Chronique animation - Tokyo Revengers - Partie 2- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Tokyo Revengers - Partie 2

Samedi, 23 Octobre 2021 à 15h00 - Source :Univers Animation

Le 19 septembre dernier s'est achevée la série animée Tokyo Revengers, voire sa première saison. Car si la mise en chantier d'une suite n'est pas explicitement confirmée par le studio Liden Films, la conclusion de cette partie de l'histoire couplée au succès retentissant de l'adaptation ne font nuls doutes quant à une séquelle dans quelques temps.

Le premier cour de la série, constitué de 12 épisodes, adaptait le début de l'histoire jusqu'à la conclusion de l'arc Moebius, soit la fin du tome 4 du manga. Une première partie qui constituait un bon divertissement mais pouvait laisser un gour étrange en bouche. Car si le scénario de Ken Wakui voyait son intensité croître et s'enrichir d'éléments plaisants comme sa belle galerie de personnages attachants, la réalisation proposée était truffée de limites. Mise en scène bateau, animation jouant sur les plans fixes, tentatives de gain de temps avec quelques résumés d'épisodes précédents à rallonge, plans manquant de panache... Bref, de l'enthousiasmant comme du grinçant, et on ne pouvait qu'espérer que la deuxième moitié de cette « saison une » s'en sorte un peu mieux.


L'arc Valhalla, ou arc Bloody Halloween

Malgré les limites ressassées précédemment, la fin de l'arc précédent nous avait bien eu. Takemichi a sauvé la vie de Draken, et donc potentiellement évité la chute de Mickey et la tombée du Toman dans l'obscurité totale. Pourtant, son retour dans le présent ne laisse aucune place au doute : La situation a presque empiré. Sous ses yeux, Hinata est tuée dans une opération suicide dirigée par un Atsushi désespéré. Pas de doute, le Toman n'a toujours pas évolué en bien, et Takemichi doit retourner dans le passé prendre une nouvelle « revanche ».

Ainsi débute l'arc opposant le Tokyo Manji au gang Valhalla, une partie de l'histoire aussi nommée « arc Bloody Halloween » (un terme qui apparaît même dans le générique de fin). Et quand bien même le spectateur aurait trouvé les limites évidentes des premiers épisodes, un tel climax de fin de premier arc laisse difficilement de marbre. Ceux qui ont rechigné devant ces lacunes pouvaient être tentés de donner une chance à la suite, tandis que les spectateurs qui n'ont pas boudé leur plaisir ont toujours de quoi être conquis.

L'arc Valhalla couvre le manga du tome 5 jusqu'au début du tome 9, plus précisément jusqu'à son chapitre 73. Dans cette partie scénaristique, le Toman est confronté à l'étrange clan sans leader qu'est le Valhalla, ce qui mènera à une guerre sanglante et dramatique dont Takemichi devra éviter l'issue la plus néfaste. Simple sur le papier, certes, mais le scénario de Ken Wakui sait vite s'enrichir de subtilités pour ne pas que la suite de son histoire ne soit qu'une énième rixe entre gangs.


Il a compris cela en mettant cet arc au service de ses personnages avant tout, et pas forcément celui du héros. Si on est happé par la série, c'est aussi parce qu'il se dégage une forte aura du Tokyo Manji, une noblesse de forte camaraderie, les chefs n'étant pas que des brutes épaisses mais surtout de bons copains aux liens soudés. Une fine équipe qui a connu un passé pas toujours joyeux qui a mené le clan à ce qu'il est aujourd'hui, et c'est par cette amorce que démarre cet arc scénaristique.

Alors, les autres membres fondateurs du groupe nous apparaissent au grand jour tandis que se fixent les enjeux de cette bataille teintée de trahisons. Le passé du clan nous est alors montré, un véritable drame quasi shakespearien qui fractura cette bande de bons potes jusqu'à pousser deux d'entre eux chez l'ennemi. C'est ainsi que nous sont présentés Kazutora et Baji, deux membres fondateurs désormais ennemis de nos héros. A ceci s'ajoute l'entrée en scène véritable du fourbe Tetta Kisaki, introduit comme antagoniste phare de l'histoire, et dont la perfidie est parfaitement incarnée par Shôtarô Morikubo dans la version japonaise. Les pions sont bien en place pour une suite à l'intrigue prometteuse !


Une formule réitérée, et amplifiée

Sur ces bonnes bases scénaristiques, l'arc Bloody Halloween a tout le loisir pour évoluer de la bonne manière, ce parce qu'il cumule les enjeux. Le trame évidente reste celle de Takemichi qui doit ramener Baji du « bon côté », de manière à éviter une drame qui permettrait à Kisaki de prendre le pouvoir. Et en filigrane évidente, c'est le passé du Toman, précisément ses bases, qui sont concernées par cette deuxième moitié de saison. Ainsi, le récit se dote d'une aura presque mélancolique, ce par les rappels incessants à la fondation du clan, époque insouciante où nul ne pensait perdre les siens dans de graves circonstances. Par ces liens au passé forgés et consolidés en permanence, l'intérêt du spectateur se voit décuplée. On souhaite certes que le protagoniste atteigne son objectif, mais aussi que le Tokyo Manji connaisse une issue positive, un salut que Mickey mériterait bien. De ces enjeux, le destin se met en marche via des événements qui nous feront parfois douter de quelques personnages, Kazutora et Baji en tête, surtout ce dernier. Un individu qui pourrait jouer double jeu, là où son acolyte semble avoir purement sombré dans la folie. Il en résulte un casting un poil plus complexe qu'il n'y paraît et toujours développé sous l'angle de l'amitié d'autrefois, une thématique qui marquera cet arc jusqu'à sa conclusion riche en émotion.

On ne dévoilera rien de la finalité de la guerre contre le Valhalla tant les retournements de situation sont forts et méritent d'être découvert d'un œil neuf. Mais on ne peut ne point évoquer la caractère dramatique de cette fin, preuve que Ken Wakui ne cède pas systématiquement à la facilité pour développer son intrigue. Une fin poignante mais pas forcément négative, ce qui constitue la force de cette finalité et la subtilité des actions de Takemichi qui influeront, ou non, le sort du gang.

Ce bon Takemichi a d'ailleurs droit aux honneurs, lui aussi, puisque la guerre contre le Valhalla sera aussi son point d'entrée véritable dans le Toman et l'occasion de faire ses preuves en tant que membre officiel. Pour certain, l'ascension sera un poil rapide, puisque la conclusion de l'arc mène le garçon vers des horizons assez fulgurants. Une volonté qu'on comprend via le dernier épisode de la saison, percutant de tension, dans lequel le doute quant à l'effet des actions du héros est permanent, et sera éclairci par des dernières minutes aboutissant à un cliffhanger assez fort. A partir de là, difficile de penser que de suite il n'y aura pas.


Un bilan technique toujours très pale

Malgré ces atouts scénaristiques, il semble impossible de ne pas évoquer l'aspect technique de cette deuxième partie de saison qui ne profite malheureusement pas du sursaut qualitatif qu'on était en droit d'attendre. Ne prenons pas de détour : La réalisation globale reste aussi sage que pour les douze premiers épisodes. Pas de vraies fulgurances ni de moyens donnés aux équipes pour se lâcher lors de la bataille finale, ce qui fera même un peu rire étant donné que l'animation très sommaire contraste avec les enjeux forts de la guerre contre le Valhalla. L'ensemble demeure bien trop timide pour une série qui a retentit de la sorte. Difficile de définir les raisons de cet échec pour l'instant (Planning désastreux ? Équipes trop restreintes ? Manque de talents confirmés au détriment de novices formés sur le tas?), mais on espère bien que cette réussite de notoriété engendrera une production revue à la hausse. On notera néanmoins la diminution de résumés d'épisodes précédents à rallonge, ce qui est toujours ça de pris.

Finalement, c'est dans sa musique que Tokyo Revengers brille, concernant sa technique. Les compositions de Hiroaki Tsutsumi continuent de porter les diverses ambiances, qu'elles soient héroïques ou tragiques, et donnent à la série une force que la réalisation n'exploite pas. On notera aussi un changement de générique de fin avec la chanson Tokyo Wonder par le groupe Takimushi, une chanson entrainante sur un clip particulièrement stylisé dans sa dimension artistique et ses plans exprimant le charisme des membres du Tokyo Manji. L'ending est réalisé par Koichi Hatsumi, le directeur de l'anime, et exprime davantage le ton de la série que ne le fait l'anime lui-même.


Qu'attendre de la suite ?

Pour l'heure, aucune deuxième saison à l'anime Tokyo Revengers n'a encore été officialisée. Mais le succès de l'adaptation ne semble pas laisser de doute à ce sujet, de même pour la fin très ouverture proposée par le dernier épisode, qui aura de quoi pousser les non lecteurs du manga à l'hystérie.

Alors, si suite il y a, on ne peut qu'espérer une meilleure direction globale, un soin un peu plus important donné à l'adaptation, et des conditions qui permettront aux équipes d'aboutir à un gain qualitatif. Les raisons de la fadeur technique de l'anime peuvent être multiples, et on ne peut que croiser les doigts pour des corrections futures. D'autant plus que les arcs à venir vont pousser au-delà l'intensité du récit, via moult développements, révélations et retournements de situation. La suite du manga de Ken Wakui est forte, et on aimerait que son adaptation lui rende davantage honneur.

L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 23 Octobre 2021
14 20

commentaires

Lateycaleb

De Lateycaleb [5 Pts], le 09 Novembre 2021 à 22h29

La saison 2 est pour quand ?? Svp

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