Gigantomachia - Actualité manga

Gigantomachia : Critiques

Giganto maxia

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Août 2015

Chronique 1 :
   
En 2013, entre deux tomes d'un Berserk qui n'en finit plus de subir une parution erratique, Kentarô Miura décida de se lancer dans une courte oeuvre de quelques chapitres revisitant la Gigantomachie, ce mythe grec où les Géants se révoltèrent contre les Dieux menés par Zeus... le tout à la sauce de l'auteur de Berserk ! 
 
Le mangaka a donc choisi de replacer le tout dans un univers futuriste apocalyptique, où Délos, un ancien esclave lutteur humain, et Promé, une mystérieuse fillette toujours debout sur ses épaules et ayant d'étranges pouvoirs, parcourent le monde jusqu'à tomber sur les Mu, un peuple d'hommes-scarabées. Ces derniers les prennent en grippe sous prétexte qu'ils viennent l'Empire des Hu, peuple humain qui les a toujours martyrisés et a fait naître en eux une profonde haine. Nos deux héros sont faits prisonniers, mais au bout d'un combat dantesque contre le redoutable guerrier mu Ogun, Délos finit par s'attirer le respect du peuple et par se battre à leurs côtés contre les créatures géantes de l'Empire.
 
Vous vous interrogez sur le rapport avec le mythe de la Gigantomachie ? Nous aussi. Il y a bien quelques noms grecs qui y renvoient, mais c'est à peu près tout, car en réalité il ne s'agit là que d'un gros prétexte pour que Kentarô Miura étale son habituel art graphique. Et sur ce dernier point, pour le coup c'est réellement dantesque ! Le premier combat opposant Délos à Ogun est un affrontement de force pure, où les techniques de lutte de notre héros s'opposent à un combattant à la peau aussi dure que celle d'un scarabée, pour un rendu où les muscles et les coups de poings brillent. La suite, elle enchaîne vite sur un autre affrontement, où notre héros, transformé en géant grâce aux pouvoirs de sa jeune partenaire, va pouvoir tout donner contre ses semblables en taille, dans un conflit réellement impressionnant tant le mangaka donne tout ce qu'il a visuellement. Dans ce monde apocalyptique aux paysages bluffants, on reste séduit par la variété et l'inventivité du bestiaire que le mangaka croque, ainsi que par l'impression de gigantisme de ces créature qui est parfaitement rendue.
 
C'est beau, très beau, dense, riche et impressionnant... mais c'est tout. L'histoire nous plonge vite fait dans cet univers sans rien expliquer au départ (on aura quelques bribes d'informations, vers la fin, sur ce qu'est devenu le monde, et basta) et peine à trouver son rapport à la Gigantomachie. Elle se contente d'étaler une vraie verve visuelle, tout en se ponctuant d'un humour un peu douteux, répétitif et lourdingue (pour réhydrater Délos, Promé peut faire sortir de l'eau de son corps par un endroit bien précis... Après son goût pour les jeux Idolmaster et l'arrivée de Shrerk dans Berserk, Miura confirme qu'il aime bien les jeunes filles...), et se conclut un peu en eau de boudin sur un dernier chapitre vaguement humoristique et plutôt ouvert.
 
Bref, n'attendez strictement rien du scénario de Gigantomachia, complètement creux, et prenez simplement ce petit bouquin comme un superbe artbook de 230 pages où Miura se fait clairement plaisir.
 



Chronique 2 :

Kentaro Miura se fait rare, et alors qu'on attend depuis ce qui semble être une éternité la suite de Berserk, l'auteur se permet une petite incartade avec un one shot où on retrouve tout son talent graphique ainsi que...son talent...de narrateur !
Pour rappel pour les mauvais élèves au fond de la classe, Kentaro Miura est un génial illustrateur, qui est à l'origine de Berserk, titre culte s'il en est, mais qui est aussi à l'origine de la débâcle de ce même titre...ce qui explique en parti la qualité de ce One Shot !

Délos, un colosse humain, accompagné de Promé, une jeune fille étrange semblant posséder de grands pouvoirs, parcours le désert sans but. Ils tombent sur la tribu des Mu, un peuple d'hommes scarabées, mais venant eux même du peuple Hu, ils ne sont pas les bienvenus parmi les Mu qui décident d’exécuter Délos au cours d'un combat face à leur plus grand guerrier...mais Délos est plein de ressources et de surprises !
Et tout ça n'est qu'un avant goût pour une bataille titanesque mettant en scène des géants « de l'empire » voulant exterminer les Mu…

Sur le papier ça n'a pas l'air trop mal, d'autant plus si on imagine ce que Miura peut faire d'un tel univers...mais en fait non !
Qu'est ce que la Gigantomachie ? C'est la guerre qui opposa les dieux de l'Olympe menés par Zeus face aux Géants envoyés par Gaia voulant venger ses enfants les Titans !
A partir de là on s'attend à des affrontements face à des géants et quelques références à la mythologie Grec, et à ce niveau, bien que faisant le minimum syndical, on est servi, ça ne va pas plus loin que justement quelques références et un pauvre affrontement mais le contrat est rempli.
Parce qu'il faut tout de même savoir, qu'en résumant grossièrement, ce tome se limite à deux affrontements (le premier contre le champion des Mu, puis ensuite face à un géant) qui occupent rien de moins que la totalité du tome, ce qui paraît bien peu au vu de l'épaisseur du volume. Et autour que trouve t-on ? Et bien pas grand-chose !
Sur la quatrième de couverture, le résumé se veut interrogatif, posant la question de l'incroyable secret que cachent les personnages, la question sur l'origine du monde...c'est attractif mais nous n'auront pas les réponses, ou plutôt ces dernières seront esquissées de sorte à donner un semblant de profondeur à cette immense abyme qu'est le scénario de Gigantomachia !

Le scénario est aussi creux que le dessin est beau...c'est déjà mieux que rien, mais personne, en achetant ce tome, n'espérait tomber sur un art book, on aurait souhaité lire une histoire intéressante et pas se contenter de baver d'admiration devant les planches de l'auteur.
Au final on n'apprendra pas grand-chose des personnages, si ce n'est que Délos est un ancien lutteur (et vu ses « techniques » de combat façon « descente de la cuisse », on pense plus à un catcheur qu'à un lutteur type lutte gréco-romaine)...Et c'est à peu prés tout. On ne saura rien sur Promé, ni comment leurs routes se sont croisés, on ne sait rien sur l'empire contre lequel luttent les peuples opprimés, on ne sait rien de ces derniers, on ne sait rien sur les géants, et encore moins comment Délos peut se transformer en l'un d'entre eux (qui n'est pas sans rappeler les géants de « L'attaque des Titans »...Miura surfant sur la vague du succès de ce titre)…il faut se contenter de prendre les choses comme elles viennent. Dans une certaine mesure pourquoi pas, mais au vu du résultat on ne peut s’empêcher de se dire que si l'auteur avait passé moins de temps sur des affrontements (beaux certes) ne servant pas à grand-chose, il aurait pu développer un peu plus son univers. Parce qu'ici l'univers on ne le découvre que par le biais des dessins de l'auteur, rien ne nous expliqué. Alors certes les univers post apocalyptique on connaît, on n'a pas forcément besoin de tout en savoir, mais un minimum de background aurait semblé approprié.

Voilà pour le vide sidérale du scénario, mais maintenant il faut évoquer la passion perverse de Miura pour les petites filles… On avait déjà commencé à entrevoir cette dernière dans les derniers tomes de Berserk, mais là l'auteur va peut être un peu trop loin ! Promé est constamment perchée sur les épaules de Délos, et cette dernière lui transmet son pouvoir en déversant son fluide sur le guerrier...Ce qui revient simplement à lui pisser dessus, je ne vois pas comment le dire autrement !
Clairement, on tombe dans le pathétique, et rien que cette « idée » vient pourrir l'ensemble de la lecture, tant cela vient décrédibiliser l'ensemble.

Une lecture plus que dispensable, même pour les fans de l'auteur qui pourraient être bien déçus (ceux qui n'auraient pas lus « Japan » et « Oh Roh »).
C'est creux, ça frôle le pathétique...ne reste que les magnifiques dessins de l'auteur et les ambiances qu'il arrive à retranscrire. Pour beaucoup cela pourrait suffire...mais non, ça ne l'est pas !
  

  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

8 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs