Dvd Chronique animation - Lupin III: La Brume de Sang de Goemon Ishikawa
Après avoir proposé au Japon en juin 2014 le très efficace Tombeau de Daisuke Jigen, premier moyen-métrage de sa trilogie autour de la vaste saga Lupin III que l'on a récemment chroniqué, le talentueux Takeshi Koike est revenu quasiment trois ans plus tard, en février 2017, dans les salles nippones avec le 2e opus de cette trilogie, Chikemuri no Ishikawa Goemon. Une nouvelle fois proposé en France sur support physique par Black Box en juillet 2018 (donc un an pile après le premier film) sous le titre La Brume de Sang de Goemon Ishikawa, ce deuxième métrage, tout comme son prédécesseur, s'étale sur une cinquantaine de minutes et est divisé en deux parties.
Faisant directement suite au Tombeau de Daisuke Jigen au vu de certains indices laissés ça et là, ce deuxième film démarre sur une petite scène nous faisant découvrir un imposant homme blond au physique de bûcheron, en train de couper du bois à la hache, et accueillant bientôt avec une certaine tendresse une fillette faisant partie de ses proches. Pourtant, dès lors qu'il reçoit une certaine lettre, l'homme semble intérieurement changer du tout au tout: une mission attend Hawk, puisque c'est son nom.
Puis nous voici plongés sur un immense bateau transformé en casino illégal par les yakuzas du gang Tetsuryu-kai, dont le chef cache sa fortune sur le paquebot. Forcément, les gains amassés attirent les convoitises, à commencer par celles de notre cher Lupin et de son acolyte de toujours Jigen, mais aussi celles de Fujiko que le duo ne tarde pas à croiser. Cependant, le chef du Tetsuryu-kai, de son côté, a pris soin, en plus de ses sbires habituels, d'embaucher en garde du corps un jeune samouraï, Goemon Ishikawa XIII. Et si les autres sbires du gang ont d'abord des réticences face à ce bretteur beaucoup trop calme, Goemon ne tardera pas à leur prouver ses capacités en tranchant habilement les balles et les membres d'un clan rival venu se frotter au Tesuryu-kai. Le clan semble donc bien protégé... mais Goemon pourra-t-il seulement faire quelque chose quand la pire menace surviendra ?
En réalité un redoutable assassin missionné pour éliminer Lupin, Hawk est à bord du navire et commence à y semer la destruction, jusqu'à le faire couler en emportant avec lui la vie du chef du Tetsuryu-kai. Accusé par les autres membres du clan d'avoir laissé le boss se faire tuer, Goemon n'a que quelques jours, imposés par ces derniers, pour venger cette mort à battant Hawk. Mais le colosse blond semble surpuissant et impossible à tuer. Et derrière la question de venger le chef du clan, la lutte de Goemon contre cet homme risque vite de devenir une véritable affaire de vengeance personnelle...
Après Jigen dans le premier film, le personnage central de ce deuxième moyen-métrage est donc Goemon Ishikawa XIII, descendant lointain du célèbre et légendaire voleur du XVIe siècle Goemon Ishikawa, bretteur efficace ayant pour faculté de toujours tout trancher, et régulier compagnon d'aventure de Lupin et Jigen voire de Fujiko. Peut-être plus encore que l'acolyte de Lupin maniant le pistolet comme personne, Goemon est, finalement, rarement au centre des histoires de la saga Lupin III, hormis certains épisodes et de rares métrages où toutefois ce sont surtout ses sentiments et tourments face aux femmes qui sont mis en valeur. Alors le voir en personnage principal d'un récit sans sentiments, où seuls comptent son désir de mener à bien sa mission et son honneur de samouraï face à Hawk, ça suscite forcément l'intérêt.
Pourtant, côté histoire, on a quelque chose d'hyper classique, peut-être plus encore que dans Le Tombeau de Daisuke Jigen. A l'instar du premier métrage, l'essentiel du récit repose vraiment sur la confrontation entre deux hommes. Mais là où le film sur Jigen opposait deux tireurs d'exception, ici la technicité de Goemon se retrouve confrontée à la force brute de Hawk. Et autant le dire clairement, cet antagoniste remplit très bien son rôle dans cette optique. Dégageant un côté un peu tendre au tout début avec la jeune fille (il a ainsi un côté très nounours, d'emblée), semblant bon vivant en mangeant comme pas deux, capable également d'être raisonnable quand le danger est trop présent, volant sans se presser et sans mal les véhicules dont il a besoin sous les yeux de leurs propriétaires, Hawk dégage une véritable "force tranquille", s'emballe rarement de façon inutile, et c'est bien ce qui lui donne cette impression d'invulnérabilité, un peu à l'image du Requin dans certains films James Bond, et on est d'ailleurs en droit de se demander si le staff du film n'a pas voulu intentionnellement offrir un clin d'oeil à ce personnage de la saga James Bond en offrant à Hawk la dentition qu'il a ! En tout cas, sa façon de se battre avec deux haches, en comptant avant tout sur sa puissance physique et sur sa résistance, en font un adversaire vraiment particulier pour Goemon, lui qui est avant tout un samouraï qui, avec son sabre, mise sur la technique et l'efficacité. Il va donc de soi que pour pouvoir tenir tête à un tel ennemi, le bretteur va devoir redoubler de vigilance et, surtout, d'entraînement. Et le staff jouera ici efficacement sur certains éléments classiques du récit de samouraï: le besoin d'accomplir son but envers et contre tout et de garder son honneur, l'entraînement rigoureux jusqu'à frôler la mort, endormir certains sens pour en rendre d'autres plus redoutables...
Voilà pour les bons côtés de cette histoire qui joue franchement bien sur ces deux adversaires que sont Goemon et Hawk. Mais pour le reste... hé bien, en plus d'être très classique, il faut bien avouer que les autres aspects du scénario sont faibles. S'il était lui aussi classique, le film sur Jigen avait tout de même pour mérite de soigner les "à-côté", comme l'histoire de Jigen avec la diva Queen Malta ou la quête par Fujiko d'un carnet qui finissait par avoir son importance. Mais ici, il reste malheureusement certaines zones d'ombre un peu trop fortes. Alors qu'on pouvait attendre un peu plus des sbires yakuzas (surtout au vu de la réaction étranges des deux frères quand leur boss est sur le point de mourir... ça laissait supposer un trahison, par exemple), les mafieux, une fois le premier quart d'heure passé, se contente finalement de servir de chair à pâté dans l'entraînement de Goemon, sans autre forme de développement. Quant à Hawk, alors qu'il a droit à un certain background (son lien avec la petite fille au tout début, l'évocation de son passé de soldat/mercenaire, le secret derrière sa fausse mort, l'énigme de son commanditaire...), au bout du compte quasiment rien n'en est fait. Peut-être y aura-t-il des liens faits avec le film suivant ? Quoi qu'il en soit, entre ça et le manque d'utilité des yakuzas, on a un peu trop un goût de "tout ça pour ça ?". Enfin, Si Lupin, Jigen et Fujiko sont assez présents à l'écran, on constatera qu'ils n'ont pas ou peu d'impact réel sur le déroulement de l'histoire, néanmoins il est intéressant de voir les observation que ceux-ci font sur Goemon, et donc de voir un peu l'image qu'ils ont de se fier et fort samouraï. Tout compte fait, dans les figures phares de la saga Lupin III, si l'on excepte Goemon bien sûr, le personnage secondaire le plus en vue est peut-être bien ce cher Inspecteur Zenigata. Quasiment absent du premier film, il a ici un rôle déjà plus prégnant en poursuivant ses propres investigations sur Hawk, quitte à braver les ordres de ses supérieur. Sombre, déterminé voire légèrement brutal, il renoue, tout comme dans la série Une femme nommée Fujiko Mine, avec le Zenigata du manga d'origine, beaucoup moins comique que ce qu'il est dans les premières saisons animées.
Techniquement, le film est, une nouvelle fois de la part de Koike, un quasi sans-faute. Les seules choses que l'on pourra reprocher, ce sont quelques brèves scènes de 3D pas impeccables, notamment les explosions, mais fort heureusement Takeshi Koike est très loin d'être du genre à abuser de ce type d'effets. Pour le reste, c'est très bien animé, porté par des designs toujours aussi savoureux dans leurs élans d'élégance ou de violence, sublimé par une gestion des couleurs où rien ne jure... Et, quitte à adopter un rythme assez lent sur certaines scènes avant que tout n'éclate, le staff a cherché à bien souligner tout l'esprit du samouraï résidant en Goemon.
Un petit peu plus faible que son prédécesseur dans la gestion de son histoire et dans les attentes qu'on pouvait en avoir, ce deuxième film n'en reste pas moins un très bon divertissement, soigné dans la technique tout comme dans l'ambiance, et mettant comme il se doit Goemon à l'honneur. On attend désormais de pieds fermes le 3e film sorti au Japon en mai 2019, Le Mensonge de Fujiko Mine, en espérant que Black Box ne nous fera pas faux bond !
Concernant l'édition, soulignons que, contrairement au premier film où Black Box avait proposé des éditions Blu-ray et DVD séparées, cette fois-ci l'éditeur a fait le choix d'une seule édition en combo DVD/Blu-ray, une décision assez logique pour un métrage de ce type. Et s'il n'y a pas de bonus en vue, soulignons tout de même, une nouvelle fois, la présence d'une vf, qui plus est toujours aussi convaincante malgré quelques voix pas assez fortes. Concernant la qualité d'image et de son, il n'y a a priori rien à redire, c'est propre. En revanche, on pourra s'étonner de voir une mention "tous publics", alors que, comme son nom le laisse d'ailleurs suppose, le film propose quelques scènes très sanglantes.
Faisant directement suite au Tombeau de Daisuke Jigen au vu de certains indices laissés ça et là, ce deuxième film démarre sur une petite scène nous faisant découvrir un imposant homme blond au physique de bûcheron, en train de couper du bois à la hache, et accueillant bientôt avec une certaine tendresse une fillette faisant partie de ses proches. Pourtant, dès lors qu'il reçoit une certaine lettre, l'homme semble intérieurement changer du tout au tout: une mission attend Hawk, puisque c'est son nom.
Puis nous voici plongés sur un immense bateau transformé en casino illégal par les yakuzas du gang Tetsuryu-kai, dont le chef cache sa fortune sur le paquebot. Forcément, les gains amassés attirent les convoitises, à commencer par celles de notre cher Lupin et de son acolyte de toujours Jigen, mais aussi celles de Fujiko que le duo ne tarde pas à croiser. Cependant, le chef du Tetsuryu-kai, de son côté, a pris soin, en plus de ses sbires habituels, d'embaucher en garde du corps un jeune samouraï, Goemon Ishikawa XIII. Et si les autres sbires du gang ont d'abord des réticences face à ce bretteur beaucoup trop calme, Goemon ne tardera pas à leur prouver ses capacités en tranchant habilement les balles et les membres d'un clan rival venu se frotter au Tesuryu-kai. Le clan semble donc bien protégé... mais Goemon pourra-t-il seulement faire quelque chose quand la pire menace surviendra ?
En réalité un redoutable assassin missionné pour éliminer Lupin, Hawk est à bord du navire et commence à y semer la destruction, jusqu'à le faire couler en emportant avec lui la vie du chef du Tetsuryu-kai. Accusé par les autres membres du clan d'avoir laissé le boss se faire tuer, Goemon n'a que quelques jours, imposés par ces derniers, pour venger cette mort à battant Hawk. Mais le colosse blond semble surpuissant et impossible à tuer. Et derrière la question de venger le chef du clan, la lutte de Goemon contre cet homme risque vite de devenir une véritable affaire de vengeance personnelle...
Après Jigen dans le premier film, le personnage central de ce deuxième moyen-métrage est donc Goemon Ishikawa XIII, descendant lointain du célèbre et légendaire voleur du XVIe siècle Goemon Ishikawa, bretteur efficace ayant pour faculté de toujours tout trancher, et régulier compagnon d'aventure de Lupin et Jigen voire de Fujiko. Peut-être plus encore que l'acolyte de Lupin maniant le pistolet comme personne, Goemon est, finalement, rarement au centre des histoires de la saga Lupin III, hormis certains épisodes et de rares métrages où toutefois ce sont surtout ses sentiments et tourments face aux femmes qui sont mis en valeur. Alors le voir en personnage principal d'un récit sans sentiments, où seuls comptent son désir de mener à bien sa mission et son honneur de samouraï face à Hawk, ça suscite forcément l'intérêt.
Pourtant, côté histoire, on a quelque chose d'hyper classique, peut-être plus encore que dans Le Tombeau de Daisuke Jigen. A l'instar du premier métrage, l'essentiel du récit repose vraiment sur la confrontation entre deux hommes. Mais là où le film sur Jigen opposait deux tireurs d'exception, ici la technicité de Goemon se retrouve confrontée à la force brute de Hawk. Et autant le dire clairement, cet antagoniste remplit très bien son rôle dans cette optique. Dégageant un côté un peu tendre au tout début avec la jeune fille (il a ainsi un côté très nounours, d'emblée), semblant bon vivant en mangeant comme pas deux, capable également d'être raisonnable quand le danger est trop présent, volant sans se presser et sans mal les véhicules dont il a besoin sous les yeux de leurs propriétaires, Hawk dégage une véritable "force tranquille", s'emballe rarement de façon inutile, et c'est bien ce qui lui donne cette impression d'invulnérabilité, un peu à l'image du Requin dans certains films James Bond, et on est d'ailleurs en droit de se demander si le staff du film n'a pas voulu intentionnellement offrir un clin d'oeil à ce personnage de la saga James Bond en offrant à Hawk la dentition qu'il a ! En tout cas, sa façon de se battre avec deux haches, en comptant avant tout sur sa puissance physique et sur sa résistance, en font un adversaire vraiment particulier pour Goemon, lui qui est avant tout un samouraï qui, avec son sabre, mise sur la technique et l'efficacité. Il va donc de soi que pour pouvoir tenir tête à un tel ennemi, le bretteur va devoir redoubler de vigilance et, surtout, d'entraînement. Et le staff jouera ici efficacement sur certains éléments classiques du récit de samouraï: le besoin d'accomplir son but envers et contre tout et de garder son honneur, l'entraînement rigoureux jusqu'à frôler la mort, endormir certains sens pour en rendre d'autres plus redoutables...
Voilà pour les bons côtés de cette histoire qui joue franchement bien sur ces deux adversaires que sont Goemon et Hawk. Mais pour le reste... hé bien, en plus d'être très classique, il faut bien avouer que les autres aspects du scénario sont faibles. S'il était lui aussi classique, le film sur Jigen avait tout de même pour mérite de soigner les "à-côté", comme l'histoire de Jigen avec la diva Queen Malta ou la quête par Fujiko d'un carnet qui finissait par avoir son importance. Mais ici, il reste malheureusement certaines zones d'ombre un peu trop fortes. Alors qu'on pouvait attendre un peu plus des sbires yakuzas (surtout au vu de la réaction étranges des deux frères quand leur boss est sur le point de mourir... ça laissait supposer un trahison, par exemple), les mafieux, une fois le premier quart d'heure passé, se contente finalement de servir de chair à pâté dans l'entraînement de Goemon, sans autre forme de développement. Quant à Hawk, alors qu'il a droit à un certain background (son lien avec la petite fille au tout début, l'évocation de son passé de soldat/mercenaire, le secret derrière sa fausse mort, l'énigme de son commanditaire...), au bout du compte quasiment rien n'en est fait. Peut-être y aura-t-il des liens faits avec le film suivant ? Quoi qu'il en soit, entre ça et le manque d'utilité des yakuzas, on a un peu trop un goût de "tout ça pour ça ?". Enfin, Si Lupin, Jigen et Fujiko sont assez présents à l'écran, on constatera qu'ils n'ont pas ou peu d'impact réel sur le déroulement de l'histoire, néanmoins il est intéressant de voir les observation que ceux-ci font sur Goemon, et donc de voir un peu l'image qu'ils ont de se fier et fort samouraï. Tout compte fait, dans les figures phares de la saga Lupin III, si l'on excepte Goemon bien sûr, le personnage secondaire le plus en vue est peut-être bien ce cher Inspecteur Zenigata. Quasiment absent du premier film, il a ici un rôle déjà plus prégnant en poursuivant ses propres investigations sur Hawk, quitte à braver les ordres de ses supérieur. Sombre, déterminé voire légèrement brutal, il renoue, tout comme dans la série Une femme nommée Fujiko Mine, avec le Zenigata du manga d'origine, beaucoup moins comique que ce qu'il est dans les premières saisons animées.
Techniquement, le film est, une nouvelle fois de la part de Koike, un quasi sans-faute. Les seules choses que l'on pourra reprocher, ce sont quelques brèves scènes de 3D pas impeccables, notamment les explosions, mais fort heureusement Takeshi Koike est très loin d'être du genre à abuser de ce type d'effets. Pour le reste, c'est très bien animé, porté par des designs toujours aussi savoureux dans leurs élans d'élégance ou de violence, sublimé par une gestion des couleurs où rien ne jure... Et, quitte à adopter un rythme assez lent sur certaines scènes avant que tout n'éclate, le staff a cherché à bien souligner tout l'esprit du samouraï résidant en Goemon.
Un petit peu plus faible que son prédécesseur dans la gestion de son histoire et dans les attentes qu'on pouvait en avoir, ce deuxième film n'en reste pas moins un très bon divertissement, soigné dans la technique tout comme dans l'ambiance, et mettant comme il se doit Goemon à l'honneur. On attend désormais de pieds fermes le 3e film sorti au Japon en mai 2019, Le Mensonge de Fujiko Mine, en espérant que Black Box ne nous fera pas faux bond !
Concernant l'édition, soulignons que, contrairement au premier film où Black Box avait proposé des éditions Blu-ray et DVD séparées, cette fois-ci l'éditeur a fait le choix d'une seule édition en combo DVD/Blu-ray, une décision assez logique pour un métrage de ce type. Et s'il n'y a pas de bonus en vue, soulignons tout de même, une nouvelle fois, la présence d'une vf, qui plus est toujours aussi convaincante malgré quelques voix pas assez fortes. Concernant la qualité d'image et de son, il n'y a a priori rien à redire, c'est propre. En revanche, on pourra s'étonner de voir une mention "tous publics", alors que, comme son nom le laisse d'ailleurs suppose, le film propose quelques scènes très sanglantes.