Bloody Delinquent Girl Chainsaw Vol.9 : Critiques

Pour affronter les sbires torturés de la folle Nero, mieux vaut garder la tête sur les épaules, mais ce n'est malheureusement plus le cas de la petite Mizushima, fidèle compagne de Senzaki. Bien malgré elle, Kimberley, manipulée, a abattu la jeune fille dans une immense gerbe de sang, et sa tête est partie se promener loin de son corps.  Le huitième volume s'achevait sur cette scène qui faisait son petit effet, et la réaction ne se fait pas attendre : face à la mort de sa protégée, Senzaki sent bouillir en elle un profond parfum de haine vengeresse, qui pourrait lui faire commettre le pire !

La série de Rei Mikamoto vient d'atteindre un certain climax, mais cela n'empêche par l'auteur de conserver son ton assez délicieux où l'humour s'immisce doucement : ainsi, la première réaction de Senzaki avec la tête de Mizushima a quelque chose d'aussi dramatique que grotesque. Mais c'est bien la suite qui éveille le plus l'intérêt, car une fois passé le désespoir de la perte de son amie, c'est la haine, la colère, la rage qui naît en Senzaki, désireuse de se venger d'une Kimberley pas totalement coupable puisqu'elle ne contrôle pas vraiment ses actes...

La situation est assez terrible pour nos héroïnes, puisque Mizushima a été abattue par celle qu'elles étaient venues sauver... Alors, leur lutte a-t-elle encore un sens ? Pendant ce temps, c'est Nero qui jubile en voyant la réussite de ses plans, où elle parvient à acculer ses ennemies dans une situation très cruelle... mais l'antagoniste de la série est encore loin d'avoir dévoilé toutes ses funestes surprises, et elle en réserve une de taille dans la suite du volume ! Peut-on vraiment quelque chose contre une fille aussi folle, si folle qu'elle a commis sur elle-même certaines choses vraiment pas rassurantes ?

Rei Mikamoto continue de tirer du très bon de sa palette de filles de caractère, qui ne se laissent jamais faire et se charcutent volontiers. Nero se surpasse, Senzaki n’est pas loin de péter un câble, Geeko et Lucyféroce continuent de foncer dans le tas à leur manière... et quand vient s'ajouter le retour de certains visages en guise d'alliées, cela annonce du très bon pour la suite. Pourtant, dans l'immédiat, le divertissement régressif de l'auteur tend parfois à lasser dans ce volume, car certaines scènes s'étirent un peu inutilement, surtout autour de Nero, tandis que d'autres événements évoluent de façon trop facile (on pense surtout à Senzaki, et au retour de certaines têtes). Le plaisir de lecture reste globalement bien là grâce à la patte hargneuse du mangaka et à ses héroïnes de choc, et on a facilement envie de lire la suite, mais on a connu Mikamoto plus inspiré.