Lupin III - Le tombeau de Daisuke Jigen - Blu-Ray - Actualité anime
Lupin III - Le tombeau de Daisuke Jigen - Anime

Lupin III - Le tombeau de Daisuke Jigen - Blu-Ray : Critiques

Critique du dvd : Lupin III - Le tombeau de Daisuke Jigen - Blu-Ray

Publiée le Vendredi, 13 Mars 2020

Né en 1967, le manga Lupin III du regretté Monkey Punch n'a, depuis, jamais cessé d'inspirer la création japonaise, entre plusieurs dérivés manga, l'existence d'un magazine de prépublication dédié exclusivement au personnage (Lupin Sansei Official Magazine), et bien sûr d'innombrables versions animées: 5 saisons "canoniques", de nombreux téléfilms et films (dont le dernier en date, Lupin III the First, sortira dans les cinémas français cette année grâce au distributeur Eurozoom)... sans oublier la série spin-off Une femme nommée Fujiko Mine, merveille réalisée en 2012 par Sayo Yamamoto (Michiko & Hatchin, Yuri!!! On Ice), qui proposait de construire un background original autour de la sublime et insaisissable voleuse Fujiko sous la forme d'une préquelle de toute la saga, et à laquelle nous avons consacré un dossier en 2016. C'est précisément sur cette série que l'on trouve le nom qui nous intéresse aujourd'hui: Takeshi Koike.

  

Takeshi Koike, c'est d'abord un nom qui, au fil des années, est devenu largement reconnu dans le milieu de l'animation. D'abord animateur et animateur-clé de talent sur un certain nombre de projets, il bluffe ensuite son monde en 2009 en tenant de nombreuses casquettes (réalisateur, character designer, designer des backgrounds et des machines, storyboarder, directeur de l'animation...) sur l'hyper fun et survitaminé film Redline. Ses talents étant alors bel et bien reconnus, il se retrouve en 2012, pour la première fois, au poste de chara designer d'une série, Une femme nommée Fujiko Mine, dont il signe aussi la direction de l'animation pour le premier et le dernier épisode. Ce premier contact prolongé avec la saga Lupin III semble totalement conquérir le bonhomme, puisque peu de temps après il décide de lui-même concevoir son bébé dans cet univers, au travers d'une trilogie de films sur laquelle, une fois de plus, il endosse plusieurs casquettes: réalisateur, character designer, directeur de l'animation, storyboarder... avec tout de même quelques aides essentielles, notamment au scénario Yûya Takahashi (qui a aussi travaillé en 2015 au scénario de la 4e série animée, L'aventure italienne), et aux musiques James Shimoji (qui avait déjà travaillé avec Koike sur les musiques de Redline).

  

Respectivement sortis au Japon en juin 2014, en février 2017 et en mai 2019, ces trois films s'intéressent chacun à l'un des 3 réguliers acolytes de Lupin: son comparse de toujours Daisuke Jigen, le samouraï Goemon Ichikawa, et l'insaisissable et séduisante voleuse Fujiko Mine. En France, la trilogie a attiré le regard de l'éditeur Black Box, qui en a entamé les éditions DVD/Blu-ray. Fan de la saga, l'éditeur avait déjà sorti sur support physique en 2016 Une femme nommée Fujiko Mine, et, plus récemment, a proposé fin 2019 de retrouver la première saison de la saga pour la première fois en Blu-ray dans un très beau coffret collector. Concernant la trilogie de Takeshi Koike, si actuellement on attend des nouvelles du 3e film Fujiko Mine no Uso (Le Mensonge de Fujiko Mine), le 2e métrage Chikemuri no Ishikawa Goemon est quant à lui disponible sur support physique depuis juillet 2018 sous le nom La Brume de Sang de Goemon Ishikawa. Mais le film qui nous intéresse aujourd'hui est évidemment le premier des trois, Jigen Daisuke no Bohyou, nommé chez nous Le Tombeau de Daisuke Jigen, et sorti en DVD et Blu-ray en juillet 2017.

  

Dans ce film d'environ 50 minutes et se composant de deux parties de longueurs égales, on suit Lupin et son fidèle acolyte et tireur hors pair Jigen dans une aventure indépendante qui, contrairement à une série comme Une femme nommée Fujiko Mine, ne semble pas vraiment s'inscrire dans une chronologie précise. On peut noter que dans ce "stand alone", les deux compères ont déjà largement l'habitude de retrouver sur leur route Fujiko, tandis que Goemon et l'incontournable inspecteur de police Zenigata ne font que de très brèves apparitions sans impact dans l'intrigue. C'est donc bel et bien à deux que nos lascars décident de s'immiscer au Doroa Est, un pays fictif d'Europe réputé pour être le plus sûr du monde, afin d'y dérober un diamant très précieux, le Blue Comet. Evidemment, ils ne sont pas seuls sur le coup, et l'inévitable Fujiko pourrait indirectement se mêler à la faite en recherchant un mystérieux carnet. Mais le principal danger pourrait venir d'encore ailleurs. Depuis que, dans le pays voisin, la diva Queen Malta, originaire de Doroa Est, a été assassinée en pleine représentation par un tireur aussi précis qu'insaisissable alors que Jigen devait justement assurer sa protection, Doroa Est a encore renforcé sa sécurité... Mais, plus inquiétant encore, en ces terres, le fidèle compagnon de Lupin trouve une tombe que quelqu'un a déjà creusée à son nom. Il a déjà entendu parler de ces méthodes, et comprend vite ce qui l'attend: Yael Okuzaki, mystérieux tueur à gages réputé infaillible dans ses tirs hyper précis, en a désormais après lui... après avoir, peu de temps avant, abattu la fameuse Queen Malta.

  

Voila pour le gros de l'histoire qui, en seulement 50 minutes (ont a donc plus un double-épisode de série qu'un film), ne cherche pas forcément à surprendre dans son déroulé. Le fond de l'intrigue reste assez classique, tout ceci cachant une forme de complot où le carnet recherché par Fujiko aura aussi un rôle, et on devine facilement les tenants et aboutissants, mais cela n'empêche aucunement l'intrigue d'être suffisamment bien ficelée pour nous divertir tout du long, sans réel temps mort, et avec un gros travail d'ambiance que les compositions musicales soulignent bien. Les quelques gros retournements, en tête desquels la toute fin de la première partie, font leur effet en étant bien préparés, mais on devine que le plus gros challenge du staff dans cette affaire a été de proposer un duel au sommet entre les deux hommes réputés comme étant les plus infaillibles tireurs du monde: d'un côté notre cher Jigen, et de l'autre le fameux Okuzaki. Concrètement, à travers le cas de l'assassinat de Queen Malta, le récit prend soin d'installer un vrai climat de rivalité et de vengeance entre les deux hommes. Qui plus est, Okuzaki campe bien son rôle avec ses quelques gimmicks au moment d'abattre ses cibles, ainsi que ses secrets bien huilés lui permettant d'être plus efficaces... Dans ces conditions, peuto-n vraiment le considérer comme le plu grand des tireurs ? Dans tous les cas, il faudra parvenir à le prendre à son propre piège. En somme, c'est efficace, le récit doit beaucoup à cette confrontation et à la façon dont elle est née dès le drame lié à Queen Malta, qui a laissé un goût amer en Jigen. En revanche, on regrettera que Fujiko soit un petit peu trop longtemps cantonné à un rôle de femme en détresse, prisonnière d'individus bien glauques, même si ça ne l'empêche pas de toujours redevenir la voleuse de choc et de charme que l'on connaît.

  

Reste la réalisation, excellente de bout en bout. Restant fidèle au ton sombre et adulte qui faisait la patte d'Une femme nommée Fujiko Mine, Takeshi Koike conserve également le même type de chara design bien marqué, toutefois sans les réguliers effets crayonnés présents dans la série sur Fujiko. Tout en travaillant toujours l'ambiance, y compris l'aspect glauque de la scène où Fujiko est prisonnière, le réalisateur aux multiples casquettes orchestre comme il se doit ses envolées vers l'action, à l'image d'une petite course-poursuite en voitures léchée que n'aurait pas renié Redline, où des effets de mise en scène concernant les plus importants tirs d'Okuzaki et de Jigen. C'est tout simplement très cool.

 

Ce premier film remplit donc très efficacement son rôle. Sans forcément surprendre beaucoup, le récit proposé ici n'ennuie jamais, est bien campé, doit beaucoup à son opposition entre les deux grands tireurs, et sait donc mettre en valeur comme il se doit le charismatique Jigen, le tout étant soutenu par une réalisation toujours à la hauteur.

Concernant l'édition Blu-ray standard proposée par Black Box, hormis une erreur dans le nom d'Okuzaki dans le résumé, il n'y a pas grand chose à redire. L'image et le son sont fluides, et la présence d'une vf en plus de la vostf devrait satisfaire certaines personnes, d'autant que le doublage est tout à fait honnête.
  
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Note de la rédaction