World War Demons Vol.5 : Critiques

Les démons de l'univers débarquent par dizaines dans le monde des humains, et la menace ne se limite donc clairement plus aux affrontements dans le monde de l'autre côté du miroir ! Pendant que Saeki fait une déclaration surprenante à un Kotaro désemparé, Kuroe doit faire face à sa grossesse. Ôkura, de son côté, voit ses projets d'évasion bousculés par l'irruption d'un démon tellement puissant que même les humains normaux peuvent le voir, et qui risque fort de détruire la prison. Quant à Azuma et Adachi, en tentant de fuir les démons, ils tombent sur une autre créature, l'adjudant Geiger, au comportement plus étonnant, et capable de communiquer avec les humains. Quel sort celui-ci va-t-il réserver aux deux Alice ? Et, surtout, que va-t-il leur apprendre ?

Après des débuts qui semblaient partir sur des bases assez linéaires, Uru Okabe n'a cessé de bousculer les attentes pour offrir un récit imprévisible... et c'est sans doute encore plus vrai avec ce cinquième volume, où il y se passe beaucoup de choses !

En tête d'affiche, l'émergence de Geiger, un démon de l'univers particulier, qui va enclencher pas mal de choses pour retourner encore le récit. En vrac, on retient notamment quelques précisions sur le conflit entre les démons et les cheshire, on comprend que ces derniers n'ont pas encore tout dit, on s'interroge sur le but recherché par tous ceux-là, on découvre le visage qui semble commander Geiger... mais sans doute retiendra-t-on encore plus la révélation assez fracassante concernant l'identité réelle des êtres qui ont été nommés "démons de l'univers" par les cheshire ! Le mangaka a décidément un don pour amener ici son lot d'informations et de nouvelles donnes qui épaississent pourtant encore le mystère et rendent son récit toujours aussi inattendu et imprévisible, et il ne s'arrête pas en si bon chemin, en offrant une ultime information très intéressante sur Seki... Tout de suite, on comprend beaucoup mieux pourquoi celui-ci s'entête constamment à protéger Azuma !

Mais au-delà de tous ces éléments qui ne cessent de bousculer l'histoire, le mangaka continue également de peaufiner certains de ses personnages et de leurs évolutions. On retient volontiers la tournure que prend le lien entre Saeki et Kotaro, et l'évolution des vieux rêves d'enfance de ce dernier ainsi que du sentiment de culpabilité qu'il a vis-à-vis de la mort de l'amie de Saeki. Tout comme on reste intéressé par Ôkura et son lien aussi fort que taré avec Yamaguchi. Mais c'est surtout autre chose qui capte l'attention : le rapport de plusieurs personnages à la famille, pour laquelle ils semblent se battre... amis pas forcément dans la même optique. Entre un Adachi rongé par la mort de sa mère, une Azuma qui se bat précisément pour exterminer sa famille d'adoption, et surtout une Kuroe qui semble beaucoup évoluer vis-à-vis de ses parents et de l'enfant qu'elle prote dans son ventre, l'auteur amène volontiers à réfléchir un peu sur le sujet, non sans déranger.

Le résultat est un tome vraiment bon, riche et rendant la série toujours aussi imprévisible... et puis, quelle couverture !