Mabinogi - Actualité manga

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 20 Mars 2012

Mabinogi, à la base, c'est un MMO asiatique relativement, voire même tout à fait, inconnu dans nos contrées. Apparemment la chose a un certain succès dans son pays d'origine puisqu'un manhwa en 6 volumes en a découlé, manhwa dont il est ici question. Et c'est aussi, pour la petite histoire, la série avec laquelle Clair de Lune s'est lancée dans le marché de la bande dessinée coréenne.

L'intrigue se focalise principalement sur Ron et Ariane, cette dernière ayant été recueillie par la famille de Ron lorsqu'elle était petite. Aujourd'hui ce sont deux jeunes adolescents. Ariane est magicienne, tandis que son frère est un apprenti manieur d'épée. Ils mènent une existence relativement banale, parcourent quelques donjons basiques et s'amusent avec leurs amis jusqu'au jour où leur mère part sans donner d'explications, que des monstres bien plus puissants qu'à l'accoutumée font leur apparition, et que l'on annonce le réveil de Glas Gaibhleann, divinité maléfique par excellence.

Voila en gros pour l'histoire. On se trouve ainsi face à un titre aux forts accents heroic fantasy, ou plutôt heroic fantasy version enfant. Car ne vous y trompez pas, Mabinogi s'adresse avant tout à un public jeune et pas trop regardant sur la qualité. En soi, la série n'est pas foncièrement mauvaise et il y a l'une ou l'autre séquence potable, mais il faut bien avouer que, globalement, elle manque affreusement d'originalité et de développement un tant soit peu approfondi que pour prétendre intéresser le grand public.

Là où le bas blesse probablement le plus, c'est au niveau des personnages. Ron, dans un premier temps. Il suffit de voir son apparence physique pour comprendre que l'on a à faire à un héros niais et bête au possible, prêt à aider la veuve et l'orphelin de manière inconsidérée, et toujours prêt à nous achever avec une réaction parfaitement ridicule. A ses côtés et dans la même veine, on retrouve Dodie, qui est en fait un Ron bis, mais avec quelques années de moins, et du coup de la bêtise en plus. Heureusement, ce dernier disparaitra dans les derniers volumes. Ariane, quant à elle, remonte un peu le niveau mais est finalement particulièrement quelconque. Et ce n'est pas les révélations qui nous tombent dessus sur la fin qui la rende plus consistante. En plus d'eux trois, on a droit à toute une ribambelle d'aventuriers et de compagnons en tous genres tellement transparents qu'il est superflu de parler davantage d'eux.

Forcément, on suit, au niveau scénaristique, la même trajectoire. L'auteur tente tant bien que mal de nous surprendre de temps à autre, d'apporter quelques surprises ça et là, mais il faut bien avouer qu'étant donné la somnolence dans laquelle nous plonge le reste de son récit, on passe complètement au travers de ces quelques moments relativement intéressants. On pourra malgré tout saluer le fait qu'à défaut d'être passionnante, l'intrigue se veut complète et l'on a droit à une fin à peu près convenable, en tout cas par rapport au reste.

En ce qui concerne l'environnement dans lequel évolue tout ce petite monde, de manière générale, le tout reste très gentillet et porté sur l'humour. Le problème, c'est que les gags présentés ne sont absolument pas drôles, et que les personnages se prennent trop au sérieux pour que l'on puisse feindre une parodie du genre. Résultat des courses, on se retrouve avec une atmosphère sans saveur et un agacement trop souvent présent.

Et les dessins ne viennent malheureusement pas sauver la série du naufrage. Entre des décors vides ou alors simplifiés à l’extrême et des proportions calamiteuses au niveau des personnages, il n'y a pas grand chose de positif. Même le chara-design ne se montre pas à la hauteur. Et pour ce qui est des scènes d'action, point malgré tout important pour un récit de ce genre, c'est là aussi très perfectible.

En plus de tout cela, l'édition de Clair de Lune est particulièrement inégale. Si l'on peut saluer la présence continue de pages couleurs, de nombreuses fautes d'orthographes viennent quelque peu nous plomber la lecture. Mais c'est excusable, étant donné qu'il s'agit là de leur première édition de ce type.

Au final, Mabinogi se destine presque uniquement à des lecteurs jeunes, peu regardants sur la qualité, et qui n'ont vraiment rien d'autre à lire. C'est dommage car la série possédait un univers relativement vaste et une mythologie bien présente, mais elle passe à côté de l'essentiel, à savoir nous divertir.


Shaedhen


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

12.00,13.00,9.00,10.00,12.00,11.00

Les critiques des volumes de la série