Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.11 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.11 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 06 Novembre 2023

L'heure du grand combat entre shiroganes et automates est enfin arrivée, après bien des décennies d'attente. Grâce au flair du chien-shirogane trouvé par nos héros en Chine, le Cirque de Minuit a effectivement enfin pu être précisément localisé, celui-ci se trouvant actuellement en plein coeur du désert du Sahara. Avoisinant les 30000 membres à travers le monde, les shiroganes et shiroganes-o sont quasiment tous là, prêts à en découdre, même s'il sont toujours moins nombreux que les automates. Guidés par la dénommée Fatima, une shirogane nomade du désert qui connaît bien les environs, ils sont prêt à exécuter leur plan pour détruire les automates, venir à bout des quatre pionniers Arlecchino, Colombine, Dottore et Pantalone, et enfin atteindre leur égérie Francine. Pour cela, un stratagème semble avoir été mis au point, demandant à retenir sur place le cirque jusqu'au lendemain à minuit. Et pour cela, Lucile et les autres ont l'idée d'exploiter l'attrait irrésistibles des automates pour le jeu, en leur proposant une sorte de tournoi. 20 shiroganes affronteront 20 automates sous le chapiteau, sous les yeux d'un public hystérique composé exclusivement d'automates, le tout par rounds de 5 combats individuels, et avec Dottore lui-même en guise de Monsieur Loyal. En plus de dix shiroganes-o choisis par Faceless, neux shiroganes participeront: Lucile, Narumi, Fatima, le chien, Rockenfield, Timbavati, Dahl, Ivanov, et Tor. Quant à la dernière place, elle revient à la seule humaine présente, Minxia, sur sa propre demande, celle-ci étant convaincue de pouvoir l'emporter. Après le cas macabre de la générale des shirogane-o Naya Steel qui donne immédiatement le ton, le spectacle sordide peut commencer...

S'il y a bien quelque chose que l'on n'imaginait pas forcément voir dans Karakuri Circus, c'est le concept classique du tournoi, qui plus est dans le cadre de cette très importante bataille au sommet entre shiroganes et automates. Mais évidemment, avec Kazuhiro Fujita le classicisme n'est jamais vraiment de mise, ne serait-ce que via l'imagination que l'auteur insuffle aux ennemis automates: même si certains ne font que de la figuration, ceux-ci jouissent d'une belle inventivité exploitant différents jeux du cirque voire autres jeux de parcs d'attractions, comme le diabolo, le hula hoop, le carrousel ou encore les acrobaties. Et au fil de ce tournoi, il va de soi qu'il va y avoir un bon petit lot d'imprévus, entre des règles qui varient un peu, les petits caprices de Colombine pour jauger Narumi... et, surtout, les plans qui risquent de ne se passer aucunement comme prévu pour nos héros, les automates n'étant pas dupes.

Ajoutons à ça le trait dense du mangaka, et on a alors droit à un tournoi qui parvient à sortir des carcans pour mieux nous préparer à la suite, tout en jouissant d'une réelle intensité. mais le talent de Fujita vient surtout dans tous les à côté qu'il propose, ceux-ci dynamisant de plus belle les affrontements et leurs enjeux. On pense à la découverte un peu plus prononcée du caractère des shiroganes voués à se battre et que l'on connaissait encore mal (Rockenfield, Timbavati et consorts), au côté inhumain et hautain des shiroganes-o qui horripilent Narumi dans leur façon de se sacrifier comme des pantins, au fait que contrairement à eux les shiroganes lambda peuvent avoir des émotions (à l'image ici de Fatima, de Rockenfield, ou même de Lucile elle-même quand elle repense à Angelina avec une bribe d'émotion dans son regard via une pupille apparaissant dans l'un de ses yeux blancs), à ce qui se passe du côté de George et Ashihana pour apporter sa marionnette à Lucile, à une petite discussion de Mingxia et de Fatima sur ce qu'elles pensent de Narumi (ce qui amène notamment quelques informations sur la première rencontre de la jeune martialiste chinoise avec notre héros)... et, surtout, à des retrouvailles de Lucile avec une vieille connaissance, entraînant de nouvelles informations qui auront sans aucun doute leur importance sur la tragédie de Krog, sur ses survivants, sur le cas de la petite Angelina sacrifiée par sa propre mère, sur le lien bien plus étroit qu'on aurait pu le croire entre Lucile et la vraie Francine, sur le cas d'Almendra qui a mis ses dons de divination au service des automates, et sur l'idée toujours présente que les shiroganes ne sont eux-mêmes que des marionnettes aux ordres de la mémoire de Bai Yin.

A l'heure où la première phase de cette vaste bataille arrive à son terme en amenant son lot de bouleversements inquiétants et imprévisibles où les shiroganes semblent très, très mal partis face aux automates, Karakuri Circus reste ici une lecture passionnante, à la fois intense et riche sous de nombreux aspects. Le maître Fujita continue de mener à merveille les choses, en nous promettant une suite plus tendue encore.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs