Ze - Actualité manga

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 26 Janvier 2018

Shichikawa Raizou, jeune étudiant en école de cuisine, vient de perdre récemment sa grand-mère et son foyer. Pourtant, grâce à l'agence immobilière (louche) qui a acheté la maison, il se voit proposer un toit et un emploi en tant qu'homme de ménage et cuisinier. Il se rend alors chez les Mitou, une famille très particulière, avec à sa tête le mystérieux Waki. Raizou va rapidement découvrir que ce qui fait la particularité des Mitou, c'est que certains de ses membres possèdent le pouvoir du kotodama, c'est-à-dire d'utiliser les mots pour blesser ou tuer quelqu'un. Contre rémunération, évidemment.
Mais ce qui va surtout fasciner le jeune homme, c'est Kon, un autre locataire de la maison. Croyant avoir affaire à un humain, il est en vérité comme d'autres habitants, un kami, un être de papier créé pour protéger les utilisateurs de kotodama, ceux-ci étant censés recevoir les blessures qu'ils infligent à leurs victimes. Seulement, n'ayant pas de maître, il est considéré comme inutile. Touché par cette histoire, Raizou va se proposer de s'occuper de lui.
Tout au long des onze volumes, de nouveaux duos maître/kami vont faire leur apparition, avec leurs propres histoires, ainsi qu'une ultime révélation sur les origines du clan...



Shimizu Yuki
est une mangaka bien connue dans le milieu du BL, et notamment grâce à la série Love Mode qui est elle aussi composée de 11 tomes. Elle alterne généralement les séries et les one-shot, et les illustrations pour roman. Fait original dans sa biographie, elle est à l'origine de plusieurs albums de photos montrant comment dessiner deux hommes ensemble, des comédiens se prêtant à des poses simples, voire lascives. De belles œuvres qui renforcent sa tendance à l'érotisme. 
Pour son manga ZE, l'histoire possède exactement la même mécanique que Love Mode, avec un couple à l'origine du récit qui laisse place à d'autres, ne réapparaissant que quelquefois. Néanmoins, le scénario diffère autant que les personnages, malgré quelques ressemblances entre certains. Aussi, chacune dispose de son propre charme.





Ici, le fantastique et le BL se marient très bien. Il faut dire que le folklore japonais regorge de pouvoirs qui valent autant que ceux de notre culture occidentale. Le kotodama se rapproche de nos malédictions, un peu comme Maléfique qui par ses mots jette un sort à Aurore ; la fumée en moins. Son fonctionnement se base sur la prononciation de paroles à l'encontre d'un individu désigné, en précisant la manière dont il doit mourir. Seuls quelques membres de la famille Mitou en héritent et deviennent alors des maîtres kotodama dont le rôle est de rapporter de l'argent et entretenir le statut de la famille. Lorsqu'ils obtiennent leur titre, Waki leur fabrique un kami ou leur en lègue un dont le maître est décédé. L'utilité du kami réside dans le fait qu'il prend sur lui les blessures que doit recevoir le maître kotodama proportionnellement à celles qu'il inflige, un peu comme le principe de l'échange équivalent. Mais le contexte du manga fait que les personnages rentrent généralement en contact avec les muqueuses, que ce soit par la salive ou pendant des rapports sexuels, au lieu que le kami serve de bouclier.



Et c'est là qu'interviennent le BL, et un peu de yuri, puisque le kami est du même sexe que son maître. Bien sûr, tous ne finissent pas ainsi, sinon la famille aurait cessé d'exister depuis longtemps. Ce qu'on pourrait reprocher, c'est que certains duos disparaissent au profit d'autres. Enfin, il faut avouer que cela arrive souvent dans les BL possédant plusieurs volumes (ex : Double Call) et donc plusieurs personnages. Mais Ze, dont la traduction signifie « intégrité » ou « droiture », et qui fait référence à la forte relation entre les couples, reste un excellent BL, même si le dessin semble parfois inégal.

En effet, même si son style a grandement évolué depuis Love Mode, il n'empêche qu'il en reste quelques maladresses. Ce ne sont pas des défauts horribles qui pourraient gêner la lecture, mais on se prend quelques fois à tiquer sur un ou deux détails anatomiques.

Ces quelques approximations sont plus surprenantes que véritablement honteuses. Comme dans d'autres mangas, le dessin soutient avant tout le scénario. Il faut avouer que ce n'est pas si désagréable, son style ayant ce petit quelque chose de vif, de coupant, qui donne aux personnages autant de relief sur le plan physique que mental. Sûrement qu'un trait plus réaliste aurait gâché leur caractère. C'est d'ailleurs cette palette d'émotions qui transpire au travers du dessin. Shimizu Yuki maîtrise tellement son trait qu'elle présente ses personnages sous divers aspects, notamment en incluant la notion de temps qui se lit sur le visage de certains. On suit leur évolution. En tout cas, étrange que quelques défauts subsistent vu qu'elle s'aide de photos.



Quant au travail de l'éditeur Taifu, il ne souffre heureusement pas de beaucoup d'erreurs comme ça a pu être le cas à un moment sur d'autres titres. Juste que le choix de la police pour retranscrire le blabla de l'auteure gêne la lecture. Bien que l'on comprenne l'envie de conserver le côté « manuscrit ». De plus, en sortant ses deux séries phares, ainsi que l’art-book et le one-shot de Ze, on aurait pu s'attendre à ce que Taifu en fasse une auteure majeure de son catalogue. Malheureusement, ils n'ont pas poussé davantage cet investissement. Dommage.

 Comme tous les mangas, Ze possède autant de qualités que de défauts, que ce soit lorsque l'histoire s'étend trop sur certains couples au détriment des autres, ou encore les bizarreries anatomiques. Il n'en reste pas moins qu'il fait partie des meilleurs titres BL, au moins un des dix que toute fujoshi se doit de posséder dans sa mangathèque.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Persmegas

17 20
Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

14.00,16.00,14.00,15.00,18.00,18.00,15.00,17.00,19.00,16.00,17.00

Les critiques des volumes de la série