce qui se traduit notamment par quelques thématiques en particulier. On peut y retenir le léger focus sur la capacité ou non des peuples humains à coopérer face à une menace qui les dépasse complètement. Pour les fans de longue date, le plus gros intérêt reste cependant de voir ce que deviennent au fil des années les personnages de la saga ! Etant donné qu'on les connaît déjà, voire qu'on est peut-être bien attachés à eux, on s'inquiète assez facilement du sort de Tetsuya porté disparu, de la tristesse de Jun à l'idée de perdre celui qu'elle aime alors qu'elle attend son enfant (au point qu'elle serait prête, dans son état, à aller piloter un robot elle-même), de la relation de Kôji et Sayaka qui bat de l'aile et qu'on aimerait voir redécoller... En face, pour un tel film aux allures d'ultime round, il était assez impensable d'avoir un autre ennemi que l'emblématique Dr Hell, et c'est également avec un sourire que l'on voit revenir ses sbires les plus connus, le Baron Ashura et le Comte Broken. Le récit n'oublie pas non plus certains visages secondaires comme Boss et Shiro ! Certains visages, comme Boss et ses acolytes justement, restent vraiment en retrait malheureusement, mais dans l'ensemble c'est avec plaisir que l'on retrouve toutes ces figures qui ont grandi, on évolué en dix ans, voire attendent un heureux événement... Ainsi le film, sans non plus tomber dans le larmoyant, fonctionne bien sur le registre de la nostalgie, tout en modernisant assez son propos, et en sachant offrir aux personnages un certain travail les rendant plus humains que de simples combattants.



Mais bien sûr, Mazinger Z ne serait pas Mazinger Z sans une dose de combats de robots ! De ce côté-là, il est possible de trouver que ça manque un peu dans le milieu du film, l'essentiel de l'action ayant lieu dans les premières minutes puis dans la dernière demi-heure. Mais dès que l'action est là, on a l'impression que Toei Animation a fait exploser le budget (si si, c'est possible de leur part), tant les affrontements, qu'ils soits entre robots ou non (mention spéciale à la fluidité d'une petite scène où Lisa met quelques mandales), parviennent à impressionner. Les explosions sont efficaces, l'animation bénéficie d'une réelle limpidité dans les combats et dans les mouvements des robots géants et des mécamonstres... Les designs des machines allient de façon réussie un côté traditionnel et nostalgique à la modernisation, les couleurs fusent... Il y a de quoi facilement en prendre plein les yeux. A cela, il faut ajouter certains détails amusants (l'autoportrait rigolard de Gô Nagai sur les billets de banque), et l'apparition discrète de quelques autres marques de fabrique de Nagai : de brèves notes d'humour un peu enfantines et désuètes (par exemple, quand Boss et ses acolytes affrontent des mécamonstres), ainsi que quelques notes un peu grivoises avec les Mazin girls (dommage, toutefois, qu'elles n'aient qu'un rôle très succinct).

En termes d'ambiance sonore, c'est également du très bon travail, avec un doublage japonais bien impliqué, des bruitages immersifs, et des musiques qui appuient bien les événements en sachant se faire assez épiques quand il le faut.



Dans l'ensemble, Mazinger Z Infinity accomplit bien son rôle. A condition de ne pas trop en attendre du scénario en lui-même qui n'est qu'un prétexte pour justifier le tout, on a affaire à un divertissement soigné, qui souffre peut-être d'une mise en contexte un peu pataude et de quelques longueurs au milieu, mais qui a tout pour boucler comme il se doit la boucle qu'est cette immense saga vieille de 45 ans.
  
L'avis du chroniqueur
Koiwai

Jeudi, 30 Novembre 2017
15 20

commentaires

Manga-News

De Manga-News [3746 Pts], le 30 Novembre 2017 à 19h11

tous dispo chez l éditeur voir ici un beau pack http://www.blackbonesboutique.com/mazinger-z-great-mazinger-pack-mecene-cadeau-goodies-mazinger-z.htm 

Koiwai

De Koiwai [12806 Pts], le 30 Novembre 2017 à 16h57

Les mangas édités par Black Box ne sont pas parmi les plus faciles à trouver car ils s'auto-éditent, du coup je crois que le plus simple est de passer par leur site internet, a priori les 6 tomes de Mazinger Z y sont tous en stock ;)

http://www.blackbonesboutique.com/

En tapant Mazinger dans la barre de recherche on les trouve tous

R4insid

De R4insid [1058 Pts], le 30 Novembre 2017 à 16h38

En lisant la chronique je n'ai eus qu'une envie, me plonger dans les manga Mazinger Z, puis j'ai vu les prix de ventes en occaz ....
On sait s'il y a des réimpression de prévu ?

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