Manga Podium Manga-News 2013... suite et fin

En ce premier vendredi de l'année, nous vous proposons de découvrir en lieu et place du top la suite de notre Podium, où chaque chroniqueur nous dévoile sa sélection annuelle composée de trois séries.

Après la première fournée, voici venir la seconde avec les sélections de Tianjun, Kiraa7, Koiwai, GlassHeart, Kimi, titali et shinob.
 
 

Tianjun

 

 
Space Brothers
Parmi les rares titres que je scrutais au-delà de nos frontières, Space Brothers était en tête de liste. Intrigué par cette odyssée spatiale qui a séduit bien des lecteurs japonais, j'attendais de pied ferme son atterrissage sous nos latitudes, et je compris immédiatement son succès dans l'archipel nippon. Car Chûya Koyama sait nous parler directement, avec des personnages d'une franche sincérité. Je me suis ainsi instantanément identifié à Mutta, avec qui je partage bien plus qu'un simple atome crochu capillaire. Sa poisse est mienne, ses fausses excuses le sont aussi, et son périple une source d'espoir à tous ceux qui se cherchent encore. Car Space Brothers lève la tête vers les étoiles et nous dit de ne jamais oublier nos rêves ! Dépeint dans un contexte franchement réaliste, le titre nous donne un avant-gout d'avenir et, même si nous ne sommes qu'aux prémices d'un long voyage, augure déjà de longues épopées. Une histoire essentielle et universelle !

Piece
Je l'avais boudée l'année dernière au profit de Love so Life, il fallait bien que je lui rende ses honneurs sur ce podium 2013 ! Mais bien qu'étant un adepte du travail de Hinako Ashihara depuis le transcendant Sablier, je n'étais pas sur d'être convaincu par la direction de cette nouvelle oeuvre. A l'image d'un puzzle, icône dans laquelle elle aime se comparer jusqu'à son titre, Piece débute sur un paysage morcelé, des héros incomplet, une intrigue éparse portée par un vide que l'on cherche à combler. Et puis, peu à peu, les contours se dessinent, les motifs apparaissent, et ce n'est qu'en prenant du recul sur le dessin que nous ne venons de reconstituer que nous en apprécions sa réelle splendeur. Nous aimons à retrouver ces personnages de manière récurrente, aller toujours plus loin dans leurs passés respectifs, et relier les accroches qui les unissent. Piece s'impose petit à petit comme l'un de mes incontournables, comme une fresque que je m'empresserais d'ériger sur un mur porteur dès le dernier morceau retrouvé.

Master Keaton
Allons bon, vous ne pensiez tout de même pas échapper à Naoki Urasawa, hein ? Si j'émets quelques réserves sur Billy Bat, son dernier titre toujours en cours au Japon, l'année écoulée nous a permis de découvrir un des derniers pans presque inexplorés de son impressionnante bibliographie : Master Keaton, présenté dans une édition pour le moins somptueuse. Après avoir tourné la dernière page d'Happy!, nous revenons ici vers un titre plus éloigné encore, où nous avons tout le loisir de découvrir l'auteur sur le tremplin de sa prodigieuse carrière. Porté par un héros iconique nous renvoyant aux figures de la pop-culture des années 80 (un héros débrouillard, altruiste et infaillible), Master Keaton nous fait suivre différentes petites histoires comme l'on pourrait picorer dans un feuilleton télévisé. Un brin réticent face à cet aspect épisodique, j'apprécie finalement Master Keaton pour sa vocation de laboratoire pour le jeune mangaka qu'était alors Urasawa. On retrouve ainsi certaines astuces qui resserviront ensuite dans ses oeuvres plus en vue, mais ceci est une autre histoire. En espérant qu'un jour, nous puissions découvrir Yawara!, le premier grand succès de l'auteur, afin de boucler la boucle...
 
 
 

Kiraa7

 
Toriko
Parmi les shonens que je suis maintenant depuis quelques années et qui m'accompagnent à travers les mois, il y en a bien un qui retient particulièrement mon attention : Toriko. Si j'avoue ne pas être très exigeant lors de mes lectures de shonens, Toriko a tout du manga pur nekketsu et qui nous en met plein les tripes ! Peut être parce qu'il a peut être un petit côté One Piece, mais son univers où tout est orienté sur la nourriture, ce monde où vit des monstres tous plus impressionnants les uns que les autres et surtout ces personnages aux capacités hors normes ont su me séduire au point d'en devenir un titre que j'attend avec impatience entre chaque sortie de tome...et puis il donne faim ce foutu manga !!

Jinbe Evolution
Voici donc un autre titre assez discret j'ai l'impression mais qui a pourtant tout pour plaire les amateurs de shonens. Si au début le manga s'annonçait en somme assez classique avec un héros toujours prêt à tout pour devenir plus fort, l'auteur nous a petit à petit apporté des personnages très attachants tout comme des ennemis détestables, tout ça dans des situations de moins en moins prévisibles pour notre plus grand bonheur ! La force de Jinbe Evolution, c'est de rythmer action et humour avec brio, le tout servi par un dessin aussi atypique qu'excellent pour le genre : bref, moi j'adore, et j'attends la suite avec impatience.

Jojo's Bizarre Adventure - Steel Ball Run
Enfin, ma réelle découverte de l'année, et enfin j'ai envie de dire : Jojo's Bizarre Adventure ! Si Stardust Crusaders me passionne également, je dois avouer que Steel Ball run a ce petit quelque chose qui rend accro, ce fait qu'il est impossible de voir clairement où l'auteur veut nous mener, surtout avec tout ces personnages aussi mystérieux qu'angoissants... Tout y est pour plaire au lecteur, surtout que cette saison peut être lue par les nouveaux venus dans l'aventure Jojo, et cela fait plaisir quand on voit la qualité du travail de l'auteur. Bref, un régal de lecture, au point que l'on se sentirait presque nous même dans cette course endiablée et je n'ai qu'une chose à vous dire : n'ayez pas peur de vous lancer dans cette folle aventure qu'est Jojo's Bizarre Adventure, ça vaut le coup !!
 
 
 

Koiwai

Dream Team
En 2011, alors qu'Eyeshield 21 vient de se terminer, Glénat lance son nouveau shônen sportif fleuve : véritable succès au Japon, Ahiru no Sora est renommé dans nos contrées Dream Team, et peine malheureusement à trouver un large public, d'autant qu'à quelques mois d'intervalle débarque le succès Kuroko's basket. De mon côté, si les aventures de Kuroko m'ont laissé profondément indifférent, j'ai été séduit dès le départ par les déboires de Sora, Momoharu et les autres, car j'ai trouvé dans la série de Takeshi Hinata tout ce que je recherchais : du basket bien mis en scène et suffisamment réaliste, et des personnages attachants et surtout très humains, qui ne sont pas des cracks et doivent faire leurs preuves afin de se trouver eux-mêmes. Dès 2011, Dream Team aurait pu être sur mon podium. En 2012, la série a su conserver ses qualités, les améliorer encore, mais s'est vu refuser de justesse sa place sur mon podium au profit de Magi - The Labyrinth of Magic. Finalement, tant mieux, car c'est en 2013 que la série franchit un cap important qui lui vaut de très loin la première place de mon podium. Si les personnages de la série ont toujours été vrais et poignants, c'est plus que jamais le cas ici, car dans la triplette magique que forment les tomes 10-11-12, les coups du sort leur tombent dessus en rappelant au fond d'eux doutes, faiblesses et erreurs qui dépassent amplement le simple cadre du basket. Ce dernier n'est évidemment pas oublié, surtout via un long match d'une intensité exemplaire, mais il est avant tout un moyen pour nos héros de dépasser les pires épreuves pour se retrouver et se forger.
Dream Team en 2013, c'est 5 tomes parus pour autant de nominations dans notre top rédac', 2 coups de coeur, et une note maximale que je n'avais plus donnée depuis plus de 2 ans. Cette série sonne juste sur tous les points, je n'y trouve rien à jeter, si bien qu'elle est actuellement la série en cours et à parution régulière qui me fait le plus vibrer... Et au vu des événements des derniers tomes, ce n'est pas prêt de s'atténuer !

Kamakura Diary
Cette année, des nouveautés qui m'ont séduit, il y en a eu à la pelle, et la plupart sont déjà nommées par mes collègues. Au coeur de cet excellent cru que fut 2013, la nouvelle série qui m'a le plus marqué est toutefois Kamakura Diary. Quelques années après la fin de Banana Fish, Akimi Yoshida revient enfin en France dans un genre différent, une tranche de vie nous invitant à suivre le quotidien de 4 soeurs, 3 jeunes adultes, et leur demi-soeur cadette toujours au collège, qu'elles ont recueillie après la mort du père. Si ces quatre héroïnes sont un plaisir à suivre tant elle s'enrichissent continuellement au gré de leurs rencontres, de leurs déceptions ou de leurs doutes, il ne faut surtout pas oublier toute la palette de personnages qui s'installe autour d'elles pour créer un tout très vivant, qui offre toute sa saveur à la série : des relations complexes qui évoluent avec beaucoup de justesse, des dialogues nombreux et très justes qui ne cessent d'approfondir les protagonistes, de nombreux thèmes tout humains (la mort, le deuil, la maladie, le souvenir...) qui sont abordés avec le plus grand naturel, sans exagération, au fil de vies qui ne cessent de se croiser... Le tout dans le cadre japonais de la jolie ville de Kamakura, dépeinte avec délice.

Samidare
Longtemps le choix de la dernière place fut délicat. J'ai pensé à Cesare, à la fin de Bakuon Rettô ou de Gunslinger Girl, au récent Histoire d'un couple, ou à l'anthologie Moto Hagio que je viens juste de finir. Mais mon choix s'est finalement arrêté sur la conclusion d'une série passée beaucoup trop inaperçu malgré les efforts de son éditeur : si Samidare m'avait séduit d'emblée lors de son arrivée en 2012, je retiens surtout que par la suite la série ne m'a jamais déçu. Bien sûr, il y a eu quelques baisses de rythme qui ont néanmoins permis d'approfondir les personnages, mais jamais de déception. Et, surtout, il y a cette conclusion ultra-aboutie, de celles, trop rares, qui ne laissent aucune frustration, prennent le temps de tout boucler avec attention, en restant fidèle à 100% à ce qu'a été la série.
Avec Samidare, j'ai eu le sentiment d'avoir une série fidèle à elle-même d'un bout à l'autre. Dix tomes prenants, faits d'humour, de drames sonnant juste et parfaitement utilisés, d'action bien présente sans en faire trop, et de personnages délicieux qui trouvent tous leur place, leur intérêt... Le tout sublimé par une fin en forme de bilan cohérent, touchant, et qui a le bon goût, par certains aspects, de prendre à contrepied le lecteur averti. La série étant désormais terminée, vous n'avez plus aucune raison de l'ignorer. Laissez lui une chance, vous ne devriez pas le regretter.

 
 

GlassHeart

 

 
Détective Conan
Une excellente cuvée 2013 tout simplement ! L'année avait commencé fort dans le tome 71 avec une grande aventure londonienne captivante qui voyait en bonus la relation entre Shinichi et Ran évoluer de manière assez significative. Suite à cela, le tome 72 se révélait quelque peu décevant, avant que le niveau ne remonte de fort belle manière avec un volume 73 qui introduisait un nouveau personnage formidable: celui de la détective lycéenne Masumi Sera. Très vite, celle-ci a trouvé une place de choix dans l'univers de Détective Conan, apportant un vent de fraicheur et de dynamisme pour le reste de l'année. Après un volume d'introduction très réussi, l'année s'est achevée en beauté avec un tome 74 tout simplement exceptionnel avec des intrigues fantastiques, la réunion des trois détectives lycéens phares de la série au meilleur de leur forme et enfin une nouvelle confrontation très surprenante entre Conan et Heiji Hattori. Une excellente année qui renouvelle grandement l'intérêt de l'arc Bourbon en cours, le rendant encore plus mystérieux, plus oppressant, mais aussi encore plus incroyablement addictif. La confrontation avec Bourbon commence à approcher et les mystères du titre n'ont jamais été aussi prenants, ni les personnages des suspects aussi déroutants, promettant une nouvelle année riche en rebondissements. Mon incontournable de cette année !

Fullmetal Alchemist (édition reliée)
La réédition de cet excellent titre qu'est Fullmetal Alchemist s'est poursuivie avec brio en 2013. Mustang et ses hommes passent enfin à l'action contre les homonculus, marquant le début de toute une série d'événements qui va achever de lancer l'histoire de la série: le père des frères Elric refait surface après plusieurs années d'absence, nos héros affrontent les homonculus, la menace qui plane sur Amestris prend forme et les masques tombent, exposant les véritables rôles de chacun alors que les alliances et les complots se nouent au cours de quatre tomes passionnants. Surtout, les enjeux sont plus intenses que jamais, alors que les frères Elric et le colonel Mustang découvrent le véritable visage de leur ennemi. Un ennemi effroyable qui n'hésite pas par ailleurs à menacer les vies de leurs êtres chers pour limiter leur champ d'action. Plus prenantes et plus périlleuses que jamais, les aventures des frères Elric et de leurs nombreux alliés ont pris toute leur envergure démesurée au cours de cette année, sans pour autant rien céder en terme de cohérence (qui demeure absolue tout le long du titre). L'auteure Hiromu Arakawa n'en a pour autant pas délaissé l'écriture de ses personnages qui se révèlent dans toute leur richesse et leur complexité, même les plus secondaires. C'est vraiment à ce stade de l'histoire que le lecteur prend conscience qu'il a vraiment affaire à une série d'exception, après quelques tomes déjà forts sympathiques, et les tomes restants ne vont cesser de confirmer cette impression. Quel plaisir de redécouvrir cette série incontournable dans une édition double proposant un rapport qualité/prix idéal, lui offrant une toute nouvelle accessibilité et une nouvelle jeunesse.

Angel Heart - Saison 2
Cette année vit le retour d'Angel Heart, la suite alternative du célèbre manga City Hunter de Tsukasa Hojo. Cette seconde partie reprend à peu près là où l'ancienne s'était arrêtée avec de nouvelles affaires. Si le premier volume se révéla quelque peu décevant à la vue de l'attente suscitée (presque deux ans se sont écoulés depuis la fin de l'ancienne série), cette suite se remit vite sur les rails et dès le deuxième tome on est de nouveau pris par la magie et la poésie qui se dégagent de l'oeuvre. Si les fans de City Hunter regretteront plus que jamais le manque d'action, l'émotion est bien au rendez-vous et l'humour fait des merveilles comme lors de l'intrigue marquant le retour du Caméléon, plus barjo que jamais (l'une de ses apparitions les plus mémorables à ce jour). L'auteur tend aussi à impliquer un peu plus ses personnages récurrents dans ses intrigues que par le passé, développant aussi bien des personnages secondaires comme Yang que notre sympathique duo de City Hunter, ainsi que leur plus redoutable ennemi à ce jour, le Caméléon, qui se dévoile sous un nouveau jour surprenant et assez déroutant. L'année s'est achevée sur un mystère saisissant: l'histoire d'un homme porté disparu qui refait surface 40 ans plus tard, toujours aussi jeune et sans avoir le moindre souvenir de ce qui a bien pu lui arriver au cours de toutes ces années. Un retour réussi dans l'ensemble et on souhaite que la série de Tsukasa Hojo ait encore de beaux jours devant elle.
 
 
 

Kimi

 
Alice in Borderland
Le thème du jeu de la mort est un sujet qui me plait tout particulièrement, ce dernier arrivant à mixer une trame scénaristique assez simpliste à une action quasi-constante et à des protagonistes humains et profonds. La lance de fer exploitant au mieux ce concept est bien évidemment Battle Royale, véritable référence de la culture japonaise qui est devenue, au fil du temps, l'un des plus grands best-sellers du Japon. Succès oblige, le roman de Koushun Takami a fait l'objet de plusieurs adaptations, qu'elle soient cinématographiques ou littéraires et avec plus où moins de réussite. J'avais beaucoup apprécié l'adaptation du roman éponyme chez Soleil mais depuis la fin de la série, tout ce que j'avais pu lire (Doubt, Judge, King's Game entre autres) ne m'avait pas entièrement conquis, la faute à des personnages insipides ou à des retournements de situations/conclusions bâclées ou mal amenées. Et puis Alice in Borderland se fraya une petite place dans ma collection. Quelle claque ! L'ensemble est étonnant de cohérence, les protagonistes transpirent de charisme, l'action est savamment dosée et la relecture du roman de Lewis Caroll s'incruste parfaitement dans l'histoire. Haro Asô est, en quelque sorte, le lapin blanc d'Alice au Pays des Merveilles. Il invite le lecteur à le suivre dans son univers pour lui faire vivre des expériences uniques. Et quelles péripéties ! Tout est tellement bien géré, calculé et pensé que l'on s'y croirait vraiment. Haro Asô a pensé à tout, il n'a rien oublié et nous a offert des épreuves passionnantes dans lesquelles le mot d'ordre est la stratégie. Au-delà de l'aspect survival des challenges présents en ce début de série, il se dégage d'Alice in Borderland, un humanisme des plus prononcé qui fait toute la différence. En toute honnêteté, je ne vois rien à reprocher, pour le moment, à Alice in Borderland. Mon coup de cœur shônen de cette année, tout simplement.

Bonne nuit Punpun
Inio Asano est pour moi le magicien des émotions, le prince du ressenti, le peintre de l’art dans ce monde vaste qu'est celui du manga. Un auteur hors-normes et anticonformiste mais un homme avant tout qui s'appuya et s'appuie toujours , à l'heure actuelle, à disséquer les sentiments humains avec une précision chirurgicale. Chaque œuvre du mangaka est, à mes yeux, une symbiose narrative et visuelle qui demande plusieurs lectures pour en comprendre tout son sens. Commencée en début d'année 2012, Bonne nuit Punpun est, bien évidemment, un œuvre on ne peut plus ancrée dans la réalité et elle s'inscrit dans la droite lignée des précédent travaux de l'auteur. Pour les retardataires, nous suivons tout au long de la série, la parcours de Punpun, alors âgé de 10 ans au début du premier tome, durant toute son adolescence. Une base très singulière qui prendra toute son ampleur au fur et à mesure des volumes. Quatre volumes parus cette année, quatre excellentes lectures dotées d'une beauté qui est littéralement sublimée par des dessins époustouflants, des protagonistes très humain et une vision stratosphérique du sublime selon Inio Asano. Je ne vous en dit pas plus et je vous laisse le soin de découvrir tout cela par vous même. Inio Asano a conçu avec Bonne nuit Punpun, une œuvre traitant de cette période charnière qu'est l'adolescence sous sa forme la plus noble, belle et pure et l’émotion décuplée par la sensibilité d’un auteur étant au sommet de son art.

Moonlight Act
Un seul tome de paru cette année en dépit d'une avance considérable dans son pays d'origine. Et bordel qu'est-ce que c'est bon ! Ce neuvième tome de Moonlight Act est une petite merveille d'inventivité et de fraîcheur qui confirme, encore une fois, tout le génie de de l'auteur. Depuis le premier tome, Moonlight act est l'un de mes mangas préférés et j'attends toujours avec une excitation non dissimulée la suite des aventures de Gekkô et de sa bande. La dernière œuvre en date de Kazuhirô Fujita est ma petite douceur, une petite friandise préparée avec le plus grand soin qui me propulse directement en orbite et ce, de la première à la dernière page. Il y aurait tant de chose à dire sur cette série... Il y a tout d'abord ce coup de crayon si particulier. Un trait unique, propre à Fujita, qui se repère du premier coup d'œil. Une patte inimitable et unique en son genre qui confère aux travaux du mangaka un dynamisme inouï. Il y a ensuite ces personnages, tous plus farfelus les uns que les autres, débordant de toutes parts de parts de charisme et d'énergie. Comment ne pas résister à la malice d'Engekibu, au caractère bien trempé de Gekkô et à la tendresse de la princesse au bol ? C'est tout bonnement impossible, le lecteur a déjà craqué, est entrain de craquer ou craquera en voyant les aventures de ce fichu trio qui renverse tout sur son passage.Ensuite, il y a cette mise en scène sidérante, alternant judicieusement entre contes et moment présent, qui est sacrément géniale et qui nous fait voyager en l'espace d'une lecture. Elle s'accouple avec la trame scénaristique qui est inventive à souhait et qui permet au mangaka de se faire rencontrer les légendes occidentales et orientales. Le résultat est explosif et Fujita s'amuse, comme un enfant jouant avec ses jouets, à détourner les légendes à sa sauce sans pour autant dénaturer l'œuvre d'origine. Bref, Moonlight Act c'est de la bombe ! Un shônen, un vrai de vrai qui mérite à coup sûr une petite place dans votre collection. Enjoy !
 
 
 

titali

 

 
Les fleurs du passé
Ma petite perle de cette année 2013, tout simplement. A la fois simple, court et profond, Les Fleurs du passé nous propose des thématiques accessibles comme la question du veuvage et de l’amour, tout en nous proposant une originalité dans l’exploitation du récit, dans sa narration ainsi que dans son déroulement, entre poésie, mélancolie et remise en question. Une petite série qui ne paie pas de mine et marquera le lecteur de par sa simplicité authentique et de par ses personnages des plus humains. Une œuvre à apprivoiser simplement et délicatement !

Psychic Detective Yakumo
Véritablement ma surprise de cette année 2013 ! Je connaissais déjà la série par l'intermédiaire de son anime, que j'avais aimé mais sans plus. C'est pourquoi j'étais passée en toute logique à côté de celle-ci. C'est avec l'apparition d' échos positifs quant à sa qualité que je me suis risquée à commencer l'aventure. Et je dois dire que je ne regrette en rien mon achat ! Ce qui est triste à constater c’est qu’à partir d’un certain moment, on finit par se méfier de plus en plus des nouveautés, de peur d’être déçu sans doute et de gaspiller son temps et son argent. Une démarche précautionneuse qui a ses avantages (aller à l’essentiel, perte économique moindre, ...) mais également ses inconvénients, à savoir passer à côté de petites perles. Ainsi, pour ceux qui aiment les enquêtes policières à la frontière du paranormal efficaces, originales et bien amenées, servies par des protagonistes charismatiques (Yakumo entre autre), des plus humains, torturés et des plus attachants, cette œuvre est à avoir obligatoirement sur ses étagères, surtout pour un collectionneur en manque de nouvelles séries marquantes !

Neuro
Étrange, démoniaque, faim encéphalique, sadisme, masochisme, humour noir carbornisé, psychopathes déséquilibrés et dangereux, mystères ... Autant de mots qui pourraient qualifier cet ovni qu’est Neuro dont l’originalité plus que débordante est rongée jusqu’à l’os, fidèle à ses principes/éléments constitutifs de base et dont le suspens dérangeant et troublant ne cesse de monter graduellement et régulièrement jusqu’à culminer au dernier et ultime tome, qui font de cette oeuvre un titan et un incontournable du genre ! Une série qui s’assume pleinement et tout simplement, et pour ceux qui aiment le côté barré et détraqué du titre, ils ne pourront que constater la qualité de bout en bout du titre jusqu’à son apothéose. Carrément démentiel, c’est le cas de le dire, Neuro continuera à parasiter les lecteurs qui s’y sont aventurés...
 
 
 

shinob

 


Shigurui
Il y a environ un an et demi, lorsque j'étais en train de revendre une grande partie de ma collection, je me suis longuement interrogé sur la marche à suivre concernant Shigurui, car je doutais d'avoir la chance de lire un jour la fin de cette série en français... J'ai finalement, presque à contre cœur, décidé de la conserver, mais sans trop y croire... et pourtant, force est de constater que Panini a déjoué tous mes sombres pronostics, en proposant sous la forme de deux tomes triples les 6 derniers opus de la série. Et l'attente en valait clairement la chandelle, car la conclusion du manga est clairement à couper le souffle, en nous proposant un duel final aussi cruel qu'imprévisible. Sans fioriture ni lyrisme, Shigurui nous aura dressé le portait de deux samouraïs qui se détestent mais qui suivent à leur manière une voie proche de celle du bushido, où l'honneur, la vengeance et la mort font partie prenante de la vie. Un titre très sombre, qui n'en demeure pas moins passionnant à lire de bout en bout !
Si la série est très difficile à trouver de nos jours (les premiers opus ont été pilonnés et ne sont disponibles que sur le marché de l'occasion, à des prix parfois élevés), je vous invite à vous accrocher et à guetter la moindre occasion de vous la procurer... vous ne serez pas déçus!

Silver Spoon
En parfait citadin, je me suis penché avec une grande curiosité sur le premier opus de Silver Spoon qui nous raconte la scolarité mouvementée d'un "premier de la classe" qui débarque dans un établissement agricole Hokkaido. A noter que c'est bien le pitch de l’œuvre qui a attisé ma curiosité, et non pas le nom de l'auteure à qui l'on doit la série, Hiromu Arakawa, pour laquelle je n'avais que peu d'intérêt jusqu'alors, n'ayant pas particulièrement aimé FMA et n'ayant pas ses autres séries précédemment sorties chez nous. Et bien là, à ma grande surprise la mangaka a fait mouche, en nous séduisant d'emblée avec le caractère particulier d'Hachiko mais aussi et surtout ces multitudes de scènes amusantes et qui mettent en exergue la vie et les produits de la campagne, mais sans pour autant sublimer cette dernière. En effet, le récit peut parfois devenir plus dur et critique, notamment lorsqu'il aborde le sort des animaux qui finissent dans nos assiettes ou lorsqu'il dénonce certains travers ou particularismes de la campagne nippone. Mme Arakawa, forte de sa propre expérience de petite main dans l'exploitation agricole familiale et d'une documentation solide, nous retranscrit avec beaucoup de réalisme les spécificités de la cambrousse nippone, sans jamais oublier de nous faire rire !!

Simple comme l'amour
Le choix de la dernière série n'a pas été facile... j'ai longuement hésité entre Ippo, Coq de combat, Voyage au Japon... et puis finalement, mon choix s'est porté sur Simple comme l'amour... pourtant, au moment où j'écris ces lignes, je n'ai même pas encore terminé la lecture de cette œuvre de Fusako Kuramochi, que j'ai découverte grâce aux critiques élogieuses des deux derniers tomes faites par mon camarade Sorrow. Et bien grâce à lui, ce titre à l'insuccès immérité aura donc un lecteur de plus, et un lecteur ravi. Et pourtant, je ne suis pas du tout la cible de ce genre de série, ne lisant que très peu de shojo et préférant de façon générale les seinen.
J'ai été particulièrement séduit par les personnages attachants et fouillés créés par l'auteure, et surtout l'ambiance très mélancolique, parfois même contemplative, qui se dégage de la série. C'est une œuvre pleine de sensibilité, mais nous avons affaire ici à une sensibilité communicative, qui va irrémédiablement toucher le lecteur qui se retrouvera dans beaucoup des nombreuses scènes de vie qui y sont dépeintes. Ne vous arrêtez pas aux dessins qui s'éloignent des canons du genre et qui pourront en conséquence vous déstabiliser (même si personnellement, je les trouve jolis et parfois d'une grande profondeur), et laissez-vous plutôt porter par la profondeur de son scénario qui prend le temps de poser les choses... vous ne serez pas déçu !
A n'en pas pas douter, Simple comme l'amour est une œuvre aboutie qui mériterait une jolie place dans tous les mangathèques...