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Dvd Interview de Masao Maruyama

Vendredi, 12 Octobre 2012 à 11h35 - Source :Japan Expo

Invité à Japan Expo 2012, le producteur Masao Maruyama, 71 ans cette année, marqua les esprits par sa simplicité. Ainsi, certains ont pu le voir faire la queue dans la file de dédicaces de Naoki Urasawa dont il est un grand fan, tandis que d'autres ont pu rester émus suite à ses mots sur Satoshi Kon et au t-shirt qu'il a offert à un fan lors de sa conférence publique du jeudi.
Le lendemain de sa conférence, nous avons eu la chance de le rencontrer. Du fait de son âge avancé (qui ne l'empêchait aucunement d'avoir un excellent sens de l'humour et de la répartie), la rencontre fut courte, mais fut néanmoins l'occasion de revenir plus en détails sur certains points abordés dans la conférence.
 
 
 
 
 
Monsieur Maruyama, bonjour et merci d'avoir accepté cette interview. D'où vous est venue l'envie de fonder le studio Madhouse en compagnie d'Osamu Dezaki, Yoshiaki Kawajiri et Rintaro, entre autres ?
Masao Maruyama: L'envie m'est venue tout à fait naturellement, comme ça (rires). C'est comme quand on demande quelqu'un en mariage : ce n'est pas une question de raison, mais plutôt de feeling, de relation, de passion, de volonté de poursuivre une aventure avec quelqu'un. C'était exactement ça quand j'ai fondé le studio Madhouse avec Osamu Dezaki et les autres. Nous avions tous travaillé au sein du studio Mushi Production, et quand celui-ci a fermé ses portes nous avions envie de poursuivre tous ensemble notre collaboration.


Puisque vous parlez de Mushi Production, pouvez-vous nous dire quelques mots sur l'époque où vous y travailliez ?
Mushi Production est le studio où j'ai fait mes premiers pas, et je me souviens encore de mon travail sur Astro Boy, qui reste mon premier gros travail. Et puis c'est en travaillant là-bas que j'ai rencontré les personnes qui allaient fonder le studio Madhouse avec moi plus tard. A force de travailler ensemble, les affinités se sont créées, et nous nous demandions ce que nous allions faire après Mushi Production.
 
 

 
Votre conférence nous a laissé comprendre que Satoshi Kon occupait une place particulière dans votre carrière et votre cœur. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur sa façon de travailler ?
Dans le travail, c'était quelqu'un de très sérieux, de méticuleux. Il ne laissait rien au hasard dans ses œuvres. Par contre, en dehors du travail, c'était un peu le contraire : il était plutôt bon vivant, n'était pas vraiment sérieux, et il était encore moins sérieux quand il buvait, ce qui lui arrivait souvent.


Il vous est donc déjà arrivé de sortir boire avec lui ?
Si personnellement je suis quelqu'un qui ne boit pas, j'ai pu constater que Satoshi Kon (photo ci-dessous), lui, était un gros buveur. C'est sans doute ce qui a causé sa perte.
 
 
 
 
Avec le studio Mappa, fondé l'année dernière, quelles sont vos ambitions, vos envies ?
Je veux faire ce que j'ai déjà fait avec le studio Madhouse à l'époque de sa création : quelque chose qui ne peut pas être fait ailleurs, quelque chose de propre à ce studio.


La première œuvre du studio Mappa est le déjà très populaire Kids on the Slope, où l'on retrouve à la réalisation Shinichiro Watanabe, réalisateur de Cowboy Bebop et Samurai Champloo, et artiste très apprécié en France. Comment s'est déroulée la collaboration avec Mr Watanabe ?

J'ai toujours eu envie de travailler étroitement avec Shinichiro Watanabe, car c'est quelqu'un qui a une patte très intéressante, personnelle, unique, et qui correspond donc à ce que je veux faire avec Mappa.  J'ai eu de la chance de pouvoir lui confier la première réalisation de mon nouveau studio.


 
 
Êtes-vous vous-même fan de ce que fait Mr Watanabe ?

J'ai beaucoup aimé Samurai Champloo, pour lequel j'ai produit l'opening. Et pour l'anecdote, ce n'est pas forcément quelque chose de très connu, mais la réalisation de l'opening a été faite par Mamoru Hosoda, et le design des personnages par Takeshi Koike. Mine de rien, c'était une collaboration assez incroyable.


Pouvez-vous dire quelques mots sur votre rôle de producteur ?
Le producteur, c'est celui qui fait un peu tout (rires). C'est celui qui doit régler tous les problèmes, veiller à ce que tout se passe bien, gérer le reste de l'équipe. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il fait de tout.


Et généralement, exercez-vous une forte influence sur le reste de l'équipe, ou laissez-vous plutôt les membres du staff assez libres ?
J'adapte selon le réalisateur ma façon de participer à une oeuvre. Il y a des réalisateurs que l'on peut laisser très libres dans leur travail, car ils savent bien gérer les choses et sont capables de régler les problèmes. A côté, d'autres réalisateurs doivent être plus encadrés, sinon leur travail ne convient pas. J'ai tendance à penser que la clé de la qualité d'une œuvre, c'est le producteur.


Merci beaucoup pour vos réponses.


Remerciements à Masao Maruyama, à la traductrice et à l'équipe de Japan Expo.

commentaires

FinalMangaka

De FinalMangaka [763 Pts], le 13 Octobre 2012 à 14h10

Vraiment super gentil, il était super souriant et tout quand j'ai eu ma dédicace !

Et merci à lui pour Sakamichi, gros coup de coeur de l'année ! :)

Koiwai

De Koiwai [12807 Pts], le 13 Octobre 2012 à 13h13

Dommage que la rencontre ait été si courte, mais il y avait vraiment une ambiance pendant celle-ci. Un grand bonhomme que ce Mr Maruyama.

shinob

De shinob [127 Pts], le 12 Octobre 2012 à 14h32

Un grand monsieur de l'animation, qui a gardé toute sa simplicité et sa bonne humeur. Très bonne interview !

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