Amour a tout prix (l') : Critiques

Renai shijô shugi

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 07 Avril 2014

Seri est une jeune et belle adolescente dont le passé d’amatrice de karaté est bien loin à présent ! Elle aime à croire qu’il est possible pour elle de cacher son côté masculin qui la rend, par son expérience dans le sport de combat, plus forte que la majorité des garçons qu’elle croise. Seri espère ainsi enfin trouver un petit ami, et l’une des soirées à laquelle elle se rend parait être un bon début ... sauf quand elle tombe sur Tamaki Hayasaka, son ami d’enfance. Il est aussi le fils de son maitre de karaté, et connait tout le passé qu’elle tente d’oublier, d’autant qu’il était aussi son premier amour et que maintenant, il semble décidé à révéler ses anciens talents aux garçons présents ! Seri n’arrive donc encore pas à trouver chaussure à son pied, mais au final l’amour est peut être plus près que cela, voir même juste à côté d’elle, surtout qu’au moins Tamaki la connait déjà et qu’elle n’a rien à lui cacher. C’est même pour elle l’occasion de reprendre ce sport qu’elle aime tant, après avoir arrêté lorsque Tamaki ne lui avait plus adressé la parole suite à sa seule victoire contre lui ... qui n’est pas si glorieuse que cela. En revanche, un match se décide entre les anciens amis mais Tamaki le gagne et comme il avait posé la condition que Seri ferait ce qu’il voulait, la voilà devenue le jouet de son ami d’enfance, qu’elle aime encore ...

L’histoire idéale selon Kanan Minami, c’est une histoire d’amour qui se créé sur l’esclavagisation de l’héroïne par son compagnon. Ainsi, elle se trouve une raison d’accepter ce qu’il lui fait subir : elle n’a pas la choix. On déteste déjà une héroïne si faible malgré ses années de karaté, avec un caractère complètement stupide. Et la base de cette belle histoire ? Le viol. Huit tomes, environ huit violeurs et plus encore de scènes de viol. A chaque tome, un nouveau personnage prend ce rôle, et c’est quand même fou le nombre de mecs avec des envies de viols ou des profs à l’esprit tordu et dérangé dans l’univers de l’auteur. Donc Seri se fait violer, son petit ami déborde de manœuvres soit disant romantiques pour sortir sa copine de là et en plus justifier sa malchance et la rassurer sur ce point ... Et puis tout le monde tombe amoureux d’elle. Parce que tous les garçons approchant l’héroïne plus de dix minutes tombent irrémédiablement sous son charme. Quel charme ? Bonne question. C’est sans doute pour la morale de l’histoire, alors que la vraie vie, ça ne se passe pas tout à fait dans ces conditions là. Passons. Parce que le destin de Seri est de se faire violer / rabaisser / martyriser / ... par tous les garçons qui passent par là. Une sorte de panneau sur son visage qui proposerait d’elle-même tout cela ? On ne voit pas d’autre raison valable ...

Un traumatisme à éclaircir ? On y croit pas, au vu de la psychologie totalement pitoyable de Seri, héroïne clichée parmi les clichés. On y voit par exemple l’emblématique évidente du méchant tortionnaire qui, sous couvert d’une pseudo bonne raison, fait tout pour nuire à nos héros. On y trouve aussi l’ami lâche et soumis, un peu comme dans Rhapsody in heaven de la même auteur, où l’héroïne subit exactement le même genre de brimades si l’on remplace Kujo par Nao et Sora par Kaichi. En somme, un moyen efficace pour voir que l’auteur ne se renouvelle pas une seule seconde dans ses idées scénaristiques, ce qui amoindrit un peu l’impact de toute façon faible des personnages. On désespère du travail fourni par la mangaka, absolument incapable de rendre quelque chose de touchant au niveau des sentiments, très stéréotypés et gâchés par les valeurs répugnantes qu’elle met en avant sans aucune honte, allant jusqu’à faire de Kô un pauvre petit qui en fait était gentil. Ben voyons. Enfin, heureusement c’est TERMINE pour cette série qu’on ne peut que fortement déconseiller. A moins de ne lire que quelques pages par tomes et de les prendre au xième degré, et se payer un bon moment de rigolade tellement l’ensemble est pitoyable. Bien plus que toutes les autres séries de l’auteur par la suite, et pourtant elles ne volent pas bien haut non plus ...

Si l’âge de cette série a la qualité de ne pas faire dans les scènes trop détaillées sur un shojo qui pourrait choquer le jeune lectorat d’autant que la couverture ne nous prévient aucunement du contenu, elle en tire un inconvénient : le dessin. En effet, l’auteur n’avait pas encore eu le temps de se perfectionner et ainsi les graphismes sont assez décevants, grossiers et très simples dans le trait avec des arrières plans trop faibles, un dynamisme limité dans le déroulement des cases et enfin des expressions très récurrentes sans aucun contraste ni variation. Bref, l’esthétisme inexistant ne rattrape en rien les bourdes de la narration et cela nous fait une série décevante, qui n’avertit pas ses lecteurs du contenu et qui ridicule l’image de l’adolescente tout en la dégradant. Sur l’édition, notons d’abord que cette série est en arrêt de commercialisation étant donné que l’éditeur n’existe plus, puis signalons tout de même le bon travail exécuté ici, avec une adaptation des onomatopées et une traduction qui se lit de manière fluide et sans fautes majeures.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
16.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

9.00,10.00,8.50,8.00,9.00,8.00,7.50,6.00

Les critiques des volumes de la série