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Dvd Chronique série animée - Kill la Kill coffret 1

Samedi, 16 Avril 2016 à 14h00

En 2013 sort un anime du studio Trigger qui a fait parler de lui Kill la Kill son esthétique a immédiatement renvoyé au mythique Gurren Lagann, logique puisque Hiroyuki Imaishi et Kazuki Nakashima sont respectivement réalisateur et scénariste des deux œuvres, le premier des deux étant même l’un des fondateur du studio Trigger après avoir œuvré chez Gainax aussi, le chara-designer de la présente série, Sushio, a pu se faire la main sur Gurren Lagann et a aussi travaillé sur les récents films d’Evangelion. Comment ne pas se réjouir d’une série née des mains de ce beau monde, annonçant 24 épisodes jouissifs ? Attention toutefois, car sur ce premier coffret proposé par @anime, on se rend vite compte que Kill la Kill n’a rien d’un Gurren Lagann-bis, qu’on n’aurait tort de le réduire à ce simple rôle tant l’anime a une identité qui lui est propre.


Satsuki Kiryuin règne en maître sur l’académie Honnôji, imposant sa dictature sur un établissement où les hauts dirigeants sont pourvus d’uniformes étoilés procurant des capacités extraordinaires. Le quotidien de l’académie, dressé au cœur d’un bidonville, est chamboulé par l’arrivée de Ryuko Matoi, jeune fille au fort tempérament et intégrant l’établissement dans un but précis : se dresser contre Satsuki qu’elle soupçonne être le meurtrier de son père. Pour se battre, Ryuko n’a qu’un souvenir de son géniteur, une moitié de ciseau sachant que la seconde est détenue par son assassin. Néanmoins, la donne va changer lorsque notre héroïne entre en possession d’un kamui, une tenue spéciale dotée de conscience et de parole, qu’elle nomme Senketsu. En le portant, Ryuko se voit dotée d’étonnante capacité qui lui permettront de se dresser contre les hauts gradés de l’académie Honnôji et ainsi prendre sa revanche… Fort heureusement, elle trouvera aussi un certain réconfort dans le foyer de Mako Mankanshoku, une lycéenne débordante d’énergie qui deviendra rapidement sa meilleure amie.


Un peu comme dans le premier arc de Gurren Lagann, Kill la Kill cherche à créer un mélange entre la série au ton délirant et un récit d’action survitaminé. La série parvient ainsi à trouver un certain équilibre entre ses différentes phases, souvent en jonglant avec ses personnages, pour aboutir à une finalité volontairement excessive, pour que ces douze premiers épisodes assurent pleinement le divertissement sans prise de tête aucune. Par ces codes, l’idée n’était pas de révolutionner un genre, mais simplement d’offrir un spectacle savoureux à l’heure où l’animation japonaise peine peut-être à se diversifier et hésitent à se lancer dans des créations originales. L’ambiance qui se dégage alors de ces débuts de série est à saluer, car par ce mélange, c’est bien un récit original par son dynamisme exagéré qui nous est offert.
Et si tout fonctionne si bien, c’est parce que l’œuvre amuse tout en développant progressivement une trame de plus grande envergure. Cela se ressent vers la fin du visionnage du coffret et cette impression se confirmera très certainement par la suite, mais l’existence d’un fil rouge (sans mauvais jeu de mots par rapport au thème des combinaisons de combat) est bien ce qui soutient notre curiosité, afin que Kill la Kill ne soit pas juste une démonstration d’humour et d’action.


L’une des qualités fortes de la série est son casting de personnage qui repose sur des figures là aussi volontairement poussée à l’excès, les permettant de s’ancrer dans le ton décalé de bien des séquences tout en renforçant le dynamisme des épisodes voués à l’action et contribuant à développer le scénario. De l’héroïne vaillante souhaitant venger son père au mentor mystérieux tout en passant par l’antagoniste ultra charismatique et ses sbires archétypales, Kill la Kill explore différents schémas très classiques de personnages, mais le fait-tout en dotant chacun d’une identité et d’un développement permettant de les rendre appréciables. Peut-être alors que certains auront du mal avec la pétillante Mako, bruyante bien souvent, mais qui bénéficiera même d’un épisode destiné à sa personne. Alors, ces premiers douze épisodes parviennent à porter leurs personnages et à créer une véritable mythologie autour de l’académie Honnôji. Une mention spéciale est à attribuer à Satsuki Kiryuin, présentée comme l’antagoniste de l’œuvre, mais qui reste du premier au dernier épisode très ambigu, gardant avec elle des secrets cruciaux pour le développement d’une intrigue qui réserve très certainement de nombreuses surprises pour la deuxième partie de la série. Notons alors que ces douze épisodes constituent un premier arc narratif centré sur une bataille au sein de l’académie Honnôji et que grâce à ses rebondissements bien menés sur les deux derniers épisodes du coffret, le scénario pourrait nous propulser vers de nouveaux horizons, laissant alors le spectateur bien curieux de découvrir la dernière part de la série.


Par les simples visuels de Kill la Kill, difficile de ne pas la rapprocher de Gurren Lagann et encore une fois, si les styles visuels se font écho, la présente série ne tente pas de marcher sur ses plates-bandes, mais de se servir d’une alchimie détonante, garnie par l’excès d’une intrigue et de ses personnages, mais brillant bien de ses propres concepts, d’une intrigue ancrée dans le nekketsu et de figures qui ne rappellent jamais celles du studio Gainax. En somme, l’identité de Kill la Kill est totale.
Si rapprochement esthétique il y a, c’est parce Hiroyuki Imaishi est le réalisateur des deux œuvres et que Sushio a eu l’occasion d’œuvrer sur l’épopée de Simon et Kamina, lui permettant de retranscrire aisément l’ambiance voulue par le réalisateur et établie par le scénario de Kazuki Nakashima. Alors, dans le design, le choix des couleurs et la patte visuelle, les deux séries font preuve de similitudes, mais Kill la Kill sait tout de même s’adapter à son univers et joue volontairement et de manière esthétique sur l’aspect nekketsu, tout en apportant une pointe de fan service qui nourrit un côté délirant plus qu’autre chose. Le tout est très dynamique et par son sens des déformations des corps et des formes, la réalisation visuelle est efficace et plutôt originale. On regrette alors que l’animation soit parfois minimaliste, restant à plusieurs reprises sur des plans fixes ou réutilisant à foison de nombreuses séquences.


A la composition sonore, nous retrouvons un nom très présent dans les grandes productions actuelles : Hiroyuki Sawano. Ce dernier a doté Gundam Unicorn et L’Attaque des Titans d’excellentes ambiances sonores et il réitère ici dans un registre assez fidèle à son style, qui prône l’épique à bien des moments. La manie du compositeur d’introduire des séquences lyriques dans les thèmes d’affrontements se fait de nouveau ressentir, mais dans Kill la Kill, chaque moment est bien choisi et sert à nourrir l’adrénaline et la vaillance de Ryuko au cours de ses affrontements. Alors, si le travail musical n’est pas des plus innovants pour l’artiste, il a le mérite de s’adapter à l’œuvre présente et de sublimer son ambiance épique.
Du côté des génériques, on retrouve à l’opening une chanteuse qui s’est illustré ces dernières années sur Gundam Age et Sword Art Online notamment, Eir Aoi, tandis que le générique de fin donne la voix à Miku Sawai. Tous deux sont dans une veine très pop et s’adaptent à l’ambiance rythmée de la série, mais en tant que compositions et génériques, ils ne feront certainement pas date.


L’éditeur @anime propose cette première moitié de série dans un coffret où Ryuko Matoi s’illustre en vedette de jaquette. Celui-ci se présente comme un digipack de qualité tout à fait correcte contenu dans un fourreau souple, un objet de facture convenable de prime abord et désormais vendu à un prix avoisinant les 39 euros, un tarif classique et acceptable pour un coffret contenant un doublage français en plus de la version sous-titrée. Néanmoins, le tout n’affiche pas de suppléments intéressants, mais on y est désormais habitués dans l’animation japonaise.
Bonne pioche concernant le doublage français, celui-ci est de qualité plus que convaincante ! Dans l’ensemble, les comédiens savent se faire assez rapidement à leur rôle, Fanny Bloc étant à l’aise dans le rôle de Ryuko Matoi et Julie Deliquet donnant à Satsuki Kiryuin un charisme très représentatif du personnage. La mention spéciale revient toutefois à Caroline Combes dans le rôle de Mako Mankanshoku tant la comédienne se lâche dans son interprétation afin de dépeindre l’excentricité du personnage et la rendre aussi dérangée en version française que dans le doublage original, belles prouesses de l’actrice, donc ! On notera toutefois quelques imperfections dans l’adaptation ayant servi de base au doublage, le très récurrent « perte de la fibre de combat » étant curieusement traduit par la « perte de la volonté de se battre » dans la VF, sachant que la VOSTFR garde une adaptation de bonne facture.


Série survoltée, Kill la Kill prouve déjà, à travers ces douze premiers épisodes, ce qu’elle a dans le ventre. L’alchimie fondée autour de l’humour absurde, de l’action pure et de la démesure la plus totale, fait des merveilles et le tout en développant un univers et une intrigue que la deuxième partie de l’œuvre aura le loisir de confirmer. Le divertissement est donc plus qu’efficace, il est même excellent tant on adhère à l’ambiance, aux concepts et aux personnages. Loin d’un ersatz de Gurren Lagann, Kill la Kill est un anime qui en a dans le ventre et qui s’avère difficilement contournable pour les amateurs de séries pêchues.


©TRIGGER, Kazuki Nakashima/Kill la Kill Partnership

commentaires

faucheuse15

De faucheuse15 [1182 Pts], le 17 Avril 2016 à 00h12

j'aimme bien cette série qui part completement en vrille a la fin

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