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Jeux Video Test rétro - Lost Odyssey

Vendredi, 09 Mars 2012 à 09h15

Nous vous proposons de découvrir notre test rétro de Lost Odyssey, jeu de rôle sorti en 2008 sur Xbox 360.




Sorti en décembre 2007 au Japon, et deux mois après (seulement) en Europe, Lost Odyssey appartient à la grande famille des RPG japonais. Un genre annoncé en voie de disparition, ou tout du moins dont beaucoup espèrent qu'il saura évoluer, tant les critiques émises à l'encontre de ses plus gros ambassadeurs ces dernières années ont été vives. Lost Odyssey avait, lui, tout pour convaincre : Hironobu Sakaguchi (Final Fantasy) à la réalisation, Nobuo Uematsu (Final Fantasy encore) au son et Takehiko Inoue (Slam, Vagabond, Real) au chara-design. Le trio fait envie, pour tout fan de manga et de jeux vidéo, non ? Que oui, que oui... et pourtant, la sortie nippone n'a pas suffi à booster les ventes d'une Xbox 360 qui n'a jamais pu trouver un public au Japon. Comme quoi, même quand on propose un trio de talents nippons (sans compter les autres membres connus de l'équipe, sur lesquels on reviendra), cela ne suffit pas. Si l'accueil japonais a été froid, on peut en dire autant de l'accueil français, qui a suscité l'une des plus grosses polémiques, à juste titre, sur les notations qu'il m'ait été donné de voir. L'écart des notes et des critiques données par les différents sites spécialisés était saisissant... Vous voulez savoir vers quel bord nous penchons ? Voici des éléments de réponse...

Lost Odyssey relate les aventures de Kaïm Argonar, un mercenaire qui s'avère être immortel. Les 1000 années qu'il a passées dans le monde ont vu se succéder les conflits politiques, économiques, sociaux, militaires. Kaïm a vu disparaître ses amis, emportés par la mort pendant que lui restait. L'immortalité a forgé son caractère : froid, taciturne, solitaire, Kaïm ne saurait s'attacher à un être humain, sous peine de souffrir encore et encore puisqu'il sait qu'il le verra partir un jour.

Le début de Lost Odyssey est tonitruant, et on avait pas vu cela depuis longtemps. Après d'énigmatiques coups d'épées sur un champ de bataille, qui permettent de donner le ton en matière graphique en en mettant plein les yeux, on retrouve Kaïm quelques temps plus tard sortant d'un tramway aérien. Ambiance steampunk, l'ère est à la révolution industrielle basée sur l'utilisation de la magie. On prend le contrôle d'un personnage fatigué, éreinté, déboussolé. Kaïm est amnésique. Prendre le contrôle d'un personnage dans cet état de décomposition psychologique est le premier très bon point accordé à Lost Odyssey, puisqu'il nous renvoie dans un monde où il s'est passé des choses avant qu'on intervienne, où on ne connaît rien de ce personnage presque livide dont il va falloir tout apprendre. Depuis Final Fantasy VII ou VIII (énigmatique Cloud, taciturne Squall !), on attendait d'être placé ainsi dans cet état de curiosité en prenant le contrôle d'un personnage énigmatique et épuisé, donc passionnant. Le tempérament de ce personnage pose les bases du scénario : apprendre le passé. Que lui est-il arrivé ? L'équipe du studio Mistwalker, dont c'est le second jeu après Blue Dragon, a utilisé cet aspect jusqu'au bout. Lost Odyssey propose ainsi de découvrir le passé des personnages à travers d'habituelles cuts scenes, mais aussi grâce à un parti-pris osé qui n'a pas plu à tout le monde : la lecture des rêves. A des moments-clefs ou dans des lieux précis que vous devrez découvrir pour « collectionner » les rêves, chaque fois que vous ferez dormir Kaïm, on vous proposera de lire de longs textes décrivant le passé. Un système que j'ai trouvé, pour ma part, superbe. La narration y est pour beaucoup : récits de guerre, récits tranches-de-vie, récits personnels... Mais surtout, le travail de traduction est l'un des meilleurs que j'aie pu voir dans un jeu vidéo. Les rêves constituent de véritables nouvelles. Le langage est soutenu, le vocabulaire riche, les émotions intenses. Pour vivre pleinement l'expérience narrative de ce RPG, vous devez donc être bon lecteur. La totalité de ces récits sont l'oeuvre de l’écrivain Kiyoshi Shigematsu et ont d'ailleurs été regroupés dans un recueil au Japon, publié sous le nom « A dream of a 1000 years » (livre de poche inédit en France).

Lost Odyssey profite donc d'un scénario mature - dont on taira le contenu pour ne pas vous gâcher la surprise -, joue beaucoup sur le temps, les époques, les âges. Les scènes poignantes et le charisme des personnages proviennent essentiellement de là. Ainsi, Kaïm, Satie et Sarah étant immortels, ils feront la rencontre de personnages plus jeunes ou plus vieux qu'eux... ce qui amène les plus fortes émotions. Sans trop vous en dire, la disparition des êtres chers n'avait pas été aussi bien traitée depuis Final Fantasy VII (si vous voyez c'que j'veux dire...). Oui, à ce point. Sakaguchi a conçu l'une des plus belles oeuvres consacrée au thème de l'immortalité, des souffrances qu'elle induit, de la complexité des sentiments qui se créent face à elles. Et si l'ensemble découlera forcément sur un sauvetage du monde en bonne et due forme, comme dans tout RPG jap' qui se respecte, sachez que Mistwalker a su opérer les aménagements nécessaires pour amener tout ça de façon non seulement cohérente, mais passionnante. Pour une fois, l'objectif de sauver la planète est vraiment logique, évident. Ce qui montre encore une fois toute la richesse du scénario et de la narration. Quand ceux-ci sont excellents, tout passe naturellement (on n'a jamais été choqués de devoir sauver tout le monde dans les FF ancienne génération). Quand tout ça est moins bon, on rit ou on est exaspéré, ou un mélange des deux, au choix. Le jeu de Sakaguchi montre que le média jeu vidéo peut prétendre au rang d'art puisqu'il fait aussi bien qu'un roman et bien mieux qu'un film en étant plus complet. Lost Odyssey et l'immortalité, c'est vraiment beau, agréable à lire et à vivre. Tentez donc !

Si on ne peut pas trop vous en dire sur la suite du scénario sous peine de spoiler et de vous gâcher la découverte, il est cependant nécessaire de faire un petit tour des personnages rencontrés (sur ceux cités, seul Gongora n'est pas jouable) :
Kaïm Argonar : Agé de mille ans, il tente de retrouver son passé en errant de champ de bataille en champ de bataille en tant que mercenaire. Tourmenté, son amnésie cache de lourds secrets.
Satie (Seth) Balmore : Agée de mille ans, immortelle comme Kaïm, c'est une ancienne pirate redoutée et respectée, qui tente elle-aussi de retrouver ses souvenirs.
Jansen : Alcoolique et séducteur notoire, c'est un spécialiste de magie noire recruté par Gongora pour surveiller Kaïm et Satie.Gongora
Gongora : Faisant partie du Conseil du président Roxian, c'est un être immortel. Il est chargé de la construction du Grand Sceptre, monument visant à instaurer la suprématie magique sur les autres nations. Belliciste et secret, il semble surveiller de près Kaïm et Satie.
Sarah : Etre très proche de Kaïm. Spécialiste de la magie blanche. Être immortel, discrète, réservée.
Sed : Vieillard, pirate des mers et criminel recherché. On taira ses rapports avec Satie. Spécialiste des armes à feu.
Mack : Frère de Cooke, spécialiste de magie mentale. Lié à Kaïm et Sarah par un lien de parenté.
Cooke : Sœur de Mack, adepte de magie blanche. Liée à Kaïm et Sarah par un lien de parenté.
Ming : Reine de l'État océanique libre de Numara, spécialiste de magie noire. Perturbée, elle trouvera un réconfort chez Jansen.
Tolten : Héritier légitime mais privé de pouvoir, il se joindra à la rébellion.

Niveau personnages, on est donc plutôt gâtés, avec un panel varié et surtout, à la manière des anciens Final Fantasy, des personnages qui interagissent entre eux : ils ne se ressemblent pas, mais ils se parlent. Et pas pour se dire des banalités. Pour échanger des sentiments, des points de vue sur la situation. On avait pas vu ça depuis... oui, encore une fois, les anciens Final Fantasy et les autres grands RPG de la génération précédente comme Baten Kaitos.

Place au gameplay maintenant. Lost Odyssey a été beaucoup attaqué sur ce point. Sachez que vous ne pourrez l'apprécier que si une part de nostalgie vous guette : un bon vieux tour par tour, ça vous tente ? Quand on dit bon, c'est du bon. Et quand on dit vieux, c'est du vieux, car Lost Odyssey est peu novateur... mais efficace (n'est-ce pas là le principal, quand on sait que le tour par tour a quasiment disparu et où le jeu de Mistwalker est l'un des derniers reprenant ce système ?). Le gameplay a dû s'adapter à une incohérence, et pas la moindre : certains de vos personnages étant immortels, comment justifier qu'ils soient KO en combat ? La parade a été trouvée, même si elle reste un peu légère : la perte des PV conduit à une résurrection au tour suivant, avec un nombre minime de points de vie, pendant que les mortels nécessitent eux d'être ressuscités classiquement, à l'aide d'un objet. Les immortels ne peuvent pas mourir mais peuvent perdre... Certes, on a vu pire. Pour le reste, c''est classique mais réussi. On a droit à l'utilisation de 5 personnages (!!!), sur deux lignes de combat (les tanks devant, les mages derrière généralement). On a aussi droit, et c'est très appréciable pour établir une stratégie, à un indice sur l'écran définissant l'ordre de passage des personnages (comme dans Final Fantasy X). Cela évite les mauvaises surprises.
Par ailleurs, l'essentiel du système est basé sur un système d'anneaux, dont vous pouvez équiper vos personnages. Pour activer leurs effets, très différents selon le type d'anneau, il faut utiliser la commande « Attaquer » en combat. Un cercle apparaît autour de l'ennemi. En maintenant la gâchette droite, un second cercle plus large apparaît, venant se fondre progressivement dans le premier cercle. Lors de la synchronisation des deux, la gâchette devra être relâchée. Selon le timing réalisé, l'attaque enlèvera plus ou moins de PV à l'ennemi et l'effet de l'anneau sera optimisé ou quasi-inexistant. Enfin, en termes de magie, on a de tout mais il faudra composer avec la spécialité de chaque personnage et faire des choix.

Le chara-design de Takehiko Inoue est de très grande classe, et on pourra reconnaître des visages proches des personnages de Vagabond (Kaïm, Jansen et Mack notamment, ressemblant respectivement à Takezo, Matahachi et Jotaro...). S'agissant des femmes, on est agréablement surpris de découvrir la diversité dont a fait preuve Inoue. On est néanmoins déçu par le design de Gongora. Takamasa Ohsawa (chara-designer sur Shadow Hearts), a quant à lui conçu les costumes et les décors. Si ces derniers sont plutôt bons dans l'ensemble, les costumes sont carrément excentriques... à la manière d'un Shadow Hears en fait. Ohsawa n'a pas su mettre de côté ses inspirations précédentes pour créer quelque chose de plus adéquat. De plus, le mélange des genres au niveau des décors pourra en agacer quelques-uns. Si les décors industriels sont justifiés par la forte empreinte steampunk du scénario tourné vers une révolution industrialo-magique, on se retrouve aussi face à de classiques ports, forêts, chemins rappelant des paysages asiatiques... ou un manoir de sorcière, château tendance occidentale etc... Lost Odyssey peut parfois peiner à trouver son identité graphique. Heureusement, en contrepartie, le scénario sait s'imposer.

Point remarquable : Lost Odyssey propose une carte du monde en 3D, sur laquelle il est possible de se déplacer en vaisseau... preuve que cela est tout à fait possible techniquement sur cette génération de consoles, avec des graphismes décents qui plus est, contrairement à ce que certains studios japonais pouvaient affirmer il y a quelques années.

Tenant sur 4 DVD, Lost Odyssey propose toutes les langues. On choisira le doublage japonais, excellent, avec les textes en français, notamment pour profiter de la narration des rêves, comme dit précédemment superbement écrits et traduits.




Graphismes :
Les décors ne sont pas une vitrine de puissance de la Xbox 360, oscillant entre le joli et le moyen. Toutefois, Lost Odyssey se rattrape sur ses cinématiques, très belles, et sur les effets spéciaux magnifiques et les animations ultra-fluides lors des combats.

Bande-son :
Nobuo Uematsu livre un travail encore une fois parfait, servant à merveille la nostalgie et les contours résolument matures du scénario.

Durée de vie :
La quête principale est finalement assez courte (30h) mais la lecture de tous les rêves vous prendra facilement 5 heures de plus au minimum, et cela vaut le coup. Lost Odyssey sans les rêves ne frôlerait pas l'excellence, il serait tout simplement très bon. Les quêtes annexes sont nombreuses, la linéarité est présente mais le scénario est tellement passionnant que cela ne pose guère problème.

Jouabilité :
Kaïm est plutôt désagréable à déplacer (drôle d'animation !) et on ne s'y habitue pas. L'intégration du sprint y est sans doute pour quelque chose.

Scénario :
LE point fort de Lost Odyssey, faisant qu'il surpasse tous les RPG japonais sortis sur cette génération de consoles. Mature, adulte, complexe, riche, l'histoire ravira ceux qui attendaient un vrai successeur aux Final Fantasy sur Psone.

En résumé :
Au niveau des défauts, on reprochera à Lost Odyssey des temps de chargement excessivement longs, un gameplay certes délicieusement old school mais avares en surprises, une maniabilité plombée par une animation douteuse qui gâche un peu le réalisme et l'ambiance, et quelques maladresses et des bribes de niaiserie (qui restent cependant INFIMES par rapport au reste de la production JRPG ces dernières années) et de ringardise qui gâchent l'expérience. Pour les citer, en vrac : la fameuse chanson revigorante de Mack et Cooke, les costumes des personnages, le personnage de Sarah trop en retrait et pas assez travaillé, et le gros méchant au charisme d'huître, Gongora. Ces quelques défauts n'ont pas pour autant raison de ce grand JRPG, pour moi le seul sur cette génération (oui, j'ose), qui est revenu sur des choses devenues trop rares, et pourtant réclamées en masse par tous les fans dignes de ce nom de JRPG : un scénario mature qui a su s'émanciper des clichés à travers un soin inégalé dans l'écriture, des personnages intéressants qui « échangent » (et ne se parlent pas pour ne rien dire), une narration excellente (quelle belle histoire, quelle manière de la raconter !), le tout couplé à un gameplay plaisant.

Sakaguchi, Uematsu, Inoue : who else ?


L'avis du chroniqueur
RogueAerith

Vendredi, 09 Mars 2012
17 20

commentaires

Kuro

De Kuro [410 Pts], le 09 Mars 2012 à 21h54

Grosse déception ce jeu, j'en attendais beaucoup mais déja, le design des perso est très froid. Ils sont pas attachants, le jeu semblait pas mal parti au début, et puis finalement la difficulté est telle que ça m'interessait plus de faire du level up, tout ça pour ça. J'avais l'impression que rien n'étais fait pour faire plaisir au joeur en fait. C'était pas amusant. Rien en me donnait envie de savoir la suite de l'histoire, et Kaim est pas du tout charismatique. Les chargements sont lents. Le gameplay au tour par tour était éfficace et me convenait, je supporte pas le gameplay de FF13 et 13-2 par exemple. 

13/20  

onishiro

De onishiro [377 Pts], le 09 Mars 2012 à 21h54

Classique pour ma part je l'ai fait a l'époque j'en garde un excelent souvenir le disque 3 un grand moment de jeux vidéos

 

Un des meilleurs rpg et jeu que j'ai fait en 20 ans d'experience

goldtime9

De goldtime9 [1426 Pts], le 09 Mars 2012 à 19h03

Tou d'abord je ne comprends pas pourquoi ce jeu est classé "rétro" alors qu'il est sorti il n'y a pas longtemps . Ce jeu a été MA déception de l'année 2008 . Une déception a tout les points de vues alors que j'en attendait beaucoup . Les graphismes sont moyen limite "vide" . Pour moi ce jeu ne vaut pas 17 mais plutot 12 . Je sais la note peut paraitre sévère mais ma déception était grande quand j'y ai joué . L'histoire ne m'a pas emballé , dommage ...

Squalex

De Squalex [3831 Pts], le 09 Mars 2012 à 18h40

Contrairement à jojo et Theranlove ce jeu à été pour moi une magnifique expérience!

Si je dois dire mon coup de coeur RPG jap sur Bobox c'est indiscutablement Lost Odyssey.

Ce jeu m'a fait retrouver l'expérience des anciens FF, comme le dit si bien Rogue Aerith dans son très bon test ce jeu a un gameplay très old school, le retour de la carte du monde navigable avec différents vaisseaux au fur et à mesure du jeu rapelle avec nostalgie l'époque charnière FF.

 

Un jeu avec un gameplay hyper efficace, un scénario en béton armé (un des meilleurs que j'ai vu), une OST de folie (Uematsu a pondu là un véritable chef d'oeuvre) et un chara-design sublime.

J'aimerais tellement avoir une suite directe ou indirecte à ce jeu.

 

Merci Rogue Aerith pour ton test qui reflète bien mon ressenti.

 

Theranlove2

De Theranlove2 [4047 Pts], le 09 Mars 2012 à 17h02

Je n'avais pas aimé ce jeux personnelement... Comme la dit jojo81 la difficulté était mal dosé... Il a vite fini à la brocante de la ville ;D

jojo81

De jojo81 [7209 Pts], le 09 Mars 2012 à 09h32

Pour ma part trois gros défauts m'ont empêcher d'apprécier et de continuer le jeu:

1/ La difficulté mal dosée. La différence de niveau entre les monstres et les boss est une horreur. Même moi, qui passe des heures et des heures à faire monter de niveaux mes personnages dans les RPG, je me suis rapidement ennuyé. On se coltine des monstres faciles à vaincre, pour ensuite s'arracher les cheveux sur un boss.

2/ Le level design est vraiment pas top. Pour le coup on a de longs couloirs et le jeu est très linéaire.

3/ Comme tu l'as souligné, le déplacement de Kaïm est plutôt bizarre. Je n'ai pas pu m'y faire, et ça m'a plutôt gêné.

 

Du coup le jeu a été une déception pour moi et je n'ai pas eu le temps de me plonger dans l'histoire. En revanche j'ai beaucoup aimé le gameplay. Du tour par tour basique à l'ancienne. Si seulement d'autres pouvaient prendre exemple...

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