Divers Rencontre avec Nayth, Euyevair et Bakizbak sur Occuria Trigger

Chaque salon de Japan Expo est l’occasion de concrétiser sa passion. En parallèle au quartier des éditeurs, les amateurs du fanzinats répondent toujours présents à l’appel, nombre d’entre eux viennent proposer leurs œuvres aux visiteurs, qu’ils soient adeptes de l’univers ou simples curieux.

A l’occasion de Japan Expo 16ème Impact, le trio composé de Nayth, Euyevair et Bakizbak a présenté pour la première fois ses travaux, notamment avec la sortie de leur ambitieux projet : Occuria Trigger. A la croisée des chemins entre l’univers vidéoludique nippon, le manga et l’animation japonaise, l’univers présenté par le titre a attiré notre attention. Alors, Euyevair a accepté de jouer le jeu de l’interview et de présenter plus en profondeur Occuria Trigger ainsi que les méthodes de travail du trio. Quant aux plus curieux, c’est à Japan Expo 2017 qu’ils pourront retrouver le trio…


Pourrais-tu présenter les différents projets de ton groupe en dehors d’Occuria Trigger ?

On a trois projets, y compris Occuria Trigger. Les deux autres sont Full Scratch réalisé par Nayth et Errabundus par Euyevair. Les deux se rapprochent du carnet de croquis, du sketchbook, et approchent les 200 pages chacun. Il s’agit plutôt de compilations de nos travaux personnels sachant que pour Japan Expo, nous avons plutôt travaillé sur Occuria Trigger qui est 100% inédit.



Le fanzinat est un univers souvent méconnu. Comment pourrais-tu présenter le fanzinat et le définir à un novice ?

On m’a souvent demandé la définition. A mes yeux, le fanzine est un ouvrage amateur créé avant tout par des fans. L’application est donc large, tous les formats peuvent exister, on peut utiliser tous styles de couleurs… C’est donc assez varié.
Cela dit, on nous a reproché sur Occuria Trigger de faire moins de fan-arts et plus d’inédits. Du coup, on essaie de coller plus à ce que le fanzinat propose habituellement, c’est-à-dire des couvertures avec illustrations, dessiner plus de fan-art, et intéresser le lecteur à partir des univers qu’il aime.


Revenons-en à Occuria Trigger. Peux-tu nous parler du premier tome ?

Le premier tome a été conçu à partir d’une envie et d’un besoin partagé entre nous de se remettre au boulot. On avait chacun notre style, mais on manquait d’une échéance. Ce projet a alors été l’occasion de mettre nos envies en commun et de se dépasser les uns les autres pour arriver au meilleur résultat possible. On voulait aussi marquer le coup pour notre première présence sur Japan Expo.


On s’en rend compte rapidement en feuilletant ce premier tome : les inspirations sont nombreuses. Quelles sont les principales influences de ton groupe ?

Rien qu’en prenant le titre du livre, on voit déjà quelques inspirations. Occuria est une référence plutôt pointue que reconnaitront ceux qui ont fait Final Fantasy XII puisque ça représente les dieux du jeu. En revanche, Trigger fait référence au jeu Chrono Trigger mais aussi au studio Trigger qui a notamment réalisé Kill La Kill. On est donc au carrefour des influences des J-RPG mais aussi des manga et des anime. Tout ceci va nous inspirer dans la forme de base. Disons que nous puisons davantage dans le J-RPG pour le scénario, et dans le manga pour la forme.


Comment s’est déroulé la réalisation du tome ? Comment avez-vous coordonné le travail, et combien de temps la conception de ce volume a-t-elle pris ?

On s’est lancé très tôt dessus, à partir de janvier. Chacun s’est lancé dans sa partie en fonction de ses disponibilités. Le travail s’est intensifié aux mois d’avril et de mai, mais on a essayé de se laisser un maximum de liberté puis de tout goupiller autour d’une maquette et d’une couverture commune. Cette dernière a été le point le plus difficile pour nous concilier, mais on est plutôt fiers du résultat.
      


Vos styles graphiques sont différents d’un artiste à l’autre. Comment en êtes-vous venus à trouver un accord, notamment pour la couverture ?

La création d’une image ne consiste pas seulement en un dessin. Par exemple, la couverture comprend un logo, des couleurs, une composition et un dessin. Finalement, j’ai pris en charge le logo, les couleurs et la composition tandis que Nayth s’est occupé du dessin afin d’avoir à la fois une image riche et une image qui fonctionne de loin.


On remarque des accords visuels entre les décors très fouillés. Est-ce que vous vous documentez beaucoup pour leur réalisation ? Quel est le degré de difficulté dans leur dessin ?

Un décor sera toujours plus long à réaliser qu’un personnage car c’est un travail de patience et de structure. Cela dit, ce n’est pas forcément plus technique. Pour la documentation, il n’y en a simplement aucune car nos inspirations viennent du J-RPG, précisément de Final Fantasy IX pour cet aspect précis. On cherche à dépayser le lecteur, on ne se base donc pas sur la réalité.


Si tu devais rapprocher ce premier tome d’un manga ou d’un anime, lequel choisirais-tu ?

C’est compliqué comme question. A mes yeux, on est plutôt une génération qui a digéré ses inspirations et qui prétend créer quelque chose de plus original qu’un simple hommage à ces Maîtres. Par exemple, on vénère Gurren Lagann. Il y a d’abord eu une étape d’hommage, mais on est en train de la dépasser. Occuria Trigger se situe plus dans cette mouvance.



Tes manga et anime favoris ?

Il y en a pas mal. Du côté du manga, je pense à des travaux atypique d’édition comme XXX Holic de Clamp et Bonne Nuit Punpun. J’ai aussi adoré la Cité Saturne… En fait, je préfère les œuvres au style graphique reconnaissable et qui savent exploiter le noir et blanc. Je pense aussi à Vagabond et toutes ces œuvres au style si particulier qu’elles sont difficilement adaptable en anime.
Pour les anime, j’aime toutes ces réalisations qui sont restées originale comme celle de Shinichirô Watanabe, ou les séries du studio Trigger.


Le groupe a-t-il déjà des perspectives d’évolution en tête concernant Occuria Trigger ? Ou bien de nouveaux projets à venir ?

Le premier volet a fait naître chez nous toute une série d’envie qu’on va concrétiser sur le tome 2 qui sera plus ambitieux mais aussi plus cadré dans l’énergie dépensée. C’est en ça qu’on espère évoluer ensemble. Ensuite, chacun a des envies de nouveau one-shot afin de diversifier l’offre sur le stand de l’année prochaine, qu’elle soit vraiment différente de cette année.


Remerciements Nayth, Euyevair et Bakizbak, plus particulièrement à Guillaume pour cet entretien et pour les visuels, certains étant proposés en avant-première.