Mauvaises filles

Jin-joo est une mauvaise fille. Elle fume, découche, nargue ses professeurs et cause du souci à ses parents. Son père, un petit patron, n’a que ses poings pour exprimer sa peur de la voir mal tourner. Alors il la passe à tabac, régulièrement. La Corée subit la crise économique de la fin des années 1990 et la violence demeure la forme la plus simple et naturelle du contact humain. Au collège, les professeurs cognent les élèves et les anciennes rossent les nouvelles. Dans l’indifférence générale, on meurt sous les coups d’un père ou d’un petit copain. L’adolescente trouve un peu de chaleur humaine auprès de Jung-ae, la fille d’un petit voyou, encore plus paumée qu’elle. Une fugue avortée les mène jusqu’au quartier des bars à hôtesses. Si la famille de Jin-joo la récupère, la rue avale Jung-ae, qui n’aura pas de seconde chance.

"Porté par un trait réaliste et atypique dans la bande dessinée asiatique, Mauvaises filles est un récit choc, qui fait se mêler diverses émotions, notamment l'effroi et la tristesse, mais surtout une empathie sans limite pour ses héroïnes. Les portraits décrits par Ancco, l'autrice, montrent une réalité dure, sans concession, et attire l'attention sur les problèmes sociaux de la Corée du Sud. Un très beau récit."

Primée à Angoulême pour cet ouvrage, Ancco est une artiste sud-coréenne à part. Alors que beaucoup d'auteurs et d'autrices de ce pays produisent des œuvres très proches des caractéristiques du manga, le dessin et le type de narration d'Ancco ne ressemblent à rien d'autre dans la bande...

Lire la Critique

En suivant les parcours initiatiques de deux adolescentes, Jin-joo et  Jung-ae, Ancco interroge, avec cet album dont l’univers noir rappelle par moments celui de Louis-Ferdinand Céline, la place de la violence dans la société coréenne post crise économique de la fin des années 90.