Manga Découvrez notre interview de Gou Tanabe autour de ses adaptations de Lovecraft en manga !
Devenu ces dernières années l'un des événements francophones privilégiés autour du manga, le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême accueillait notamment, cette année, l'illustre Gou Tanabe, dans le cadre d'une exposition et de plusieurs rendez-vous publics (conférence, masterclass, séances de dédicaces) organisés avec les éditions Ki-oon.
Après avoir dessiné des œuvres telles de Kasane et Mr. Nobody, le mangaka s'est lancé à plein régime dans les adaptations en manga des récits horrifiques et fantastiques de H.P. Lovecraft à partir de 2014. Avant çà, il avait déjà pu adapter une histoire de Lovecraft à travers son recueil d'histoires courtes The Outsider, sorti en France aux éditions Glénat.
Chez nous, les éditions Ki-oon ont fait des récits de Lovecraft par Gou Tanabe l'une des valeurs fortes de leur catalogue. Publiées dans des écrins de qualité imitant le cuir, elles regroupent à ce jour les œuvres suivantes : Les Montagnes Hallucinées, La Couleur tombée du ciel, Le Molosse, Celui qui hantait les ténèbres, Dans l'abime du Temps, L'Appel de Cthulhu, Le Cauchemar d'Innsmouth, L'Abomination de Dunwich, Les Chats d'Ulthar... et, depuis cette semaine, L'Indicible. C'est à l'occasion de la parution de ce nouvel ouvrage que nous vous proposons aujourd'hui de découvrir l'interview du maître que nous avons pu mener en compagnie de trois autres médias : Comixtrip, Gaak et Journal du Japon.
Bonne lecture !
Journal du Japon : Lovecraft a un univers très riche. Comment abordez-vous la transcription des descriptions littéraires en dessin ? Y a-t-il des aspects plus difficiles que d'autres ?
Gou Tanabe : Je commence bien sûr par lire le roman et m'en imprégner du roman. Le plus important pour moi est de retranscrire en images les impressions que j’ai eues à la lecture., et c’est ça la partie la plus difficile de façon générale.
J’ai un processus un peu particulier dans ma manière de travailler. Je commence d’abord, à partir de mes storyboards, par construire les décors. Je fais des sortes de sets de cinéma en 3D avec des modèles sur ordinateur. Puis j’utilise un logiciel spécifique qui me permet de chercher le meilleur angle afin de rendre le point de vue du personnage principal ou du narrateur. Et une fois que j’ai établi ce point de vue, j’utilise cette image pour effectuer le tracé puis l’encrage.
Afin de bien rendre l’impression cauchemardesque que l’on retrouve souvent dans les œuvres de Lovecraft, j’insiste beaucoup sur l'utilisation des ombres. L’usage du modèle 3D me permet de bien faire tomber les ombres et de les dessiner telles qu’elles doivent l'être avec précision. Egalement, pour retranscrire toute la nervosité, la peur et l'anxiété des récits de Lovecraft, j'ajoute des détails de façon quasiment maladive.
Retenez que mon but est vraiment de permettre aux lecteurs d’expérimenter le monde de Lovecraft comme s’ils y étaient, et je suis ravi de voir que l’exposition dédiée au FIBD a mis en avant ce même point de vue.
Manga-News : La première adaptation de Lovecraft a débuté en 2004. Dans le magazine Comic Beam, avec la nouvelle The Outsider qui est disponible en France dans le recueil éponyme aux éditions Glénat. Pourquoi avoir commencé par cette nouvelle ? Comment s’est déroulé votre travail sur cette toute première adaptation, des années avant de vous lancer pleinement dans les adaptations de Lovecraft ? Et aujourd’hui, avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous aimeriez modifier dessus?
C'est effectivement la toute première adaptation de Lovecraft que j'ai dessinée. A l'époque je dessinais pas mal d'histoires qui se concentraient sur des drames humains, et je pense que j'ai dessiné le personnage principal de cette histoire de manière un peu trop sympathique, il y manque la noirceur propre à Lovecraft, donc si je devais redessiner cette histoire j'ajouterais ça ainsi que plus d'anxiété.
C’était au moment où je venais tout juste de commencer ma carrière, et je devais décider avec mon éditeur ce que je pouvais dessiner avec ma technique de l’époque. Il m’a présenté diverses œuvres littéraires dont The Outsider, et j’ai été vraiment frappé par cette histoire courte. J’ai retrouvé pas mal d’éléments qui me parlaient beaucoup à l’époque, notamment tout le final marquant de cette histoire. C’est une oeuvre que j'ai eu envie de dessiner car elle me permettait de faire un récit fort en peu de pages.
Le Molosse.
Gaak : Avez-vous toujours voulu être mangaka, ou est-ce quelque chose qui est venu plus tard dans votre carrière ? Vouliez-vous faire un autre métier avant de rentrer dans le monde du dessin ?
Quand j’étais enfant, comme tout le monde, je lisais des manga dans le Jump, et je me rappelle que j’aimais beaucoup Arale, par exemple. Comme tous les petits enfants à l’école primaire, ça m’aurait plu d’être mangaka, mais j’avais aussi envisagé des voies plus artistiques ou même de travailler dans les figurines et les modèles 3D.
Mais je n’ai pas réussi à entrer dans une école d’art, et au fur et à mesure je me suis dit que la voie du manga était un peu la seule qu’il me restait. A ce moment-là j’ai rencontré justement mon éditeur des premiers temps qui m’avait fait découvrir Lovecraft. Il m’encourageait à vraiment persévérer et à donner le meilleur de moi-même, il m’a présenté à d’autres mangaka et ça m’a permis de me rendre compte de ce qu’était le travail de mangaka et de ressentir la réalité du terrain. C’est ça qui m’a donné envie de vraiment me lancer.
Comixtrip : Une de vos premières séries publiées en français fut Kasane, un manga en deux tomes sorti aux éditions Kana, qui adapte un mythe japonais lié à un yokai du même nom. Ensuite, vous vous êtes tourné vers un autre mythe, celui de Lovecraft. Avez-vous ressenti une appréhension à l’idée de vous lancer dans un tel travail d’adaptation et de transposition en passant de Kasane à Lovecraft ?
De base, moi j’aime beaucoup les œuvres un peu anciennes, et quand j’étais débutant je voulais faire un manga qui se déroule dans le Japon ancien, même avec des yokai. C’est comme ça que j’avais présenté la chose à mon éditeur, qui était lui-même assez versé dans la littérature et qui m’a proposé Kasane, qui est effectivement un récit célèbre.
A l'époque j’ai été aidé par ce qui s'apparente à un scénariste, quelqu’un qui s’est occupé du script. Je n’étais donc pas tout seul, et c’est ainsi qu’est né ce titre, mais ce n’était pas vraiment une œuvre où il y avait des monstres mais plutôt sur le ressentiment de la femme qui se retrouve dans un monde cruel. Alors que moi, ce qui m’intéressait, c’était plutôt de faire des créatures et de parler d’un monde imaginaire. C’est pour ça que je suis parti sur Lovecraft après. Personnellement, je trouve que le fantôme de Kasane et toute cette histoire de vengeance au-delà de la mort, c’est terrifiant, donc c’était une façon pour moi de fuir cette réalité-là (rires).
La Couleur tombée du ciel.
Journal du Japon : Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui encore Lovecraft soit toujours aussi populaire ? Et comment pensez-vous que vos adaptations puissent contribuer à cette popularité ?
Je ne sais pas si ça va répondre exactement à votre question, mais moi, j’ai le sentiment qu’on est dans une phase où les gens de la classe moyenne sont en phase de paupérisation. Mon père faisait lui-même partie de la classe moyenne, et avec cette baisse du niveau de vie les gens ont tendance à se rapprocher de la vie telle qu’elle pouvait l’être pour Lovecraft à l’époque, puisque lui ne roulait pas sur l’or non plus. Je pense qu’à partir de là, on peut avoir de plus en plus de gens qui se rapprochent de sa façon de penser. C’est-à-dire que les gens de la classe moyenne sont sérieux, essayent de faire de leur mieux, ont les pieds sur terre, et ont donc sûrement peur qu’un élément qui ne réponde à aucune logique fasse s’écrouler leur monde. C’est pour ça qu’on a tous ces débats sur la protection sociale. Voir leur monde s’écrouler, c’est leur plus gros cauchemar. Je pense que cette anxiété générale se rapproche de ce que pouvait ressentir Lovecraft à l’époque.
Pour ce qui est de mon manga, je pense que plus que mon manga en lui-même, c’est une combinaison de facteurs qui fait vivre Lovecraft. Les roman d'origine ont du succès, le manga en général a du succès, et je pense avoir réussi à proposer des manga qui correspondent bien aux détails et à l’atmosphère des romans. C'est sûrement grâce à tout ça réuni que je participe moi aussi à maintenir la popularité de Lovecraft.
Manga-News : Vous avez beau respecter à la lettre les intrigues des récits d’origine de Lovecraft, il arrive que vous modifiiez ou que vous ajoutiez des petites choses, comme des dialogues supplémentaires ou des phases narratives qui disparaissent. Comment décidez-vous à chaque fois ce qui va être modifié, ajouté ? Pourquoi ces choix ? Auriez-vous des exemples de ces modifications dont vous pourriez nous parler ?
La plupart de mes changements sont liés au format et aux impératifs de la sérialisation en magazine. Comme vous le savez, au Japon il y a des magazines hebdomadaires ou mensuels, et nous avons des restrictions en termes de nombre de pages. Et surtout, il faut à chaque fois retenir l’attention du lecteur avec un cliffhanger à la fin. Donc pour que l’histoire que je dessine soit un manga en tant que tel, je fais des arrangements en accord avec mon éditeur à chaque chapitre.
Il y a une technique dans le manga qu’on peut voir assez souvent : il s'agit de montrer l’instant juste avant le climax, juste avant la scène finale en première partie, tout au début, comme une sorte de prélude, puis de revenir dans le passé pour montrer comment on en est arrivé là. Mais on peut aussi s’arranger pour créer de la surprise en donnant des développements qu’on ne pouvait pas imaginer à partir de la première scène. C’est une chose qu’on utilise dans le manga pour justement faire tenir les lecteurs sur la longueur et faire en sorte qu’ils achètent la suite. Je l’ai utilisée pour Le Cauchemar d'Innsmouth, par exemple : au début on voit le narrateur qui est sur le point de se suicider, et ensuite on essaye de voir et de comprendre pourquoi il en est arrivé là et s’il va vraiment se suicider.
Le Cauchemar d'Innsmouth.
Gaak : Vous êtes surtout connu en France pour les adaptations de Lovecraft. Est-ce que dans le futur, vous allez rester dans le registre des adaptations ? Ou partir dans quelque chose de complètement différent, comme de la création originale ?
J’avoue que c’était une question que je me posais, et j’hésitais entre continuer ou partir sur autre chose. Mais en voyant l’exposition au FIBD, ça m’a reboosté et j’ai envie de continuer sur Lovecraft.
Quand je suis au Japon, je ne me rends pas compte du succès que ça peut avoir, notamment parce qu’il y a tellement d’auteurs extrêmement plus connus, et le poids des best-sellers au Japon est tellement énorme que je n’ai pas vraiment l’impression d’être apprécié comme je l’ai été en France. Mais en voyant le travail de Ki-oon et l'exposition, j’ai eu un boost de motivation et je vais rester sur Lovecraft.
Comixtrip : Le bestiaire et les créatures qui sont dans vos livres occupent une place-clé, outre l’image de Cthulhu qui est très répandue. Comment avez-vous travaillé pour créer les autres créatures ? Est-ce simplement en vous basant sur le texte original ? Ou y a-t-il aussi des travaux d’autres artistes qui vous ont influencé, par exemple les gravures de Gustave Doré ?
Tout d'abord, quand je lis les romans, j’essaie d’imaginer le monde tel qu’il était il y a une centaine d’années, mais ce n’est pas facile. Gustave Doré est effectivement un auteur très intéressant et qui a beaucoup travaillé sur la façon de rendre l’atmosphère cauchemardesque en images, mais il n’est pas du tout spécialisé dans les créatures, donc c’est un petit peu différent.
Pour créer le bestiaire de Lovecraft, j’ai plusieurs techniques, mais à chaque fois il y a vraiment des tâtonnements et beaucoup d’expérimentations. Par exemple, je vérifie en détail les termes qui apparaissent dans les descriptions données par l’auteur. Par exemple, quand il parle de substance gélatineuse ou verte, je regarde à quoi ça peut ressembler ou ce que l’on peut utiliser. Quand il parle des yeux de poisson pour certains personnages, j’ai moi-même pris en photo des yeux de poisson, j'en ai pris en mains et ai appuyé dessus pour ressentir la texture... ce genre de choses (rires).
Il y a aussi des choses qui viennent vraiment de mon imagination. Par exemple, quand on parle de Cthulhu qui remonte à la surface, je me dis qu’avec le changement de pression entre le fond de la mer et la surface il n’aura peut-être pas la même forme ou la même substance. Ça peut être aussi ce genre d’idées ou de discussions que j’ai avec mon éditeur lors de la création de la mise en images des romans de Lovecraft.
L'Appel de Cthulhu.
Journal du Japon : Quels sont, selon vous, les éléments-clés pour créer une atmosphère horrifique efficace dans une œuvre visuelle ?
Je pense que la technique de base, c’est de faire en sorte de faire croire qu’il y a quelque chose là où il n’y a rien, et de faire sortir quelque chose là où on pensait qu’il n’y avait rien. C’est-à-dire laisser tout le temps ce sentiment d’anxiété : on ne sait pas ce qui va sortir ou ce qui ne va pas sortir, afin qu’on ne sache jamais où on en est. Et je pense que c’est un petit peu la base de l’horreur en général.
(L'éditeur japonais de Gou Tanabe prend la parole)
Vous avez aussi tendance à pas mal décrire de façon réaliste les scènes du quotidien des personnages, et ça permet de donner l’impression qu’il va se passer quelque chose de surréaliste dans un univers. Ça amène du contraste.
(Gou Tanabe conclut)
L’important, c’est de toujours donner un sentiment d’angoisse pesante, même dans les scènes du quotidien.
Manga-News : On connaît votre profond attrait pour le cinéma, ainsi que vos connaissances en matière de monstres, de kaiju. Quelles sont, dans ces domaines-là, les références susceptibles de vous inspirer le plus pour vos adaptations, que ce soit en matière de mise en scène ou de design ?
Au moment où j’ai fait Les Montagnes Hallucinées, quand j’ai lu le roman je me suis rappelé du film The Thing que j’avais vu avant de connaître Lovecraft, ainsi que les conseils de mon éditeur de l’époque. J’avais la sensation qu’il y avait pas mal de points communs au niveau du rythme de l’histoire, et aussi que nous avions, de la même manière, un jeune qui suivait un professeur plus âgé, qui allait dans un endroit risqué.
Je peux aussi citer The Changeling (L'Enfant du Diable en français, ndlr), un film américain. Mais en fait, souvent, dans les films ce ne sont pas les monstres qui me restent le plus en mémoire, mais plutôt les lieux, les façons de poser l’atmosphère des villes et des lieux spécifiques.
Par exemple, pour revenir sur Les Montagnes Hallucinées, il y a pas mal de documentaires sur la montagne qui m’ont permis de me rendre compte des conditions réelles de ces lieux. Par exemple, le froid ou ce genre de choses qui me permettent de donner une atmosphère réaliste quand je les dessine.
Les Chats d'Ulthar.
Gaak : Quels sont vos artistes préférés, et ceux qui vous inspirent ?
En roman, évidemment c’est Lovecraft.
Pour les films, je peux citer certaines œuvres de Steven Spielberg, comme Il faut sauver le soldat Ryan dont le réalisme était impressionnant. J’ai beaucoup aimé aussi La Guerre des Mondes. Et de manière générale je suis un fan de Ridley Scott, notamment d'Alien.
Je peux également citer des artistes de modeling/figurines pour les films, notamment Yasushi Nirasawa, un artiste japonais très connu dans le milieu et qui m’a vraiment influencé, ou encore Takeya Takayuki qui a travaillé sur Godzilla. Ce sont deux maîtres du modeling, par exemple ils ont fait les Kamen Rider et ont beaucoup oeuvré dans ce genre qui est très spécifique au Japon.
Comixtrip : En France, les écrits de Lovecraft viennent de rentrer dans la très prestigieuse collection La Pleïade des éditions Gallimard. Comment est-ce que Lovecraft est perçu au Japon ? Est-ce un auteur qui était aussi reconnu qu'en occident, ou au contraire, est-il encore perçu comme un auteur étranger lambda auquel on ne s’intéresse pas beaucoup ?
Autour de moi, honnêtement, les gens qui aiment les romans et la littérature peuvent connaître Lovecraft,mais ne le considèrent pas forcément comme un auteur de premier rang.
(L'éditeur de Gou Tanabe prend la parole)
Jusqu’à il y a encore 10-15 ans, c’était encore une niche. Peu de gens le connaissaient vraiment. Mais récemment, grâce aux jeux de rôles sur table et à diverses adaptations audiovisuelles, il a acquis une plus grande notoriété auprès des jeunes ou même des femmes qui sont amatrices de jeux d’horreur, donc la cible s’est élargie. Cela dit, au Japon ce n’est pas comme en France, on ne le considère pas comme un grand nom de la littérature. C’est plutôt quelqu’un qui fait partie de l’underground, de cette culture plus cachée mais appréciée par une communauté de fans du genre.
(Gou Tanabe conclut)
Mais parmi ceux qui sont fans d’horreur, évidemment il est au top du top !
L'Indicible.
Journal du Japon : L’horreur cosmique est un thème central chez Lovecraft. Comment parvenez-vous à retranscrire ce concept abstrait en images percutantes ?
L’être humain ne connaît pas encore grand-chose de l’univers. On va au mieux jusqu’à la Lune, et là on va tenter d’aller sur Mars, mais il y a encore tellement de choses qui nous sont invisibles et inconnues. On a tellement peu de réponses sur ce qui nous entoure qu’il y a une large marge de manœuvre. C’est quelque chose qui nous interroge de façon intrinsèque. Et moi, ce que j’essaie de faire, c’est de prendre les mots de Lovecraft et de les retranscrire tels quels via le dessin. Parce qu’il n’y a pas vraiment d’autre manière de faire, en réalité.
(L'éditeur prend la parole)
Personnellement, j’ai aussi l’impression qu’on peut effectivement se sentir complètement oppressé par l’ampleur de l’échelle cosmique ou de tous ces mondes inconnus comme le Pôle Sud pour citer un exemple, mais que M. Tanabe arrive particulièrement bien à retranscrire la peur dans les scènes du quotidien, et que c’est dans ces scènes que l’on ressent le plus d’anxiété, comme par exemple si on a un voisin un petit peu fou.
(Gou Tanabe conclut)
En fait, j'ai du mal à commenter ça, car c'est un processus auquel je ne réfléchit pas, c'est naturel.
Propos recueillis par Koiwai. Un grand merci à Gou Tanabe, à son éditeur japonais, aux éditions Ki-oon ainsi qu'à leurs interprètes, au FIBD, et aux trois autres médias présents pour cette rencontre.