Ciné-Asie Chronique Ciné Asie - Furyo
David Bowie, le légendaire rockeur britannique, nous a quittés il y a peu. Sous ses airs d’extraterrestre immortel se cachait un artiste complet : un musicien multigenres tout d’abord, mais également un peintre et un acteur. On le retrouve donc au casting de Furyo, un film coproduit par le Royaume-Uni et le Japon.
La production offre peut-être son rôle le plus marquant à Bowie, mais on ne peut pas résumer l’aura de ce film à cette seule personne : Furyo est réalisé par Nagisa Oshima (L’empire des sens, coproduction franco-japonaise), et compte Tom Conti et le célèbre Takeshi Kitano au casting. Enfin, Ryûchi Sakamoto, musicien japonais très connu, obtient l’un des rôles majeurs du film tout en composant la bande originale, particulièrement acclamée à l’époque de sa sortie (Merry Christmas Mr. Lawrence est un morceau de musique de cinéma très connu et repris de nombreuses fois).
Le pitch : en Indonésie, pendant la Seconde Guerre mondiale, le capitaine Yonoi (Sakamoto), aidé du sadique sergent Hara (Kitano), tient d’une main de fer un camp de prisonniers occidentaux, parmi lesquelles un certain Anglais du nom de Lawrence (Conti), qui connaît le Japon, sa langue et sa culture. Un nouveau prisonnier va faire son apparition, Jack Celliers (Bowie). Ce dernier ayant beaucoup de charisme, il va subjuguer Yonoi et l’empêcher de tenir correctement le camp. Lawrence assiste à cette rencontre interpersonnelle et interculturelle, tout en servant d’interprète. L’histoire du film se base sur des récits autobiographiques, et évoque des relations à tendance homosexuelle dans un milieu pour le moins peu commun : un camp militaire, avec un choc culturel de surcroît.
Cette idée de scénario, si elle est intrigante et intéressante sur le papier, peine à fonctionner lorsqu’on assiste au résultat final. Quelques rares plans, notamment sur les regards de Bowie et Sakamoto, montrent un peu d’intensité. Conti est un excellent acteur, qui prête ses yeux au spectateur en tant que personnage médiateur. Kitano, quant à lui, change de comportement au fur et à mesure de l’intrigue, ce qui le rend particulièrement sympathique. Mais la réalisation générale du film connaît une raideur continuelle, qui empêche le spectateur de rentrer vraiment dedans. Le sujet est intéressant, les acteurs sont bons, mais les images manquent d’impact, et le rythme est mollasson.
Certaines scènes sont carrément ratées. Le flashback de la jeunesse du personnage de Bowie par exemple. Bowie avait plus de trente ans au moment du tournage. Lui faire jouer un lycéen est déjà peu probant. Mais quand en plus, on le met à côté de son petit frère, pour lequel l’acteur a réellement douze ans, on n’y croit pas une seule seconde. D’ailleurs, cette scène peut être interrogée sur son utilité dans l’intrigue, à l’image de plusieurs autres scènes. Du coup, on a l’impression que le film démarre sur un concept de scénario, mais que finalement, il reste à cet état jusqu’au bout.
Furyo est donc un film qui vaut le coup d’œil pour les plus grands fans de David Bowie, peut-être ceux de Takeshi Kitano (qui ne joue pas un bête second rôle) et, surtout, la musique de Sakamoto, sublime. Pour le reste, c’est un film un brin austère, qui a un peu vieilli d’ailleurs, et qui aura du mal à réellement captiver tous les spectateurs, malgré son sujet intéressant. Il aurait peut-être fallu seulement un peu plus de flamboyance dans la réalisation, plus de poids dans les images, le regard des personnages, pour en faire un bon film, voire un très bon film.
L’édition DVD de Bac Films est dépourvue de bonus, mais parfaite pour tous les autres aspects. Le menu est dynamique et agrémenté des musiques de Sakamoto. L’image est correcte. Privilégiez la version originale sous-titrée, car l’un des aspects importants du film réside dans la confrontation des cultures. Les personnages passent ainsi du Japonais à l’Anglais, se comprennent par moments et pas à d’autres à cause de ces écarts de langage, et tout cela fait partie du film. La VF court-circuite cet aspect de la réalisation.
La production offre peut-être son rôle le plus marquant à Bowie, mais on ne peut pas résumer l’aura de ce film à cette seule personne : Furyo est réalisé par Nagisa Oshima (L’empire des sens, coproduction franco-japonaise), et compte Tom Conti et le célèbre Takeshi Kitano au casting. Enfin, Ryûchi Sakamoto, musicien japonais très connu, obtient l’un des rôles majeurs du film tout en composant la bande originale, particulièrement acclamée à l’époque de sa sortie (Merry Christmas Mr. Lawrence est un morceau de musique de cinéma très connu et repris de nombreuses fois).
Le pitch : en Indonésie, pendant la Seconde Guerre mondiale, le capitaine Yonoi (Sakamoto), aidé du sadique sergent Hara (Kitano), tient d’une main de fer un camp de prisonniers occidentaux, parmi lesquelles un certain Anglais du nom de Lawrence (Conti), qui connaît le Japon, sa langue et sa culture. Un nouveau prisonnier va faire son apparition, Jack Celliers (Bowie). Ce dernier ayant beaucoup de charisme, il va subjuguer Yonoi et l’empêcher de tenir correctement le camp. Lawrence assiste à cette rencontre interpersonnelle et interculturelle, tout en servant d’interprète. L’histoire du film se base sur des récits autobiographiques, et évoque des relations à tendance homosexuelle dans un milieu pour le moins peu commun : un camp militaire, avec un choc culturel de surcroît.
Cette idée de scénario, si elle est intrigante et intéressante sur le papier, peine à fonctionner lorsqu’on assiste au résultat final. Quelques rares plans, notamment sur les regards de Bowie et Sakamoto, montrent un peu d’intensité. Conti est un excellent acteur, qui prête ses yeux au spectateur en tant que personnage médiateur. Kitano, quant à lui, change de comportement au fur et à mesure de l’intrigue, ce qui le rend particulièrement sympathique. Mais la réalisation générale du film connaît une raideur continuelle, qui empêche le spectateur de rentrer vraiment dedans. Le sujet est intéressant, les acteurs sont bons, mais les images manquent d’impact, et le rythme est mollasson.
Certaines scènes sont carrément ratées. Le flashback de la jeunesse du personnage de Bowie par exemple. Bowie avait plus de trente ans au moment du tournage. Lui faire jouer un lycéen est déjà peu probant. Mais quand en plus, on le met à côté de son petit frère, pour lequel l’acteur a réellement douze ans, on n’y croit pas une seule seconde. D’ailleurs, cette scène peut être interrogée sur son utilité dans l’intrigue, à l’image de plusieurs autres scènes. Du coup, on a l’impression que le film démarre sur un concept de scénario, mais que finalement, il reste à cet état jusqu’au bout.
Furyo est donc un film qui vaut le coup d’œil pour les plus grands fans de David Bowie, peut-être ceux de Takeshi Kitano (qui ne joue pas un bête second rôle) et, surtout, la musique de Sakamoto, sublime. Pour le reste, c’est un film un brin austère, qui a un peu vieilli d’ailleurs, et qui aura du mal à réellement captiver tous les spectateurs, malgré son sujet intéressant. Il aurait peut-être fallu seulement un peu plus de flamboyance dans la réalisation, plus de poids dans les images, le regard des personnages, pour en faire un bon film, voire un très bon film.
L’édition DVD de Bac Films est dépourvue de bonus, mais parfaite pour tous les autres aspects. Le menu est dynamique et agrémenté des musiques de Sakamoto. L’image est correcte. Privilégiez la version originale sous-titrée, car l’un des aspects importants du film réside dans la confrontation des cultures. Les personnages passent ainsi du Japonais à l’Anglais, se comprennent par moments et pas à d’autres à cause de ces écarts de langage, et tout cela fait partie du film. La VF court-circuite cet aspect de la réalisation.