Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 15 Juin 2012
"Euh... dites-moi... savez-vous pourquoi l'anneau est si beau ?"
Les évènements de la fin du tome précédent avaient semé les graines de la révolution dans le chef des habitants du niveau inférieur et, si l'on a pu craindre durant quelques instants que cela vienne entacher le voyage sur Terre programmé de Mitsu, il n'en sera finalement rien puisque les deux intrigues fusionneront très rapidement entre elles. En effet, Nishimaru compte bien profiter de l'incendie et du blocus qui s'en est suivi pour changer les mentalités et dénoncer les traitements subis par ses congénères. Et, ce, peu importe le prix à payer, peu importe les moyens utilisés...
"Hm ? Pourquoi, en effet ?"
Nous voila donc arrivés au bout du chemin ! Après des débuts qui pouvaient laisser dubitatifs, La cité Saturne s'est peu à peu imposée comme une référence et ses personnages, intrigants, nous aurons touchés, énervés, émus, amusés. Et si certains, comme Kageyama, semblent d'ores et déjà avoir trouvé une forme de stabilité et de sérénité, d'autres ont encore des choses à accomplir avant d'être en paix et de continuer à avancer. C'est bien évidemment le cas de Mitsu qui va ici enfin avoir l'occasion de concrétiser son rêve chimérique de rejoindre son père sur la Terre. Mais avant d'arriver à la finalité de ce projet il faudra faire avec la situation de crise qui s'est emparée du niveau inférieur et, au travers de celle-ci, certains en viendront à constater leur limites, à retrouver leur détermination ou encore à emprunter aveuglement un chemin hasardeux. Bref, toutes les mentalités et tous les cas de figure sont ici brossés pour mettre en exergue le coeur même de la série à savoir les liens humains qui unissent les différents personnages et l'influence des uns sur les autres.
"Si l'anneau est si beau...c'est parce que des nettoyeurs frottent ses vitres."
Tout cela, Hisae Iwaoka s'attache à le faire avec une grande sensibilité et en conservant comme toujours cette atmosphère douce-amère si propre à la série. Ainsi, les scènes émotionnellement fortes seront nombreuses sans pour autant devenir trop encombrantes ni trop insistantes et laisseront au lecteur l'occasion de découvrir le destin réservé à chacun avec une saveur bien particulière. Et, justement, la conclusion que nous réserve l'auteur sera finalement sans grande surprise ou, en tout cas, s'inscrit parfaitement bien dans le ton de la série. Pourtant, Iwaoka avait un moment semé le doute en ajoutant une dimension radicalement différente de ce à quoi elle nous avait habitué à son récit. Avec brio qui plus est, délivrant au passage quelques planches franchement réussites dans un style bien plus oppressant. Continuer sur cette voie jusqu'à la fin aurait pu offrir un dénouement à la fois étonnant et frappant mais il n'en sera rien. Bien entendu, chacun se fera sa propre opinion de la pertinence de ce choix mais, une chose est néanmoins sûre: la fin qui nous est ici proposée remplit plus que largement son office et est en parfaite adéquation avec les thématiques humaines transmises à travers la série.
"Je suis... un nettoyeur de vitres ! "
Le voyage s'achève donc pour Mitsu et ses compagnons mais l'empreinte des nettoyeurs de vitres de la cité annulaire sera une marque qu'il sera bien difficile d'effacer de nos mémoires. En toute simplicité, Hisae Iwaoka nous aura offert des tranches de vie dans un univers atypique au message fort et universel. Une grande réussite qui trouve ici une conclusion à la hauteur de nos attentes et c'est avec impatience qu'on attendra une nouvelle série de l'auteur dans nos contrées !