Carnets de l’apothicaire (les) - Enquêtes à la cour Vol.2 : Critiques

Une réception en plein air met la cour en émois. En effet, voilà l'un des rares événements durant lesquels les quatre concubines de l'Empereur seront réunies, ce qui signifie que les tensions et rivalités entre elles seront sur les devants de scène. Pour cette occasion, Mao Mao doit être apprêtée. Mais, surtout, elle va devoir jouer les goûteuses, elle dont les talents et le palais peuvent distinguer le moindre poison dans un plat. Et si l'une des concubines était la cible d'une tentative de meurtre ?

Avec son deuxième tome de l'adaptation du roman de Natsu Hyûga, Minoji Kurata confirme sa volonté de créer une version totalement différente de celle de Neko Kurage. Non pas différente dans l'intrigue puisque celle-ci, issue du light novel d'origine, demeure inchangée, mais bien dans l'atmosphère, l'esthétique et le rythme, afin de proposer un manga qui a son propre cachet.

Et de nouveau, c'est par son ambiance un poil plus sombre que le deuxième tome de cette version se distingue. Tout dans le visuel cherche à mettre l'accent sur la noirceur liée aux différentes affaires qui secouent la cour (d'où le sous-titre choisi par les éditions Mana Books, "enquêtes à la cour"), quitte à mette de côté les merveilles visuelles que peuvent faire l'adaptation manga de Neko Kurage. La direction initiée dans le premier tome se poursuit, donc, de même que le rythme très vif de cette adaptation. Là aussi, le mangaka ne cherche pas à s'attarder sur les ambiances majestueuses des lieux, pour davantage se concentrer sur l'adaptation du scénario. Ainsi, au terme de ce deuxième tome, nous en sommes à l'équivalent du début du quatrième opus de Neko Kurage.

Il y a donc bon nombre d'éléments à découvrir dans cette suite, tant de pistes qui enrichissent les diverses facettes de l'univers, que ce soit les rivalités entre les concubines ou les origines de Mao Mao qui, par un habile stratagème, va pouvoir revenir un court moment chez elle. À côté, ses relations avec Jinshi évoluent, elles aussi, dans des moments d'humour comme dans des instants plus touchants, comme lorsque l'eunuque apprend la vérité sur la présence de la jeune apothicaire à la cour. Pour quelqu'un qui connaît déjà le récit, cette proposition se révèle particulièrement intéressante pour apprécier toutes les forces de l'œuvre originale de Natsu Hyûga, dans une adaptation assez bien calibrée par Minoji Kurata qui sait faire le tri dans les éléments et dans les informations, pour proposer une trame qui va à l'essentiel dans un manga qui lui est propre. Et maintenant que toute cette ligne semble bien établie à travers les deux premiers tomes, proposés en simultané chez nous, on reste curieux de voir ce que la suite de cette adaptation nous proposera, ce qui ne nous empêchera par de lire le manga de Neko Kurage ou le light novel, ni de visionner la très qualitative adaptation animée.
Des Carnets de l'Apothicaire, on ne se lasse pas. Nous attendrons donc la suite du volet "Enquête à la cour" avec hâte !