Critique de la série manga
Publiée le Mardi, 25 Août 2015
Cette série composée uniquement de deux tomes constitue finalement une très bonne lecture, et une bonne approche des relations entre les personnes. Le temps nous paraît étiré, et c'est au travers d'un peu moins de deux volumes que le lecteur apprend très vite à connaître différents personnages, qui ont tous leur particularités bien à eux.
12 mois est une histoire à deux temps, car bien qu'elle soit relativement courte, on remarque une différence de cadence entre les deux tomes. C'est ainsi que le premier est à la fois long, mais plein de rebondissements. Un amour né tout au début de l'histoire, des sentiments qui ne seront peut-être pas partagés, entre la sauvage petite Tosachi et le mystérieux tireur de l'été, Shû. Car même si la jeune fille découvre le sentiment amoureux pour la première fois, qu'elle l'exploite autant qu'elle peut au travers des sensations que peuvent lui procurer la nature, comme sentir la chaleur pesante de l'été avec ces gouttes de sueur qui ne finissent plus de perler, les fleurs qui éclosent telles des trésors, laissant s'échapper les derniers parfums estivaux, elle ne manque pas de vouloir arrêter le temps, en touchant ce Shû, qui est pour elle, la seule personne à pouvoir le faire. On verra ainsi une Tosachi tantôt farouche, tantôt enivrée par l'odeur de l'amour et de l'alcool, qui s'unissent en totale harmonie, et lui permettent de profiter totalement des sensations les plus insignifiantes ou ordinaires que son corps peut lui procurer.
C'est autour de cette jeune fille que l'on voit graviter ses amis, qui constituent ainsi des personnages bien distincts les uns des autres, ayant chacun leur personnalité bien à eux, et profitant eux aussi, à leur façon, des plaisirs de la vie.
Alors que dans le premier tome, les relations avancent lentement, dans le second, celles-ci sont accélérées, et le lecteur est alors pris dans une course infernale à l'amour. Des liens s'approfondissent, d'autres se perdent, certains resteront à jamais dans le coeur d'amoureux de toujours, mais une chose est sûre, c'est que les personnages féminins sont superbement bien incarnés, et Mari Okazaki nous fait comprendre que « seul l'amour peut métamorphoser une fille. » Ainsi, toutes ces jeunes filles en fleur se débattent, crient leur fureur, ou alors la montre sournoisement dans un silence bien mesuré. Mais au final, leurs sentiments sont bien là, et réussissent à se faire entendre.
Pour ce qui concerne l'histoire intitulée « Douze heures », elle m'a beaucoup touchée, et je la trouve aussi importante que « 12 mois ».
Une jeune femme qui, sous l'ivresse de la solitude, appelle des services d'hôtes... Ces deux personnages, qui incarnent les hôtes ont un très beau rôle, car il est assez rare de les voir ainsi, dévoilant leurs craintes, leurs ressentiments cachés. Ici, ils ne sont en aucun cas des personnes qui font ce métier pour le jeu, l'envie, ou alors l'argent et le goût du risque. Mais ce sont tout simplement des personnes blessées par le monde, blessées par leur entourage, qui ne supportent plus de vivre en communauté, avec des personnes qu'ils connaissent et avec qui des liens peuvent se créer. Il est très intéressant de voir les angoisses de chacun, et finalement, cette jeune Minami n'est peut-être pas la plus à plaindre.
C'est au travers de cette histoire à la fois simple, pleine de mélancolie et d'innocence, que Mari Okazaki nous montre le début de relations. Un début beau, doux, et qui mérite d'être poursuivi. Cette histoire suscite l'envie; un désir de rencontrer des personnes aussi simples et honnêtes que Shinji et Sumire. Pouvoir partager un moment unique avec des inconnus, qu'on ne reverra probablement pas, mais un moment qui restera inoubliable et totalement inédit dans une vie, qui aura sans doute comme aboutissement une renaissance haute en couleurs.
