Rosario + Vampire - Actualité manga

Rosario + Vampire : Critiques

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 16 Octobre 2014

Tsukune Aono, un ex-collégien intègre le lycée Yokai, seul établissement à l’avoir accepté. Seulement, le lycée Yokai n’est pas un établissement comme les autres puisque ses étudiants ne sont que des monstres prenant forme humaine, apprenant la cohabitation entre les deux espèces. Mais ça… Tsukune ne l’apprend que le jour de sa rentrée ! Mais quelque chose va le pousser à poursuivre sa scolarité, ou plutôt quelqu’un : Moka Akashiya, une jeune vampire aussi belle que redoutable. Car lorsque l’on retire le rosaire que porte Moka autour du coup, la douce demoiselle laisse place à une autre personnalité à la force colossale !

Shonen phare du catalogue de l’éditeur Tonkam, Rosario+Vampire se présente d’abord comme une comédie sentimentale sur fond d’univers fantastique. Un héros un peu neuneu, une douce demoiselle dont il s’éprend, différentes lycéennes monstrueuses qui s’éprendront aussi de lui… C’est grosso modo la formule du manga dont l’originalité ne semble s’illustrer que par l’univers fantastique de la série, un monde où les monstres cohabitent secrètement avec les humains. Ainsi, la recette des premiers chapitres est très classique : Un vilain monstre apparaît, ce dernier veut soit attenter à la vie de Tsukune ou séduire l’une des demoiselles, et c’est Moka qui va lui régler son compte. Rien de bien passionnant donc, si bien qu’on est tentés de stopper notre lecture, d’autant plus que les personnages semblent stéréotypés au possible et le dessin vraiment maladroit au premier abord. Mais ne pas donner sa chance à ce titre serait une erreur, une grave erreur…

Petit à petit, un scénario plus large se dessine. Des adversaires plus charismatiques font leur apparition, de véritables arcs scénaristiques se dessinent et s’avèrent riches en rebondissements et en développements, les personnages gagnent en consistances et illustrent leurs talents de monstres, et Tsukune ne reste pas le bête humain qui ne sert à rien. Akihisa Ikeda, s’il conserve son ambiance harem autour de son héros, opte finalement pour la recette du shônen d’action, ce qui se ressent encore plus passé le cinquième opus de cette première saison. Les combats ne sont certes jamais bien longs mais présents en permanence, et magnifiés par le coup de crayon superbe du manga. Qui aurait pu prédire un tel talent graphique ?! L’auteur trouve ainsi, petit à petit, ses marques et ses repères, il s’essaie à des intrigues plus consistantes mais n’exploite pas encore suffisamment tout son potentiel. D’une manière générale, les évènements ne sont pas assez développés et les arcs se terminent trop brutalement, comme si Akihisa Ikeda avait peur d’en faire trop. Mais finalement, il n’en fait pas assez et si la lecture s’avère plaisir, le lecteur garde un arrière-goût amer en bouche.

Rosario+Vampire fait partie de ces séries à proposer de nombreux personnages qui se présentent petit à petit tout le long de la série. Certains apparaissent même très tard, aux alentours du sixième tome, mais deviennent des personnages très importants. Au départ, les clichés se succèdent : Nous avons le héros bien naze et inutile, la belle et svelte demoiselle aux cheveux roses cachant une seconde personnalité redoutable, la charmeuse aux gros seins et la petite fille surdouée qui ravira les amateurs de moe. Des personnalités surfaites au premier abord, mais que l’auteur essaie de rattraper en développant progressivement. Au fil du temps, une solide amitié se forge entre les personnages. La quête amoureuse pour le cœur de Tsukune les opposants devient même secondaire passé un certain cap de la série pour donner une belle impression finale : une troupe d’amis soudés affrontant les difficultés ensemble. La recette paraît classique mais ce que l’on retient, c’est que l’auteur a évité de justesse de tomber dans le ramassis de clichés et donne ainsi un intérêt humain à son histoire. En parallèle, nous avons affaire à certains adversaires aux psychologies simples et ratées mais aussi à des antagonistes brillant de charisme. L’un d’eux est particulièrement mal exploité et disparaît précipitamment, mais d’autres feront très certainement leur retour dans la seconde saison du récit.

La grande originalité de l’œuvre est bel et bien son univers, qui vient apporter du relief à l’intrigue comico-sentimentale de base. Pour créer ses monstres, l’auteur ne laisse pas seulement place à son imagination. Plus astucieux encore, il réinvente les créatures de différentes mythologies, se les approprie pour serveur son scénario, et les imprègnent de son dessin. En demeure un bestiaire extrêmement varié, parfois véritablement imposant, que le mangaka sait mettre en valeur. Des mythes populaires aux légendes traditionnelles orientales… toutes les cultures monstrueuses sont réunies dans Rosario+Vampire, donnant à la série une véritable âme.

Nous avons évoqué le style de dessin maladroit de l’auteur aux débuts de l’histoire, un style graphique qui ne cesse de progresser tout le long des tomes. Arrivé au volume 8, le lecteur ne peut s’empêcher d’admirer le trait d’un mangaka qui fait preuve d’un grand talent graphique. Ce dernier joue sur les effets d’ombres pour donner un relief à ses personnages. Il faut preuve d’un détail important lors des scènes d’action afin de rendre celles-ci impressionnantes visuellement. L’auteur est ainsi sur la bonne voie, cette évolution ne chutant pas dans la seconde saison.

Oui, ces dix tomes de Rosario+Vampire ne sont en réalité qu’une première saison, une période durant laquelle l’auteur a pris ses marques, a introduit différents personnages ainsi que quelques mécaniques de scénario. La raison de ce découpage en saison est simple : suite à la suppression du magazine de prépublication original de la série, celle-ci a été déplacée vers un autre mensuel de l’éditeur Shueisha. Cette première saison achevée, il reste entre 14 volumes à la série pour s’octroyer un point final mais ça, c’est une autre histoire…

Du côté de l’édition, Tonkam a fait un bon travail d’une manière générale. La traduction et l’adaptation semblent sans bavures, de même pour ces volumes à l’impression correcte, dont le format se marie très bien avec les autres shônen de l’éditeur. On notera que Tonkam s’est montré aux petits soins avec sa série puisque le volume 7 a bénéficié d’une version collector lors de son lancement. A cela s’ajoute la logique parution de la saison 2, mais aussi du guide book de la série qui est une mine d’informations. L’éditeur fait ainsi un excellent travail sur cette série !

Rosario+Vampire ne partait pas de la meilleure manière qui soit. Mais sa recette de harem classique aux personnages peu originaux est vite remplacée par différentes intrigues au scénario plus denses, dans lesquelles l’action prime et le développement des personnages aussi. Il reste quelques défauts comme le manque de développements de certains arcs, mais la série reste riche de qualités, notamment graphiques, le dessin de l’auteur étant sublimé tome après tome. Cette première saison des aventures de Tsukune n’est qu’une étape, une introduction au véritable périple de notre héros. Car c’est bien dans la saison 2 que toutes les qualités de l’histoire seront véritablement exploitées. Vous avez apprécié cette première partie de l’histoire. Il ne fait nuls doutes que la seconde saison vous ravira. Dans le cas contraire, une direction vers la saison 2 ne serait conseillée qu’aux adeptes de nekketsu pur.


Chroniqueur: Takato

Note de la rédaction
Note des lecteurs
16.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,13.00,14.00,12.00,15.00,15.00,14.00,14.00,16.00,14.00

Les critiques des volumes de la série