Mélodie du Ciel (la) : Critiques

Série produite par le studio A-1 Pictures, réalisée par Mamoru Kanbe, le « papa » de la série Elfen Lied, La mélodie du ciel (Sora no woto) fut diffusée au Japon entre Janvier et Mars 2010 et fut proposée en simulcast par l’intermédiaire de Kzplay, l’occasion de découvrir cette belle série qui n’a pas énormément fait parler d’elle mais qui mérite pourtant largement qu’on s’attarde dessus !

Kanata est une jeune fille qui suite à un événement de son passé veut intégrer l’armée. Elle est envoyée en poste auprès d’une petite garnison dans la petite ville de Seize où elle rejoindra une troupe uniquement composée de jeunes filles. Avec ses nouvelles camarades, Rio, Kureha, Noel et Filicia, elles apprendront à se connaître, à se faire confiance et vont désormais tout partager. Kanata rêve d’apprendre la musique, et le son du clairon lui évoque de touchants souvenirs.

La vie s’écoule paisiblement dans le petit village où se situe l’action, le temps semble s’y être arrêté, à plusieurs reprises on nous parle de guerre imminente, mais dans un premier temps on a vraiment l’impression d’être loin de tout ça, comme si cette dernière ne concernait pas ce beau village isolé.
On pourrait situer l’action aux alentours de la seconde guerre mondiale, mais rapidement on prendra conscience que nous sommes dans un monde imaginaire, avec des technologies anachroniques, des histoires d’anciens conflits ayant laissés des traces dans cette civilisation, l’évocation de souvenirs laissés par les anciens contribuent à placer cette série dans un monde intemporel, renforçant la magie de celui ci ! Et pourtant le parallèle est facile à faire. Il est d’autant plus troublant que les ennemis de jeunes militaires parlent Allemands…un parti pris un peu simpliste car trop évident, et se rapprochant de trop du manichéisme, mais au final ce n’est pas ce qui va importer dans la série.

La mélodie du ciel est un animé d’une grande beauté particulièrement rafraîchissant dans ce monde de brute qu’est l’animation.
Dans un premier temps la série se montre légère et humoristique, les premiers épisodes vont prendre le temps de planter le décor et de présenter les personnages permettant ainsi de créer des liens entre eux. Le schéma de départ est des plus classiques, chaque épisode sera consacré à un personnage qui va partager des moments avec notre héroïne Kanata. Peu à peu les liens se tissent jusqu’à ce que la série évolue vers quelques chose de plus adulte, de plus grave.
L’animé s’ouvre sur une scène sombre, où une enfant visiblement abandonnée semble trouver de l’espoir dans la vision d’une jeune femme portant une trompette…où comment la musique peut redonner courage et espoir, combler le vide d’une vie ! Ce sera un des thèmes du titre qui va s’avérer être tout le long une véritable ode à la paix.
Bien évidemment la musique aura une place importante : on ne peut pas donner un titre pareil et délaisser l’aspect sonore ! Les thèmes musicaux sont à l’image du titre, à la fois beaux, envoûtants, séduisants mais également mélancoliques et parfois tragiques.
C’est là toute la force de la série, on y découvre un univers coloré, au ton léger, mais on se situe en permanence à la frontière de la mélancolie, on sent qu’on peut basculer à tout moment du sourire aux larmes, ce qui ne manquera pas d’arriver.

On va donc suivre les péripéties de la vie de ces jeunes filles au travers d’histoires plus ou moins amusantes dans un premier temps, puis plus ou moins tragiques par la suite. Certains épisodes sont de purs moments de bonheurs à l’image de celui où Kanata doit veiller sur un téléphone qui ne sonne pas. D’autres seront vraiment touchants comme celui où Rio et Kanata essayent de venir en aide à une vieille femme refusant de quitter sa maison pour se protéger de l’hiver, tout cela pour continuer à attendre un homme lui ayant fait une promesse depuis plus de cinquante ans, elle a perdu l’amour de sa vie, son enfant mais continue d’espérer…cette situation tragique est intolérable pour Rio qui y revoit l’image de sa mère. L’image de la mère étant tenu dans le groupe par Filicia qui aura un rôle important à jouer.

Ce titre n’est pas sans rappeler « Ailes Grises », très belle série où le ton était sensiblement le même, à la fois féerique, amusant et triste.

Un contraste flagrant nous frappe : voir ces jeunes filles naïves, innocentes en tenues militaires, porter des armes, entretenir un char…a presque quelque chose de déstabilisant, et bien qu’elles semblent loin de la guerre, le contexte nous rappel sans cesse qu’il ne s’agit pas de simple jeunes filles…cela en est presque triste, à l’image d’une innocence perdue ou en passe de se perdre.
Et finalement la guerre va éclater et alors la série va changer de visage, l’insouciance des jeunes filles laissera la place à l’inquiétude et à la dure réalité.

Jusqu’au magnifique finale, ce titre saura vous faire voyager et provoquera de nombreuses émotions…la force des grandes séries.