Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.6 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.6 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Octobre 2023

Au bout d'un affrontement intense, l'automate Flavio a pu être vaincu, et les enfants ainsi que leur enseignante ont pu être sauvés, mais cela s'est fait au prix de la vie de Marie et de Tania, deux des trois doyennes des shiroganes. Tandis que le cerveau de Narumi semble en ébullition tant il se pose de questions sur tout ce qui vient de se dérouler (l'occasion pour Guy de lui expliquer, entre autres, que l'aqua vitae suintant du corps des shiroganes quand ils combattent a la capacité de purifier l'agent pathogène du zonapha), Lucile, désormais seule en tant que plus ancienne shirogane, tâche de ne pas accuser le coup, car elle se doit désormais de révéler bien des vérités inquiétantes, sinistres voire horribles à Narumi et à Guy sur la façon dont elle est devenue shirogane et sur comment, 200 ans auparavant, son village de Krog a été détruit pour laisser place à un cimetière de ses habitants. Mais dans le même temps, l'information sur la naissance d'un nouveau shirogane en la personne de Narumi arrive jusqu'aux oreilles des membres du Cirque de Minuit, si bien que l'automate Arlecchino décide d'aller voir ça de lui-même, en prenant la direction de la France...

Si le tome précédent était déjà particulièrement riche en informations, c'est à nouveau le cas de toute la première moitie de ce sixième volume, puisque l'heure est venue pour Lucile de dévoiler son histoire personnelle, tout en racontant alors comment tout a commencé deux cents ans auparavant dans son petite village, sous l'impulsion d'un bien sinistre homme en noir adepte de l'alchimie. Une nouvelle fois, les révélations fusent: qui est Francine la cheffe des automates qui avait déjà été évoquée dans le précédent opus, comment Lucile est devenue une shirogane, qui est le Shirogane originel, la façon dont les shiroganes acquièrent systématiquement les compétences pour contrôler les marionnettes et perdent peu à peu leurs émotions et envies pour uniquement conserver le désir de détruire les automates car ils sont dominés par une autre conscience (donc quelque part, eux aussi ne sont-ils pas des marionnettes ?), l'impossibilité de mourir directement du zonapha (d'où des douleurs qui durent à n'en plus finir), ce qu'est une nouvelle donnée nommée "pierre flasque" (un équivalent de la fameuse pierre philosophale, toujours en alchimie, finalement) qui va prendre ensuite une importance capitale... sont autant de choses que l'on découvre avec une clarté exemplaire car Fujita rattache très bien les choses à tout ce qu'on savait déjà. Et c'est d'autant plus prenant que l'auteur ponctue ce nouveau flot de révélations denses de certaines autres choses: une ambiance particulièrement terrible et sombre au vu des véritables scènes infernales ayant eu lieu à Krog il y a 200 ans ou personne (et surtout pas les enfants) n'a été épargné, quelques répliques décalées de Guy pour quand même alléger l'atmosphère de temps à autre, la découverte de l'ancien quartier général des shiroganes, le fait que le visage de Francine en rappelle un autre à Narumi... sans oublier la dynamique apportée par l'irruption d'Arlecchino, celui-ci amenant un peu d'action bien sûr, mais aussi et surtout des informations supplémentaires sur pourquoi les automates tiennent tant à devenir humains (avec à la clé l'esquisse de thèmes autour des émotions proprement humaines, en tête le sourire sincère) et sur la prochaine étape de leurs objectifs.

Après un sympathique chapitre "entracte" nous permettant de retrouver brièvement le cirque Nakamichi où Masaru continue de s'intégrer et où Nori et Hiro font encore n'importe quoi pour s'attirer en vain les faveurs de Shirogane, c'est précisément cette prochaine étape qui va devenir l'enjeu de toute la deuxième moitié du tome, où la guerre est déclarée entre les deux camps pour retrouver en premier la dernière pierre flasque portée disparue depuis 18 ans. Bien vite, grâce à des recherches de Guy, nos héros partent pour le Grand-Duché de Lowenstein, pays fictif quelque part entre la France et la Suisse, à la rencontre d'une certaine Elly, jeune fille de 18 ans qui n'est autre que la princesse du pays. Trouveront-ils, auprès d'elle la fameuse pierre flasque ? On vous laisse évidemment le découvrir, pour plutôt nous intéresser à la sombre affaire de complot dont la jeune fille est la cible. Complot où, derrière l'odieux et jaloux marquis de Lowenstein, se cache surtout les manigances d'une automate nommée Ap-Tcher. Si le fond de l'intrigue autour du complot est très simple, c'est vraiment ce qu'il y a autour qui est intéressant: le vrai but d'Ap-Tcher bien sûr, mais aussi ce qu'on comprend du Grand-Duc en tant que souverain pas tout à fait idéal (le bonhomme préférant investir à fond dans les technologies plus que d'améliorer la santé de son peuple), et surtout ce que l'on découvre sur Elly, jeune fille vivant si mal le fait d'être prisonnière de son statut de princesse (elle ne peut aucunement choisir sa vie) qu'elle émet même l'envie de mourir... à moins que Narumi ne lui permette de vivre quelques bonheurs plus simples, à-même de lui faire réaliser la valeur de la vie ? C'est précisément en ce dernier point que le volume est également captivant, car on voit que malgré son statut de shirogane censé effacer ses émotions humaines (comme ça a été le cas pour Lucile et Guy, qui n'hésiteraient pas à sacrifier des vies pour détruire les automates), Narumi reste toujours lui-même, en montrant une réelle empathie pour les autres, ce qui en fait un héros toujours aussi attachant. reste à savoir si, sur la longueur, il pourra toujours rester lui-même, ou si lui aussi finira par voir ses émotions englobées par la "conscience collective" des shiroganes...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs