Chronique animation - Re:Zero - Starting Life in Another World, version Re-edit- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Re:Zero - Starting Life in Another World, version Re-edit

Samedi, 20 Juin 2020 à 15h00 - Source :Univers Animation

Subaru Natsuki, adolescent de 17 ans en classe de terminale, a jusqu'à présent mené une vie on ne peut plus banale et pas très intéressante. Pas très sociable, un peu hikikomori sur les bords, pas spécialement bon en études, et n'ayant pas fréquenté de près la moindre fille depuis des années, il a néanmoins profité de ses années de collège pour pratiquer le kendo, et de son temps passé essentiellement chez lui pour muscler un peu son corps. Mais à part ça, son existence semble plutôt vide... Alors quand, en rentrant de la supérette, il se retrouve soudainement et sans raison apparente transporté dans un autre monde, c'est pour lui le début d'une nouvelle vie!
Le jeune homme ne s'explique pas vraiment comment il a pu se retrouver comme téléporté dans ce monde visiblement typé fantasy, simplement en sortant du petit magasin où il avait l'habitude de faire ses courses. Mais à vrai dire, il ne s'en étonne pas longtemps du tout, et est même plutôt excité. Et à peine arrivé dans ce nouvel univers dont il a tout à découvrir, il se retrouve confronté à trois bandits qui veulent le dépouiller, et il ne doit son salut qu'à l'intervention d'une sublime demi-elfe aux cheveux argentés et de son esprit félin.
Pour Subaru, qui en tant qu'amateur d'univers fantasy a un faible pour ce type de demoiselle, c'est le coup de foudre. Et, en prétextant avoir une dette envers elle, il décide de tout faire pour l'aider dans sa quête : retrouver l'insigne qui lui a été volé. Mais la tâche va vite s'annoncer périlleuse, car en tenant une piste les amenant sur les traces d'une jeune voleuse des bas-quartiers de la ville, Subaru et sa nouvelle compagne ne savent pas encore qu'ils vont mourir...
Avant que le jeune garçon ne rouvre les yeux, à l'endroit même où il est apparu dans ce monde.

  

Il ne fait aucun doute que la majorité d'entre vous a déjà lu ce pitch, voire a lu ou vu l'oeuvre dont il est tiré, tant Re:Zero s'est imposé parmi les titres isekai les plus populaires de ces dernières années, essentiellement grâce à son adaptation animée par le studio White Fox qui, tout au long de ses 26 épisodes, a énormément popularisé l'oeuvre à l'international lors de sa diffusion initiale d'avril à septembre 2016. Bien sûr, la France n'a pas échappé au phénomène: la série animée fut le plus gros succès de la plateforme Crunchyroll en 2016, et ce succès a ensuite permis l'édition française du light novel d'origine aux éditions Ofelbe, ainsi que des mangas (chaque manga adaptant un arc) aux éditions Ototo, les versions papier étant également des beaux succès pour leur éditeur.

  

Et puisque l'on parle des différents supports, il peut être utile, pour y voir un peu plus clair dans cette chronique, d'effectuer un petit récapitulatif sur sa division en arcs, et sur les correspondances entre le light novel, le manga et l'anime. L'arc 1, "Une journée à la capitale", correspond au tome 1 du light novel, à la première adaptation manga (celle en 2 tomes), et aux épisodes 1A, 1B, 2 et 3 de l'anime. L'arc 2, "Une semaine au manoir", équivaut aux volumes 2 et 3 du light novel, à la deuxième adaptation manga (celle en 5 tomes, même si le tome 5 de ce manga est un bonus), et aux épisodes 4 à 11 de l'anime. Enfin, l'arc 3, "Truth of Zero", correspond aux tomes 4 à 9 du light novel, à la troisième adaptation manga (achevée en 11 tomes au Japon, et qui en est à son 10e volume en France), et aux épisodes 12 à 25 de l'anime.

  

Re:Zero doit sans doute son succès en anime à plusieurs choses, à commencer, bien sûr, par ses qualités techniques en terme d'animation, de rythme et d'intensité, avec un récit qui ne nous lâche pas, est très bien campé en plus d'être porté par une galerie de personnages très efficace, et est relevé d'un doublage japonais et de compositions musicales de qualité. Mais au-delà de ces qualités qui en font une bonne et fidèle adaptation, il y a évidemment les qualités scénaristiques du light novel d'origine écrit par Tappei Nagatsuki, l'auteur sachant exploiter comme il se doit son concept, tout en enrichissant peu à peu les choses au fil de trois premiers arcs grimpant toujours plus en intérêt.

Ainsi, le premier arc est une sorte d'introduction offrant une première aventure plus ou moins auto-conclusive (la recherche de l'insigne est bouclée, mais il reste bien d'autres choses qui vont se développer) qui pose très bien les bases, le concept où Subaru doit revivre des boucles temporelles jusqu'à arriver à la bonne solution pour pouvoir passer à la suite (un peu comme un système de checkpoint dans un jeu vidéo), les premiers personnages dont la figure centrale d'Emilia, le dynamisme constant, et le ton général qui doit beaucoup à ce héros qui peut autant amuser par sa découverte de ce monde (notamment quand il s'amuse de certains clichés), que séduire pour son côté très obstiné, ou même agacer par certains aspects (ce qui est fait exprès et aura même une importance centrale dans l'arc 3). Il s'agit d'une entrée en matière prenante, qui augure alors du meilleur pour la suite, le tout au fil d'une intrigue alliant volontairement la simplicité et le rythme.

  

Le deuxième arc, lui, est une grande réussite, en laissant parler tout le potentiel de l'oeuvre imaginée par Tappei Nagatsuki par plusieurs aspects. Le concept de Mort réversible y est parfaitement exploité, notamment à travers la prise de conscience de Subaru que revenir dans le passé sera parfois très douloureux puisque des personnes chères avec qui il avait bâti des liens l'oublieront, en n'ayant jamais connu cette construction relationnelle. Les avancées y sont cohérentes. L'univers continue de s'enrichir doucement et avec clarté sans rien brusque, notamment avec l'installation de Subaru au manoir Roswaal, sa découverte du lieu, ses apprentissages du quotidien, de la langue, sans oublier tout ce qui tourne autour du trône royal que convoite Emilia, et l'évocation de la sorcière de l'envie. Tous les personnages trouvent un rôle et se développent bien, surtout les nouveaux dont font partie les très populaires jumelles Rem et Ram. Subaru continue d'évoluer dans ses objectifs et dans son appréhension de ce monde et de son unique capacité...

  

Mais Tappei Nagatsuki le dit lui-même, c'est avec le troisième arc que les choses sérieuses commencent, un arc occupant plus de la moitié de l'anime et connaissant un rythme d'une intensité permanente ainsi que de nombreux développements. En faisant face à de nombreuses choses comme le lancement de la sélection royale, l'apparition d'importants ennemis liés au Culte de la sorcière de l'envie, son opposition quelque part puérile au chevalier Julius, les sentiments de Rem ou une dispute cruciale avec Emilia, c'est avant tout à lui-même que Subaru devra se confronter, en prenant conscience de son égoïsme... avec peut-être, au bout du compte, son véritable départ dans ce nouveau monde où il doit trouver sa place. Tout en exploitant toujours aussi bien les boucles temporelles, le récit livre des moments d'action trépidants (notamment face à la baleine blanche), des instants dramatiques d'une intensité folle (comment oublier ce passage atroce et tragique entre Subaru, Rem et Bételgeuse dans la grotte ?), des passages dotés d'une grande émotion (notamment avec Rem, personnage qui brille beaucoup dans cet arc au point d'en avoir fait l'un des personnages féminins d'anime les plus aimés de ces dernières années)... et, bien sûr, un paquet d'installations et de développements de personnages très réussis. Il y a les sentiments et l'abnégation de Rem qui ont transpercé le coeur de nombre de fans bien sûr, mais aussi le très beau développement sur Emilia et tout ce qu'elle vit simplement à cause de son statut de demi-elfe (ce qui ne l'empêche aucunement de rester elle aussi forte et attentionnée envers les autres, ce qui en fait une héroïne très attachante), le désir de vengeance du charismatique Wilhelm concernant son dramatique passé amoureux, et l'installation de nombre de visages à la personnalité réussie comme la digne Crusch Karsten, le malicieux Ferris ou l'ambiguë Priscilla accompagnée de l'intrigant Al.

   

Mais on ne va pas s'étaler plus longtemps sur l'anime en lui-même. Mon collègue Takato en a déjà bien parlé dans sa propre chronique, et de mon côté je vous invite, pour approfondir les choses, à lire ou relire mes dossiers sur l'arc 1 et sur l'arc 2. Tout en sachant qu'un dossier sur l'arc 3 arrivera prochainement, puisque celui-ci sera bientôt fini en France en light novel et en manga. Ce qui nous intéresse essentiellement ici, c'est qu'à l'approche de la saison 2 (qui sera diffusée sur Crunchyroll cet été à partir de juillet, après avoir été reportée à cause de l'épidémie de COVID-19 puisqu'elle était initialement prévue à partir d'avril dernier), le studio White Fox a proposé une rediffusion de la saison 1 l'hiver dernier, mais sous une forme retravaillée: une version dite Re-edit, où les 26 épisodes initiaux de 25 minutes ont été remontés en 13 épisodes de 50 minutes, avec à la clé la promesse de séquences inédites. Diffusée en France en simulcast vostf sur Crunchyroll du 1er janvier au 1er avril 2020, cette nouvelle mouture vise sans doute essentiellement à faire découvrir la série à un public supplémentaire, ou alors à se mettre à jour voire à se replonger dans Re:Zero juste avant l'arrivée-événement de la saison 2 tant attendue. Mais forcément, une question se pose, et c'est cette question qui nous intéresse essentiellement ici: si l'on connaît déjà la saison 1, cette version Re-edit propose-t-elle réellement des enrichissements essentiels justifiant de la revoir avant l'arrivée de la saison ?

  

Cassons le suspense tout de suite: la réponse est non... ou presque. Resté plutôt flou dans sa communication concernant les fameux "enrichissements" de cette version Re-edit, le staff n'a jamais trop précisé ce à quoi il fallait s'attendre... et, du coup, on en a peut-être trop attendu. Car concrètement, les fameux enrichissements se limitent plutôt à des choses secondaires voire très minimes.
Les arcs 1 et 2 se cantonnent d'ailleurs à des détails: un moment de silence un peu plus prononcé dans l'épisode 1 quand notre chère demi-elfe se présente, un coucher de soleil qui dure quelques secondes de plus, des figurants en plus au second plan à certains moments... En somme, absolument rien d'essentiel, hormis de très légers détails cherchant à peaufiner une ambiance.
Pour que les connaisseurs commencent à ressentir de réelles différences, il faut finalement attendre l'arc 3. En premier lieu avec l'affrontement entre Subaru et Julius, où l'action bénéficie de certaines différences dans l'animation, la mise en scène, les travellings, les cadrages, les postures des personnages... Là non plus ce n'est pas encore très marquant, mais c'est bien à partir de là que les différences commenceront à se faire mieux ressentir. Il ne faudra malheureusement pas compter sur de vrais enrichissements, c'est-à-dire sur l'arrivée de certains moments assez importants dans le light novel (essentiellement certaines discussions avec Priscilla, Al, Anastasia ou Crusch par exemple) qui n'ont pas été entièrement retenus dans l'anime, mais bel et bien sur des "recalibrages" de mise en scène dans certains moments intenses, notamment tout l'affrontement contre la baleine blanche, et des instants forts en émotion comme le focus sur Wilhelm et son épouse ou le passage centré sur Subaru et Rem.
En somme, c'est petit à petit que les différences/améliorations (mais pas enrichissements) se font de mieux en mieux ressentir, avec que des petits détails anecdotiques dans les arcs 1 et 2, des choses de plus en plus marquées au fil de l'arc 3... La cerise sur le gâteau restant toutefois l'ultime épisode et toute sa dernière partie qui, elle bénéficie vraiment de nouvelles choses marquantes, que ce soit pour la relation entre Subaru et Emilia encore plus émouvante, ou, surtout, pour ses dernières minutes inédites en forme d'épilogue, et ses dernières dizaines de secondes installant avec un certain sadisme de nouveaux enjeux dramatiques en vue de la saison 2...

   

En somme, que penser de la version Re-edit de la saison 1 de Re:Zero ? Eh bien, même si le format des épisodes en 50 minutes colle bien au récit et est appréciable, il faut attendre vraiment les derniers épisodes pour remarquer des petites améliorations notables. Pour celles et ceux n'ayant toujours pas essayé Re:Zero, cette nouvelle mouture est idéale et conserve toutes les qualités de la version d'origine. Mais si vous avez déjà vu la saison 1 et n'avez pas forcément le temps de tout revoir, vous pouvez vous limiter aux 4 derniers épisodes où les petites améliorations sont les plus notables. Ou tout simplement vous contenter du dernier épisode qui est celui valant le plus le coup, ne serait-ce que pour ses émotions décuplées ou pour ses toutes dernières minutes inédites faisant bien monter la hype avant la saison 2. Si ce n'est pas encore fait, n'oubliez pas non plus de regarder les deux OAV, Memory Snow et surtout The Frozen Bond, tous deux arrivés sur Crunchyroll il y a quelques semaines, et sur lesquelles nous sommes déjà revenus (lire la 1e chronique de Memory Snow - la 2e chronique de Memory Snow - la chronique de The Frozen Bond).
   

L'avis du chroniqueur
Koiwai

Samedi, 20 Juin 2020
17 20

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