Manga Chronique série manga - Levius
Waow… Hélas, cela n’aura été que trop court, mais au combien badass… Si, jusqu’alors, Haruhisa Nakata n’était qu’une sorte d’inconnu, les choses ne seront plus les mêmes avec la parution de la trilogie « Levius », première saison d’une saisissante saga dont la deuxième partie – « Levius Est » – s’annonce d’ores et déjà très prenante ;… Bombesque ?
Cela sera dans un univers steampunk, poétique et uchronique que sera contée l’épopée d’un gladiateur des temps futurs : Levius Cromwell. La société aura été métamorphosée par une révolution scientifique nommée la « grande vapeur » : elle habite toutes les nouvelles technologies jusqu’aux appareil-mécas que les humains se greffent à même le corps. A la fin de la dernière Grande Guerre émergea le nouveau sport international à la mode : la « boxe mécanique ».
Portés par les acclamations de la foule rutilante, et à l’instar des arènes romaines d’autrefois, les boxeurs-gladiateurs vaporisés s’affrontent : à raison de la puissance des coups, le perdant décèdera avant de n’avoir eu le temps de déclarer forfait tandis que le vainqueur empochera le pactole, parfois des sommes folles. Ce sport mécanique fait l’objet d’une réglementation très poussée. Les athlètes sont classés parmi cinq catégories. Levius Cromwell, en septième position dans la deuxième catégorie, fait-tout pour accéder au prestigieux rang « un », sorte de conglomérat composé des treize plus grands combattants considérés tels des sortes demi-dieux.
Une des forces de l’œuvre sera – au-delà de proposer parfois une action empreinte d’un souffle haletant – de développer des personnages touchants ainsi qu’une histoire davantage profonde qu’il ne pourra y paraître. Levius, protagoniste principal et gladiateur beau-gosse, se voudra un être taiseux, mais surtout torturé… traumatisé par cette guerre dont il cauchemarde encore… ce conflit effroyable qui, durant son enfance, lui aura tout pris : bras droit arraché ; père assassiné ; mère dans le coma ; quartier natal réduit aux décombres ;… Depuis son plus jeune âge Levius crayonne des dessins, lesquels, le temps s’écoulant, viennent à se réaliser… Dans un de ses étranges rêves prémonitoires, Levius aperçut sa mère parmi les tribunes de l’arène : il fera tout pour atteindre cet instant.
Orphelin de la guerre à douze ans, Levius trouvera en son oncle Zack Cromwell un père de substitution : un blagueur sentimental un brin bavard et coutumier de quelques élans maladroits, mais pertinent lorsqu’il s’agira d’épauler son neveu au bord de l’arène, puisqu’il deviendra, en dépit de la peur de le voir périr lors d’un duel, l’entraineur de Levius. Une des clefs de la réussite résidera dans l’entourage du jeune homme, lequel, en sus du coach familial, sera assisté, comme tout champion de boxe mécanique qui se respecte, d’un ingénieur ; et Levius aura su requérir l’allégeance d’un de ces plus éminents ingénieurs-alchimistes : Bill Wayneberg, un réputé parmi les réputés ; cela sera notamment grâce à ses méninges que la prothèse médicale de Levius parviendra à faire face à des prothèses dites militaires.
L’auteur trace proprement l’intrigue, croise les enjeux et enrobe l’ensemble de colorations géopolitiques : avant d’espérer pouvoir siéger au sein de la première catégorie de la boxe mécanique, parmi ces rois de toute-puissance, quelqu’un, ou plutôt quelque chose, se dressera face à Levius : une société militaire pour le moins occulte ou occultée. Cette entreprise de l’ombre, dénommée « Amethyst », et dissoute après la guerre à raison de sa dangerosité, renaissait de ses cendres en la personne de l’énigmatique Docteur Clown Jack Puting : le mec est complètement fou… sorte de cristallisation du mal. Ledit Docteur Puting se voudra également l’ingénieur d’une jeune demoiselle, muette et pleine de charme, que Levius devra affronter dans le cadre du match de qualification pour pouvoir enfin accéder au rang « un ». La foule scandera le nom d’Amethyst ; les hautes sphères vacilleront ; le trouble à l’ordre public s’invitera ; les espoirs de paix reposeront sur les épaules de Levius ;…
Une superbe édition – format cohérent, quelques pages couleurs, couvertures alléchantes, fluidité des textes… sans parler du coffret regroupant la trilogie – qui servira au mieux la prestation d’un auteur hautement impliqué : ce trait à la fois raffiné, brouillon et racé ; ces pupilles qui semblent valoir mille mots ; ces flous photographiques dans les arrière-plans ; ces angles de vues pêchus ;… Un des plus grands artistes-dessinateurs de sa génération : stupéfiant… plus qu’un esthète ? S’il ne devait être fait qu’un voire deux reproches à cette édition, cela serait, d’une part, des pages qui auraient mérité davantage d’épaisseur – quitte à débourser plus – et, d’autre part, son sens de lecture occidental – en dépit de toute argumentation en ce sens, fusse-t-elle prononcée par l’auteur lui-même –.
Dès le premier tome, le monde de Levius apparaitra comme recélant un potentiel certain ; mais pourquoi alors n’en avoir fait qu’une trilogie ? A la réalité, l’auteur, quelque peu ambitieux, fut confronté à la fermeture de son magazine de prépublication : le Gekkan Ikki de la maison Shogakukan, un journal-seinen de qualité qui aura fait émerger quelques œuvres parmi les plus remarquables du marché (Blessures nocturnes, Dorohedora, Sunny, etcetera). Ainsi, cela serait la raison pour laquelle la saga se poursuivrait sous le nouveau titre « Levius Est », aux allures de deuxième cycle, dans les colonnes du Jump.
Certes, l’œuvre n’est point exempte de facilités, et pour ne pas dire de rares choses un zeste agaçant, mais elle présentera d’ores et déjà davantage de qualités que bien d’autres œuvres considérées telles des incontournables ; sans problème aucun. Haruhisa Nakata est parvenu à opérer cette difficile couture entre l’accès au grand public et une singularité affirmée, à associer le grandiloquent à l’intime, à fondre la puissance dans le lyrisme… Il y aurait quantité d’autres choses à évoquer, mais il en sera resté là. Désormais, il ne restera plus qu’à se plonger dans « Levius Est ».
Cela sera dans un univers steampunk, poétique et uchronique que sera contée l’épopée d’un gladiateur des temps futurs : Levius Cromwell. La société aura été métamorphosée par une révolution scientifique nommée la « grande vapeur » : elle habite toutes les nouvelles technologies jusqu’aux appareil-mécas que les humains se greffent à même le corps. A la fin de la dernière Grande Guerre émergea le nouveau sport international à la mode : la « boxe mécanique ».
Portés par les acclamations de la foule rutilante, et à l’instar des arènes romaines d’autrefois, les boxeurs-gladiateurs vaporisés s’affrontent : à raison de la puissance des coups, le perdant décèdera avant de n’avoir eu le temps de déclarer forfait tandis que le vainqueur empochera le pactole, parfois des sommes folles. Ce sport mécanique fait l’objet d’une réglementation très poussée. Les athlètes sont classés parmi cinq catégories. Levius Cromwell, en septième position dans la deuxième catégorie, fait-tout pour accéder au prestigieux rang « un », sorte de conglomérat composé des treize plus grands combattants considérés tels des sortes demi-dieux.
Une des forces de l’œuvre sera – au-delà de proposer parfois une action empreinte d’un souffle haletant – de développer des personnages touchants ainsi qu’une histoire davantage profonde qu’il ne pourra y paraître. Levius, protagoniste principal et gladiateur beau-gosse, se voudra un être taiseux, mais surtout torturé… traumatisé par cette guerre dont il cauchemarde encore… ce conflit effroyable qui, durant son enfance, lui aura tout pris : bras droit arraché ; père assassiné ; mère dans le coma ; quartier natal réduit aux décombres ;… Depuis son plus jeune âge Levius crayonne des dessins, lesquels, le temps s’écoulant, viennent à se réaliser… Dans un de ses étranges rêves prémonitoires, Levius aperçut sa mère parmi les tribunes de l’arène : il fera tout pour atteindre cet instant.
Orphelin de la guerre à douze ans, Levius trouvera en son oncle Zack Cromwell un père de substitution : un blagueur sentimental un brin bavard et coutumier de quelques élans maladroits, mais pertinent lorsqu’il s’agira d’épauler son neveu au bord de l’arène, puisqu’il deviendra, en dépit de la peur de le voir périr lors d’un duel, l’entraineur de Levius. Une des clefs de la réussite résidera dans l’entourage du jeune homme, lequel, en sus du coach familial, sera assisté, comme tout champion de boxe mécanique qui se respecte, d’un ingénieur ; et Levius aura su requérir l’allégeance d’un de ces plus éminents ingénieurs-alchimistes : Bill Wayneberg, un réputé parmi les réputés ; cela sera notamment grâce à ses méninges que la prothèse médicale de Levius parviendra à faire face à des prothèses dites militaires.
L’auteur trace proprement l’intrigue, croise les enjeux et enrobe l’ensemble de colorations géopolitiques : avant d’espérer pouvoir siéger au sein de la première catégorie de la boxe mécanique, parmi ces rois de toute-puissance, quelqu’un, ou plutôt quelque chose, se dressera face à Levius : une société militaire pour le moins occulte ou occultée. Cette entreprise de l’ombre, dénommée « Amethyst », et dissoute après la guerre à raison de sa dangerosité, renaissait de ses cendres en la personne de l’énigmatique Docteur Clown Jack Puting : le mec est complètement fou… sorte de cristallisation du mal. Ledit Docteur Puting se voudra également l’ingénieur d’une jeune demoiselle, muette et pleine de charme, que Levius devra affronter dans le cadre du match de qualification pour pouvoir enfin accéder au rang « un ». La foule scandera le nom d’Amethyst ; les hautes sphères vacilleront ; le trouble à l’ordre public s’invitera ; les espoirs de paix reposeront sur les épaules de Levius ;…
Une superbe édition – format cohérent, quelques pages couleurs, couvertures alléchantes, fluidité des textes… sans parler du coffret regroupant la trilogie – qui servira au mieux la prestation d’un auteur hautement impliqué : ce trait à la fois raffiné, brouillon et racé ; ces pupilles qui semblent valoir mille mots ; ces flous photographiques dans les arrière-plans ; ces angles de vues pêchus ;… Un des plus grands artistes-dessinateurs de sa génération : stupéfiant… plus qu’un esthète ? S’il ne devait être fait qu’un voire deux reproches à cette édition, cela serait, d’une part, des pages qui auraient mérité davantage d’épaisseur – quitte à débourser plus – et, d’autre part, son sens de lecture occidental – en dépit de toute argumentation en ce sens, fusse-t-elle prononcée par l’auteur lui-même –.
Dès le premier tome, le monde de Levius apparaitra comme recélant un potentiel certain ; mais pourquoi alors n’en avoir fait qu’une trilogie ? A la réalité, l’auteur, quelque peu ambitieux, fut confronté à la fermeture de son magazine de prépublication : le Gekkan Ikki de la maison Shogakukan, un journal-seinen de qualité qui aura fait émerger quelques œuvres parmi les plus remarquables du marché (Blessures nocturnes, Dorohedora, Sunny, etcetera). Ainsi, cela serait la raison pour laquelle la saga se poursuivrait sous le nouveau titre « Levius Est », aux allures de deuxième cycle, dans les colonnes du Jump.
Certes, l’œuvre n’est point exempte de facilités, et pour ne pas dire de rares choses un zeste agaçant, mais elle présentera d’ores et déjà davantage de qualités que bien d’autres œuvres considérées telles des incontournables ; sans problème aucun. Haruhisa Nakata est parvenu à opérer cette difficile couture entre l’accès au grand public et une singularité affirmée, à associer le grandiloquent à l’intime, à fondre la puissance dans le lyrisme… Il y aurait quantité d’autres choses à évoquer, mais il en sera resté là. Désormais, il ne restera plus qu’à se plonger dans « Levius Est ».