Carnets de l’apothicaire (les) - Enquêtes à la cour Vol.5 : Critiques

Chronique 2 :

Depuis son retour au palais au service de Jinshi, le quotidien de Mao Mao est rythmé par des mystères toujours plus nombreux et toujours plus nébuleux. A cela s'ajoute la venue d'un fonctionnaire haut placé qui semble grandement s'intéresser à la jeune apothicaire, personnage que cette dernière, pour sa part semble, vouloir éviter autant que possible...
Bien des mystères attendent encore la jeune fille!

Le volume précédent, aussi plaisant soit il, nous proposait plusieurs histoires qui paraissaient totalement indépendantes, avec comme seul lien notre binôme de personnages principaux...des histoires d'enquêtes, un peu de tranches de vie...c'était déjà bien suffisant pour satisfaire les lecteurs. Et si ce cinquième opus semble commencer de la même façon, sa conclusion nous ouvre les yeux sur quelque chose de bien plus grand, de bien plus important!

Ça commence plutôt tranquillement avec encore une enquête à priori isolée et indépendante de toutes les autres: un étrange héritage impliquant un artisan travaillant pour la cour et ses trois fils. Il ne faudra bien évidemment pas longtemps à Mao Mao pour résoudre le mystère.
Ensuite un chapitre encore plus léger avec Jinshi qui demande à la jeune apothicaire de le maquiller pour qu'il ne soit pas reconnaissable, tout ceci déboulant sur une rencontre secrète, rencontre qui va agrémenter le quiproquo entre les deux maladroits.

Mao Mao va retourner auprès de son père adoptif et retourner au palais vert de gris où elle retrouvera une femme malade, condamnée, dont on ne sait pas grand chose. Tout ceci en découvrant en parallèle le récit de Lacan sur une jeune femme dont il s'était épris étant plus jeune et pour laquelle il a fait baisser sa valeur de façon mystérieuse.
Une grande partie du volume va tourner autour de lui, pas forcément directement, mais son ombre va planer autour de tous ces mystères! Est il impliqué? Est il juste curieux comme l'est Mao Mao?

Il faut attendre le dernier quart du tome pour que les différentes pièces du puzzle finissent par se rassembler. Grâce à son brillant esprit de déduction, Mao Mao comprend que tous ces événements qui paraissent indépendants sont en fait liés et qu'une personne non identifiée est visé...et la frustration est totale puisque le volume va s’arrêter là, au moment où Mao Mao comprend tout! A ce stade, si on n'a pas lu l'autre série et qu'on n'a pas vu l'animé (excellent, je vous le conseille) on ne sait pas encore qui est visé...il faudra attendre le tome suivant!

Un volume léger et amusant dans sa première partie qui devient ensuite plus grave et plus sérieux, jouant avec les émotions du lecteur! Une belle réussite!

Chronique 1 :

Ayant été rachetée par Jinshi, Mao Mao est de retour au palais impérial, mais travaille cette fois à la cour extérieure. L'événement a tapé dans l'œil d'un certain Lacan, un haut fonctionnaire aux airs sournois qui semble s'intéresser de près à la jeune apothicaire. Il met alors Jinshi à l'épreuve en lui soumettant une affaire que sa protégée devra résoudre pour lui...

Dans le nouvel arc introduit avec le volume précédent, correspondant au tome 2 du roman d'origine, les affaires se succèdent pour Mao Mao, tant d'enquêtes qui semblent anodines et encore moins liées avec les autres. Ainsi, les premières pages de ce volet la mènent dans la demeure d'un défunt artisan, où les trois héritiers ne semblent pas s'accorder sur l'héritage. Un moment particulièrement léger, presque doux, et qui semble donc ne pas avoir d'importe particulière, ce qui n'empêche pas les prouesses de l'héroïne de nous fasciner à chaque fois.

Pourtant, cette première étape va avoir son importance, tout particulièrement dans la deuxième moitié du tome qui succède à un chapitre particulièrement amusant consistant à grimer Jinshi en homme du bas peuple, en tant qu'accompagnateur d'une Mao Mao toujours resplendissante quand elle est apprêtée et maquillée. Dès les premières pages du tome, l'entrée en scène du fameux Lacan plante les graines de l'intrigue majeure de l'arc qui ne cesse de se densifier et de pointer subtilement ses enjeux, jusqu'à établir une connexion avec les enquêtes du volet précédent. C'est là que l'habileté de l'adaptation de Minoji Kurata porte ses fruits : le mangaka conserve son rythme très vif, sans rien omettre des éléments majeurs de l'œuvre, de manière à entretenir une cadence et faire une sorte que chaque chapitre apporte une pierre évidente à l'édifice de ce deuxième arc. Alors, la montée en puissance de cette nouvelle partie de l'histoire est particulièrement évidente sous ce format manga, une intensité grimpante qui concerne aussi bien les leitmotive derrière les affaires récentes que divers personnages, dont Lacan, l'énigmatique Suilei, ainsi qu'une étrange femme malade du quartier des plaisirs. Sans trop en dire pour le moment (conformément à l'écriture de Natsu Hyûga dans l'œuvre originale), ces divers éléments apportent leur lot de développement, surtout en ce qui concerne les origines de Mao Mao...

Et c'est en partie pour cette qualité de narration qu'on ne saurait que trop conseiller l'adaptation manga de Minoji Kurata, ou au moins de lui laisser une chance. Car on sait que la version de Nekokurage fait l'unanimité grâce à son esthétique sublime, quasi enchanteresse, quand l'adaptation animée a elle aussi su nous transporter dans cette cour impériale grâce à sa réalisation de haute volée et sa direction artistique percutante. Certes, l'adaptation manga "Enquêtes à la cour" nous titille moins les mirettes, mais elle a ses propres qualités en tant que récit qui doit faire le tri dans une intrigue aux multiples données et aux personnages denses.