Rose de Versailles (la) Vol.1 - Actualité manga
Rose de Versailles (la) Vol.1 - Manga

Rose de Versailles (la) Vol.1 : Critiques

Versailles no bara

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Mars 2011

« Versailles no bara » est une trilogie connue et reconnue de tous, ne serait-ce que par son simple thème : la vie tourmentée de la France à l’époque de Marie-Antoinette. Tout commence au printemps 1770 quand la petite Marie, fille de l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse de Hasbourg, se voit destinée à épouser le petit-fils du roi de France actuel : le petit Louis XVI. Au fur et à mesure, la jeune femme va découvrir la vie à la cour, les merveilles de Versailles et l’attention fabuleuse qu’on lui porte, de par sa beauté et son innocence rafraichissantes. Pour l’accompagner, elle a comme protecteur et fidèle conseiller Oscar François de Jarjayes, qui se révèle être la fille cadette d’une illustre famille de militaires. N’ayant pas eu d’héritier mâle, le père d’Oscar décide d’éduquer sa fille aux arts du sabre, de la stratégie et de la finesse politique, en faisant d’elle un parfait capitaine de la garde royale, intègre et particulièrement doué pour déceler les menaces pesant sur sa reine. La partie qui fait grandir Marie-Antoinette est un peu longuette, mais on tombe bien vite dans le vif du sujet de ce shojo historique : l’amour ! Ainsi, alors que la dauphine passe ses nuits à s’amuser à Paris tandis que son sérieux mari se délecte de bien plus simples occupations, elle rencontre un aristocrate suédois, le comte Hans Axel de Fersen. Immédiatement, les deux jeunes gens tombent amoureux, d’un seul regard, et c’est alors le début des souffrances de notre jeune reine qui ne va plus en finir de se lamenter de sa condition de reine qui empiète sur son véritable amour. Fersen, Marie-Antoinette et Oscar scellent leur destin dès leurs 18 ans, et pour bien des années encore. Le dessin animé qui découle de cette histoire est arrivé chez nous sous le nom « Lady Oscar », titre français qui au passage change l’héroïne de l’histoire en quelque sorte puisque met l’accent sur un personnage différent, mais mérite encore d’être découvert.

Le manga, écrit entre 1972 et 1973, reste encore au Japon un succès énorme dans l’histoire du shojo tant Riyoko Ikeda porte les stéréotypes d’un genre plus haut qu’on ne peut le croire et tant elle maitrise à la perfection un récit complexe et jouant perpétuellement sur plusieurs plans. Elle parvient à créer une romance sur fond d’histoire de France, ou le contraire on ne sait plus bien. En grande amatrice de notre cher pays, la mangaka s’est documentée avec une extrême précision et la plupart des éléments concordent sans faille. Il n’y a qu’Oscar pour sortir de l’imagination de l’auteur, et ce pour notre plus grande plaisir ! On retrouve chronologiquement les amours de la reine, ses erreurs dans le monde politique impitoyable de l’époque et les scandales qui l’ont plusieurs fois emportée loin de son peuple et d’elle-même. Ses caprices, ses façades, mais également sa faiblesse et sa naïveté d’enfant qu’elle gardera longtemps, au risque de ne pouvoir assumer pleinement son statut de reine de France. La documentation utilisée pour le récit est excellente, et l’on se perd volontiers dans les retournements de situation, les conflits qui opposent les nobles existants dans l’environnement de la reine ... et tout le reste. Car la Rose de Versailles développe aussi d’autres protagonistes, tels Jeanne ou même de façon plus flagrante Oscar. Cette dernière captivera les esprits des jeunes demoiselles de la cour, mais également ceux des lectrices qui apprécieront ce côté exagéré qu’on retrouve sans conteste chez ce personnage : grands cheveux flottants au vent, visage acéré décoré d’un sourire espiègle et assuré ainsi qu’un charisme à toute épreuve ... On ne peut vraiment s’en lasser. Il y a des méchants, des gentils, c’est dramatique, c’est beau et tout le monde pleure (enfin surtout sur le papier), une grande épopée et des secrets dans tous les coins ... Tout pour réussir un excellent shojo historique !

On peut toutefois reprocher à ce premier tome une certaine inégalité dans le traitement de ses deux thèmes principaux : à certains moments, la romance est exacerbée alors qu’à d’autres, on se concentre presque uniquement sur les magouilles des différents intervenants. De plus, incontestablement, l’ensemble a quelque peu vieilli. Et même si la pertinence du récit n’en est que peu altérée, simplement dans des grandes tirades tragiques et majestueuses, les graphismes le sont bien plus. On est alors sans aucun doute possible dans le vieux shojo : grands yeux qui lancent des éclairs ou rayonnent de mille feux toutes les deux pages, traits fins même pour ces messieurs, cheveux défiant parfois la gravité et l’implantation capillaire classique, les fleurs omniprésentes et le vide certain des arrières plans. On notera aussi les nombreux essais de plans comiques, qui marchent ou pas selon les lecteurs. Pour ma part j’ai trouvé très divertissante cette initiative, qui casse le sérieux et l’aspect un peu lourd de la narration et des effets très dramatiques et permet de faire passer rapidement et simplement un sentiment direct. La mise en page est toutefois particulièrement dynamique, et cela nous permet de ne jamais nous lasser vraiment de ce premier tome qu’il vaut tout de même mieux lire en plusieurs fois pour ne pas faire une indigestion des frasques de Marie-Antoinette ! Un mot sur l’édition, qui est très appréciée pour nous faire redécouvrir une œuvre qui en vaut la peine ! Notons enfin que l’attente entre les tomes est plus que raisonnable, que les couvertures sont épurées à l’extrême et donnent diablement envie par leur superbe simplicité. Reste le format, toujours aussi peu pratique, mais respectant l’œuvre originale et donc sans reproche véritable à y porter. La traduction est quant à elle très fluide, la qualité de l’impression est correcte malgré une certaine transparence ... mais l’on félicite tout de même Kana d’avoir parié sur cette série en la rééditant ! Pour conclure, « La rose de Versailles » est à mon avis une lecture très intéressante qu’on soit amateur de shojo ou pas, car le cadre historique est tellement bien planté qu’on pourrait le qualifier de roman historique avant d’être un roman à l’eau de rose (de Versailles).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs