Dvd Chronique animation - High Score Girl - Saison 2
Après une première saison de 12 épisodes entre juillet et septembre 2018 puis trois ONA en mars 2019, la série animée High Score Girl (ou Hi Score Girl pour les adeptes du titre choisi pour le manga chez nous) est revenue d'octobre à décembre de la même année, avec une seconde saison. Celle-ci est ensuite parvenue chez nous en ce printemps 2020 sur Netflix. A travers ces 9 nouveaux épisodes, c'est tout simplement l'histoire de Haruo et Akira qui s'est achevée, l'adaptation allant jusqu'aux événements couverts par le dixième et dernier tome du manga de Rensuke Oshikiri.
Une dernière fournée d'épisodes qui, dès son annonce, laissait croire à un maintient de l'excellent niveau de la saison première et des ONA, tant le staff est resté intact jusqu'à la fin. Ainsi, le studio J.C.Staff est à la production tandis que Yoshiki Yamakawa chapeaute une nouvelle fois le projet, en confiant l'écriture du scénario à Tatsuhiko Urahata qui a la lourde charge de gérer l'adaptation scénaristique du manga, sans fausse note. Yôko Shimomura, compositrice assez légendaire dans le milieu du jeu-vidéo, est elle aussi de la partie, une présence indispensable pour une série animée sonnant comme un cri d'amour aux univers vidéoludiques et à la période charnière des années 90.
Round final
Malgré sa victoire sur Koharu, la rivalité entre Haruo et la fille éperdument amoureuse de lui a monté en intensité. Dans sa nouvelle troupe, l'adolescente a trouvé sa place et renforce ses compétences tandis que le jeune homme, à la recherche d'Akira, atterrit dans un gang de gameurs de Shibuya. Sans s'en rendre compte, il s'apprête à participer à une véritable guerre de bandes rivales, pour la conquête de la salle d'arcade de l'autre...
Un véritable détour dans la vie de Haruo qui lui ferait presque perdre de vue son objectif : Akira, la fille qu'il souhaite plus que tout dépasser, et dont il veut se rapprocher. Alors, peut-être est-ce le moment pour le garçon de prendre conscience de ses véritables sentiments, et de mettre un terme à ce triangle qui n'a que trop fait souffrir Koharu ?
Le glas de la rivalité
Chose surprenante, la dernière saison de High Score Girl peut donner l'impression de prendre un sérieux détour sur ses premiers épisodes. Avec cette affaire de gangs de salles d'arcade qui se livrent une guerre de territoires, et qui va opposer Haruo à Koharu de manière différente, difficile de savoir où le scénario veut véritablement en venir. Si la cocasserie de cette lutte des gangs a de quoi amuser, n'est-ce pas là une rallonge assez dispensable pour l'histoire de Haruo ?
Le verdict tombe assez rapidement : Non. Car l'écriture du manga de Rensuke Oshikiri est plus que nette, et on comprend le sens global de ces derniers épisodes au terme du visionnage. Ainsi, ces neuf ultimes épisodes apportent un point final à la série comme il se doit, en résolvant l'ensemble de ses enjeux. Ces axes de scénario qui s'orientent principalement autour de rivalités entre les trois personnages principaux, aussi toutes ces tensions humaines et sentimentales vont se résoudre via des confrontations sur bornes d'arcade, où le jeu-vidéo resplendit finalement moins que la détermination de chacun des protagonistes, dont les combats sonnent comme une matérialisation de leurs objectifs respectifs. Au-delà de la simple comédie romantique, il y a là une véritable figure de style du dépassement de soit, et de la manière dont chacun peut s'affranchir des barrières humaines sur sa route. Haruo, Akira et Koharu ne mettent pas un terme à leurs différents et leurs sentiments par les dialogues, mais bien souvent par le jeu.
Un final émotionnellement chargé
Malgré cette directive du scénario évoquée, la série se permet tout de même bien des échanges qui font mouche, à bien des reprises. Car la résolution totale de chaque relation se fait de vive voix, car il y a forcément un humain derrière le combattant de Street Fighter II. Et dans ce registre, ce sont des adolescents en bonne et due forme qui nous sont montrés, des jeunes gens assumant parfois mal leurs sentiments, ou qui ont du mal à s'exprimer.
C'est en tenant compte de ça que plusieurs passages clés vont s'avérer marquant et poignants, que ce soit dans les grandes déceptions dépeintes ou la joie bien méritée des aveux. A ce titre, tout la séquence finale a de quoi faire couler quelques larmichettes tant qu'en plus de sa puissance émotionnelle, elle est criante de sincérité, une atmosphère d'ailleurs parfaitement retranscrite par le script de la version française et la prestation d'Aurélien Ringelheim qui prouve plus que jamais qu'il sait se détacher de son éternelle image du dresseur de Pokémon. A côté de lui, Karl-Line Heller n'a rien à lui envier tant elle campe une Koharu Hidaka plus que touchante. L'intrigue de cette seconde saison est dramatique sans jamais oublier sa thématique forte, celle des jeux-vidéo et de l'arcade, et sa conclusion est touchante comme on s'y attendait.
Pourtant, il y aurait bien un bémol à relever sur cette fin : Son côté abrupte. Les enjeux sentimentaux ont beau être bouclés, l'absence totale d'épilogue a de quoi faire grincer des dents. Le spectateur n'a-t-il pas mérité de voir une projection de l'avenir, dans lequel chacun vivrait heureux, entouré de technologies vidéoludiques nouvelles ? L'approche aurait pu être intéressante, mais c'est sans compter que High Score Girl / Hi Score Girl n'est pas totalement achevé. En décembre dernier (au moment où ces lignes sont écrites) Rensuke Oshikiri a lancé un spin-off, ou plutôt une véritable suite se déroulant des années plus tard. Dans Hi Score Girl Dash, c'est le personnage de Koharu, maintenant adulte, que nous seront amenés à suivre. Dans la foulée, on espère forcément une adaptation animée qui s'ancrerait dans la continuité de la production de J.C.Staff, mais on peut parler en années avant qu'un tel éventuel projet se concrétise.
L'amour vidéoludique en prisme esthétique
Bien évidemment, l'une des qualités majeures de l'ensemble de la série se retrouve dans cette seconde et dernière saison : Le cri d'amour que représente l’œuvre aux jeux des années 90. Outre leur omniprésence à l'écran et le fait que cet art vienne toujours marquer les rapports entre les personnages, c'est sa représentation qui continue d'impacter la série. Les présences de Guile et de Zangief, deux des personnages de Street Fighter II, continuent d'avoir lieu sous forme de confidents imaginaires improbables, donnant de l'hilarité à la série à bien des moments.
Puis, sorte de récompense au spectateur dans son amour et à Haruo pour la passion dont il a fait preuve, le final use de la thématique dans une optique aussi bien esthétique que symbolique. Le goût sans limite du garçon pour l'art vidéoludique justifie un véritable rush scénaristiquement improbable, mais soulevant l'idée d'une passion qui peut être vectrice de l'épanouissement de chacun, une idée très personnelle de la part du mangaka d'origine qui, même maintenant, reste un passionné de jeux-vidéos. Et à côté de ça, il y a quelque chose de jouissif visuellement dans cet acte final, sublimant l’alchimie entre la réalisation en CGI et l'incorporation d'élément 2D empruntant à l'esthétique rétrogaming. Il en résulte un ensemble artistiquement pertinent, dont la volonté de caresser son audimat dans le sens du poil est bien la dernière des priorités.
Perfect Game ?
Sur sa durée, High Score Girl aura constitué un divertissement assez unique en son genre. Bien que le scénario soit, dans ses grandes lignes, une comédie romantique adolescente comme il en existe des centaines, la série s'est aussi bien démarquée par ses personnages particulièrement attachants que par par la présence forte de la thématique vidéoludique qui n'a jamais été là dans l'unique but du remplissage. Au contraire, le studio J.C.Staff et le réalisateur Yoshiki Yamakawa ont parfaitement compris l'intention du mangaka de l’œuvre originelle, et ont cherché à la sublimer par une CGI chatoyante se mêlant à l'esthétique vintage du jeu-vidéo, de manière maîtrisée et pour un résultat efficace.
La série aura constitué un excellent divertissement jusqu'au bout, et quitter Haruo, Akira, Koharu et tous leurs compagnons se révèle particulièrement difficile. Histoire de se consoler, on pourra entreprendre un visionnage marathon de l'ensemble, mais aussi se pencher sur le manga original de Rensuke Oshikiri qui paraît aux éditions Mana Books. Enfin, on espère revoir, au format manga comme via une potentielle adaptation animée, la suite centrée sur une Koharu adulte, avec l'intime espoir de pouvoir aussi retrouver le casting, des années plus tard.
Une dernière fournée d'épisodes qui, dès son annonce, laissait croire à un maintient de l'excellent niveau de la saison première et des ONA, tant le staff est resté intact jusqu'à la fin. Ainsi, le studio J.C.Staff est à la production tandis que Yoshiki Yamakawa chapeaute une nouvelle fois le projet, en confiant l'écriture du scénario à Tatsuhiko Urahata qui a la lourde charge de gérer l'adaptation scénaristique du manga, sans fausse note. Yôko Shimomura, compositrice assez légendaire dans le milieu du jeu-vidéo, est elle aussi de la partie, une présence indispensable pour une série animée sonnant comme un cri d'amour aux univers vidéoludiques et à la période charnière des années 90.
Round final
Malgré sa victoire sur Koharu, la rivalité entre Haruo et la fille éperdument amoureuse de lui a monté en intensité. Dans sa nouvelle troupe, l'adolescente a trouvé sa place et renforce ses compétences tandis que le jeune homme, à la recherche d'Akira, atterrit dans un gang de gameurs de Shibuya. Sans s'en rendre compte, il s'apprête à participer à une véritable guerre de bandes rivales, pour la conquête de la salle d'arcade de l'autre...
Un véritable détour dans la vie de Haruo qui lui ferait presque perdre de vue son objectif : Akira, la fille qu'il souhaite plus que tout dépasser, et dont il veut se rapprocher. Alors, peut-être est-ce le moment pour le garçon de prendre conscience de ses véritables sentiments, et de mettre un terme à ce triangle qui n'a que trop fait souffrir Koharu ?
Le glas de la rivalité
Chose surprenante, la dernière saison de High Score Girl peut donner l'impression de prendre un sérieux détour sur ses premiers épisodes. Avec cette affaire de gangs de salles d'arcade qui se livrent une guerre de territoires, et qui va opposer Haruo à Koharu de manière différente, difficile de savoir où le scénario veut véritablement en venir. Si la cocasserie de cette lutte des gangs a de quoi amuser, n'est-ce pas là une rallonge assez dispensable pour l'histoire de Haruo ?
Le verdict tombe assez rapidement : Non. Car l'écriture du manga de Rensuke Oshikiri est plus que nette, et on comprend le sens global de ces derniers épisodes au terme du visionnage. Ainsi, ces neuf ultimes épisodes apportent un point final à la série comme il se doit, en résolvant l'ensemble de ses enjeux. Ces axes de scénario qui s'orientent principalement autour de rivalités entre les trois personnages principaux, aussi toutes ces tensions humaines et sentimentales vont se résoudre via des confrontations sur bornes d'arcade, où le jeu-vidéo resplendit finalement moins que la détermination de chacun des protagonistes, dont les combats sonnent comme une matérialisation de leurs objectifs respectifs. Au-delà de la simple comédie romantique, il y a là une véritable figure de style du dépassement de soit, et de la manière dont chacun peut s'affranchir des barrières humaines sur sa route. Haruo, Akira et Koharu ne mettent pas un terme à leurs différents et leurs sentiments par les dialogues, mais bien souvent par le jeu.
Un final émotionnellement chargé
Malgré cette directive du scénario évoquée, la série se permet tout de même bien des échanges qui font mouche, à bien des reprises. Car la résolution totale de chaque relation se fait de vive voix, car il y a forcément un humain derrière le combattant de Street Fighter II. Et dans ce registre, ce sont des adolescents en bonne et due forme qui nous sont montrés, des jeunes gens assumant parfois mal leurs sentiments, ou qui ont du mal à s'exprimer.
C'est en tenant compte de ça que plusieurs passages clés vont s'avérer marquant et poignants, que ce soit dans les grandes déceptions dépeintes ou la joie bien méritée des aveux. A ce titre, tout la séquence finale a de quoi faire couler quelques larmichettes tant qu'en plus de sa puissance émotionnelle, elle est criante de sincérité, une atmosphère d'ailleurs parfaitement retranscrite par le script de la version française et la prestation d'Aurélien Ringelheim qui prouve plus que jamais qu'il sait se détacher de son éternelle image du dresseur de Pokémon. A côté de lui, Karl-Line Heller n'a rien à lui envier tant elle campe une Koharu Hidaka plus que touchante. L'intrigue de cette seconde saison est dramatique sans jamais oublier sa thématique forte, celle des jeux-vidéo et de l'arcade, et sa conclusion est touchante comme on s'y attendait.
Pourtant, il y aurait bien un bémol à relever sur cette fin : Son côté abrupte. Les enjeux sentimentaux ont beau être bouclés, l'absence totale d'épilogue a de quoi faire grincer des dents. Le spectateur n'a-t-il pas mérité de voir une projection de l'avenir, dans lequel chacun vivrait heureux, entouré de technologies vidéoludiques nouvelles ? L'approche aurait pu être intéressante, mais c'est sans compter que High Score Girl / Hi Score Girl n'est pas totalement achevé. En décembre dernier (au moment où ces lignes sont écrites) Rensuke Oshikiri a lancé un spin-off, ou plutôt une véritable suite se déroulant des années plus tard. Dans Hi Score Girl Dash, c'est le personnage de Koharu, maintenant adulte, que nous seront amenés à suivre. Dans la foulée, on espère forcément une adaptation animée qui s'ancrerait dans la continuité de la production de J.C.Staff, mais on peut parler en années avant qu'un tel éventuel projet se concrétise.
L'amour vidéoludique en prisme esthétique
Bien évidemment, l'une des qualités majeures de l'ensemble de la série se retrouve dans cette seconde et dernière saison : Le cri d'amour que représente l’œuvre aux jeux des années 90. Outre leur omniprésence à l'écran et le fait que cet art vienne toujours marquer les rapports entre les personnages, c'est sa représentation qui continue d'impacter la série. Les présences de Guile et de Zangief, deux des personnages de Street Fighter II, continuent d'avoir lieu sous forme de confidents imaginaires improbables, donnant de l'hilarité à la série à bien des moments.
Puis, sorte de récompense au spectateur dans son amour et à Haruo pour la passion dont il a fait preuve, le final use de la thématique dans une optique aussi bien esthétique que symbolique. Le goût sans limite du garçon pour l'art vidéoludique justifie un véritable rush scénaristiquement improbable, mais soulevant l'idée d'une passion qui peut être vectrice de l'épanouissement de chacun, une idée très personnelle de la part du mangaka d'origine qui, même maintenant, reste un passionné de jeux-vidéos. Et à côté de ça, il y a quelque chose de jouissif visuellement dans cet acte final, sublimant l’alchimie entre la réalisation en CGI et l'incorporation d'élément 2D empruntant à l'esthétique rétrogaming. Il en résulte un ensemble artistiquement pertinent, dont la volonté de caresser son audimat dans le sens du poil est bien la dernière des priorités.
Perfect Game ?
Sur sa durée, High Score Girl aura constitué un divertissement assez unique en son genre. Bien que le scénario soit, dans ses grandes lignes, une comédie romantique adolescente comme il en existe des centaines, la série s'est aussi bien démarquée par ses personnages particulièrement attachants que par par la présence forte de la thématique vidéoludique qui n'a jamais été là dans l'unique but du remplissage. Au contraire, le studio J.C.Staff et le réalisateur Yoshiki Yamakawa ont parfaitement compris l'intention du mangaka de l’œuvre originelle, et ont cherché à la sublimer par une CGI chatoyante se mêlant à l'esthétique vintage du jeu-vidéo, de manière maîtrisée et pour un résultat efficace.
La série aura constitué un excellent divertissement jusqu'au bout, et quitter Haruo, Akira, Koharu et tous leurs compagnons se révèle particulièrement difficile. Histoire de se consoler, on pourra entreprendre un visionnage marathon de l'ensemble, mais aussi se pencher sur le manga original de Rensuke Oshikiri qui paraît aux éditions Mana Books. Enfin, on espère revoir, au format manga comme via une potentielle adaptation animée, la suite centrée sur une Koharu adulte, avec l'intime espoir de pouvoir aussi retrouver le casting, des années plus tard.