Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 08 Décembre 2008
Enfermé dans la prison, RJ ne comprend pas ce qui lui arrive. Clyde de son côté semble décidé à aider ce Noir à une époque où cette simple idée est presque un blasphème.
Alors oui, une fois de plus on ne parle pas de musique au sens strict mais l'auteur insiste bien sur l'époque et le contexte dans lequel vivait RJ. Si l'esclavage est aboli, le racisme lui n'en est que plus violent, « un Noir vagabond est forcément coupable de quelque chose ». Dans sa cellule, il retrouve Ike. Si autant l'homme a existé, ce Ike là est-il réel ou est-ce une manifestation de l'esprit schizophrénique du musicien? Et là il parlera de l'esprit du Blues et de sa peur du lynchage. On peut ainsi comprendre pourquoi ses chansons ne parlent que de la mort, du diable et du jugement dernier.
C'est une tout autre aventure qui attend Clyde. Il va faire face aux secrets de l'inquiétant MacDonald, tyran d'une communauté du sud des États-unis. Le passage dans la demeure du vieil homme s'avère magistral tant sa lecture réussit à transmettre la peur et l'ambiance glauque au lecteur. On ne lache pas son tome avant la fin.
Akira Hiramoto maitrise son support comme personne. Entre des aplats noirs et blancs, il place habilement les touches de gris qui participent à rendre l'atmosphère du récit angoissante, presque étouffante. Même la « bande-annonce » du prochain tome, composée « d'instantanés » subtilement choisis, est un bijou de mise en page.
Avec ce troisième tome, Me and the Devil Blues s'impose définitivement comme une série indispensable qui transcende les genres. On ne parle plus ici de manga ni de bande-dessinée mais bien de 9ème art!