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Dvd Entrevue avec Naohiro Ogata & Masayuki Ozaki (Gundam)

Mardi, 20 Septembre 2016 à 17h00 - Source :Rubrique interviews

Depuis quelques années, Sunrise et Bandai ont pris l’habitude de répondre présents lors de Japan Expo afin de promouvoir leur licence phare, la saga Gundam. Cette année fut particulièrement importante puisqu’à côté de la présentation du film anime Mobile Suit Gundam Thunderbolt, les deux firmes ont célébré l’implantation du Gunpla en France, les maquettes ayant eu, pour la première fois, droit à leur propre espace sur le salon.

Naohiro Ogata, producteur du film, et Masayuki Ozaki, directeur exécutif de Bandai Namco Pictures, ont rencontré les fans et curieux de la franchise lors d’une conférence autour des projets de Sunrise, et ont ainsi accepté une entrevue avec la rédaction afin de parler des projets de leurs travaux et, surtout, du devenir de la saga Gundam aussi bien en France que dans le monde.



Gundam Thunderbolt est initialement un manga de Yasuo Ôtagaki, pourquoi le choix d’adapter ce titre de la saga plutôt qu’un autre ?

Naohiro Ogata : Dans la production de Sunrise, un de nos animateurs est spécialisé dans le mechanical-design. Gundam Thunderbolt est un manga qui lui tenait à cœur, il voulait absolument l’adapter en anime. C’est ce qui a amorcé le projet.


Gundam Thunderbolt a pris la forme de quatre courts épisodes avant de devenir un film d’animation qui a été projeté durant Japan Expo 2016. Comment est née la version film d’animation ?

Naohiro Ogata : Le projet de film anime Gundam Thunderbolt existe depuis le départ en réalité. Seulement, le marché du blu-ray d’anime ne se porte pas très bien au Japon. On comptait alors énormément sur le téléchargement, nous avons ainsi découpé le film en quatre épisodes de quinze minutes pour les diffuser sur internet, en guise de test.

Se reposer uniquement sur le téléchargement n’est pas intéressant. Nous avons donc rassemblé les quatre épisodes en ajoutant des séquences nouvelles pour créer un film de 70 minutes. Au Japon, il est actuellement diffusé dans certains cinémas mais est aussi en vente en blu-ray. Nous avons cherché à explorer différents canaux de diffusion.


Dans Gundam existe le Siècle Universel (Universal Century), un univers très vaste qui regroupe de nombreuses séries et qui parle peut-être plus aux fans qui ont connu la saga dans les années 80 et 90. Est-ce difficile, en 2016, de traiter cet univers dans lequel se déroule Thunderbolt ? D’autant plus que Gundam joue désormais sur beaucoup d’univers alternatifs…

Naohiro Ogata : Le plus important dans Gundam, c’est que le Siècle Universel compte toujours plus de fans. Pour Gundam Thunderbolt, les designs des mobile suit (robots géants dans l’univers Gundam, ndt) ont été refaits. Les anciens fans seront peut-être mécontents mais pour ces derniers, nous réservons les séries Gundam – The Origin et Gundam Unicorn qui respectent le style d’époque. Thunderbolt a pour objectif de toucher de nouveaux spectateurs et créer de nouveaux fans, mais nous cherchons à garder les plus anciens adeptes par d’autres séries et d’autres univers de la saga.



Quels sont vos projets à venir pour Gundam ?

Masayuki Ozaki : La saga Gundam est très connue, aussi bien au Japon que dans le reste de l’Asie. En France et en Europe, c’est autre chose : Gundam y a ses fans, mais ils sont en petit nombre par rapport à l’Asie. A l’avenir, on aimerait développer le nombre de fans dans ces pays, y faire connaître Gundam.

Nous aimerions élargir Gundam en terme de public international, mais aussi en terme d’âge. La saga dure depuis trente-sept ans, certains fans se font âgés et ont dépassé la quarantaine, mais on aimerait aussi pouvoir faire des plus petits des fans. On voudrait englober trois générations à travers Gundam.


C’est vrai qu’il existe des fans de Gundam en France, très représentés à travers l’association AEUG. De même, l’implication de Sunrise et Bandai est marquée par votre présence récurrente sur le salon, M. Ozaki. Quelle serait votre approche marketing pour permettre à la saga de percer enfin véritablement en France ?

Masayuki Ozaki : Il est très important de donner du choix aux gens car nous avons bien vu que les anime Gundam seuls ont une portée limitée. Par exemple, jouer sur le Gunpla (contraction de « Gundam plastic model », nom donné aux maquettes Gundam, ndt), qui fait écho aux œuvres d’animation, permet de toucher plus de personnes. L’idéal serait qu’on puisse diffuser Gundam sur une grande chaîne comme TF1 tout en proposant du Gunpla à la vente, mais les diffusions télévisées sont très compliquées en ce moment. On mise alors sur les diffusions internet légales des anime et quant aux maquettes, on comptera sur les boutiques en ligne mais aussi les magasins physiques, en France. Pour cette seconde partie, c’est Bandai qui doit s’occuper de la politique marketing pour que les Gunpla touchent le plus de monde possible. En résumé, notre politique serait d’associer pour Gundam les anime, et le merchandising.

Naohiro Ogata à gauche, Masayuki Ozaki à droite.

M. Ozaki, vous avez été producteur exécutif sur Tiger & Bunny, une série qui a contribué à amener le thème des super-héros dans l’animation japonaise. Pouvez-vous nous parler de ce projet ?

Masayuki Ozaki : La réalisateur de cette série, Monsieur Keiichi Satô, adore les héros comme ceux des comics américains et des tokusatsu. C’était son souhait de travailler sur une série sur les héros. On était d’accords pour produire une série sur ce thème, mais on dit souvent que les super-héros ne marchent pas dans l’animation. Avec mon œil de producteur, j’ai vu que le projet pourrait fonctionner si on adaptait la recette efficacement. Par exemple, présenter une histoire sur un héros robotisé qui combat en Europe ne fonctionnerait pas. En revanche, s’il s’agit de héros comme dans Saint Seiya où les héros sont des humains, là le public apprécie. C’est avec ce regard que j’ai pensé que Tiger & Bunny pourrait marcher.


M. Ogata, une question au sujet d’Inu Yasha, l’adaptation du manga de Rumiko Takahashi qui a connu une pause entre 2004 et 2009. Comment s’est déroulée la reprise de l’anime avec l’arc Kanketsu-hen ?

Naohiro Ogata : La diffusion de la première série télévisée Inu Yasha a duré quatre ans. A ce moment-là, toute l’intrigue dessinée par Takahashi-sensei avait été adaptée, et ce n’est pas le genre d’univers où on peut improviser des épisodes fillers de remplissage. Il fallait donc conclure cette première partie de l’anime, d’autant plus qu’une autre émission devait remplacer Inu Yasha sur son créneau de diffusion télévisée, c’était très compliqué. Avec la mangaka, Rumiko Takahashi, la production a décidé qu’une suite pourrait être produite ultérieurement.

A la fin du manga, Kagome doit choisir entre rester dans le monde d’antan avec Inu Yasha, ou retourner à son époque contemporaine. Takahashi-sensei a demandé à Satsuki Yukino, la seiyuu de Kagome, quel pourrait être le choix de son personnage. C’est la décision de la comédienne qui a déterminé la conclusion de l’adaptation animée.



Remerciements à messieurs Ogata et Ozaki pour cette entrevue et à leurs interprètes, ainsi qu’à Jean-Philippe Dubrulle de l’AEUG pour sa participation à la traduction.

Interview menée par Takato.

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