Dvd Chronique Anime - Héros de la Galaxie (les) - Die Neue These - Saison 1
Lorsque est annoncé un nouvel anime Les Héros de la Galaxie (ou Ginga Eiyuu Densetsu, voire The Legend of Galactic Heroes), l'étonnement et la joie sont présents. Il faut dire que la saga jouit d'un succès d'estime international, à défaut d'un succès commercial en ce qui nous concerne... et tout simplement à défaut d'une présence chez nous.
Petite remise en contexte : Les Héros de la Galaxie, c'est d'abord une série de romans de Yoshiki Tanaka, le même qui a écrit Les Chroniques d'Arslan. Composé de 10 volumes ainsi que plusieurs opus de side-stories, le titre doit notamment sa réputation au fait d'avoir engendré la plus longue série d'OVA jamais produite, comptez 110 épisodes pour la série principale et 52 pour la série adaptant les side-stories, le tout produit par feu le studio Artland.
On pourra aussi mentionner des films et des adaptations manga, tant de produits qui n'ont jamais atteint nos contrées...
En 2017, c'est le célèbre studio Production I.G qui annoncé sa volonté de développer une nouvelle adaptation animée des romans de Yoshiki Tanaka. Pour la France, c'est une chance inespérée de potentiellement découvrir cette formidable histoire, le simulcast étant aujourd'hui suffisamment démocratisé pour espérer avoir cette série légalement chez nous. Ça n'a pas manqué : C'est la plateforme ADN qui a rendu disponible le space-opera chez nous. Kana a bien laissé sous-entendre, via les réseaux sociaux, une possible édition physique si les fans répondaient présent... mais rien de concret pour l'heure. Il faut donc noter que 2018 fut important en ce qui concerne l’œuvre de Yoshiki Tanaka chez nous : ce nouvel anime a atteint nos frontières cette année, tandis que Kurokawa a battu le fer pendant qu'il était chaud pour lancer la parution de l'adaptation manga de Ryû Fujisaki, toujours en cours, et qui semble partie pour dépasser la vingtaine de volumes. Un manga de grande qualité, par ailleurs, qu'on ne peut que vous conseiller... Nous reviendrons brièvement sur cette déclinaison papier, bien que ce ne soit pas le sujet même de cette chronique.
A l'heure où ces lignes sont écrites, Les Héros de la Galaxie : Die Neue These se compose de deux parties. La première consiste en une saison de 12 épisodes, tandis que la seconde prend la forme de 3 longs métrages au Japon, qui fut découpée en 12 épisodes pour l'international. C'est donc sous la forme d'une deuxième saison, classique, que nous avons accès à la seconde partie de cette nouvelle adaptation.
Deux héros, deux alliances ennemies
Les Héros de la Galaxie prend place dans un futur fictif, un univers au sein duquel l'humanité s'est étendue sur de nombreuses planètes, toutes étant divisées en deux camps aussi distincts que bien établis. D'un côté, l'Empire Galactique qui règne sur son système d'une main de fer, un règne absolu dans lequel l'Empereur et l'aristocratie domine la plèbe. De l'autre côté, L'Alliance des Planètes Libres, un camp démocratique qui lutte contre l'Empire afin de restaurer la liberté dans l'univers tout entier.
La guerre entre les deux camps dure depuis des décennies. L'histoire démarre lors de la bataille d'Astarte, un front parmi d'autres opposant les deux factions ennemies, au cours de laquelle deux rivaux d'anthologie vont se distinguer. Du côté de l'Empire, le jeune amiral Reinhard von Lohengramm assure une stratégie permettant à son camp de s'imposer face à l'adversaire. Au bord du gouffre, l'Alliance des Planètes Libres repose alors sur le talent d'un individu, le désintéressé Yang Wen-Li qui, à défaut de faire gagner sa patrie, va l'empêcher de perdre cette bataille. Ainsi se confrontent pour la première fois deux tacticiens de génie, qui marqueront à leurs façons cet immense conflits, tout en assistants à divers jeux de dupe de leurs nations respectives.
Le manga ou l'anime... par où commencer ?
La nouvelle adaptation animée du studio Production I.G. Et le manga de Ryû Fujisaku étant arrivés chez nous à peu près en même temps, il est légitime de se questionner sur le médium à privilégier. Car en lisant le premier tome du manga et en visionnant le premier épisode de l'anime, il y a un constat étonnant : l'intrigue ne débute pas de la même manière. En réalité, la version audiovisuelle reprend le roman de Yoshiki Tanaka tel qu'il a été écrit, à savoir avec la Bataille d'Astarte en guise de démarrage. Ryû Fujisaki a une démarche différente pour son manga : il reprend les événements dans un ordre chronologique et les développe à son rythme, si bien qu'il n'atteint l'étape de la Bataille d'Astarte que dans son sixième volume. Pour celui qui démarre par le manga, il peut donc être intéressant de se lancer dans le nouvel anime à ce moment là, le lecteur ayant toutes les cartes en mains pour comprendre d'entrée de jeu l'univers et ses enjeux.
Deux rivaux pour deux batailles distinctes
Sur cette première saison, Les Héros de la Galaxie : Die Neue These révèle une intrigue particulièrement dense. Pour le nouveau spectateur, l'enjeu est d'abord de se familiariser avec cet univers, presque manichéen en apparence, mais qui dévoile au fil des épisodes une réelle complexité, et de nombreuses subtilités. Car dans un conflit opposant une démocratie à un empire totalitaire, on serait tenté de vite trouver un gentil et un méchant, mais l'affaire n'a rien d'aussi simple.
Pour développer ces nuances, ces douze premiers épisodes développent les parcours respectifs de Yang Wen-Li et Reinhard von Lohengramm, deux protagonistes que tout oppose, aussi bien physiquement que psychologiquement et en ce qui concerne leurs ambitions. Par leurs chemins, tous deux vont montrer les différents aspects des camps dans lesquels ils évoluent, tout en accomplissant chacun leurs ambitions personnelles. Pour Reinhard, il s'agira de s'élever dans l'aristocratie pour donner un coup de pied dans la fourmillière pourrie qu'est le système de l'Empire, et ainsi redonner une liberté à sa sœur pour laquelle l'Empereur s'est épris. Pour Wang, c'est l'exact opposé : ce dernier est passionné d'histoire et rêve de tranquillité. Son vœu le plus cher serait de quitter le front, mais ses qualités de tacticien feront de lui un atout pour l'Alliance. Et sur ces quelques lignes, nous avons un poil plus décortiqué Wang que Reinhard, à juste titre. Car si on devait effectuer un ratio, c'est bien le « Héros d'El Facil » qui se distingue davantage dans cette première saison. Il est celui davantage mis en avant, aussi bien lorsque l'anime se pose que lorsqu'il cherche à développer les grands enjeux de l'intrigue, tandis que Reinhard est un poil plus en retrait, et n'est développé que de manière plus douce. Cette première saison est presque celle de Wang, ce qui n'empêche jamais Reinhard d'être présent et l'anime de montrer son ascension. Et c'est peut-être là que la parution parallèle du manga s'avèrera efficace pour le spectateur français : la psychologie du personnage y est bien plus décortiquée, de même pour son ambition, ce parce qu'il passe un certain temps à montrer son évolution aux côtés de son ami d'enfance et acolyte, le fidèle Siegfried Kircheis.
Une prose politique et martiale
Une fois le manichéisme de l'histoire balayé, cette première saison dévoile l'un des grands points forts de l'univers de Yoshiki Tanaka. Le romancier n'a pas seulement développé un space-opera, mais a établi tout un discours sur la guerre, ses enjeux politiques, et son Injustice avec un grand I. Une pensée qui peut paraître simple, voire naïve, mais montrée ici sous tellement d'aspects et de manière si directe qu'elle en devient impactante.
Parce que la série n'est pas aussi simple qu'un banal Rebelles contre Empire, ces douze premiers épisodes développent à chaque fois un peu plus les enjeux bien moins nobles qui se cachent derrière chaque camp, en particulier derrière les agissements des pontes de l'Alliance des Planètes Libres. Ce n'est pas anodin que Wang soit le plus mis en avant des deux protagonistes, car c'est l'absurdité de son propre camp qui est pointé du doigt, à chaque fois un peu plus, au cours de cette première partie de l'anime. D'une nation qui nous paraît noble, on passe à une vision très pessimiste de ce « camp héros », jusqu'à aboutir à un ultime épisode qui a pour forte symbolique de rendre l'Alliance en question encore plus polluée que le Reich, pour le peu qu'on en a vu. Des puissants qui votent la guerre pour leurs profits, des hauts gardés qui se terrent en arrière ligne sans se soucier des pertes humaines... Des idées assez classiques, en soit, mais très bien démontrées et exécutées au cours de ce premier segment de l'anime.
Une guerre où il est question de tactiques militaires
Quand on parle de science-fiction ou de space-opera dans l'animation japonaise, le rapport avec les robots géants est établi assez vite. A juste titre, puisque nous avons des représentants forts tels que Gundam, Macross, ou Gurren Lagann d'une certaine manière.
Aussi, Les Héros de la Galaxie adopte un autre parti-pris. Respectant sa volonté de créer une intrigue très crédible, Yoshiki Tanaka développe une guerre dont les batailles ne se résolvent non pas à l'aide de puissants robots, mais par les tactiques de ses stratèges. Un amateur à la tête d'un bataillon, c'est l'assurance d'une défaite et de pertes humaines fortes. Au contraire, mettez un Wang ou un Reinhard à la tactique, et la bataille prend une autre ampleur, et l'anime un tout autre intérêt.
Si cette première saison propose bon nombre d'instants sur terres fermes pour développer ses enjeux politiques ainsi que ses personnages, quelques batailles spatiales permettent d'apprécier l'optique tactico-militaire du récit, en particulier à son tout début, au milieu, et vers sa fin. Trois phases qui ont un intérêt pour l'histoire, et qui se révèlent captivantes par les stratégies mises en place, parfois de manière véritablement inventives. La guerre n'est pas qu'une question de front ou de vaisseaux, choses que Wang et Reinhard démontreront, chacun leur tour, pour mettre l'adversaire au pied du mur. Il ne faut donc pas espérer frissonner par les tirs de navires spatiaux, mais plus par le rythme des batailles et les multiples rebondissements liées aux manœuvres de chacun des deux camps.
Une réalisation léchée
Avec un studio comme Production I.G, on attend forcément une certaine qualité technique. C'est heureusement le cas, chose que l'on doit à un homme duquel on pouvait douter lorsqu'on lui a mis le projet entre les mains. Shunsuke Tada est un réalisateur qui s'est surtout illustré sur différents projets, et on lui retenait jusqu'ici les nekketsu sportifs que sont Prince of Tennis et Kuroko's Basket. Les Héros de la Galaxie semblait comme un véritable challenge... mais il a su correctement l'honorer.
On retient avant tout la réalisateur des séquences spatiales, et des batailles dans le cosmos dont le rendu est assez majestueux. A ce titre, on peut aussi remercie le mechanical-design d'Atsushi Takeuchi, Shinji Usui et Shinobu Tsuneki, mais le rendu est percutant, la manière de montrer ces rangs de vaisseaux tirant à l'unisson stupéfiante, avec quelques moments de mise en scène réellement impressionnants. C'est par exemple le cas dans l'épisode finale, le seul à montrer une séquence autour de petits vaisseaux de guerre pilotable, via une mise en scène qui bénéficiera presque d'une expérience sur grand écran tant elle est intense et immersive.
Il convient aussi de saluer la position de Hiroyuki Sawano sur le projet. Si on peut reprocher au compositeur le manque de renouveau dans ses travaux musicaux, ses compositions sur cette première saison est surprenante, si bien qu'on pourrait ne pas le reconnaître par instant. Des thèmes plus discrets, moins grandiloquents, et parfois garnis de notes héroïques purement martiales, soit un style qu'on ne lui attribue par forcément. Mais Hiroyuki Sawano sert ainsi habilement l'anime, et tant mieux.
Vers la prochaine bataille...
C'est donc un pari réussi pour cette nouvelle adaptation animée des Héros de la Galaxie, dont la force est de proposer une première saison rythmée et parvenant à démontrer toutes les qualités du scénario de Yoshiki Tanaka, autour de deux protagonistes difficilement oubliables. Loin d'être classique, et toujours plus subtil au fil de ses épisodes, cette première fournée d'épisodes donne un excellent aperçu de l’œuvre, et peut ainsi être totalement conseillée à quiconque souhaiterait s'essayer à l'univers, étant donné que nous n'avons toujours pas accès à la longue série d'OVA.
Cerise sur le gâteau : une conclusion qui n'achève pas son arc, loin de là, qui nous poussera à nous replonger aux côtés de Yang Wen-Li et Reinhard von Lohengramm, qu'on attend voir se confronter de manière encore plus belle sur la deuxième partie.
Petite remise en contexte : Les Héros de la Galaxie, c'est d'abord une série de romans de Yoshiki Tanaka, le même qui a écrit Les Chroniques d'Arslan. Composé de 10 volumes ainsi que plusieurs opus de side-stories, le titre doit notamment sa réputation au fait d'avoir engendré la plus longue série d'OVA jamais produite, comptez 110 épisodes pour la série principale et 52 pour la série adaptant les side-stories, le tout produit par feu le studio Artland.
On pourra aussi mentionner des films et des adaptations manga, tant de produits qui n'ont jamais atteint nos contrées...
En 2017, c'est le célèbre studio Production I.G qui annoncé sa volonté de développer une nouvelle adaptation animée des romans de Yoshiki Tanaka. Pour la France, c'est une chance inespérée de potentiellement découvrir cette formidable histoire, le simulcast étant aujourd'hui suffisamment démocratisé pour espérer avoir cette série légalement chez nous. Ça n'a pas manqué : C'est la plateforme ADN qui a rendu disponible le space-opera chez nous. Kana a bien laissé sous-entendre, via les réseaux sociaux, une possible édition physique si les fans répondaient présent... mais rien de concret pour l'heure. Il faut donc noter que 2018 fut important en ce qui concerne l’œuvre de Yoshiki Tanaka chez nous : ce nouvel anime a atteint nos frontières cette année, tandis que Kurokawa a battu le fer pendant qu'il était chaud pour lancer la parution de l'adaptation manga de Ryû Fujisaki, toujours en cours, et qui semble partie pour dépasser la vingtaine de volumes. Un manga de grande qualité, par ailleurs, qu'on ne peut que vous conseiller... Nous reviendrons brièvement sur cette déclinaison papier, bien que ce ne soit pas le sujet même de cette chronique.
A l'heure où ces lignes sont écrites, Les Héros de la Galaxie : Die Neue These se compose de deux parties. La première consiste en une saison de 12 épisodes, tandis que la seconde prend la forme de 3 longs métrages au Japon, qui fut découpée en 12 épisodes pour l'international. C'est donc sous la forme d'une deuxième saison, classique, que nous avons accès à la seconde partie de cette nouvelle adaptation.
Deux héros, deux alliances ennemies
Les Héros de la Galaxie prend place dans un futur fictif, un univers au sein duquel l'humanité s'est étendue sur de nombreuses planètes, toutes étant divisées en deux camps aussi distincts que bien établis. D'un côté, l'Empire Galactique qui règne sur son système d'une main de fer, un règne absolu dans lequel l'Empereur et l'aristocratie domine la plèbe. De l'autre côté, L'Alliance des Planètes Libres, un camp démocratique qui lutte contre l'Empire afin de restaurer la liberté dans l'univers tout entier.
La guerre entre les deux camps dure depuis des décennies. L'histoire démarre lors de la bataille d'Astarte, un front parmi d'autres opposant les deux factions ennemies, au cours de laquelle deux rivaux d'anthologie vont se distinguer. Du côté de l'Empire, le jeune amiral Reinhard von Lohengramm assure une stratégie permettant à son camp de s'imposer face à l'adversaire. Au bord du gouffre, l'Alliance des Planètes Libres repose alors sur le talent d'un individu, le désintéressé Yang Wen-Li qui, à défaut de faire gagner sa patrie, va l'empêcher de perdre cette bataille. Ainsi se confrontent pour la première fois deux tacticiens de génie, qui marqueront à leurs façons cet immense conflits, tout en assistants à divers jeux de dupe de leurs nations respectives.
Le manga ou l'anime... par où commencer ?
La nouvelle adaptation animée du studio Production I.G. Et le manga de Ryû Fujisaku étant arrivés chez nous à peu près en même temps, il est légitime de se questionner sur le médium à privilégier. Car en lisant le premier tome du manga et en visionnant le premier épisode de l'anime, il y a un constat étonnant : l'intrigue ne débute pas de la même manière. En réalité, la version audiovisuelle reprend le roman de Yoshiki Tanaka tel qu'il a été écrit, à savoir avec la Bataille d'Astarte en guise de démarrage. Ryû Fujisaki a une démarche différente pour son manga : il reprend les événements dans un ordre chronologique et les développe à son rythme, si bien qu'il n'atteint l'étape de la Bataille d'Astarte que dans son sixième volume. Pour celui qui démarre par le manga, il peut donc être intéressant de se lancer dans le nouvel anime à ce moment là, le lecteur ayant toutes les cartes en mains pour comprendre d'entrée de jeu l'univers et ses enjeux.
Deux rivaux pour deux batailles distinctes
Sur cette première saison, Les Héros de la Galaxie : Die Neue These révèle une intrigue particulièrement dense. Pour le nouveau spectateur, l'enjeu est d'abord de se familiariser avec cet univers, presque manichéen en apparence, mais qui dévoile au fil des épisodes une réelle complexité, et de nombreuses subtilités. Car dans un conflit opposant une démocratie à un empire totalitaire, on serait tenté de vite trouver un gentil et un méchant, mais l'affaire n'a rien d'aussi simple.
Pour développer ces nuances, ces douze premiers épisodes développent les parcours respectifs de Yang Wen-Li et Reinhard von Lohengramm, deux protagonistes que tout oppose, aussi bien physiquement que psychologiquement et en ce qui concerne leurs ambitions. Par leurs chemins, tous deux vont montrer les différents aspects des camps dans lesquels ils évoluent, tout en accomplissant chacun leurs ambitions personnelles. Pour Reinhard, il s'agira de s'élever dans l'aristocratie pour donner un coup de pied dans la fourmillière pourrie qu'est le système de l'Empire, et ainsi redonner une liberté à sa sœur pour laquelle l'Empereur s'est épris. Pour Wang, c'est l'exact opposé : ce dernier est passionné d'histoire et rêve de tranquillité. Son vœu le plus cher serait de quitter le front, mais ses qualités de tacticien feront de lui un atout pour l'Alliance. Et sur ces quelques lignes, nous avons un poil plus décortiqué Wang que Reinhard, à juste titre. Car si on devait effectuer un ratio, c'est bien le « Héros d'El Facil » qui se distingue davantage dans cette première saison. Il est celui davantage mis en avant, aussi bien lorsque l'anime se pose que lorsqu'il cherche à développer les grands enjeux de l'intrigue, tandis que Reinhard est un poil plus en retrait, et n'est développé que de manière plus douce. Cette première saison est presque celle de Wang, ce qui n'empêche jamais Reinhard d'être présent et l'anime de montrer son ascension. Et c'est peut-être là que la parution parallèle du manga s'avèrera efficace pour le spectateur français : la psychologie du personnage y est bien plus décortiquée, de même pour son ambition, ce parce qu'il passe un certain temps à montrer son évolution aux côtés de son ami d'enfance et acolyte, le fidèle Siegfried Kircheis.
Une prose politique et martiale
Une fois le manichéisme de l'histoire balayé, cette première saison dévoile l'un des grands points forts de l'univers de Yoshiki Tanaka. Le romancier n'a pas seulement développé un space-opera, mais a établi tout un discours sur la guerre, ses enjeux politiques, et son Injustice avec un grand I. Une pensée qui peut paraître simple, voire naïve, mais montrée ici sous tellement d'aspects et de manière si directe qu'elle en devient impactante.
Parce que la série n'est pas aussi simple qu'un banal Rebelles contre Empire, ces douze premiers épisodes développent à chaque fois un peu plus les enjeux bien moins nobles qui se cachent derrière chaque camp, en particulier derrière les agissements des pontes de l'Alliance des Planètes Libres. Ce n'est pas anodin que Wang soit le plus mis en avant des deux protagonistes, car c'est l'absurdité de son propre camp qui est pointé du doigt, à chaque fois un peu plus, au cours de cette première partie de l'anime. D'une nation qui nous paraît noble, on passe à une vision très pessimiste de ce « camp héros », jusqu'à aboutir à un ultime épisode qui a pour forte symbolique de rendre l'Alliance en question encore plus polluée que le Reich, pour le peu qu'on en a vu. Des puissants qui votent la guerre pour leurs profits, des hauts gardés qui se terrent en arrière ligne sans se soucier des pertes humaines... Des idées assez classiques, en soit, mais très bien démontrées et exécutées au cours de ce premier segment de l'anime.
Une guerre où il est question de tactiques militaires
Quand on parle de science-fiction ou de space-opera dans l'animation japonaise, le rapport avec les robots géants est établi assez vite. A juste titre, puisque nous avons des représentants forts tels que Gundam, Macross, ou Gurren Lagann d'une certaine manière.
Aussi, Les Héros de la Galaxie adopte un autre parti-pris. Respectant sa volonté de créer une intrigue très crédible, Yoshiki Tanaka développe une guerre dont les batailles ne se résolvent non pas à l'aide de puissants robots, mais par les tactiques de ses stratèges. Un amateur à la tête d'un bataillon, c'est l'assurance d'une défaite et de pertes humaines fortes. Au contraire, mettez un Wang ou un Reinhard à la tactique, et la bataille prend une autre ampleur, et l'anime un tout autre intérêt.
Si cette première saison propose bon nombre d'instants sur terres fermes pour développer ses enjeux politiques ainsi que ses personnages, quelques batailles spatiales permettent d'apprécier l'optique tactico-militaire du récit, en particulier à son tout début, au milieu, et vers sa fin. Trois phases qui ont un intérêt pour l'histoire, et qui se révèlent captivantes par les stratégies mises en place, parfois de manière véritablement inventives. La guerre n'est pas qu'une question de front ou de vaisseaux, choses que Wang et Reinhard démontreront, chacun leur tour, pour mettre l'adversaire au pied du mur. Il ne faut donc pas espérer frissonner par les tirs de navires spatiaux, mais plus par le rythme des batailles et les multiples rebondissements liées aux manœuvres de chacun des deux camps.
Une réalisation léchée
Avec un studio comme Production I.G, on attend forcément une certaine qualité technique. C'est heureusement le cas, chose que l'on doit à un homme duquel on pouvait douter lorsqu'on lui a mis le projet entre les mains. Shunsuke Tada est un réalisateur qui s'est surtout illustré sur différents projets, et on lui retenait jusqu'ici les nekketsu sportifs que sont Prince of Tennis et Kuroko's Basket. Les Héros de la Galaxie semblait comme un véritable challenge... mais il a su correctement l'honorer.
On retient avant tout la réalisateur des séquences spatiales, et des batailles dans le cosmos dont le rendu est assez majestueux. A ce titre, on peut aussi remercie le mechanical-design d'Atsushi Takeuchi, Shinji Usui et Shinobu Tsuneki, mais le rendu est percutant, la manière de montrer ces rangs de vaisseaux tirant à l'unisson stupéfiante, avec quelques moments de mise en scène réellement impressionnants. C'est par exemple le cas dans l'épisode finale, le seul à montrer une séquence autour de petits vaisseaux de guerre pilotable, via une mise en scène qui bénéficiera presque d'une expérience sur grand écran tant elle est intense et immersive.
Il convient aussi de saluer la position de Hiroyuki Sawano sur le projet. Si on peut reprocher au compositeur le manque de renouveau dans ses travaux musicaux, ses compositions sur cette première saison est surprenante, si bien qu'on pourrait ne pas le reconnaître par instant. Des thèmes plus discrets, moins grandiloquents, et parfois garnis de notes héroïques purement martiales, soit un style qu'on ne lui attribue par forcément. Mais Hiroyuki Sawano sert ainsi habilement l'anime, et tant mieux.
Vers la prochaine bataille...
C'est donc un pari réussi pour cette nouvelle adaptation animée des Héros de la Galaxie, dont la force est de proposer une première saison rythmée et parvenant à démontrer toutes les qualités du scénario de Yoshiki Tanaka, autour de deux protagonistes difficilement oubliables. Loin d'être classique, et toujours plus subtil au fil de ses épisodes, cette première fournée d'épisodes donne un excellent aperçu de l’œuvre, et peut ainsi être totalement conseillée à quiconque souhaiterait s'essayer à l'univers, étant donné que nous n'avons toujours pas accès à la longue série d'OVA.
Cerise sur le gâteau : une conclusion qui n'achève pas son arc, loin de là, qui nous poussera à nous replonger aux côtés de Yang Wen-Li et Reinhard von Lohengramm, qu'on attend voir se confronter de manière encore plus belle sur la deuxième partie.
De cm17, le 28 Janvier 2020 à 14h09
J'ai été très agréablement surpris par l'animé, moi qui me suis un peu forcé à le regarder sur la chaine Manga. Au final de la saison 1 , j'ai attendu avec impatience la saison 2 et j'ai hâte de découvrir la saison 3 ! Et si certains n'ont pas aimé, pas de problèmes.Je n'en fait juste pas partie, étant plus proche de l'appréciation de Takato!
De Takato [1941 Pts], le 27 Janvier 2020 à 14h55
La note de cet article prouve surtout que j'ai aimé cette nouvelle adaptation animée. Le roman de Yoshiki Tanaka n'étant jamais paru en France, je n'ai pas eu l'occasion de le lire... donc de préférer le nouvel anime au matériel d'origine. Ne pas être d'accord avec ma chronique, pas de soucis. Dire n'importe quoi à mon sujet, non merci. ;)
De ANIMU, le 27 Janvier 2020 à 06h21
MA CHOUCROUTE:
L'un des Remake Anime les plus attendu de ce siècle et qui fut un échec cuisant à presque tout les niveaux.
QUALITE:
Les concepts du... Le Roman tout court.
DEFAUT:
Réalisation et écriture imbouffable.
AVIS PERSO:
La note de cet article prouve que son chroniqueur préfère l'animé au matériel source.
MON ECLAIR AU CHOCOLAT:
Netflix existe rien que pour pauffiner une telle oeuvre élitiste..
Quoi que pas forcément, après tout, suffit de voir ce que donne leurs soit disant: Original Anime !
lol :)