Manga Interview d'Eiji Otsuka
En novembre dernier, le Toulouse Game Show et l'école Toulouse Manga avaient l'honneur d'accueillir un grand nom du manga : Eiji Otsuka, scénariste de nombreuses séries à succès comme MPD Psycho et Kurosagi, mais également critique, enseignant et grand théoricien du manga, qui était présent dans le cadre de son "École Mondiale du Manga", projet visant à créer un langage commun du manga, notamment en rapprochant manga et cinéma. Entre ses masterclass (sur lesquelles nous reviendrons plus tard), Mr Otsuka accepta de nous rencontrer pour une série de questions-réponses chaleureuses et pleines de bonne humeur, qui ont permis de revenir un peu plus sur sa vision du manga et sur certains détails de ses séries.
Manga-News : M. Otsuka, merci beaucoup d'avoir accepté cette entrevue, c'est un honneur de vous avoir en face de nous. Commençons d'abord par évoquer la raison de votre venue à Toulouse : une masterclass visant à enseigner un comparatif entre les codes du cinéma et la réalisation d'un manga. Un cours qui s'inscrit dans votre projet de l'Ecole Nationale du Manga, qui vise à établir un langage commun du manga. Pouvez-vous revenir un peu plus sur cet ambitieux projet ?
Eiji Otsuka : A la base, il y a pour moi une différence essentielle entre le cinéma et le manga, ce sont les notions de montage et de collage.
Dans un manga, on voit l'action plan par plan, de façon découpée par tranches de deux pages, or au cinéma cela va être monté de façon à donner une scène enchaînant successivement ces différents plans.
Au-delà de cette notion de montage cinématographique, j'établis donc une théorie selon laquelle ce qui est monté au cinéma est collé dans un manga. En manga, à chaque page tournée, on a deux nouvelles planches d'un coup, et il faut regarder chaque plan de ces deux planches l'un après l'autre et s'imaginer la scène, donc c'est plus du collage que du montage.
C'est à partir de ce constat que je travaille, en m'intéressant beaucoup au lay-out, à la beauté et à la construction des deux planches en elles-mêmes.
Également, la scène nous étant déjà présentée montée au cinéma, ce n'est pas au spectateur de gérer la notion de temps et la scène, qui sont directement inscrites dans le film. Alors que dans un manga, c'est au lecteur de participer activement à la construction du temps et de la scène. Le manga possède alors la faculté de pouvoir contrôler les mouvements du regard du lecteur, et se doit de l'accompagner de la meilleure des manières.
Vous êtes l'auteur d'une thèse au sujet très intrigant : From Mickey's format to Atom's proposition : the origin of postwar manga methodology in wartime years and its development. Pouvez-vous expliciter un peu l'objectif de cette étude ?
L'animation de Disney est arrivée au Japon en 1931, et à partir de cette époque le manga va se forger un style s'inspirant de la manière de faire de Disney, au niveau du character design, de la mise en scène... Cela se voit très bien dans les dessins arrondis d'Osamu Tezuka lors de ses premières années de carrière. Il y avait d'ailleurs beaucoup de plagiats de Mickey Mouse dans les mangas de cette époque.
Cette époque constitue une rupture dans l'histoire du manga. Généralement on a tendance à faire remonter l'origine du manga aux estampes de l'ukiyo-e au XIXè siècle, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu un changement radical dans l'art du manga à partir des années 1930 et de l'arrivée de Disney au Japon.
Aujourd'hui, dans le milieu de la recherche sur le manga, on a donc tendance à considérer qu'il n'y a pas de continuité entre les estampes et les mangas.
Dans votre vidéo de présentation sur le site du Toulouse Game Show, vous évoquez les mangas de type boy's love et moe en disant que ce n'est pas les genres de mangas qui vous intéressent. Ces deux genres s'étant beaucoup développés ces dernières années, quelle vision en avez-vous ?
A l'origine, le boy's love est un dérivé du style shôjo qui a commencé à poindre dans les années 1960. Avant cette époque, la notion de sexualité était absente.
Pour trouver les origines du genre shôjo, il faut remonter à l'époque Meiji, où il existait un type de roman pour le public féminin, des romans shôjo, où la notion de sexualité était moindre. Après l'ère Meiji, le Japon a adopté le système scolaire occidental, et il y a notamment eu l'apparition des internats pour filles. C'est à partir de cette époque qu'est apparu, dans ces internats séparant les deux sexes, un vague sentiment homosexuel entre filles, et c'est ce contexte qui a fait apparaître une première génération de mangakas féminines abordant ces sujets dans un style très féminin. On appelle cette génération le Groupe de l'An 24, que vous connaissez sûrement en France et où l'on retrouve des auteures fondatrices comme Moto Hagio. Elles ont pris conscience de l'absence de sexualité dans les mangas shôjo, et l'ont alors introduite de façon souvent ambiguë, comme dans l'oeuvre le Coeur de Thomas, que l'on considère comme pilier fondateur de ce qui sera plus tard le boy's love.
Quant au moe, c'est un style qui est né plus récemment, dérivant de la culture otaku.
Sans dénigrer ces deux genres, je signale qu'ils ne m'intéressent pas simplement parce qu'ils ne s'inscrivent pas dans la conception que j'ai du manga.
On vous connaît pour le scénario de plusieurs série parues en France, et quasiment autant de collaborations avec des dessinateurs différents : Sho-u Tajima sur Madara et MPD Psycho, Housui Yamazaki sur Kurosagi, Chizu Hashii sur Detective Ritual, Yû Kinutani sur Leviathan, et Mami Ito sur Japan. Comment avez-vous choisi chacun d'eux ? Le choix est-il toujours parti de cette envie de rapprocher manga et cinéma ?
Le cas de Sho-u Tajima est particulier, car il a été mon disciple. C'est moi qui lui ai appris comment dessiner et comment concevoir des mises en scène et découpages cinématographiques.
En ce qui concerne Housui Yamazaki et les autres dessinateurs avec lesquels j'ai collaboré, ils étaient déjà dessinateurs avant que je travaille avec eux, et je les ai effectivement choisis selon leur faculté à maîtriser les techniques cinématographiques. Cette capacité à retranscrire un visuel proche du cinéma fut à chaque fois le critère le plus important.
Au Japon, j'ai également fait un manga qui s'appelle Unlucky Young Men, dont le concept de création a été un peu particulier. Avant d'en faire le storyboard, j'ai photographié autour de moi tous les plans qui allaient être utiles.
Alors que tous vos mangas ont des dessins plutôt réalistes et assez crus, Detective Ritual a un style plus proche du cartoon. Est-ce que ce fut un choix volontaire ?
Ce qui compte le plus pour moi, ce n'est pas le style du dessin, mais c'est avant tout la faculté du dessinateur à maîtriser le style cinématographique.
Par contre, l'un des enjeux de Detectival Ritual était effectivement d'avoir des personnages qui aient un look à part, un look qui ait un sens par rapport à leur caractère un peu bizarre. Les dessins de Chizu Hashii collaient alors très bien.
Pour rester sur l'aspect assez cru des dessins de vos séries, on y trouve souvent des déformations physiques comme dans Leviathan ou Kurosagi, des cadavres très réalistes et précis comme dans MPD Psycho ou à nouveau Kurosagi... D'ailleurs, dans l'une de vos postfaces dans MPD Psycho, vous évoquiez rapidement la représentation du corps humain dans les mangas. Pouvez-vous exposer en quelques mots votre avis sur le sujet ?
Dans les cas de MPD Psycho et Kurosagi, je voulais faire des mangas ressemblant à des films d'horreur. La représentation des corps devait alors être telle qu'on peut la voir dans ce genre de films. Pour Kurosagi, les corps déformés qui bougent, c'est l'un des éléments de base de beaucoup de films d'horreur comme les films de zombies, et c'est par cette approche-là que j'ai voulu apporter le souci du détail à ces cadavres et corps mutilés. Cet aspect cru ne vient donc pas d'une volonté de choquer ou de faire du gore gratuit, mais plutôt d'une volonté de se rapprocher au maximum du cinéma.
Dans MPD Psycho, Kurosagi et Detective Ritual, on retrouve un personnage récurrent à des âges différents : Sasayama. Y a-t-il une volonté de créer une sorte de saga autour de ce personnage ?
Pour être franc avec vous, c'est un piège pour les critiques ! Je fais revenir exprès ce personnage, et ensuite je m'amuse à regarder les réactions des critiques de manga au Japon, qui réagissent à la présence récurrente de ce personnage en pensant justement qu'il s'inscrit dans une saga. Alors qu'en réalité, je n'ai pas du tout l'intention de faire une saga autour de lui (rires).
Une petite interrogation qui nous a toujours intrigués : sur vos plus longues séries MPD Psycho et Kurosagi, il y a un changement de la couleur des jaquettes au tome 11. Pourquoi ?
Ah, il y a ce changement tout simplement pour aider les lecteurs à se repérer plus vite entre les volumes de ces séries, puisqu'elles comportent beaucoup de tomes ! Ce choix devant se répéter à chaque dizaine de volumes, attendez-vous à voir les jaquettes de Kurosagi changer à nouveau de couleur quand on arrivera au tome 21 (rires).
Vous qui vous appliquez à faire le lien entre manga et cinéma, qu'avez-vous pensé de l'adaptation live de MPD Psycho réalisée par Takashi Miike ?
Peu de gens le savent, mais en réalité c'est moi qui ai tout dirigé sur ce live (rires). C'est moi qui l'ai produit en partie, qui ai choisi le casting, qui ai écrit le scénario, qui ai fait le director's cut... Finalement c'est mon oeuvre (rires).
Donc vous n'en pensez que du bien ! (rires)
On peut dire ça (rires). Et c'est pour ça aussi que beaucoup de personnes, sur ce live, ne reconnaissent pas le style habituel de Takashi Miike (rires). D'ailleurs, bien souvent, les filmographies que l'on trouve sur Takashi Miike préfèrent ne finalement pas placer MPD Psycho parmi ses réalisations.
Enfin, parlons un peu de la saga Madara, qui est le premier manga à avoir été une oeuvre media-mix : il y a eu des adaptations en anime, en romans, en jeux vidéo... Comment est né le Madara Project ?
Au départ du projet, il y a la percée du magazine Shônen Jump au milieu des années 1980, et la concurrence qu'elle a enclenchée. En effet, face au Shônen Jump, les autres éditeurs devaient chercher d'autres voies pour ne pas se faire larguer. Avec Kadokawa nous avons pensé à ce système d’œuvre propice à diverses adaptations, et c'est comme ça que j'ai été amené à travailler sur le premier manga media-mix qu'est Madara.
Remerciements à Eiji Otsuka et à son staff pour leurs réponses et leur gentillesse, à l'interprète, ainsi qu'au TGS et à l'école Toulouse Manga pour leur accueil chaleureux !
Manga-News : M. Otsuka, merci beaucoup d'avoir accepté cette entrevue, c'est un honneur de vous avoir en face de nous. Commençons d'abord par évoquer la raison de votre venue à Toulouse : une masterclass visant à enseigner un comparatif entre les codes du cinéma et la réalisation d'un manga. Un cours qui s'inscrit dans votre projet de l'Ecole Nationale du Manga, qui vise à établir un langage commun du manga. Pouvez-vous revenir un peu plus sur cet ambitieux projet ?
Eiji Otsuka : A la base, il y a pour moi une différence essentielle entre le cinéma et le manga, ce sont les notions de montage et de collage.
Dans un manga, on voit l'action plan par plan, de façon découpée par tranches de deux pages, or au cinéma cela va être monté de façon à donner une scène enchaînant successivement ces différents plans.
Au-delà de cette notion de montage cinématographique, j'établis donc une théorie selon laquelle ce qui est monté au cinéma est collé dans un manga. En manga, à chaque page tournée, on a deux nouvelles planches d'un coup, et il faut regarder chaque plan de ces deux planches l'un après l'autre et s'imaginer la scène, donc c'est plus du collage que du montage.
C'est à partir de ce constat que je travaille, en m'intéressant beaucoup au lay-out, à la beauté et à la construction des deux planches en elles-mêmes.
Également, la scène nous étant déjà présentée montée au cinéma, ce n'est pas au spectateur de gérer la notion de temps et la scène, qui sont directement inscrites dans le film. Alors que dans un manga, c'est au lecteur de participer activement à la construction du temps et de la scène. Le manga possède alors la faculté de pouvoir contrôler les mouvements du regard du lecteur, et se doit de l'accompagner de la meilleure des manières.
Vous êtes l'auteur d'une thèse au sujet très intrigant : From Mickey's format to Atom's proposition : the origin of postwar manga methodology in wartime years and its development. Pouvez-vous expliciter un peu l'objectif de cette étude ?
L'animation de Disney est arrivée au Japon en 1931, et à partir de cette époque le manga va se forger un style s'inspirant de la manière de faire de Disney, au niveau du character design, de la mise en scène... Cela se voit très bien dans les dessins arrondis d'Osamu Tezuka lors de ses premières années de carrière. Il y avait d'ailleurs beaucoup de plagiats de Mickey Mouse dans les mangas de cette époque.
Cette époque constitue une rupture dans l'histoire du manga. Généralement on a tendance à faire remonter l'origine du manga aux estampes de l'ukiyo-e au XIXè siècle, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu un changement radical dans l'art du manga à partir des années 1930 et de l'arrivée de Disney au Japon.
Aujourd'hui, dans le milieu de la recherche sur le manga, on a donc tendance à considérer qu'il n'y a pas de continuité entre les estampes et les mangas.
Dans votre vidéo de présentation sur le site du Toulouse Game Show, vous évoquez les mangas de type boy's love et moe en disant que ce n'est pas les genres de mangas qui vous intéressent. Ces deux genres s'étant beaucoup développés ces dernières années, quelle vision en avez-vous ?
A l'origine, le boy's love est un dérivé du style shôjo qui a commencé à poindre dans les années 1960. Avant cette époque, la notion de sexualité était absente.
Pour trouver les origines du genre shôjo, il faut remonter à l'époque Meiji, où il existait un type de roman pour le public féminin, des romans shôjo, où la notion de sexualité était moindre. Après l'ère Meiji, le Japon a adopté le système scolaire occidental, et il y a notamment eu l'apparition des internats pour filles. C'est à partir de cette époque qu'est apparu, dans ces internats séparant les deux sexes, un vague sentiment homosexuel entre filles, et c'est ce contexte qui a fait apparaître une première génération de mangakas féminines abordant ces sujets dans un style très féminin. On appelle cette génération le Groupe de l'An 24, que vous connaissez sûrement en France et où l'on retrouve des auteures fondatrices comme Moto Hagio. Elles ont pris conscience de l'absence de sexualité dans les mangas shôjo, et l'ont alors introduite de façon souvent ambiguë, comme dans l'oeuvre le Coeur de Thomas, que l'on considère comme pilier fondateur de ce qui sera plus tard le boy's love.
Quant au moe, c'est un style qui est né plus récemment, dérivant de la culture otaku.
Sans dénigrer ces deux genres, je signale qu'ils ne m'intéressent pas simplement parce qu'ils ne s'inscrivent pas dans la conception que j'ai du manga.
On vous connaît pour le scénario de plusieurs série parues en France, et quasiment autant de collaborations avec des dessinateurs différents : Sho-u Tajima sur Madara et MPD Psycho, Housui Yamazaki sur Kurosagi, Chizu Hashii sur Detective Ritual, Yû Kinutani sur Leviathan, et Mami Ito sur Japan. Comment avez-vous choisi chacun d'eux ? Le choix est-il toujours parti de cette envie de rapprocher manga et cinéma ?
Le cas de Sho-u Tajima est particulier, car il a été mon disciple. C'est moi qui lui ai appris comment dessiner et comment concevoir des mises en scène et découpages cinématographiques.
En ce qui concerne Housui Yamazaki et les autres dessinateurs avec lesquels j'ai collaboré, ils étaient déjà dessinateurs avant que je travaille avec eux, et je les ai effectivement choisis selon leur faculté à maîtriser les techniques cinématographiques. Cette capacité à retranscrire un visuel proche du cinéma fut à chaque fois le critère le plus important.
Au Japon, j'ai également fait un manga qui s'appelle Unlucky Young Men, dont le concept de création a été un peu particulier. Avant d'en faire le storyboard, j'ai photographié autour de moi tous les plans qui allaient être utiles.
Alors que tous vos mangas ont des dessins plutôt réalistes et assez crus, Detective Ritual a un style plus proche du cartoon. Est-ce que ce fut un choix volontaire ?
Ce qui compte le plus pour moi, ce n'est pas le style du dessin, mais c'est avant tout la faculté du dessinateur à maîtriser le style cinématographique.
Par contre, l'un des enjeux de Detectival Ritual était effectivement d'avoir des personnages qui aient un look à part, un look qui ait un sens par rapport à leur caractère un peu bizarre. Les dessins de Chizu Hashii collaient alors très bien.
Pour rester sur l'aspect assez cru des dessins de vos séries, on y trouve souvent des déformations physiques comme dans Leviathan ou Kurosagi, des cadavres très réalistes et précis comme dans MPD Psycho ou à nouveau Kurosagi... D'ailleurs, dans l'une de vos postfaces dans MPD Psycho, vous évoquiez rapidement la représentation du corps humain dans les mangas. Pouvez-vous exposer en quelques mots votre avis sur le sujet ?
Dans les cas de MPD Psycho et Kurosagi, je voulais faire des mangas ressemblant à des films d'horreur. La représentation des corps devait alors être telle qu'on peut la voir dans ce genre de films. Pour Kurosagi, les corps déformés qui bougent, c'est l'un des éléments de base de beaucoup de films d'horreur comme les films de zombies, et c'est par cette approche-là que j'ai voulu apporter le souci du détail à ces cadavres et corps mutilés. Cet aspect cru ne vient donc pas d'une volonté de choquer ou de faire du gore gratuit, mais plutôt d'une volonté de se rapprocher au maximum du cinéma.
Dans MPD Psycho, Kurosagi et Detective Ritual, on retrouve un personnage récurrent à des âges différents : Sasayama. Y a-t-il une volonté de créer une sorte de saga autour de ce personnage ?
Pour être franc avec vous, c'est un piège pour les critiques ! Je fais revenir exprès ce personnage, et ensuite je m'amuse à regarder les réactions des critiques de manga au Japon, qui réagissent à la présence récurrente de ce personnage en pensant justement qu'il s'inscrit dans une saga. Alors qu'en réalité, je n'ai pas du tout l'intention de faire une saga autour de lui (rires).
Une petite interrogation qui nous a toujours intrigués : sur vos plus longues séries MPD Psycho et Kurosagi, il y a un changement de la couleur des jaquettes au tome 11. Pourquoi ?
Ah, il y a ce changement tout simplement pour aider les lecteurs à se repérer plus vite entre les volumes de ces séries, puisqu'elles comportent beaucoup de tomes ! Ce choix devant se répéter à chaque dizaine de volumes, attendez-vous à voir les jaquettes de Kurosagi changer à nouveau de couleur quand on arrivera au tome 21 (rires).
Vous qui vous appliquez à faire le lien entre manga et cinéma, qu'avez-vous pensé de l'adaptation live de MPD Psycho réalisée par Takashi Miike ?
Peu de gens le savent, mais en réalité c'est moi qui ai tout dirigé sur ce live (rires). C'est moi qui l'ai produit en partie, qui ai choisi le casting, qui ai écrit le scénario, qui ai fait le director's cut... Finalement c'est mon oeuvre (rires).
Donc vous n'en pensez que du bien ! (rires)
On peut dire ça (rires). Et c'est pour ça aussi que beaucoup de personnes, sur ce live, ne reconnaissent pas le style habituel de Takashi Miike (rires). D'ailleurs, bien souvent, les filmographies que l'on trouve sur Takashi Miike préfèrent ne finalement pas placer MPD Psycho parmi ses réalisations.
Enfin, parlons un peu de la saga Madara, qui est le premier manga à avoir été une oeuvre media-mix : il y a eu des adaptations en anime, en romans, en jeux vidéo... Comment est né le Madara Project ?
Au départ du projet, il y a la percée du magazine Shônen Jump au milieu des années 1980, et la concurrence qu'elle a enclenchée. En effet, face au Shônen Jump, les autres éditeurs devaient chercher d'autres voies pour ne pas se faire larguer. Avec Kadokawa nous avons pensé à ce système d’œuvre propice à diverses adaptations, et c'est comme ça que j'ai été amené à travailler sur le premier manga media-mix qu'est Madara.
Remerciements à Eiji Otsuka et à son staff pour leurs réponses et leur gentillesse, à l'interprète, ainsi qu'au TGS et à l'école Toulouse Manga pour leur accueil chaleureux !
De akirachan [1573 Pts], le 16 Décembre 2014 à 15h19
Quelqu'un sait si on peut lire sa thèse quelque part ?
De nolhane [6885 Pts], le 18 Février 2014 à 17h27
Merci beaucoup pour cette super interview! :) et merci à Monsieur Otsuka
De Minkunette [6811 Pts], le 18 Février 2014 à 09h48
Sympa l'interview.
De Natth [2603 Pts], le 17 Février 2014 à 22h32
Une interview très intéressante. Il a beaucoup de choses à dire sur le manga, même quand il se sent moins concerné. J'ai aussi apprécié son intérêt pour le côté cinématographique d'un titre. Je n'ai pas tenté Detective Ritual à sa sortie (en fait j'en ai à peine entendu parler), mais je le trouve tentant. J'espère que l'on aura bientôt la suite de Kurosagi.
De kowazoe, le 17 Février 2014 à 22h02
Très sympa comme interview, merci :)
De kiba82 [1241 Pts], le 17 Février 2014 à 19h40
Quel Monsieur ce OTSUKA ! J'adore !!