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Gestalt : Critiques

Gestalt

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 30 Janvier 2024

Titre sortant un peu de nulle part, que personne n'attendait, Gestalt est une série courte de seulement trois volumes qui ne laissera pas un souvenir indélébile dans la mémoire des lecteurs...il y avait des idées intéressantes, mais tellement mal exploitées...

Nombre d'auteurs s'inspirent de mangakas plus ou moins illustres, étant à l'origine d’œuvre plus ou moins iconiques; les exemples, vous en connaissez très certainement, sont nombreux.
Mais parmi ceux là, il y a ceux qui choisissent de s'inspirer de titres à la qualité plus douteuse, d'auteurs dont la carrière ressemble plus à une imposture, une belle supercherie, qu'autre chose! Ainsi, il apparaît évident que Yoto Ringo, l'auteur de Gestalt, titre qui nous intéresse ici, s'est clairement inspiré de Hiroya Oku, le célèbre auteur de Gantz...titre qui a marqué les esprits il y a quelques années maintenant... Mais entre temps, l'auteur n'a produit que des catastrophes, tentant de connaître à nouveau un succès similaire à Gantz, avec de la violence et de la nudité gratuite, sans la moindre profondeur, sans la moindre réflexion.
Tout ça pour dire que Yoto Ringo, auteur dont s'est ici la première œuvre, n'a peut être pas choisi la meilleure référence, la meilleure inspiration!
Le titre ne compte que trois tomes, et au vu du déroulement, la faible durée de vie de celui ci n'est probablement pas un souhait de l'auteur...tout semble rushé et il est très probable que l'éditeur lui ai demandé de conclure au plus vite.
En attendant ça raconte quoi?

Soso Shindo est un lycéen égocentrique, ne s'intéressant que bien peu aux autres. Il est bien plus préoccupé par les vues qu'il peut faire en mettant en ligne la vidéo d'un de ses camarades en train de se faire agresser que par lui venir en aide.
A l'inverse, Hanami est une jeune fille qui s'intéresse aux autres et leur vient en aide dès qu'elle le peut! Tout semble les séparer, pourtant ils vont être réunis dans une étrange "aventure" qui va les voir jouer avec la vie de l'ensemble des êtres humains!
Un beau jour, un compte à rebours apparaît dans le ciel, c'est la stupeur générale, Soso et Hanami se retrouvent alors aspiré à intérieur d'un cube, où ils retrouvent une centaine d'autres individus venus du monde entier! Ils y trouveront également des animaux parlant mais surtout un étrange personnage, "la concierge" qui leur annonce qu'ils vont participer à la réinitialisation de l'humanité: la centaine d'individus ainsi aspirés dans cette étrange arche de Noé possède des pouvoirs, et ils vont devoir s'en servir pour faire un maximum de victimes dans un jeu où les points correspondent aux nombre de personnes qu'on peut tuer...

Ainsi très rapidement le parallèle avec Gantz est évident à faire: les "joueurs" se trouvent rassemblés dans une salle semblable à la pièce où se trouve la sphère noire de Gantz, pour y découvrir les règles du jeu, en attendant de commencer leur partie macabre; l'étrange créature qui les accueille fait évidemment penser aux êtres loufoques qu'on peut croiser dans le titre précité...
Car au final ce ne semble être que ça, un énième jeu de massacre avec pour volonté de rebooter l'humanité comme prétexte! On comprend rapidement que ceux qui rechignent à tuer seront éliminés, entendez par là, seront exterminés.

En avançant un peu dans les chapitres on comprend que tous, parmi les "élus", ne veulent pas tuer, et que face à eux, va se dresser d'autres "élus" qui eux protègent l'humanité. Très grossièrement on va assister à un début de combat du bien contre le mal bien que les lignes ne soient pas définies...et à la limite tant mieux.
Le problème c'est que dés le postulat de départ on a quelques chose qui ne va pas: l'entité qui choisi cent humains, qu'on nous dépeint comme toute puissante et omnisciente, n'est visiblement pas capable de choisir cent personnes qui pourraient tuer sans problème...et c'est triste à dire mais cela ne doit pas être si dur à trouver. A la limite pour Soso qui était terriblement égoïste, on peut comprendre l'erreur...mais pourquoi avoir choisi Hanami qui est incroyablement altruiste?
Ainsi on va assister à des débats entres les personnages qui ne font que ralentir le rythme, même si on devine la volonté de l'auteur derrière de nous faire réfléchir.
Le comptage des points va être abandonné aussi vite qu'il est apparu, comme bien d'autres idées...

On en trouve cependant qui sont intéressantes, comme les différents pouvoirs des personnages...mais là encore c'est à nous de deviner d’où ça sort et comment ça fonctionne. On a cette idée des fruits qui nourrissent et soignent les élus...des fruits de chair humaine...dont on ne reparlera pas. Les élus divins viennent affronter les protagonistes mais là encore pas de développement, on ne saura jamais qui sont les entités qui s'affrontent, même si on peut le deviner, ni même pourquoi ces choix maintenant...tout est effleuré, rien n'est développé, exploité convenablement.
L'auteur veut jouer la provoc, la carte de l'irrévérence, et ça pourrait fonctionner, mais il ne suffit pas d’enchaîner les clichés du genre, de nous proposer de la violence purement gratuite si on ne trouve rien derrière.

Un autre gros problème du titre c'est son personnage principal: déjà qu'on a très vite le sentiment de découvrir une version "Wish" de Gantz, si ce dernier n'est en rien attachant, ça va être compliqué de progresser avec plaisir dans la lecture (mais là encore, on ressent l'inspiration de Oku, spécialiste de mettre en scène des personnages insupportables! Choquer c'est bien, mais s'il n'y a pas de fond derrière, quel intérêt?)
Le problème c'est que ça s'étend à tous les autres personnages, aucun ne va se montrer attachant, et leur sort va nous indifférer totalement! Ils peuvent bien mourir, cela n'aura aucun impact sur le lecteur.

Et malheureusement, au risque d'en rajouter, même au niveau visuel, l'auteur n'est pas au niveau! Hiroya Oku, malgré tout le mal que je pense de lui, avait au moins pour lui un trait remarquable, et une maîtrise du numérique impressionnante. Et visiblement Yoto Ringo n'a aucun des deux à l'heure actuelle.
Le trait est assez pauvre et grossier et ne fait clairement pas envie. On trouve également des problèmes de proportions qui viennent nous sortir de la lecture. On peut par contre noter une mise en scène et un découpage de l'action assez efficaces.

Le seul véritable sans faute de cette série c'est encore et toujours l'édition de Ki-oon qui nous propose des tomes soignés...Un contenant plus intéressant que le contenu, mais sans doute est ce là un mauvais choix éditoriale de leur part.

On a là un Gantz du pauvre, donc le bilan apparaît plus ou moins évident: si vous n'aimez pas les titres de Hiroya Oku, passez votre chemin, mais même si vous les aimez, notamment Gantz, pas sûr que y trouviez votre compte.
Une série basée sur un concept qui ne sera pas exploité...aucun intérêt!


Chroniqueur: Erkael

Note de la rédaction
Note des lecteurs
16.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

9.00,11.00,8.00

Les critiques des volumes de la série